IV.3.2. La clinique et la paraclinique à
l'inclusion
Une altération de l'état général
associée à d'autres signes cliniques était
retrouvée chez 87,23% des patients probablement liée à une
insuffisance hépatocellulaire prononcée, fréquence
comparable aux données de la littérature [43, 25, 18, 26,
39].
La biopsie du foie, examen de référence pour le
diagnostic n'a pas pu être effectuée à cause de son
coût élevé. Certains examens n'ont pas pu être
réalisés chez tous nos patients à cause des moyens
limités des malades. Néanmoins, pour notre étude nous
avons retrouvé que certains patients ont fait les examens de
transaminases et de bilirubine.
Bien que la recherche de l'AgHBs et des Ac anti VHC n'ait pas
été effectuée sur un effectif significatif de malades, ce
virus pourrait aussi jouer un rôle dans la genèse de la cirrhose
en milieu tropical comme l'ont rapporté d'autres auteurs [33,
45, 34].
IV.4. LES COMPLICATIONS
Une hypertension portale était retrouvée chez
68,08% des patients, résultat proche des données trouvées
par Diarra et al [40] au Mali 70,2%, supérieures
à celles de Maïga et al [22] au Mali 58,9%.
Cette fréquence élevée de l'hypertension
portale chez nos patients s'expliquerait par le fait que la majorité des
patients viennent consulter tardivement au stade avancé de la
maladie.
Une ascite a été constatée dans 59,57%
des cas, ceci est supérieur à celui d'une étude
réalisée au Niger selon Saley [48] 23,52% et au
Mali selon Seydou [45] 34,9%.
Tout cela se justifie dans notre contexte par une consultation
tardive au stade d'une hypertension portale de laquelle elle résulte.
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37
retrouvée par Saley au Niger avec un taux de 32,35%
[48]. La plupart des patients cirrhotiques finissent par
développer des varices, mais seulement un tiers de celles-ci finissent
par se rompre. L'hémorragie est souvent massive et la mortalité
peut atteindre 50% [27].
Cette fréquence élevée de
l'hémorragie digestive peut être liée au dépistage
tardif des varices oesophagiennes et donc explique le retard dans la
prescription d'un traitement prophylactique de la rupture de ces varices.
IV.5. LES DONNEES THERAPEUTIQUES
Dans notre étude, en plus de la restriction de
l'apport de sodium alimentaire, l'utilisation d'un traitement médical
inclue les diurétiques tels l'Aldactone et le Furosémide qui ont
été prescrits systématiquement avec des valeurs
respectives 70,21% et 74,46%. Le taux d'utilisation élevé de ces
diurétiques se justifie par ce que dit la littérature
[28] ; cette dernière stipule que plus de 90% des
patients cirrhotiques répondent favorablement au traitement des
diurétiques, combiné aux antalgiques, laxatifs,
antibiotiques...
Pour ce qui concerne le traitement adjuvant, le Duphalac
(lactulose) prend la première position avec 76,6% suivi d'Antibiotiques
à 53,19% et d'Analgésique à 40,42%. L'autre traitement
(supplément) représente une fréquence de 42,55%.
L'ensemble de ce traitement s'explique dans notre contexte
par une consultation et découverte tardives de la maladie, au stade de
complications comme l'explique aussi la littérature [45, 55, 49,
29].
IV.6. MODALITES EVOLUTIVES
Une durée d'hospitalisation inférieure à
une semaine a été plus signalée dans notre contexte
à un taux de 63,82%. Cette durée courte d'hospitalisation peut
s'expliquer dans notre contexte, par une mise en place précoce du
diagnostic clinique d'où les malades s'améliorent vite.
Si Pariente et al [17] et Amiot [19]
rapportent que le taux de survie de malade cirrhotique avec ascite est
de 50%, nous avons trouvé un taux de mortalité à 19,14% et
un taux de survie de 68,08%. Ces résultats s'expliquent dans notre
étude par crainte de l'institution d'enregistrer beaucoup de cas des
décès, par conséquent des transferts dans d'autres
provinces ou bien dans les pays étrangers seraient autorisées.
La mortalité à 19,14% peut aussi s'expliquer par
la consultation tardive et la difficulté de prise en charge correcte des
complications dans notre contexte.
Les circonstances de décès étaient
principalement la péritonite bactérienne par infection du liquide
d'ascite (59,57%), l'hémorragie digestive (53,19%) et
l'encéphalopathie hépatique (46,80%). Cet ordre est
différent de celui rapporté par Younoussou D. [55]
qui était, le CHC (33,3%), l'hémorragie digestive
(27,3%), l'encéphalopathie hépatique (15,2%) et aussi de Karoui
et al [29] qui était de l'encéphalopathie
hépatique (58%), l'hémorragie digestive (23%) et le CHC (11%).
Malgré la différence entre ces données, le
décès se justifie par une consultation tardive.
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