1.2.1.2. A Madagascar
Face au constat de la diminution des forêts à
l'échelle de l'union des Comores, l'Université de Comores et la
Mention Biologie et Ecologie Végétales de l'Université
d'Antananarivo ont mis en place un projet relatif au « Montage des plots
de suivi dans la forêt du lac Hantsongoma ». L'objectif principal
était de contribuer à la gestion durable des ressources
naturelles de la réserve tout en intégrant la communauté
locale. Plus spécifiquement, il était question de
d'acquérir des connaissances biologiques et écologiques
pertinentes pour la gestion durable de la forêt, d'établir des
parcelles permanentes pour suivre la dynamique de la forêt, la
composition, la régénération et la croissance des
espèces, de l'évaluation écologiques des ressources
forestières et de mettre en place une base de données. A cet
effet, une étude intitulée « Montage et
caractérisation Ecologique d'une Parcelle Permanente de Suivi dans la
Réserve Communautaire de Hantsongoma (Grande Comores » a
été menée en 2016 (Mliva, 2016)
Milieu de l'étude
La forêt du Lac Hantsongoma sur lequel a porté
l'étude se trouve dans la forêt du Karthala, en région
Oichili dans l'archipel des Comores. Le sol de la forêt est
composé d'andosols qui se développent essentiellement sur les
matériaux volcaniques de la phasé récente. Le sol est
généralement limité en profondeur, par la roche
mère intacte ou peu altérée. Les andosols sont
caractérisés par un taux de porosité pouvant atteindre
90%, une forte teneur en matière organique et une
perméabilité très élevée avant
l'éruption phréato-magmatique de 2005 qui a réduit la
perméabilité du sol de 45% jusqu'à fin 2007 (Andilyat,
2012 cité par Mvila, 2016). S'agissant du climat, il est de type
tropical humide sous influence océanique. L'année peut être
divisée en deux grandes périodes : une saison sèche et
plus fraîche de mai à octobre et une saison humide et chaude de
novembre à avril. Les températures moyennes annuelles sont
relativement constantes au cours de l'année et varient entre 25°C
et 28°C en moyenne. Les précipitations varient entre 1500 et 6000
mm d'eau par an. Concernant la végétation, la forêt de
Hantsongoma constitue une forêt dense humide sempervirente de montagne,
caractérisée par une composition floristique très
vairée suivant l'altitude, l'exposition et le degré
d'ancienneté de la coulée de lave (Mliva, 2016).
Méthodes
a) Choix des parcelles
Les critères ayant guidé le processus de
sélection des sites après prospection ont été
définis par Gounot (1969). Il s'agit de : l'uniformité des
conditions écologiques apparentes, l'homogénéité
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physionomique et l'homogénéité de la
composition floristique. Trois cites ont été ainsi
sélectionnés pour le montage des parcelles permanentes de
suivi.
b) Dispositif et installation
Les trois parcelles permanentes de suivi ont été
montées avec une surface de 0,1 ha, soit 50 m x
20 m en fonction des unités topographiques
rencontrées notamment : le bas du versant abritant la parcelle
permanente de suivi PPS1 ; le mi-versant abritant la PPS2 et le haut versant
abritant la PPS3 (figure 7). Chaque parcelle a été
subdivisée en 20 carrés élémentaires ou placettes
de 10 m
x 10 m. Pour chaque parcelle, le point de référence
et les points cardinaux ont été marqués. Les
relevés ont été effectués à
l'intérieur de chaque unité de surface (50 m x 20 m).
Figure 7 : Schéma du dispositif de parcelle permanente de
suivi Source : Mliva (2016)
c) Mesure et marquage des arbres
Toutes les espèces d'arbres et arbustes ayant un DHP pris
à 1,30 m supérieur à 10 cm ont été
marqués avec des plaquettes en aluminium pré
numérotées. La plaquette a été clouée
à 20 cm au-dessus du niveau de mesure du DHP marqué avec la
peinture blanche.
d) Paramètres collectés
Les paramètres observés sont : l'altitude,
l'orientation par rapport aux points cardinaux, l'exposition, le degré
d'inclinaison de la pente, le nom vernaculaire de l'essence, la hauteur
maximale atteinte par un individu, la hauteur du fût et le DHP.
e) Caractéristiques des parcelles permanentes de
suivi
Les principales caractéristiques des parcelles
analysées dans le cadre de cette étude sont :
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La structure horizontale, c'est-à-dire la
répartition des individus des espèces végétales
sur
le plan horizontal. Elle comprend entre autres la
répartition des individus par classes de diamètres, la
densité et la surface terrière (en m2/ha). Le
biovolume (en m3/ha) exprimé suivant la formule de Dawkins
(1959) Vi= 0.53 Gi Hi avec 0,53 comme constante de forme ; Gi représente
surface terrière d'un individu de l'espèce i ; Hi désigne
la hauteur de fût d'un individu de l'espèce i. Ainsi, le biovolume
V (m3/ha) représentant la somme des volumes
en bois de tous les individus dans un peuplement peut être
exprimée par la formule : V=? ????
· La structure verticale qui exprime l'agencement des
végétaux suivant le plan vertical afin de mettre en
évidence les strates qui la composent.
Traitement de données
Le traitement des données s'est fait à l'aide
du logiciel XLSTAT 7.1 concernant uniquement l'Analyse en Composantes
Principales (ACP). La méthode d'analyse consistait à construire
un tableau de contingence dans Ms Excel représentant les variables
(paramètres stationnels comme la position topographique, l'altitude, la
latitude, la longitude, la pente, l'orientation du relevé, l'exposition
de la pente et la précipitation) et les observations (les relevés
écologiques). Ensuite, ce tableau a été
transféré dans le logiciel en suivant des procédures
préétablies.
Résultats
Les résultats de cette étude ont montré
que la forêt de Hantsongoma présente une densité
très élevée (5130 à 5330 individus par ha), une
régénération naturelle des espèces
herbacées, une surface terrière faible (6,11 à 11,33
m2/ha) et un potentiel en bois faible (10,53 à 29,97
m3/ha) principalement causé par la dominance des individus de
DHP inférieur à 10 cm.
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