Capital humain et transformation structurelle en Afrique subsaharienne.par Diosthin Majesté II DE-GBODO Université de Yaoundé II-SOA - Master 2 Ingénierie Economique et Financière 2018 |
2.6. 1.1.1. Approches des théoriciens de la croissanceDepuis les travaux pionniers de Becker (1964) ou de Denison (1967) jusqu'aux analyses les plus récentes, telles des théories de la croissance endogène (Lucas, 1988) montrent que la productivité ainsi que la croissance étaient fortement influencées par le rythme d'accumulation du capital humain. Et plus particulièrement par l'élévation des niveaux moyens de formation ou de qualification de la main-d'oeuvre (globalement, ces études ont en effet mis en évidence une forte corrélation positive entre l'investissement dans le capital humain et les gains de productivité ou la croissance économique) et donc de la transformation structurelle. Le capital humain a un effet direct sur la transformation structurelle car les individus plus scolarisés sont plus productifs et innovants de ce fait la probabilité qu'ils travaillent dans un secteur moins productif ou informel est très faible ; car ils seront plus disposés à la création de nouveaux produits et à l'amélioration de la productivité des facteurs ( Romer, 1990; Benhabib et Spiegel, 1994; Bodman et Lee, 2013 ) ce qui booste directement la croissance économique et à la longue augmente le niveau de productivité des secteurs à fort potentiel de développement. De l'autre côté par contre, le capital humain favorise l'adoption de la technologie par les pays voisins. Les approches théoriques liées à l'économie de l'évolution ont révélé, la nécessité d'ajouter des facteurs liés à la demande dans la croissance économique ( Witt, 2001; Metcalfe et al., 2006; Dietrich, 2012; Teixeira, 2006). Certains changements de la demande favorisent une plus grande diversité des produits qui entraînent des modifications structurelles ( Hidalgo et Hausmann, 2009 ), c'est-à-dire des changements dans la composition sectorielle et dans la spécialisation économique en stimulant l'innovation technologique et en créant de nouveaux produits ( Silva et Teixeira, 2011; Saviotti et Pyka, 2012 ). Dans cette ligne de pensée, les industries de haute technologie qui ont des taux de croissance plus élevés de productivité contribuent donc plus que proportionnellement à la transformation structurelle ( Silva et Teixeira, 2011 ). Cette contribution tend augmenter la capacité d'absorption et l'innovation, ceci est alors liée à l'augmentation du capital humain ( Nelson et Phelps, 1966; Teixeira et Fortuna, 2011 ). Les changements structurels nécessitent l'acquisition de nouvelles compétences par les travailleurs des industries en déclin afin d'être absorbées par les premiers ( Zagler, 2009 ). Les individus acquièrent un ensemble compétences importantes pour remplir certaines fonctions, en particulier impliquant l'adaptation au changement, à travers l'éducation formelle ( Nelson et Phelps, 1966 ). Le capital physique et le capital humain sont complémentaires puisque l'augmentation du stock de capital physique entraîne une augmentation de la productivité marginale du capital humain et inversement ( Caselli et Coleman, 2006). Dans ce contexte, les activités de haute technologie observent une grande augmentation de la productivité qui conduit à la création de valeur ajoutée et la croissance de l'emploi dans les industries ( Ciccone et Papaioannou, 2009 ). Le processus de rattrapage technologique et le changement structurel lié au transfert de technologie des pays développés. Les pays en développement peuvent être améliorés (en termes de transformation structurelle) lorsqu'ils ont un niveau de capital humain plus élevé, ce qui augmente leur capacité d'absorption ( Nelson et Phelps, 1966; Benhabib et Spiegel, 1994 ). À travers ce processus de développement les pays peuvent avoir des structures productives avec plus de contenu technologique calqué par imitation. Cependant, une imitation réussie nécessite un seuil minimal de capital humain ( Vandenbussche et al, 2006; Teixeira et Fortuna, 2011 ). A fortiori, un programme créatif et innovant. |
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