CONCLUSION PARTIELLE
Le chapitre qui s'achève nous a permis de retracer
l'évolution théorique sur l'économie monétaire, la
politique monétaire et du débat sur l'inexistence d'un effet de
la monnaie sur l'activité économique. Il nous permet de faire
ressortir par le biais de cette controverse tout l'enjeu que représente
cette question pour la politique monétaire face aux variables
macro-économiques. Tout d'abord dichotomique, l'analyse théorique
s'est progressivement orienté vers une analyse intégrée de
la monnaie. Le pas décisif fut l'analyse Keynésienne de 1936. Les
critique portées à cette dernière et les
améliorations apportées à d'autres théories,
achèverons la construction théorique de l'analyse des effets de
la monnaie sur l'activité économique. De nos jours, les
autorités monétaires sont au centre de nombreuses
préoccupations concernant notamment le soutient de la politique
monétaire à l'activité et à l'emploi. Les
réponses auxdites préoccupations passent inéluctablement
par la maitrise de fondements théoriques de chaque doctrine. La
République Démocratique du Congo, est donc interpellée par
ce grand débat autour de la monnaie des Etats Européens et des
Etats-Unis d'Amériques dans la conduite de leur politique
monétaire, d'où l'importance de tiré des enseignements
à la lumière de l'expérience économique et
monétaire nationale. Ceci, nous permettra de faire l'analyse de la
politique monétaire congolaise
60
CHAPITRE DEUXIEME.
ANALYSE DE L'EVOLUTION DE LA POLITIQUE MONETAIRE
CONGOLAISE
INTRODUCTION
Depuis les années 1970, la politique monétaire
congolaise a connu plusieurs modifications marquées par des
périodes de fortes inflations avec des faibles croissances
économiques et celle de stabilité accompagnée d'une
croissance robuste. Dans un passé récent elle a occasionné
des chocs importants liés aux conjonctures intérieurs et
extérieurs défavorables ayant entrainé une forte
dépréciation de la monnaie nationale, une forte inflation, une
baisse de réserves officiels du pays ainsi que celle des recettes
publiques.
En effet, les résultats issus de la politique
monétaire en termes de taux d'inflation attestent l'inefficacité
de la politique monétaire sur les variables réelles de
l'économie congolaise notamment la stabilité des prix.
Ainsi la question de l'efficacité de la politique
monétaire constitue l'objet sous examen dans le cadre de cette
étude allant de 1970 à 2018.
La conduite de la politique monétaire par la Banque
Centrale du Congo s'est inscrite dans un environnement interne marqué
par la poursuite de l'expansion économique, nonobstant certaines
craintes de récession et expansion économique.
La nature de cette phase cyclique, émaillée des
risques de tensions inflationnistes a nécessité le
caractère prudent observé par la Banque Centrale du Congo(BCC)
dans la mise en oeuvre de sa politique monétaire capable d'influencer
son impact sur certaines variables macroéconomiques, notamment :
l'inflation (niveau général des prix) et la croissance
économique.
II.1. EVOLUTION DE LA CROISSANCE DE L'ACTIVITE
ECONOMIQUE CONGOLAISE
Selon les données provisoires recueillies dans le cadre
des enquêtes conjoncturelles de la Banque Centrale du Congo, la
croissance du PIB réel serait plus forte que prévue,
s'établissant à 12,0 % contre une prévision de 10,0 % en
2008.
Analysée sous l'angle de la production, cette
évolution favorable résulte du regain d'activité
affiché par le secteur minier depuis la deuxième moitié de
l'année 2007 et qui s'est poursuivi au cours du premier quadrimestre de
2008.
61
En effet, comparativement aux prévisions
établies initialement en février, lesquelles estimaient la
production annuelle du cuivre et du cobalt respectivement à 213,3 mille
tonnes et 17,9 mille tonnes, les réalisations de production des quatre
premiers mois de l'année 2008 se sont situées à
près de 222,2 mille tonnes pour le cuivre et à 55,4 mille tonnes
pour le cobalt. Cette forte augmentation de la production porterait la
contribution de ce secteur dans la formation du PIB à 48,0 % en 2008
contre 5,4 % en 2007.
Sans préjudice de l'atonie caractérisant les
exploitations pétrolière et du
diamant, l'activité dans les industries extractives
restera déterminante au cours des prochaines années.
A cet effet, l'industrie du cuivre pourrait retrouver sa place
de locomotive de la croissance économique de la RDC, comme ce fut le cas
au cours des années1970 à 1980. Hormis le bon comportement du
secteur minier, il a été observé une tendance
baissière de l'activité de production dans la branche Eau et
Electricité et un ralentissement dans celles des industries
manufacturières, du commerce de gros et de détail ainsi que des
transports et communications. Les facteurs à la base de cette situation
sont liés essentiellement à la faiblesse des infrastructures de
base et à l'ampleur prise ces derniers mois par les perturbations
majeures dans l'approvisionnement en énergie électrique et en eau
potable, principalement dans les centres urbains. En dépit de toutes ces
pesanteurs qui tendent à plomber l'activité de production dans la
plupart des secteurs, la forte expansion du secteur minier a plus que
compensé les contre-performances enregistrées dans la fourniture
d'eau et d'électricité21.
Ainsi, par rapport à l'année 2007, la croissance
de l'activité des différentes branches a évolué
comme indiqué dans le tableau ci-après :
21 De la stabilité à la croissance
économique soutenue et durable en RDC : enjeu et perspectives :
conférence économique organisée par la banque centrale du
Congo (BCC) à Kinshasa du 04 au 05 juin 2017, terme de
référence et programme, page 22.
62
Tableau n°2 : Evolution de la croissance
économique 2007 - 2008
Source : République
Démocratique du Congo, commission économique et financier,
séminaire d'évaluation de l'action gouvernementale.
(2007-2008)
La reprise de l'activité minière
conjuguée à l'incidence de grands projets d'infrastructures
attendus dans le cadre de la reconstruction nationale devrait exercer des
effets d'entraînement importants sur l'ensemble des branches
d'activité économique dans les prochaines années. Ce qui
laisse présager de la poursuite d'une croissance soutenue à un
rythme moyen annuel de 10,7 % sur la période 2008-2013.
? La croissance du PIB s'est accélérée
entre 2011 et 2012, passant de 6.9 % à 7.2 % en dépit de la
situation politique et de l'insécurité qui règne dans
l'Est. Cette amélioration économique est due à la
vitalité du secteur minier et au dynamisme du commerce, de l'agriculture
et de la construction. Les projections indiquent que cette tendance devrait se
poursuivre en 2013 (8.2 %). Toutefois, ces perspectives dépendront de la
stabilité politique, de l'amélioration de la situation
sécuritaire dans les provinces orientales du pays et de la poursuite des
réformes structurelles engagées.
? Les efforts de stabilisation du cadre macroéconomique
se poursuivent à un rythme assez soutenu, grâce à la mise
en oeuvre d'une politique budgétaire restrictive, à
l'assouplissement graduel de la politique monétaire et à un
rebond des recettes d'exportation.
? Au cours des deux dernières décennies, la
structure de l'économie de la RDC n'a pas fondamentalement
changé. Elle reste tributaire de l'exploitation minière et de
l'agriculture. Les ressources publiques provenant de l'exploitation
minière sont dérisoires au regard du potentiel du pays. Les
sérieux problèmes alimentaires auxquels est confrontée la
population attestent de la faible productivité du secteur agricole.
63
Vue d'ensemble
« La République Démocratique du Congo
réalise une croissance de 7.2 % en 2012 malgré un contexte
économique et financier mondial difficile et une situation
politico-sécuritaire interne préoccupante. Cette performance est
essentiellement stimulée par les industries extractives, le commerce,
l'agriculture et la construction. Elle profite aussi de la stabilité
macroéconomique et du dynamisme de la demande intérieure.
Compte-tenu de la demande mondiale de minerais et de l'importance des
investissements réalisés dans ce secteur ces dernières
années, la croissance devrait poursuivre sa progression pour atteindre
8.2 % en 2013 et 9.4 % en 2014.
Les politiques macroéconomiques mises en oeuvre en 2012
visent la réduction de l'inflation, la stabilisation du taux de change
et l'accroissement des réserves de devises afin de garantir une
meilleure prévisibilité et d'accompagner efficacement le
développement de l'activité économique. La discipline
affichée au niveau des finances publiques et l'assouplissement de la
politique monétaire permettent une meilleure maîtrise de
l'inflation qui s'est établie à 6.4 % contre 15.4 % en 2011. La
Banque centrale du Congo (BCC) a considérablement réduit son taux
directeur de 21 % à 6 % entre fin 2011 et 2012 pour accroître le
crédit à l'économie. L'augmentation des réserves
issue du rebond des exportations a permis d'augmenter la couverture des
importations de 7.2 semaines en fin 2011 à 8.6 semaines fin
201222.
En 2014 la performance macroéconomique de la RDC a
été bonne avec une croissance de 6,4%, un déficit
budgétaire substantiel, un environnement de faible inflation et un
déficit marqué du compte de transaction courante. Le Congo a
affiché une forte croissance de 6,4% en 2014 en grande partie
grâce à la reprise du secteur pétrolier. La croissance du
pays s'est redressée passant de 3,4% en 2013 à 6,4% en 2014
malgré un environnement mondial et régional
caractérisé par des risques relatifs aux ralentissements de la
croissance des marchés émergents aux épidémies et
autres formes persistantes d'insécurités et malgré la
chute du prix de pétrole dans la seconde moitié de l'année
2014. Cette forte croissance a été rendu possible essentiellement
par la bonne tenue de la production pétrolière en 2014. Le
secteur pétrolier a reculé à un taux moyen de -10% au
cours des années 2012-2013 à cause de perturbations accidentelles
de la production offshore et des travaux de maintenance des puits plus longs
que
2222 De la stabilité à la croissance
économique soutenue et durable en RDC : enjeu et perspectives :
conférence économique organisée par la banque centrale du
Congo (BCC) à Kinshasa du 04 au 05 juin 2017, terme de
référence et programme, page 26.
64
prévu. Après la fin des travaux de maintenance
prévus au quatrième trimestre 2014, la production a cru de 3,1 en
2014.
Le taux de croissance économique sur base des
données de production à fin septembre 2016 a connu un recul de
4,4 points en 2016, s'établissant à 2,5% contre 6,9 en
2015.(23)
Les estimations de la croissance économique sur base
des réalisations de la production à fin décembre 2018,
renseignent un relèvement de l'activité économique
nationale à 4,1% en 2018 contre une réalisation de 3,7% en 2017.
Cette légère expansion de l'économie reste imputable au
dynamisme de l'activité économique dans le secteur primaire
principalement les industries extractives.(24)
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