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La mise en œuvre de la responsabilité de protéger en Afrique. étude de quelques cas récents (Mali, Centrafrique, Libye).


par Bansopa Linda DARATE
Université d'Abomey-Calavi, Bénin - Master II Droit International et Organisations Internationales  2017
  

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B- La commission de massacres massifs comme base de l'intervention en

RCA

En République centrafricaine, l'intervention a été décidée après plusieurs semaines d'aggravation des troubles et l'apparition de massacres. En effet, en décembre 2012, les rebelles de la Séléka --alliance de factions dissidentes de l'UFDR (Union des Forces Démocratiques pour le Rassemblement) et CPJP (Convention des Patriotes pour la Justice et la Paix), et de plusieurs petits groupes rebelles --s'emparent de plusieurs villes stratégiques. En janvier 2013, un accord entre le Président Bozizé et les opposants est conclu à Libreville. Au mois de mars 2013, suite aux multiples

55 Opération militaire conduite par la France déployée le 11 janvier 2011 et autorisée par la Résolution 2104 de Conseil de sécurité de l'Onu (Paragraphe 26) le 25 juin 2014.

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violations de l'accord, le Président Bozizé est chassé du pouvoir par un coup d'Etat et Michel Djotodia, chef du groupe rebelle Séléka se proclame président. Très tôt, des affrontements meurtriers éclatent à Bangui entre habitants et combattants de la Séléka. En l'espace de quatre mois, des centaines de meurtres sont commis, dont plus de 400 attribués au groupe rebelle Séléka. La Fédération internationale des ligues des droits de l'homme qualifie ces meurtres de « crimes les plus graves contre la population ». C'est dans ce contexte que le Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union africaine décide lors de sa 380ème réunion, le 17 juin 2013, de soutenir la mise en place d'une Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA). Cette décision est confirmée dans le Communiqué PSC/PR/COMM.2 (CCCLXXXV) du Conseil le 19 juillet 2013, qui vient préciser les contours de la mission devant englober les forces de la MICOPAX56 (Mission de consolidation de la paix en Centrafrique) déjà présentes en Centrafrique. Aussi, le Conseil de sécurité de l'ONU se déclarant « vivement préoccupée par la situation qui règne en République Centrafricaine sur le plan de la sécurité, qui se caractérise par un effondrement total de l'ordre public et par l'absence de l'état de droit57 » ; insistant également sur « les violations du DIH et les nombreuses violations des droits de l'homme qui sont commises notamment par des éléments de la Séléka, notamment les exécutions extrajudiciaires, les disparitions forcées, les arrestations etdétentions arbitraires, les actes de torture, les violences sexuelles à l'encontre des femmes et d'enfants, les viols, le recrutement et l'emploi d'enfants et les attaques contre les civils58 » ; et « soulignant à cet égard la nécessité d'une intervention rapide de la communauté internationale59 », « Autorise le déploiement de la MISCA pour une période initiale de 12 mois60 » par sa résolution 2127 du 5 décembre 2013. Par cette même résolution, le Conseil de sécurité « Autorise les forces françaises en République centrafricaine à prendre toutes mesures nécessaires, temporairement et dans la limite de leurs

56 Mission de la Force multinationale des Etats d'Afrique centrale (FOMAC) bénéficiant du soutien financier de la logistique de l'Union européenne et de la France. Ayant pour but d'assurer la sécurité des populations en RCA, la MICOPAX prend effet le 12 juillet 2008 et est remplacée le 15 décembre 2013 par la MISCA.

57 Résolution 2121 autorisation du déploiement de la MISCA en RCA, CSNU, 10 octobre 2013. 58Ibid.

59 Résolution 2127 sur la situation en RCA, CSNU, S/RES/2127 (2013), p. 1, paragraphe 3. 60Ibid, paragraphe 28, p. 7.

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capacités et dans les zones où elles sont déployées, pour appuyer la MISCA dans l?exécution de son mandat, énoncé au paragraphe 28 [...] ».

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