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Les déterminants de l’efficacité de la politique monétaire en république démocratique du Congo.


par Jean Bosco KAOMBA MUTUMBA
Université de Lubumbashi - Diplôme d'études approfondies en sciences économiques 2019
  

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A. Le billet de trésorerie

Le billet de trésorerie (BTR) est régi par l'instruction n°20 aux banques du 12 septembre 2014.

Il se définit comme étant « un titre de dettes à court terme émis par la Banque Centrale et négociable de gré à gré sur le marché secondaire ». Il est ainsi un instrument employé par la BCC pour son refinancement en cas de diminution ou d'augmentation du volume de la base monétaire. Il consiste en des opérations de prêts ou de dépôt accordés aux banques à court de liquidités.

Le montant de la souscription est le montant cédé par la BCC, pour son compte propre ou pour le compte des tiers. Le montant fixé par le BCC est le minima auquel les banques commerciales et autres intermédiaires financières doivent souscrire.

Le taux d'intérêt est celui qui est retenu sur chaque soumission. Ce taux est annuel, en base de 360 jours, à deux décimales et d'applique à la maturité de souscription. Après calcul, le montant du taux d'intérêt doit s'arrêter à deux chiffres après la virgule. Le montant de rembourrement est la valeur de la souscription majorée des intérêts.

La maturité du BTR est de 7,14 ou 28 jours à compter de la date de la souscription. Les banques et autres agents qui souscrivent aux avis d'appel d'offre lancé par la BCC ont le choix de rembourser dans les 7,14 et 28 jours qui suivent leurs souscriptions et c'est dans ce détail que la banque peut se fixer sur les résultats. Les intérêts générés par la souscription au BTR sont exonérés d'impôt. Les ponctions de la liquidité au moyen du BTR sont normalement effectuées par voies d'appels d'offre. Les procédures d'appels d'offre comportent six étapes opérationnelles : l'annonce de l'appel d'offres, la préparation et la soumission des offres par les contres parties, la collecte des offres, adjudication et annonce des résultats, la notification des résultats individuels de l'adjudication et le règlement des opérations.

La BCC distingue deux catégories différentes de procédures d'appels d'offres : les appels d'offres normaux et les appels d'offres rapides. Les deux procédures sont identiques, sauf en ce qui concerne leur chronologie et le champ des contre parties.

Pour les appels d'offres normaux, un délai de 24 heures maximum s'écoule entre l'annonce de l'appel d'offres et la notification du résultat de l'adjudication (le laps de temps compris entre l'heure limite de soumission et l'annonce du résultat étant de deux heures environ pour les appels d'offres rapides).

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B. Les réserves obligatoires

L'instruction n°10 aux banques du 26 octobre 2009 fixe le coefficient de réserves obligatoires. Selon ce texte, les banques sont tenues de constituer des réserves obligatoires dans les livres de la BCC. L'assiette et le coefficient de la réserve obligatoire est la suivante : la réserve obligatoire se compose des avoirs en monnaie nationale des banques en compte indisponible auprès de la BCC.

Les banques qui ne satisfont pas à l'exigence d'une constitution de réserve obligatoire sont sanctionnées d'une astreinte égale au taux d'intérêt sur les facilités permanentes augmenté de moitié assise sur le montant de l'insuffisance de la réserve obligatoire pour la période correspondante.

Par la politique monétaire, la BCC veille à la stabilité du niveau général des prix, à la sauvegarde de la valeur interne de la monnaie. Elle équilibre la demande et l'offre de la monnaie en contrôlant la liquidité, source d'inflation. Mais cela ne suffit pas pour une stabilité monétaire. Il faudra aussi contrôler le niveau de transaction cambiaires pour une sauvegarde de la valeur externe de la monnaie.

La réserve obligatoire est régie par construction n° 10 de la BCC. Au regard des dispositions de cette instruction, les banques sont tenues de constituer des réserves auprès de la banque centrale. L'assiette de calcul et le taux (coefficient) de la réserve obligatoire de la réserve obligatoire sont déterminés par l'autorité monétaire.

En général, l'assiette et le coefficient de la réserve obligatoire restent stables. Les ajustements de cet instrument de politique ne sont opérés qu'en cas de chocs structurels sur la liquidité.

La réserve obligatoire a pour rôle d'exercer une influence sur la liquidité bancaire et par conséquent agir sur la capacité d'octroi des crédits des banques commerciales. Elle vise à contraindre les banques agréées à détenir, sous formes de monnaie centrale, une fraction des dépôts de la clientèle. La réserve obligatoire, introduite avec vocation prudentielle, n'est désormais utilisée que dans le cadre de la politique monétaire.

Le durcissement ou l'assouplissement de la réserve obligatoire, en raison de ces indices en termes de coûts induits et d'opportunité sur l'exploitation du système bancaire, peut provoquer un relèvement ou une détente des taux d'intérêts débiteurs des banques ou amener les banques à offrir des conditions de rémunération plus ou moins attractives sur les ressources de l'épargne.

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Par ailleurs, les réserves obligatoires orientent la structure des dépôts bancaires. Elles peuvent entrainer une modification de la gestion des éléments du bilan au profit des valeurs non soumises à constitutions des réserves. (Politique monétaire de la BCC et cadre de référence 2015. P104).

En effet les banques sont tenues de détenir des réserves auprès de la banque centrale en proportion d'un pourcentage des dépôts qu'elles reçoivent de leurs clientèles. Les coefficients de cette réserve est déterminé par la Banque Centrale. « la réserve obligatoire a pour rôle d'exercer une influence sur la liquidité bancaire et par conséquent agir sur une capacité d'octroi des crédits des banques commerciales. Elle vise à contraindre les banques agrégées à détenir, sous forme de monnaie centrale, une fraction des dépôts de la clientèle.

Le durcissement ou l'assouplissement de la réserve obligatoire, en raison de ses incidences en termes de coûts induits et l'opportunité sur l'exploitation du système bancaire, peut provoquer un relèvement ou une détente des taux d'intérêt débiteur des banques ou amener les banques à offrir des conditions de rémunération plus ou moins attractives sur les ressources de l'épargne.

Par ailleurs, les réserves obligatoires orientent la structure des dépôts bancaires. Elles peuvent entrainer une modification de la gestion des « éléments du bilan au profit des valeurs non soumises à constitution de réserves »55.

I. 2. LES OPERATIONS DE CHANGE : LA PREVENTION ET LA CORRECTION DE LA BCC

Dans le cadre d'un régime de change flottant, la monnaie nationale circule concomitamment avec les monnaies étrangères. La prévention consiste pour la BCC à réunir le maximum d'informations possibles sur les opérations de change. Lorsque les cours des monnaies étrangères connaissent une fluctuation importante à la hausse, la BCC doit intervenir sur le marché des changes pour corriger l'équilibre.

Examinons ainsi d'une part l'encadrement des opérations de change (1) et, d'autre part, les interventions de la BCC sur le marché des changes (2).

55 Banque Centrale du Congo, op.cit, p. 106.

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I. 2. 1. L'encadrement des opérations de change : moyen de prévention

« Depuis le 27 mai 2011, le programme Intérimaire Renforcé (PIR) et le programme Economique du Gouvernement ont permis de stabiliser le franc congolais en supprimant les taux de change fixes pour adopter le taux de change flottants. Il y a eu une réduction de l'écart entre le taux indicatif (officiel) et le taux parallèle. Les opérations de change concernent les opérations entre les résidents et les non-résidents impliquant le recours à la monnaie étrangère comme monnaie de transaction ou unité de compte. Aux termes des dispositions de la réglementation de change de la BCC, ces opérations sont soumises aux déclarations préalables. Le système appliqué par celle est décentralisé en ce sens que les opérateurs économiques font leur déclaration auprès des banques commerciales. Puis, ces banques valident les documents de change et veille, le cas échéant, au rapatriement des recettes en monnaies étrangère par l'opérateur. »(56)

Le principal rôle de la politique de change est de prévenir ou lutter contre les chocs transitoires en cessant les fluctuations du taux de change et en préservant les niveaux adéquats des réserves internationales.

« Il existe cependant des opérations soumises à une autorisation préalable ou à l'agrément de la BCC. Il en est ainsi de l'exportation ou de l'importation des billets de banques billés en monnaie étrangères »(57)« et de l'ouverture des bureaux de change. »(58)

I. 2. 2. Les interventions de la BCC sur le marché de change : moyen de correction

En raisonnant en termes d'économie ouverte, l'intégration entre les sphères réelle et monétaire se trouve enrichie par le canal du taux de change. En effet, selon Frederick ROTAMBATCH (2015), dans un régime de changes flexibles, les implications des transactions cambiaires réduit la mobilité des capitaux. Cette réduction de la mobilité des capitaux implique une relation complexe entre le taux d'intérêt et le taux de change : le différentiel du taux d'intérêt entre deux pays est égal à la variation anticipée du taux de change. En conséquence, une politique monétaire expansionniste entraîne la hausse des taux d'intérêt qui réduit la production par deux effets :

56 Le code des investissements et le code minier dérogent à ce principe en permettant aux opérateurs économiques de gérer des comptes non-résidents en monnaie étrangère. L'obligation de rapatrier les devises est ainsi atténuée.

57 Circulaire n°282 de la BCC du 05 mars 1999 concernant l'exportation et l'importation physique des billets de banque libellés en monnaie étrangères et transport de fonds sur le territoire national.

58 Instruction administrative n°007 du 13 juillet 2003 portant réglementation de l'activité des bureaux de change.

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- D'une part, la baisse de l'investissement et les sorties de capitaux qui entraînent l'appréciation du change et la dépréciation de la monnaie nationale ;

- D'autre part, une réduction de la production par augmentation des importations et une réduction des exportations.

« Il importe de relever que ce taux moyen de dépréciation occulte les nombreuses. Phases d'appréciation monétaire et de stabilité qui marquent le comportement du cours de change depuis janvier 2007 ; cette évolution, largement perceptibles, a été un puissant facteur d'amélioration de l'environnement économique et financier en contribuant à casser les anticipations inflationnistes des agents économiques ».59

Parler de la stabilité du taux de change renvoie à parler du régime de change et de la problématique de la constitution des réserves de changes.

« L'histoire passée de la RDC a été émaillée par des expériences de change qui ont eu pour conséquence l'épuisement des réserves en devises. En effet, pour pallier aux déséquilibres de la balance de paiement et endiguer les fortes dépréciations monétaires, la banque centrale était conduite à réaliser des ventes massives des devises.

D'autre part, l'expansion récurrente des dépenses publiques était satisfaite dans une large mesure par l'utilisation des devises.

« Le marché des changes est organisé en RDC par une convention liant les banques commerciales et la BCC. »(60) Il convient cependant d'avoir une acceptation large du marché des changes comme étant l'offre et la demande des monnaies étrangères à un moment donné.

Cette offre et demande influencent le cours d'échange des monnaies étrangères contre la monnaie nationale et somme la BCC à intervenir lorsque les fluctuations sont importantes. Pour ce faire la BCC procède à l'adjudication des monnaies étrangères. Elle lance des appels d'offre sur les achats ou les ventes des devises pour équilibrer la demande et l'offre de la monnaie nationale aux côtes des monnaies étrangères. A ce stade, la politique de change vise à réduire au maximum les écarts entre le taux de change indicatif et le taux de change parallèle.

59 Banque centrale du Congo, op.cit, p.138.

60 Cette convention figure dans le recueil des textes législatifs et réglementaires en matière de monnaie, de change, de crédit, de surveillance des intermédiaires financières, de lutte contre le blanchissement des capitaux et de financement de terrorisme, in J.O, n°spécial du 20 janvier 2010, pp 181 - 187

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« Pour permettre la BCC d'intervenir sur le marché des changes, l'Etat a mis sa disposition des réserves en monnaies étrangères que cette institution doit fructifier. Lorsque ces réserves sont insuffisantes, l'Etat Congolais peut user de son droit de tirage sur le Fonds Monétaire International ou solliciter un appui financier de cette institution. Cette situation est souvent récurrente en RDC compte tenu de la faiblesse des réserves de change estimée à un millions de dollars américains »(61) et de la fréquence des crises de change et fluctuation de la balance de paiement.

A ce niveau, il importe de considérer l'intervention de la BCC à travers ses différents instruments dans l'économie Congolais et voir leur efficacité. Dans le cas contraire envisager quelques pistes de solutions pour une meilleure croissance et une stabilité économique.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius