1.2.1.1.3. Au Gabon
Une étude portant sur l'analyse des résultats
préliminaires de l'installation des placettes permanentes à but
pédagogique pour le suivi de la croissance des peuplements forestiers
d'Okoumé a été publiée en 2007. Ladite étude
devait répondre au besoin exprimé par l'Ecole Nationale des Eaux
et Forêts du Gabon relatif à la mise en place d'un dispositif
constitué d'un réseau d'au moins trente placettes permanentes
dédiées à la formation et à la recherche dans la
forêt classée de Mondah (Mengome, 2007).
Objectifs
Les objectifs de cette étude visaient :
l'identification des sites de prospection et d'installation des placettes dans
des jeunes et vieilles jachères, l'inventaire en plein des arbres
à DHP = 10 cm, l'établissement sur Ms Excel d'une base de
données, l'élaboration d'un fond cartographique des placettes et
la proposition d'un protocole pour le suivi à long terme des peuplements
forestiers.
Milieu d'étude
L'étude a été conduite dans la
forêt classée de la Mondah se trouvant dans l'ensemble sud du
Golfe de Guinée l'extrémité Nord-ouest du Gabon. Ladite
forêt s'étale sur 10 km suivant l'axe est-ouest aux
coordonnées géographiques 9°18' et 9°24' de longitude
Est, et sur 11km suivant l'axe nord-sud de coordonnées 0°37'et
0°29' de latitude Nord. Sa superficie totale s'élève
à 7975 ha. Le
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climat de la zone d'étude est de type équatorial
de transition, avec une pluviosité annuelle de 3000 à 3500 mm
répartie entre 170 à 200 jours de pluie. La petite saisie saison
sèche survient entre décembre et janvier avec une
réduction de précipitations, et la grande saison sèche
intervient entre juin et septembre. La température moyenne annuelle est
de 25°C environs, elle peut toutefois atteindre les 22°C durant la
grande saison sèche. La forêt de Mondah se trouve en zone
côtière de basse altitude qui va jusqu'à 41m. Les
rivières quant à elles sont nombreuses et tributaire en
majorité de la Tsini. Les sols sont formés de sédiments
marins du Crétacé supérieur, composés de couches
alternées de grès fin, marnes et calcaires qui sont tous
sensibles à l'érosion (Mengome, 2007). Ces sols sont en
général suffisamment drainants. S'agissant de la
végétation, elle était ombrophile guinéo congolaise
jadis, couvrant la quasi-totalité de la presqu'île. La forêt
dense humide de Mondah est caractérisée par sa richesse en
Okoumé, essence prédominante qu'on retrouve presque partout
à l'exception des zones marécageuses.
Méthode
a) Travail préliminaire
Cette étape a consisté à faire une revue
documentaire concernant la forêt classée de la Mondah et
identifier les personnes ressources susceptibles de fournir les informations et
la documentation importantes pour l'étude. Il a ensuite fallu planifier
les activités de terrain avec l'équipe de collecte. Cette
étape s'est achevée par la conception des fiches de collecte de
données.
b) Prospection et choix des sites
d'étude
Les travaux de prospection ont été
guidés par le fond de carte du projet d'aménagement (1997 - 2006)
de la forêt. Les contraintes de temps sont à l'origine de la
restriction de l'étude seulement à deux séries
sélectionnées pour l'installation des placettes dans les jeunes
et vieilles jachères. Les points GPS ont été levés
pour permettre la localisation ultérieure du site en vue de
l'installation des placettes complémentaires
c) Installation des placettes permanentes
Un ensemble de 20 placettes permanentes a été
installé et matérialisé sur le terrain dans 10 vieilles
jachères et 10 vieilles jachères. Elles se présentent sous
forme de carrés de 50 m de côté, soit une superficie de
0,25 ha et couvrent une superficie totale de 5 ha (représentant 1% de de
la superficie totale de la forêt). A l'intérieur de chaque
placette six layons ont secondaires ont été ouverts, ce
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qui a formé des bandes inter-layons de 50 m x 10 m
à l'intérieur desquels s'est effectué le comptage des
tiges tel qu'illustré à la figure 6.
Figure 6 : Schéma d'une placette permanente de la
forêt de Mondah Source : Mengome (2007)
d) Protocole de collecte de données
· Les variables collectées
Les variables retenues pour la collecte de données dans
le cadre de la mise en oeuvre du protocole de collecte établi sont :
o Le diamètre en cm
o Le diamètre
o La qualité du fût (qualité 1= fût
droit bien conformé sur au moins 6 m ; qualité 2 = fût
ayant des courbures à moins de 6 m ; qualité 3 = fût mal
conformé présentant des courbures ou des noeuds)
o L'état sanitaire : bon ou mauvais pour
apprécier l'état de santé de l'arbre ;
o Le statut pour déterminer la position de l'arbre au
niveau des différents stades forestiers (dominant, co-dominant,
dominé) ;
o Le taux de couverture herbacée (estimé
visuellement en pourcentage).
·
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Les conventions de mesure
o Le diamètre correspond au DHP (1,30 m du sol) au pied
des arbres ayant un diamètre supérieur ou égal à 10
cm ;
o La hauteur totale est estimée visuellement en se
plaçant à une certaine distance du tronc permettant à
l'opérateur de percevoir le sommet de la cime ;
o L'arbre limitrophe d'une placette est inclus dans celle-ci si
les 3/4 de cet arbre y sont inclus
o Les arbres qui ont montré un signe de vie si minime
soit-il et n'étant pas cassés en dessous de 1,30 m ont
été retenus.
· Récolte de données
Le compteur-botaniste identifie l'arbre et donne son nom
scientifique avec lequel il est enregistré avec son numéro
d'ordre séquentiel sur la fiche de collecte. Un morceau de bois bien
droit est taillé à 1,30 m pour la mesure des diamètres.
Les plaquettes d'aluminium portant des chiffres entre 0 et 9 sont
utilisées pour la numérotation des arbres avec la peinture
jaune.
Traitements
· Données spatiales : les
coordonnées géographiques relevées avec le GPS sont
saisies dans Ms Excel et importées dans Mapinfo, donnant lieux à
la création d'une couche de points fixée sur le fond de carte.
· Données de peuplements forestiers :
elles sont saisies dans Ms Excel, validées et corrigées
en cohérence avec les fiches de terrain. Les tableaux croisés
dynamiques sont générés pour effectuer les calculs
préliminaires
Résultats
En somme 2767 arbres au DHP = 10 cm ont été
inventoriés sur 5 ha, soit une densité de 453 tiges/ha. Ces
arbres se répartissent 80 espèces appartenant à 36
familles, parmi lesquelles les Burseraceae (34-63%) et les Myristicaceae
(5-14%) sont les plus représentatives. L'Okoumé parmi les
espèces se démarque clairement du fait de son abondance (31-62%).
La plupart des espèces ont une densité relative variant de 4-5%.
Sur le plan morphologique, les arbres sont bien conformés avec un bon
état sanitaire. La structure diamétrique présente une
allure décroissante des classes de diamètre =45 cm aux classes se
diamètre = 45 cm. Cette observation est la même pour l'ensemble du
peuplement forestier.
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