1.3. Classification des bactériophages
Un système de classification de phages a été
élaboré par le Comité international de taxonomie
des
virus (ICTV) au cours des
dernières décennies.
La structure sur laquelle est basée la classification
des bactériophages est extrêmement variée. Les
critères de classification sont (Dublanchet, 2009) (Figure 2)
:La nature de l'acide nucléique : généralement
ADN double brin, parfois ARN simple brin (Inal , 2003) ; la
forme de la capside (icosaédrique ou tubulaire) et la présence ou
non d'une enveloppe (nommée péplos).
Approximativement 90% de tous les phages infectent et tuent
les bactéries, mais ne conviennent pas tous à la
phagothérapie (Gill et Hyman, 2010). De ce fait,
l'intérêt est porté sur les phages lytiques
représentés par 3 familles de l'ordre des Caudovirales : les
Myoviridae, les Siphoviridae
et les Podoviridae (Ackermann,
2011).
1.4. Biologie des bactériophages
La capacité de reproduction des phages à l'aide
d'une bactérie nécessite l'insertion du matériel
génétique de ce dernier au sein de la
bactérie et du détournement de la machinerie bactérienne
pour son métabolisme. Cette dernière propriété fait
des phages des particules virales car ne possédant pas d'autonomie de
reproduction. (Weinbauer, 2004 ; Drulis-Kawa et al.,
2012).
On discerne trois types de bactériophages : les phages
dits « virulents » ou « lytiques »,
représentant près de 90 % des bactériophages, ceux dits
« tempérés » ou « endogènes » ou
« lysogénique » représentant environ
10 % et ceux dits « phages filamenteux » ou
cycle chronique, bien plus minoritaires (moins d'1 %). Parmi
tous les bactériophages, les plus étudiés sont le phage
T4, appartenant aux phages virulents, et le phage X, appartenant aux phages
tempérés (Inal, 2003).
1.4.1. Cycle lytique « phages virulents »
Les phages lytiques, comme leur nom l'indique,
détruisent la bactérie. Ils détournent la
machinerie bactérienne à leur profit pour se
reproduire et se multiplier. Au terme du processus appelé cycle lytique,
la bactérie éclate et plusieurs dizaines de nouveaux phages
identiques à l'original- sont libérés dans le milieu et
donc disponibles pour s'attaquer à d'autres bactéries de la
même espèce. Véritables « tueurs professionnels
», les phages lytiques sont les prédateurs naturels des
bactéries. Ce sont précisément ces phages lytiques qui
sont utilisés à des fins thérapeutiques (depuis
D'Hérelle) pour lutter contre les infections
bactériennes (phagothérapie) (Dublanchet, 2009 ; Ravat
et al., 2015).
Le cycle lytique comporte différentes phases
(Figure 2) :
Arrimage, c'est-à-dire fixation du phage sur la
bactérie grâce à des récepteurs spécifiques
au phage et à l'espèce bactérienne à laquelle il
s'attaque.
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11
Revue bibliographique
Perforation de la paroi et de la membrane bactériennes
à l'aide d'enzymes contenus dans le phage Injection de l'ADN du phage
dans le cytoplasme bactérien, le plus souvent à l'aide des
molécules contractiles du fourreau, qui se comporte ainsi comme une
seringue
Production avec fragmentation de l'ADN bactérien et
utilisation de celui-ci pour synthétiser les éléments
constitutifs des futurs phages.
Maturation et assemblage des différents
éléments produits et éclatement de la bactérie et
libération des phages dans le milieu. Cette opération conduit
à la mort bactérienne et à la production de 50 à
100 clones du phage original pour chaque cycle lytique.
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