étude comparative de l'exercice et de la protection des libertés fondamentales en république démocratique du Congo avant et après les élections du 18 décembre 2018.par Joseph MFAUME Université de Lubumbashi - Licence en Droit Public 2019 |
4.2. Hypothèse du travailL'organisation d'une recherche scientifique autour d'une hypothèse de travail constitue le meilleur moyen de la mener avec ordre et rigueur sans sacrifier pour autant l'esprit de découverte et de curiosité propre à tout effort intellectuel digne de son nom. Bien plus, un travail scientifique ne peut être considéré comme véritable recherche s'il ne se structure autour d'une ou plusieurs hypothèse(s). Pour Luc VAN CAMPENHOUDT et Raymond QUIVY16(*), l'hypothèse est, d'une part « un esprit de découverte qui caractérise tout travail scientifique fondé sur une réflexion théorique et sur une connaissance préparatoire du phénomène étudiée (étape exploratoire) et d'autre part, elle se présente comme une présomption non gratuite portant sur le comportement des objectifs réels étudiés. Par ailleurs, selon ces auteurs, elle procure à la recherche un fil conducteur particulièrement efficace qui, à partir du moment où elle est formulée, remplace la question de recherche dans cette fonction, même si celle-ci doit rester présente à l'esprit17(*) ». L'hypothèse peut être envisagée comme « une réponse anticipée que le chercheur formule à sa question scientifique de recherche18(*) ». Ceci étant, les hypothèses étant des réponses provisoires aux préoccupations qu'on pose, nous les puiserons en effet dans cette pertinente question que nous nous sommes posée dans la problématique. A cet effet, cette préoccupation va susciter ces réponses en double volets : en premier lieu , avant les élections et pendant les élections , nous pouvons répondre non, parce que la période de campagne s'est dérouléedans un climat de haute tension étant donné que les autorités congolaises avaient retardés la tenue des élections en 2016 depuis plus de deux-ans et comme les citoyens congolais ont démontré qu'ils étaientdéterminés à participer au processus démocratique en dépit de nombreux obstacles les jours de pré-campagne et pendant la campagne officielle. En effet, cette période a été marquée par des actes de répressionviolente à l'encontre de rassemblements de partisans de deux principaux candidats de l'opposition, Martin FAYULU et Felix TSHISEKEDI, par des restrictions imposées aux déplacements de Martin FAYULU et aussi par de violents affrontements entre partisans de différents partis. En revanche, lors de la campagne, des violences ethniques de grande ampleur ont été éclatée à Yumbi, dans la province occidentale du Mai Ndombe, faisant de morts de personnes, dans cette région précédemment paisible. En effet, arrivé le 26 decembre 2018, la CENI a pris la décisionde reporter au 31 mars 2019 les scrutins Beni, Butembo et Yumbi, justifiant ce report par une situation sécuritaire et sanitaire jugée préoccupante du fait de la maladie à virus Ebola dans le Nord-Kivu et les incidents meurtriers entre deux communautés locales ayant entrainé un déplacement massif des populations de la province de Mai-Ndombe. En effet, à Yumbi où des affrontementsintercommunautaires (opposanttande et banunu) ont entrainé des déplacements des populations hors du territoire, au moins du 1/3 des électeursselon les estimations du chef d'antenne de la CENI, ont pu voter. Cependant, l'article 25 du pacte international relatif aux droits civils et politiques dont la RDC est un Etat partie, stipule que : « tout citoyen a le droit et la possibilité... de voter et d'êtreélu, au cours d'électionspériodiques, honnêtes, au suffrage universel et égal et au scrutin secret, assurant l'expression libre de la volonté des électeurs »19(*).Lors de ces élections, nombreux affrontements violents documentés à travers le pays le jour du vote reflètent le climat de profonde suspicion et de méfiance quant à la crédibilité du scrutin et à l'utilisation de machines à voter électroniques non reconnue par la loi électorale. En second lieu,lors de la publication provisoire de résultat présidentiel, cette réaction à l'annonce de la CENI a été rapidement saluée par un certain nombre de citoyens congolais qui voudraient l'alternance pacifique à la tête du pays, mais le camp de lamuka a dénoncé ce qu'ilconsidère comme une fraude électorale, « avec le potentiel de provoquer le désordre dans tout le pays ». Cependant, cette publication a malheureusement occasionné de graves incidents, les insécurités ont été constatées à plusieurs endroits où des violences et manifestations ont fait de morts. A Kisangani, et dans plusieurs localités de la province du Kasaï, des affrontements et des déprédations ont été signalés, de blessures, d'arrestations et de morts. La situation étaitégalement tendue dans plusieurs communes de Kinshasa, à la suite d'affrontements entre les partisans de Lamuka et du CACH et, dans certains cas, avec la police, a ajouté la Représente spéciale IDA SAWYER et la division Afrique, qui a déploré tous ces actes de violence. En effet, lors de la publication définitive de résultat de l'élection présidentielle, les citoyens congolais se sont plaignés du fait que le candidat voté massivement (Martin FAYULU) par ces derniers n'a pas été publié par la commission électorale nationale indépendante (la CENI). * 16QWIVY, R. et VAN. CAMPENHOUDT, L,op.Cit., p.127. * 17 MACE, G. et PRETRY, F.,Méthodes en sciences humaines, guide l'élaboration d'un projet de recherche en sciences sociales, 4ème éd. De Boeck, Paris, 2010, p.14. * 18 MANHEIN JARAL ET RICH, R., Emprirical political analysis, research methods in political science, New York, Martin's Press, 1981,206 * 19 Art 25 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. |
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