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Barrières et opportunités à  l’adoption des techniques de CES/ DRS au Burkina Faso, dans la zone sahélienne.


par IsraàƒÂ«l SAWADOGO
Ecole Nationale de la Statistique et de l'Analyse Economique  - Diplôme d'Ingénieur Statisticien Economiste 2016
  

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Conclusion et recommandations

Les recherches faites sur la littérature des déterminants de l'adoption des techniques de CES/DRS nous ont permis de focaliser l'identification des barrières à l'adoption de ces techniques sur les facteurs d'ordre social, démographique et économique liés à l'exploitants et à son exploitation et les facteurs liés à la surface cultivée. Les résultats ont par ailleurs convergés vers les hypothèses préalablement émises sur les facteurs pouvant influencer négativement la décision d'adoption des techniques de conservation et de défense des eaux et sols. En conformité avec les attentes, l'adoption de ces techniques est contrainte par les caractéristiques sociodémographiques et économiques défavorables de l'exploitant agricole. Au niveau des caractéristiques sociodémographiques de l'exploitants, nous avons réussi à exhiber l`influence négative du faible niveau d'éducation et d'information et le manque d'expérience lié à l'âge. Au niveau des caractéristiques économiques de l'exploitant et de l'exploitation, le recours à une main d'oeuvre rémunérée détourne l'intention des agriculteurs de l'adoption des techniques de CES/DRS. A travers ces informations, les trois premiers axes des objectifs que nous sommes préalablement fixés sont atteints.

D'une part, la détermination de ces barrières permet, dans le cadre stratégique, d'identifier les classes d'agriculteurs à privilégier lors de la mise en oeuvre d'une politique de vulgarisation des techniques de conservation et de défense des eaux et sols. D'autre part, toujours dans le cadre stratégique, cela permet de mettre à la disposition des décideurs politiques un certain nombre de leviers sur lesquels il faudrait appuyer pour conditionner une augmentation de la propension à adopter les techniques de CES/DRS au niveau des agriculteurs de la zone sahélienne. Cependant, toute politique visant à promouvoir l'adoption massive d'une technique agricole nécessite une étude sur les avantages qui y sont associés.

En ce qui concerne les techniques de CES/DRS, nos analyses se sont focalisées sur le gain en efficacité technique associée à leur utilisation dans un milieu vulnérable à l'érosion, la zone sahélienne burkinabè, pour les deux cultures de subsistance essentiellement pratiquées, à savoir le mil et le sorgho. Les résultats ont fait apparaitre un lien positif et considérable entre adoption des techniques de CES/DRS et l'efficacité technique des agriculteurs : l'adoption de ces techniques contribue à diminuer le niveau d'inefficacité technique de 0,18 au niveau des producteurs de mil

SAWADOGO Israel-- ISE 3-- ENSAE MARAHASA/DPPO-BF

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et de 0,20 au niveau des producteurs de sorgho. La mise en exergue de ce lien constitue de dernier axe des objectifs de cette étude.

Vu les résultats obtenus sur les avantages liés à l'adoption des techniques de CES/DRS, la mise en oeuvre d'une politique correcte de divulgation des techniques de conservation et de la défense des eaux et sols dans la zone sahélienne ne serait pas sans répercussion positive sur le niveau d'efficacité des agriculteurs et donc sur la productivité du facteur de production terre. Ces politiques doivent en générale viser les barrières à l'adoption.

Ainsi, en vertu des résultats obtenus nous nous devons de faire quelques recommandations à l'égard des organisations gouvernementales et non gouvernementales engagées dans la mise en oeuvre de politiques ayant pour objectif d'améliorer la productivité des exploitations agricoles au Burkina Faso.

En premier lieu, nous proposons la mise en place et/ou le renforcement de cadres d'échange et d'entraide entre agriculteurs tels que les organisations paysannes, les coopératives, les groupements de producteurs, etc. La mise en place de tels cadres aura 4 principaux avantages. Premièrement ils constitueront des canaux performants de divulgation fluide et rapide des techniques agricoles telles que la conservation et la défense des eaux et sols. Ensuite, ces cadres faciliteraient le transfert d'expérience en termes d'utilisation de techniques agricoles entre les agriculteurs plus âgés et les moins âgés. Ce transfert d'expérience constituerait un moyen de relever le niveau d'expérience des agriculteurs moins âgés. En raison de l'entraide développée entre agriculteurs les membres d'une même association de producteurs, le troisième éventuel résultat serait la résolution du problème économique lié à la disponibilité de la main d'oeuvre pour la construction des sites antiérosifs. Cette dernière alternative constituerait donc un moyen pour faire face à une des barrières à l'adoption des techniques de CES/DRS, La rémunération de la main d'oeuvre. Enfin, le dernier élément lié à la mise en place des associations d'agriculteurs est la gestion de la superficie cultivée. Les résultats de notre étude ont montré qu'une gestion collective augmente la propension d'adoption des techniques de CES/DRS. Ainsi pour un agriculteur qui gère sa parcelle de façon individuelle, l'appartenance à une association de producteurs lui permettrait d'associer d'autres idées à cette gestion, en provenance des autres membres. L'appartenance à une association paysanne peut donc être une solution aux problèmes liés à la gestion singulière d'une exploitation agricole.

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En second lieu, nous proposons la mise en place et le renforcement du système éducatif rural bien au niveau des jeunes qu'au niveau des personnes adultes. Cela contribuerait à hausser le niveau d'éducation des générations présentes et futures d'agriculteurs, les rendant ainsi plus réceptifs aux techniques agricoles telles que les techniques de CES/DRS du fait de leur capacité à analyser les avantages qui y sont associés.

En troisième lieu, nous proposons de la part des décideurs politiques la mise en oeuvre de campagnes de renouvellement et de construction de sites antiérosifs au début de chaque campagne agricole dans la zone sahélienne. Cette stratégie permettrait de surmonter les obstacles liés à la disponibilité de la main d'oeuvre. Afin d'assurer une meilleure organisation de ces activités, elles peuvent être menées en collaboration avec les associations de producteurs (organisation paysannes, coopératives, groupement de producteurs, etc).

La dernière recommandation concerne le suivi des agriculteurs. Nous proposons un renforcement des liens entre agents agronomes et les agriculteurs de telle sorte à rendre moins individuelle la gestion des terres cultivées.

Aux termes de cette étude, nous avons obtenus d'importants résultats concernant l'adoption des techniques de CES/DRS. Cependant, ces résultats sont limités par la non prise en compte de certains éléments. Au niveau de la description des barrières à l'adoption, les facteurs climatiques n'ont pas été examinés. Il s'agit en effet des informations sur la pluviométrie, les caractéristiques pédologiques, la couverture végétale des terres et la disponibilité en eau. L'absence de ces éléments est essentiellement liée à une insuffisance d'information au niveau des données de l'EPA. Le second élément absent dans cette analyse est le niveau de revenu des agriculteurs, une variable exclue de l'analyse du fait du manque d'information pour plus de la moitié des individus.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams