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Application du modèle EPIC dans l’estimation de la fonction de production rizicole dans la plaine de la Ruzizi. Essai d’intégration du paramètre information.


par Yoshwa NTAMUSHIGO
Université évangélique en Afrique - Licence en sciences économiques 2019
  

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II. Structure de l'exploitation

La localisation de l'exploitation constitue un facteur important dans la conduite de la riziculture. Les riziculteurs qui veulent se lancer dans cette activité préfèrent acquérir les terres (pour l'achat ou pour la location) en fonction de plusieurs facteurs notamment l'accès à l'eau d'irrigation. A Luvungi comme à Luberizi, les agents sont indifférents en ce qui concerne la localisation des exploitations. Les sites les plus connus et les plus exploités à Luvungi se trouvent être Kakamba, Rurambira et Rugoze (Nyanzigo, Ndogombo, Kigoko, Nyakagobe) tandis qu'à Luberizi, certaines sources nous ont laissés entendre que l'on compte 7 blocs de culture du riz dont : Kibumba, Kagaragara I, Kagaragara II, Mukama, Sango Ier, Gashiru et Sango II. Ces sites sont classés selon l'accès à l'eau d'irrigation. Cependant, il a été remarqué, à travers les résultats de nos analyses qu'il y a disponibilité des terres dans la plaine de la Ruzizi tant pour l'achat que pour la location. Ceci a été confirmé par 100 % des personnes rencontrées qui ont affirmé que les terres sont disponibles pour celui qui veut pratiquer la riziculture dans la plaine de la Ruzizi, et donc à Luvungi et à Luberizi, nos deux milieux d'étude. Comme il a été remarqué, 40 %-56 %-2 %-2 %des exploitations à Luvungi ont été acquises respectivement par achat-location-don-héritage tandis que 18 %-12%acquises respectivement par achat-location à Luberizi. De plus frappant, le mode d'acquisition par achat reste dominant tant à Luvungi qu'à Luberizi pourtant une étude précédente réalisée par Furaha G. et al (sd) souligne que : « le mode de faire valoir indirect (location) des champs rizicoles est dominant dans la plaine de la Ruzizi ». Interrogés à ce sujet, certains riziculteurs ont avancé qu'avec la demande élevée de terres pour la riziculture, les couts de location ont aussi augmenté considérablement et ce faisant, si on trouve quelqu'un qui vend son champ, le mieux serait de l'acheter pour faire face aux frais de location à supporter à chaque saison. Cependant, rien ne rassure, à travers les résultats trouvés que le mode d'acquisition par achat reste dominant car, bien que nous l'ayons constaté, certains démontrent que dans la plaine en particulier et au Sud-Kivu en général, la voie d'accès la plus répandue reste la location, à travers le bwasa, le kalinzi et le bugule. C'est le cas de Bashige C. (2005), qui montre que : « Puisque les paysans pauvres possèdent moins de terres pour pratiquer la culture du riz ni assez de moyens financiers pour procéder à l'achat d'une terre, la seule voie d'accès qu'ils utilisent est le marché de location ».Signalons que ceux dont le mode d'acquisition est l'achat n'ont pas à proprement parler des titres de propriété du genre « certificat d'enregistrement ». Ils ont à leur disposition des petits documents (papiers) tenant lieu d'acte de cession établis entre cédant et acquéreur lors du processus de cession de la propriété. Les études précédentes soulèvent un constat selon lequel : « aucun riziculteur se reconnaissant propriétaire (selon la coutume et le droitd'occupation) ne possède de titre de propriété. Pourtant, le titre de propriété est l'acte officiel qui permet de démontrer que l'on est propriétaire d'un bien, que celui-ci ait été acheté, transmispar donation, par héritage ou à la suite d'un partage. Il est délivré obligatoirement par un notaire, c'est-à-dire d'un acte authentique, qui est remis lors de l'acquisition d'unbien immobilier. C'est un document légal qui est remis au nouvel acquéreur et qui lui garantit cependant une certaine sécurité foncière ».

Pour atteindre leurs champs, les riziculteurs parcourent des longs trajets. Cependant, ces derniers varient d'un milieu à un autre : ils sont très longs à Luvungi tandis que pas assez à Luberizi où les champs sont plus proches des cultivateurs, même si le trajet dépend de la résidence de chaque riziculteur. Il se remarque qu'un agriculteur-riziculteur parcourt en moyenne environ 3000 mètres (soit 3 Km de trajet) pour atteindre son champ, ce qui semble se rapprocher de ce qu'avait trouvé Furaha G. et al (sd) qui montre que : « les ménages rizicoles du site RDC parcourent en moyenne 3km pour atteindre leurs champs rizicoles ». A Luberizi, la situation semble être contraire. Des ménages parcourent en moyenne 1000 mètres (soit 1 Km) pour atteindre leurs champs.Dans la plaine de la Ruzizi en général, et dans la partie congolaise en particulier, la riziculture reste essentiellement irriguée, en captant les eaux des rivières qui sont drainées jusque dans des champs pour alimentation. Tous les enquêtés rencontrés (100 %) ont souligné qu'ils pratiquent la monoculture, et donc la riziculture. Ainsi, dès lors que le champ a été affecté à la riziculture, aucune autre culture ne peut y être associée. Comme le disent Furaha G. (2017) & Furaha G. et al (sd) : « La culture du riz irrigué de la plaine de la Ruzizi dans son ensemble oblige le mode d'occupation en cultures seules. C'est-à-dire que la même parcelle n'est pas utilisée à la fois pour l'habitation et les cultures. En effet, contrairement aux autres types de cultures pratiquées dans le milieu d'étude qui permettent l'utilisation des terres pour l'habitation familiale et pour l'exploitation agricole, les terres à vocation rizicole sont utilisées exclusivement pour les cultures (principalement le riz). Elles sont localisées dans des espaces aménagées (marais ou bas-fonds) ». Aussi, aucun exploitant rizicole n'avait pensé à disponibiliser un pâturage. Sur les 100 % ayant répondu à nos questions, tous ont montré que les champs ne disposent pas de pâtures pour le bétail, cela pour éviter des conflits pouvant naitre à cet effet une fois que les bêtes parvenaient à divaguer et atteindre les champs voisins. D'autres par contre ont carrément soulevé qu'ils ne sont pas en possession de bétail à faire paitre mais à plus forte raison, un champ affecté à la riziculture, l'est dans sa totalité.Notons aussi que 100 % des champs exploités par les répondants le sont à titre individuel.

En ce qui concerne le nombre d'exploitations dont disposent les riziculteurs, ce nombre varie selon les circonstances. A Luvungi par exemple, les résultats montrent qu'un riziculteur exploite en moyenne 1,42 champ tandis qu'à Luberizi, une moyenne d'un champ a été trouvée. Du fait de la sécheresse observée dans ce milieu due à une absence d'eau, tous les exploitants ont été déçus si bien qu'ils se sont limités à exploiter un seul champ. Néanmoins, la superficie cultivée dans les milieux sous étude reste la même. Une étude menée par Mukenge A. (2018) affiche que la superficie rizicole exploitée dans la plaine de la Ruzizi est d'au moins 0,23 hectare par ménage rizicole. Ce fait est corroboré par les résultats trouvés par Furaha G. (2017) qui montre que les ménages possèdent en moyenne 0,49 hectare dans le site congolais. Elle ajoute qu'il y a une forte concentration des ménages dans la tranche de moins d'1ha qui représentent 80,6% des riziculteurs, alors que 18,5% ont une superficierizicole variant entre 1 et 2 hectares et que seulement 1,9% possède entre 3 et 5 hectares.Les données recueillies présentent une superficie qui est en moyenne de 0,26 hectares dans l'ensemble(avec une moyenne de 0,26 ha à Luvungi et 0,25 ha à Luberizi), ce qui fait environ 4 carrés14(*) exploités en moyenne pour chaque ménage.

Ø Répartition des répondants par tranches de la superficie possédées par localisation

Une forte concentration se fait remarquer pour les ménages ayant moins de 0,5 ha en exploitation, qui représentent 92,5 % de notre échantillon contre 7,5 % seulement des ménages qui exploitent plus de 0,5 ha, soit 8 carrés. Comme on peut le constater à la lumière des résultats présents dans ce tableau, 35 % des ménages exploitant moins de 0,5 ha à Luberizi tandis qu'à Luvungi, 57,5 % en exploitent moins de 0,5 ha. Il se remarque que très peu de ménages exploitent plus de 0,5 ha (7,5 %), en raison de 2,5 % à Luberizi et 5 % à Luvungi. Est-ce autant dire que c'est à Luvungi que l'on exploite des plus grandes vastes rizières ? Il nous a été révélé que les superficies rizicoles exploitées restent faibles car la riziculture est une activité qui exige beaucoup de soins et une main d'oeuvre abondante, ce qui stipule des coûts relativement élevés à supporter dans le processus de production. La tendance observée à Luberizi est telle que les riziculteurs émettent les voeux d'accroitre leurs superficies cultivées en raison des opportunités de marché qui sont en train de se présenter du jour le jour dans leur milieu, notamment avec l'arrivée de la Bralima qui est actuellement le principal preneur des productions réalisées, étant donné que le riz est utilisé comme matière première dans la fabrication de la bière comme le disait Aluma B. (2019) : « [...] de grandes quantités de riz sont vendues à la seule usine brassicole de la place qui consomme 2 800 tonnes par an, mais aussi aux marchés locaux autour de Bukavu et Uvira, les deux principales villes de la province ». Notons en passant que les rendements sont importants à Luberizi qu'à Luvungi.

Figure n° 3 : Répartition selon la superficie exploitée par groupement

Source : Nos analyses avec Excel

* 14L'unité de mesure de la terre couramment utilisée dans la plainede la Ruzizi reste le « carré » qui a une superficie de 0,0625hectare. Ce qui signifie donc que 1ha équivaut à 16 carrés (soit 25 m x 25). L'unité de mesure retenue dans ce travail est l'hectare.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams