III.8. CONFRONTATION THEORIQUE DES RESULTATS :
DISCUSSIONS
De par nos analyses, il ressort que la masse monétaire
présente un coefficient positif et statistiquement significatif
seulement à long terme au seuil de 5%. Ce résultat
révèle qu'un accroissement de 1% de la masse monétaire se
traduit par une augmentation de 0,00129762%,du niveau de prix.
Il s'ensuit alors qu'à long terme le processus inflationniste en RDC est
expliqué par l'expansion monétaire conformément à
la prédiction théorique. Ce résultat corrobore celui
obtenu par S.BRANA (1999), J. BAUMGARTNER et al (1996), M. MUHLEISEN (1995) F.
BARARUZUNZA (2009) et MUNGAZA (2014) respectivement en Allemagne,
Suède, Finlande, Burundi et RDC.
Le coefficient du taux de croissance économique est
affecté d'un signe négatif à court et à long terme
et est statistiquement significatif au seuil de 5%. On s'aperçoit alors
qu'en RDC, l'inflation affecte négativement la croissance
économique. Ce résultat traduit l'existence d'un
phénomène caractérisé par une stagflation,
c'est-à-dire la coexistence d'une inflation persistante et de la baisse
du niveau de production. Ainsi, le coût de l'inflation,
c'est-à-dire la perte de croissance induite par un taux d'inflation
élevé est extrêmement fort. On s'aperçoit alors que
les fluctuations récurrentes de l'inflation ont
généré un taux d'inflation moyen très
élevé jusqu'à nuire l'économie en ne favorisant pas
l'investissement et l'épargne conformément à ce que
pensent C. T. NDIAYE et M. A. KONTE, (2012). Dans cette optique, Zonon (2003) a
expliqué cette situation pour le cas de Burkina Faso par la substitution
entre les actifs réels (tels que les biens durables et autres objets de
valeur) et les avoirs monétaires. A cause certainement du faible taux
d'inflation dans la zone et de la crédibilité que les agents
accordent à la politique monétaire, les ménages
Burkinabè ont tendance à choisir plus d'actifs monétaires
que d'actifs réels lorsque le niveau de leurs revenus est
élevé ; ce qui a pour conséquence d'abaisser le
niveau d'inflation. Ceci affirme notre troisième hypothèse
La relation entre l'inflation et le déficit
budgétaire est négative à court terme et positive à
long terme. Son influence positive est significative au seuil de 5%. Il
apparaît donc qu'un accroissement de 1% du déficit
budgétaire à long terme entraîne une augmentation de
0,14198411%de l'inflation. Ce résultat trouve sa
justification dans le recours accru à la monétisation du
déficit budgétaire qui demeure un des facteurs très
aggravant de l'inflation en RDC. Cette conclusion corrobore les
résultats obtenus par F. SYLLA et SALL (2007) pour le cas de la
Guinée. A court terme, cette situation peut s'expliquer par
l'augmentation des dépenses publiques affétées à
d'autres fins n'ayant pas d'effet sur le secteur réel (par exemple
financement de la guerre, l'éléphant blanc).
L'importation a eu une incidence positive sur l'inflation
à long terme qui peut être due à l'inflation
importée, c'est-à-dire que la hausse des prix dans les pays
industrialisés s'est étendue à presque tous les pays avec
lesquels ils ont des relations commerciales. Ce résultat est similaire
à celui de Zonon (2003) pour le cas de Burkina-Faso. Cette
dernière estime que cette situation est normale pour le Burkina Faso qui
importe une grande partie de ses biens et services. La quasi-totalité
des biens manufacturiers est importée ainsi que les biens
d'équipement et les produits pétroliers. Les exportations du
Burkina-Faso sont parmi les plus faibles de la sous-région et concernent
des produits primaires peu diversifiés qui ont du mal à avoir de
la valeur sur les marchés. Par ailleurs, il stipule que le
problème de l'inflation importée est difficile de lui trouver une
solution adéquate dans un pays comme le Burkina Faso où les
importations peuvent être considérées comme des facteurs de
production. Pour que les prix des biens importés n'entraînent pas
d'inflation, il faut que la productivité intérieure de
l'économie soit grande pour augmenter le niveau global de la
production ; ce qui n'est pas le cas de plusieurs compartiments de
l'économie Burkinabè : la production agricole qui implique
plus de 80% de la population active stagne et fluctue au rythme des conditions
climatiques, la production industrielle est embryonnaire et très peu
efficace et le secteur informel dans lequel évolue la plus grande partie
des urbains, n'a pas une très grande valeur ajoutée. Cette
situation est quasiment la même pour le cas de la RDC et corrobore
également le résultat obtenu par Olatunji et al. (2010) pour le
cas de Nigéria. Ceci affirme notre première
hypothèse.
Concernent le taux de change, les analyses ont monté
une relation inverse entre le taux de change et l'inflation. En effet, les
conséquences des variations du taux de change sur l'inflation
dépendent de plusieurs facteurs. Si la dépréciation du
taux de change coïncide avec une baisse de la demande globale, ses effets
à court terme sur les prix à la consommation seront
annulés, en tout ou en partie, par ceux de la baisse de la demande.
Comme on l'a vu précédemment, la hausse du prix des intrants
importés entraîne une augmentation des prix. La hausse de prix
devrait normalement être renforcée par l'effet indirect de
l'augmentation de la demande. Cependant, une baisse simultanée de la
demande globale viendrait contrecarrer ces effets. S'il s'agit d'une
fluctuation temporaire de la demande, il se peut que l'effet de taux de change
ne soit que reporté, le temps que la demande revienne à sa
situation initiale. Cependant, si la baisse de la demande perdure et est assez
importante, il est possible qu'elle compense complètement les effets
à courtterme du taux de change.
L'entrée de nouvelles firmes sur un marché peut
avoir un effet similaire. Dans ce cas, la demande globale ne change pas mais la
demande spécifique à chaque firme diminue puisque
l'arrivée de nouvelles firmes entraîne une réduction des
parts de marché des firmes existantes. Si l'arrivée de nouvelles
firmes s'accompagne d'une rationalisation des coûts, elle
atténuera encore davantage les effets directs de la
dépréciation.
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