I. Profil de
l'enquêté
Tableau n° 1 :
Caractéristiques des ménages
Variables
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Tous les milieux
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Luvungi
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Luberizi
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Sexe
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Hommes
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70 %
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70 %
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73,3 %
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Femmes
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30 %
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30 %
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26,7 %
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Age
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35,77 ans
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37 ans
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34 ans
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Taille du ménage
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7 personnes
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8 personnes
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7personnes
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Ancienneté dans l'agriculture
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12,76 ans
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13,18 ans
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12,06 ans
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Ancienneté dans la riziculture
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10,69 ans
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11,06 ans
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10,06 ans
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Source : Nos analyses avec SPSS 20.0
Dans la plaine de la Ruzizi en général, et
à Luvungi & Luberizi en particulier, l'agriculture constitue
l'activité principale de plusieurs individus. On cultive le riz, la
tomate, le maïs, le haricot, etc. Bon nombre de champs sont occupés
par le riz, surtout la partie où l'irrigation est possible. Dans les
coins où il est difficile d'irriguer, on cultive le maïs, le
haricot ou toute autre culture pluviale.
Le riz constitue la spéculation la plus
pratiquée et constitue la source principale des revenus de bon nombre
d'acteurs qui le cultivent. Les revenus issus de la vente de ce produit leur
permettent alors de subvenir aux besoins de leurs familles notamment :
l'alimentation, la scolarisation des enfants, les soins de santé,
l'habillement, etc. Les résultats à notre possession montrent que
dans les milieux où notre terrain s'est réalisé (Luvungi
et Luberizi) : 98,8 % des individus ont pour activité principale
l'agriculture tandis que 1,2 % a pour une activité principale autre que
l'agriculture, l'enseignement.Ceci n'est cependant pas surprenant car certaines
études (Note de Politique Agricole de la RDC, 2009 ; Code Agricole
Congolais, 2008) montrent que l'agriculture est pratiquée par plus de 70
% de la population congolaise et qui vit cependant dans les milieux
ruraux.D'après le Code Agricole Congolais : « La
République Démocratique du Congo est un vaste pays à
vocation agricole, dont les activités ont toujours été une
tradition,avec une population de près de 70 % vivant en milieu rural
etdépendant de cette activité [...] ».Cependant, une
étude menée en 2012 par A. Balika montre quant à elle que
dans la Province du Sud-Kivu, 87 % de la population s'occupe de l'agriculture.
Qu'il s'agisse de Luvungi ou de Luberizi, la situation reste la même. A
Luvungi, 98 % de nos répondants s'occupent de l'agriculture tandis que 2
% seulement ont une autre activité à part l'agriculture. La
situation semble être la même à Luberizi où nous
avons trouvé que les 100 % de nos répondants avaient comme
activité principale, l'agriculture. En parlant de cette activité,
il faut comprendre qu'il s'agit bel et bien de la riziculture. Celle-ci est
pratiquée en majorité par les hommes qui sont majoritaires et
représentent 70 % de notre échantillon tandis que les femmes ne
représentent que 30 % de ce dernier. Les informations à notre
possession nous ont laissésentendre que les femmes ne s'occupaient jadis
de la riziculture dans la plaine de la Ruzizi mais actuellement, elles
commencent à intégrer progressivement cette activité.
C'est ce qui justifie d'ailleurs la faible proportion ou participation de la
femme dans les activités rizicoles. Aussi, il a été
prouvé que la riziculture est une activité qui exige trop de
sacrifices de la part des acteurs, ce qui fait à ce que les femmes en
consacrent moins de temps et la plupart de leur temps aux travaux
ménagers. Une étude menée sur la riziculture dans la
plaine de la Ruzizi par Furaha G. en 2017, montre que les femmes sont moins
présentes dans la riziculture que nous soyons au Rwanda, au Burundi ou
en RD Congo. Dans ce dernier, elles représentaient 23 % de
l'échantillon contacté. Les résultats montrent que la
faible participation de la femme dans la riziculture reste due aux
critères socio-économiques que ne remplissent pas souvent cette
catégorie. Quant à Mukenge A. (2018), la riziculture dans la
plaine de la Ruzizi est une activité de rente, d'où la
présence élevée des hommes. Ses résultats montrent
toujours une forte prépondérance des hommes dans la riziculture
avec 51,79 %à Bwegera et 64,1 % à Luberizi, contre 48,31 et 34,32
% des femmes respectivement à Bwegera et à Luberizi. Notons
cependant que l'ancienneté dans cette activité est variable selon
les individus. En lisant les résultats qui apparaissent dans le tableau
ci-haut, nous remarquons que tant à Luvungi qu'à Luberizi, la
moyenne de l'ancienneté est de 12,76 ans dans l'agriculture tandis
qu'elle est de 10,69 ans dans la riziculture. Il se remarque que ces moyennes
sont élevées à Luvungi qu'à Luberizi, mais il est
difficile de dire le pourquoi de cette différence. Toutefois, il sied de
préciser que le nombre d'années dans l'agriculture n'est pas
synonyme du nombre d'années dans la riziculture car on peut trouver un
agriculteur non riziculteur.
Nous l'avions vu précédemment, les hommes
restent prédominants dans la riziculture pratiquée dans la plaine
de la Ruzizi, aussi l'on signale une forte proportion des jeunes dans cette
activité, laquelle exige beaucoup de sacrifices. Elle est exercée
par les individus dont la moyenne d'âge est de 35,77 ans, avec 23 ans
comme l'âge du répondant le moins âgé et 60 ans, le
plus âgé.Comme on peut le constater à travers les
résultats à notre possession et tenant compte des
réalités vécues sur le terrain, les riziculteurs sont
essentiellement jeunes, avec 73,8 % ayant moins de 40 ans. A Luvungi, la
majorité des exploitants rizicoles a un âge compris entre 27 et 40
ans tandis qu'à Luberizi, la majorité est jeune, dont l'âge
varie entre 20 et 50 ans. En ce qui concerne la composition, le tableau ci-haut
présenté affiche une taille de ménage qui est de 7
personnes pour l'ensemble des répondants, avec environ 8 personnes
à Luvungi et 7 à Luberizi. Ces résultats rencontrent en
partie ceux trouvés par Mukenge A. en 2018, dans son étude sur
l'analyse des impacts socioéconomiques multidimensionnels du changement
climatique sur la production rizicole dans la plaine ; ainsi que ceux de
Plaza C. (2006-2007), respectivement selon lesquels : « la
taille de ménage de la plaine de la Ruzizi se situe autour de 7
personnes » et « la taille moyenne des ménages
interrogés est de 7 personnes dans le territoire d'Uvira ».
Néanmoins, ces résultats semblent s'éloigner de ceux de
l'enquête 1-2-3 réalisée en 2004-2005, qui nous
présente une taille de 5 personnes comme taille moyenne de l'ensemble du
pays. En comparant nos résultats trouvés avec ceux des autres
études menées en RD Congo, on remarque qu'ils tendent vers ceux
présentés dans le Document de la Stratégie de Croissance
et de Réduction de la Pauvreté-DSCRP qui sont tels que :
« En moyenne, un foyer congolais comporte 6 membres ».
Figure n° 1 : Répartition selon le
niveau d'étude des producteurs par sexe
Source : Nos analyses avec SPSS 20.0
En ce qui concerne le niveau d'instruction des riziculteurs,
ces derniers sont caractérisés par un niveau d'étude plus
faible. L'on note la prédominance des producteurs à niveau
d'étude secondaire, qui représentent 51,2 % de notre
échantillon, ceux du niveau primaire qui représentent 33,8
% ; les individus analphabètes qui représentent 10 % et
enfin ceux universitaires qui sont minoritaires, et représentent 5 %.
Les études menées par d'autres chercheurs en l'occurrence de
Furaha G. (2017) montrent que dans la plaine de la Ruzizi, 60 % des individus
ont un niveau d'étude secondaire, 20 % ont un niveau primaire, 17,5 %
sont analphabètes et 2,5 % sont des universitaires. La tendance est la
même pour Mukenge A. (2018) qui avait trouvé 43,94 % ; 34,85
% ; 13,64 % et 7,58 % respectivement pour le secondaire, primaire,
analphabète et universitaire, cela à Luberizi. Faute des moyens
suffisants pour faire scolariser les enfants, bon nombre d'individus se voient
arrêter leurs études en niveau secondaire. Aussi, certains parents
estiment que si une fois leurs enfants savent lire et écrire, cela peut
leur suffir. En lisant la tendance que ressort ce tableau, il se remarque que,
de tous les niveaux d'étude, la proportion de la femme reste faible.
Aucune parmi celles enquêtées n'a un niveau universitaire ;
12,50 % ont un niveau secondaire ; 13,80 ont un niveau primaire et enfin
3,80 % sont analphabètes. Nous présumons à cet effet que,
du fait que les femmes sont marginalisées dans la société
africaine, elles ne sont pas scolarisées. Certains estiment que la place
de la femme se trouve à la cuisine ou elle est vouée à
réaliser les travaux ménagers ou encore elle doit se marier,
raison pour laquelle il n'est pas nécessaire de la scolariser.
Toutefois, on peut aussi remarquer que les hommes ayant aussi un niveau
d'étude universitaire sont peu nombreux. Faute des moyens, les parents
ont du mal à supporter les frais académiques de leurs enfants,
raison pour laquelle ils sont nombreux à avoir un niveau d'étude
secondaire.
Ø Situation
matrimoniale des producteurs par localisation
Figure n° 2 :
Répartition selon la situation matrimoniale et selon la
localisation
Source : Nos analyses avec SPSS 20.0
Ce graphique nous renseigne sur l'état matrimonial des
enquêtés ainsi que leur localisation. Trois modalités y
apparaissent pour l'état matrimonial, à savoir :
célibataire, marié et veuf (ve). Il se remarque que les
mariés en ressortent majoritaires avec 68,8 % de notre
échantillon, ensuite les célibataires qui représentent
27,5 % et enfin les veuf (ve)s qui sont une minorité et
représentent 3,8 %. La riziculture constitue une activité de
rente comme l'a souligné Mukenge A. en 2018. Cela signifie que le riz
constitue une spéculation qui est commercialisée après
production. La forte proportion des mariés dans cette activité se
justifie par le fait que la riziculture constitue une profession
(activité principale) de 98,8 % de la population, ce qui fait à
ce que les parents devraient la pratiquer pour assurer la survie de leurs
familles en satisfaisant les besoins familiaux : l'alimentation, la
scolarisation, les soins de santé, l'habillement, etc. De même que
les mariés, les veufs (ves) s'en servent aussi pour subvenir aux besoins
de la famille. Quant aux jeunes célibataires, ils pratiquent
l'agriculture pour subvenir à leurs besoins. Une source contactée
a montré que pour des cultures destinées à la vente, on
pratique la riziculture tandis que pour l'alimentation, on cultive le manioc.
En interprétant ce graphique, les célibataires constituent une
majorité à Luvungi (16,20 %) qu'à Luberizi (11,20
%) ; situation pareille pour les mariés à Luvungi (42,50 %)
contre 26,20 % à Luberizi. Les veufs (ves) quant à eux ne
représentent que 3,80 % et ont été localisés
uniquement à Luvungi. De ce qui précède, rien ne nous
rassure que la tendance reste la même pour toute la plaine de la
Ruzizi.
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