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Impacts de l’anthropisation sur le paysage forestier et les variables climatiques dans la zone forestière de Yangambi. Recherche des scénarios à  court, moyen et long terme.


par Julien BWAZANI BALANDI
Université de Kisangani - Master en aménagement des écosystèmes  2019
  

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CONCLUSION GENERALE ET SUGGESTIONS

Dans ce mémoire de master un grand nombre de thématiques (foresterie, changement climatique, écologie du paysage) et disciplines techniques (télédétection, SIG, modélisation spatiale, statistique) ont été abordées. Cette pluridisciplinarité est indispensable pour toute évaluation de l'impact environnemental des activités humaines. La finalité de ce travail était de contribuer à la prédiction des scenarios paysagers et climatiques en fonction de la dynamique historique du paysage. Ceci en vue d'entreprendre les mesures de gestion efficaces capables de limiter tous les risques prévisibles.

Cette étude a été conduite dans la zone forestière de Yangambi en République démocratique du Congo. Cette région fait partie des vastes régions des forêts tropicales soumises au processus de déforestation et de dégradation forestière.

Grace à la télédétection et au SIG, à l'approche DPSIR, et aux statistiques descriptives et inférentielles, cette étude a pu mettre en évidence les changements historiques d'occupation du sol, la fluctuation historique des variables climatiques et les prédire pour le court, le moyen et le long terme. Ces approches combinées, ont aussi permis d'identifier le principal moteur de déforestation dans la zone forestière de Yangambi. Les indices descriptifs de la structure spatiale du paysage ainsi que le dendrogramme de Bogaert, ont complété l'analyse de la dynamique historique du paysage.

Les résultats attestent une augmentation de la déforestation d'une décennie à l'autre. Dans la première décennie, le taux annuel de déforestation est estimé à 0,007 %. Il augmente à la deuxième décennie et atteint 0,13% pour finalement atteindre le rythme amazonien de 0,4% à la dernière décennie. La dynamique historique du paysage a également été marquée par forte extension des classes anthropiques (les terres bâties et nues ainsi que la classe agricole).

Les différents indices de la structure spatiale du paysage ci-après : le nombre de tache, l'aire moyenne, la dominance des taches, l'indice de forme ont attesté une forte fragmentation des forêts primaires en 2000. A l'exception de la dominance, tous les autres indices cités précédemment, ont de même attesté la fragmentation des forêts secondaires en 2000. Globalement, le nombre de tache atteste une forte fragmentation du paysage en 2000 et 2018. Eu égard à l'évolution prospective du paysage, le modèle Land Change Modeler a attesté une régression des superficies forestière, avec des taux de déforestation croissant entre le court et le moyen terme. 0,011% entre (2018-2038) ; 0,032% (entre 2018-2058) et enfin, 0,033% (entre 2018-2078). Le modèle montre également une extension considérable des classes anthropiques dans le court, moyen et long terme.

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Concernant les variables climatiques, les statistiques descriptives appliquées ont attesté une diminution des précipitations de la première à la deuxième décennie, avec un écart de 46,33mm, et une augmentation entre la deuxième et la troisième décennie avec un écart de 51,36mm. La deuxième décennie a dans l'ensemble enregistré plus de variabilité que n'importe quelle autre décennie comme l'ont attesté les statistiques de dispersion.

Les possibles scenarios futurs, établis à travers trois modèles, ont attesté une diminution des précipitations, avec des extrêmes diminutions telles que démontrées par le modèle exponentiel. Les statistiques descriptives appliquées dans l'analyse de la fluctuation historique de la température ont attesté une tendance à la hausse de la température d'une décennie à l'autre, avec des écarts d'au moins 0,34°C entre la première et la deuxième décennie, et de 0,28°C entre la deuxième et la troisième décennie.

Les possibles scénarios futurs de la température ont été plus robuste que ceux des précipitations au vu des fortes relations établies entre la superficie forestière et la température. Les résultats ont attesté une augmentation de la température d'au moins 0,2°C entre le court, le moyen et le long terme.

L'application de l'approche D-P-S-I-R (forces motrices (drivers) - pressions - état (state) - impacts - réactions) de l'Union européenne, à travers une enquête et une vérification sur terrain, a pu déniché trois principaux facteurs de déforestation dans la zone forestière de Yangambi. Il s'agit de l'agriculture itinérante sur brûlis, de l'exploitation artisanale de bois énergie et de l'exploitation artisanale de bois d'oeuvre.

Les différentes analyses statistiques ont approuvé la prédominance de l'agriculture itinérante sur brulis. En moyenne, un agriculteur transforme 1ha des forêts aux espaces agricoles chaque année. Le temps de jachère est très insuffisant pour que le sol s'enrichisse de nouveau. La moyenne est estimée à 3 ans.

En plus de l'agriculture itinérante sur brûlis, les analyses ont pu démontré un deuxième moteur de déforestation : l'exploitation artisanale des bois énergie. Cette activité entraine en moyenne une perte annuelle de 0,019ha par exploitant.

Enfin, l'étude démontre un troisième facteur de déforestation dans la zone forestière de Yangambi : l'exploitation artisanale des bois d'oeuvre. Cette activité moins destructive que les deux premières, entraine une perte moyenne annuelle estimée à 0,012ha par exploitant.

Dans le souci d'enrichir cette recherche, et de limiter les probables faits néfastes tels que décrits dans les scénarios tant climatiques que paysagers, la présente étude suggère les alternatives ci-après :

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? Approfondir l'étude de la dynamique historique du paysage tout en quantifiant les émissions de gaz à effet de serre associée à la déforestation ;

? Approfondir l'étude de la dynamique prospective en intégrant plusieurs autres variables environnementales, socio-économique qui peuvent avoir une influence directe et/ou indirecte dans les transitions interclasses ;

? Ajuster le modèle prédictif des précipitations en ajoutant d'autres variables afin de mieux expliquer la variabilité spatio-temporelle des précipitations ;

? Mettre en oeuvre un plan d'aménagement durable, capable de sédentariser les activités anthropiques dans le temps et dans l'espace afin limiter les impacts prévisibles ;

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus