I. 2. Causes théoriques et
traditionnelles de l'inflation contemporaine
Définie comme une hausse du niveau
général des prix, l'inflation est un phénomène
apprécié très subjectivement par des économistes
voire le grand public. Les explications de l'inflation les plus
répandues sont en termes de déséquilibres réels ou
monétaires de l'économie et de l'évolution des structures
économiques ou socioculturelles.
I.2.1. Inflation comme
déséquilibre réel
Les explications de l'inflation relatives au
déséquilibre réel de l'économie peuvent être
regroupées en deux grandes catégories : celles qui voient
l'origine de l'inflation dans la demande et celles qui
soutiennent qu'elle est le fait des coûts de production,
donc de l'offre.
I.2.1.1 L'inflation par la demande
D'après Goux, on parle de l'inflation par la demande
lorsque, globalement, la demande de produits excède durablement l'offre
sur les marchés. L'excès de demande peut avoir plusieurs
origines : accroissement des dépenses publiques avec déficit
budgétaire ; accroissement des dépenses de consommation des
ménages dû à une hausse des salaires ou au
développement excessif du crédit ; accroissement des
dépenses d'investissement des entreprises financés par le
crédit bancaire sans épargne préalable ;
accroissement des revenus provenant d'un excédent de la balance des
paiements. Quant à l'insuffisance de l'offre, elle peut résulter
de différents facteurs : plein emploi ; absence de
capitaux ; insuffisance des stocks ou inélasticité de la
production ; pénuries ; blocage des importations. Face
à cette situation, une hausse des prix est inévitable pour
rétablir l'équilibre sur le marché des biens et
services.
I.2.1.2. L'inflation par les coûts
Selon les tenants de cette théorie, la hausse des prix
serait provoquée par des hausses excessives des coûts de
production. Les coûts les plus souvent mis en cause sont le prix des
matières premières, les charges financières et fiscales,
les salaires et charges sociales. Cette approche explique le fait que, dans
certains cas, l'inflation perdure même en situation de demande
défaillante, de récession ou de sous-utilisassions des
capacités de production. D'après cette théorie, les
salaires et les charges sociales sont responsables à partir de la
différence entre leur augmentation et celle de la productivité.
L'impact sur l'inflation dépend de leur part dans les charges de
l'entreprise et est fonction de l'excédent de leur hausse sur celle de
la productivité. Quant aux coûts des matières
premières, plus particulièrement ceux des produits
pétroliers, ils agissent dans le processus inflationniste par deux
effets :
Ø Un effet mécanique qui débute par la
hausse immédiate des prix intérieurs des hydrocarbures et la
propagation de ce choc s'étend à toute
l'économie ;
Ø Un second effet sur les prix provenant de la
réaction de certains agents qui cherchent à se prémunir
contre ces chocs (les producteurs effectuent une augmentation des prix
supérieure à celle de l'effet mécanique).
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