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Les importations et l'inflation en RDC de 1980 à  2016.


par Prince PIVA ASALOKO
Université de Kisangani - Licence en sciences économiques 2019
  

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III.8. CONFRONTATION THEORIQUE DES RESULTATS : DISCUSSIONS

De par nos analyses, il ressort que la masse monétaire présente un coefficient positif et statistiquement significatif seulement à long terme au seuil de 5%. Ce résultat révèle qu'un accroissement de 1% de la masse monétaire se traduit par une augmentation de 0,00129762%,du niveau de prix. Il s'ensuit alors qu'à long terme le processus inflationniste en RDC est expliqué par l'expansion monétaire conformément à la prédiction théorique. Ce résultat corrobore celui obtenu par S.BRANA (1999), J. BAUMGARTNER et al (1996), M. MUHLEISEN (1995) F. BARARUZUNZA (2009) et MUNGAZA (2014) respectivement en Allemagne, Suède, Finlande, Burundi et RDC.

Le coefficient du taux de croissance économique est affecté d'un signe négatif à court et à long terme et est statistiquement significatif au seuil de 5%. On s'aperçoit alors qu'en RDC, l'inflation affecte négativement la croissance économique. Ce résultat traduit l'existence d'un phénomène caractérisé par une stagflation, c'est-à-dire la coexistence d'une inflation persistante et de la baisse du niveau de production. Ainsi, le coût de l'inflation, c'est-à-dire la perte de croissance induite par un taux d'inflation élevé est extrêmement fort. On s'aperçoit alors que les fluctuations récurrentes de l'inflation ont généré un taux d'inflation moyen très élevé jusqu'à nuire l'économie en ne favorisant pas l'investissement et l'épargne conformément à ce que pensent C. T. NDIAYE et M. A. KONTE, (2012). Dans cette optique, Zonon (2003) a expliqué cette situation pour le cas de Burkina Faso par la substitution entre les actifs réels (tels que les biens durables et autres objets de valeur) et les avoirs monétaires. A cause certainement du faible taux d'inflation dans la zone et de la crédibilité que les agents accordent à la politique monétaire, les ménages Burkinabè ont tendance à choisir plus d'actifs monétaires que d'actifs réels lorsque le niveau de leurs revenus est élevé ; ce qui a pour conséquence d'abaisser le niveau d'inflation. Ceci affirme notre troisième hypothèse

La relation entre l'inflation et le déficit budgétaire est négative à court terme et positive à long terme. Son influence positive est significative au seuil de 5%. Il apparaît donc qu'un accroissement de 1% du déficit budgétaire à long terme entraîne une augmentation de 0,14198411%de l'inflation. Ce résultat trouve sa justification dans le recours accru à la monétisation du déficit budgétaire qui demeure un des facteurs très aggravant de l'inflation en RDC. Cette conclusion corrobore les résultats obtenus par F. SYLLA et SALL (2007) pour le cas de la Guinée. A court terme, cette situation peut s'expliquer par l'augmentation des dépenses publiques affétées à d'autres fins n'ayant pas d'effet sur le secteur réel (par exemple financement de la guerre, l'éléphant blanc).

L'importation a eu une incidence positive sur l'inflation à long terme qui peut être due à l'inflation importée, c'est-à-dire que la hausse des prix dans les pays industrialisés s'est étendue à presque tous les pays avec lesquels ils ont des relations commerciales. Ce résultat est similaire à celui de Zonon (2003) pour le cas de Burkina-Faso. Cette dernière estime que cette situation est normale pour le Burkina Faso qui importe une grande partie de ses biens et services. La quasi-totalité des biens manufacturiers est importée ainsi que les biens d'équipement et les produits pétroliers. Les exportations du Burkina-Faso sont parmi les plus faibles de la sous-région et concernent des produits primaires peu diversifiés qui ont du mal à avoir de la valeur sur les marchés. Par ailleurs, il stipule que le problème de l'inflation importée est difficile de lui trouver une solution adéquate dans un pays comme le Burkina Faso où les importations peuvent être considérées comme des facteurs de production. Pour que les prix des biens importés n'entraînent pas d'inflation, il faut que la productivité intérieure de l'économie soit grande pour augmenter le niveau global de la production ; ce qui n'est pas le cas de plusieurs compartiments de l'économie Burkinabè : la production agricole qui implique plus de 80% de la population active stagne et fluctue au rythme des conditions climatiques, la production industrielle est embryonnaire et très peu efficace et le secteur informel dans lequel évolue la plus grande partie des urbains, n'a pas une très grande valeur ajoutée. Cette situation est quasiment la même pour le cas de la RDC et corrobore également le résultat obtenu par Olatunji et al. (2010) pour le cas de Nigéria. Ceci affirme notre première hypothèse.

Concernent le taux de change, les analyses ont monté une relation inverse entre le taux de change et l'inflation. En effet, les conséquences des variations du taux de change sur l'inflation dépendent de plusieurs facteurs. Si la dépréciation du taux de change coïncide avec une baisse de la demande globale, ses effets à court terme sur les prix à la consommation seront annulés, en tout ou en partie, par ceux de la baisse de la demande. Comme on l'a vu précédemment, la hausse du prix des intrants importés entraîne une augmentation des prix. La hausse de prix devrait normalement être renforcée par l'effet indirect de l'augmentation de la demande. Cependant, une baisse simultanée de la demande globale viendrait contrecarrer ces effets. S'il s'agit d'une fluctuation temporaire de la demande, il se peut que l'effet de taux de change ne soit que reporté, le temps que la demande revienne à sa situation initiale. Cependant, si la baisse de la demande perdure et est assez importante, il est possible qu'elle compense complètement les effets à courtterme du taux de change.

L'entrée de nouvelles firmes sur un marché peut avoir un effet similaire. Dans ce cas, la demande globale ne change pas mais la demande spécifique à chaque firme diminue puisque l'arrivée de nouvelles firmes entraîne une réduction des parts de marché des firmes existantes. Si l'arrivée de nouvelles firmes s'accompagne d'une rationalisation des coûts, elle atténuera encore davantage les effets directs de la dépréciation.

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