2.2. Collecte de données primaires
La collecte des données primaires dans les PEP
installées dans la FER a été réalisée en
partenariat avec les étudiants du CRESA.
La démarche méthodologique ayant abouti à
la collecte de données est répartie en deux grandes phases :
2.2.1. Phase préparatoire : au bureau
Avant la descente sur le terrain pour procéder à
la collecte de données, il a d'abord été question
d'effectuer certaines tâches chronologiques reprises ci-dessous :
2.2.2.1. Définition et description des
indicateurs/paramètres, les variables et
codification de leur modalités
La première phase de la mise en place du SSLTPAF a
consisté à élaborer une fiche signalétique des
indicateurs/paramètres pour lesquels les données seront acquises
et stockées dans le système. La fiche signalétique des
indicateurs est un tableau qui prend en colonne le nom de l'indicateur ou
paramètre, sa définition, la formule de calcul, son unité
et son mode de représentation graphique. Cette fiche signalétique
a fait l'objet de validation par un pool d'experts. Cette validation aura
été essentielle dans la mesure où elle a permis
d'harmoniser la compréhension des indicateurs est partagée par
l'ensemble de l'équipe. La définition des indicateurs et des
méthodes de calcul a également été importante pour
le design du protocole de collecte de données.
La prochaine étape a consisté à
définir les variables ou colonnes à renseigner sur la fiche de
collecte, qui seront exploités pour calculer les paramètres.
Système de codification des
identifiants
a) Nom de l'essence
Une fois l'identification de l'essence par un prospecteur
réputé faite de manière irréfutable, un nom lui est
attribué en se référant aussi sur la liste des essences
forestières au Cameroun (Annexe 6). Cela permettra d'avoir des
informations fiables en ce qui concerne le nom pilote ou scientifique de
l'espèce.
b) Code inventaire
Le code inventaire est un code aléatoire
attribué à l'arbre en forêt. C'est le numéro
marqué sur l'étiquette qui sera fixée sur le tronc de
l'arbre. Il s'agit d'un numéro séquentiel sur cinq
caractères.
c) | Page : 38
Code de référence
Le code de référence est un code
attribué à l'arbre déjà inventorié sur le
terrain. Ce code, contrairement au code inventaire, est obtenu par
concaténation à partir d'un algorithme. Il s'agit d'un
numéro séquentiel qui permet de décrire la position d'une
tige dans un pas, un couloir, un placeau et une parcelle. Ainsi, même si
une étiquette sur une tige est arrachée ou perdue, le code de
référence permettra de retrouver la tige concernée et de
fabriquer une nouvelle étiquette pour cette dernière. Ce code est
généré suivant l'algorithme ci-après :
- Le premier caractère désigne le
numéro de la parcelle. Exemple : 1 qui signifie première parcelle
;
- Les deux caractères suivants renseignent sur
le numéro du placeau. Exemple : 03 pour le placeau numéro 03 ;
- Les deux caractères d'après donnent
les informations sur le numéro du couloir où se trouve l'essence
identifiée. Exemple : 10 qui signifie qu'on se trouve dans le
dixième couloir ;
- Ensuite les deux autres caractères
désignent le numéro du pas où se situe l'essence. Ce
dernier donne la position plus ou moins exacte de l'arbre avec une marge
d'erreur très faible (moins de 5 m). Exemple : 15 qui renvoie au
15ième pas ;
- Enfin les trois derniers caractères
renseignent sur le nom de l'essence écrit en majuscule. Exemple : PAD
qui renvoie au Padouk. Pour les essences qui on les trois premières
lettres identiques, on ajoute la quatrième lettre pour marquer la
différence.
Le code référence est élaboré et
attribué à chaque tige sur le terrain au fur et à mesure
du remplissage de la fiche de pointage et de l'élaboration du croquis de
positionnement des tiges inventoriées. Exemple : 1.03.10.15.PAD (ou
1031015PD).
Définition des modalités des
variables
d) Diamètre de
référence
Le niveau de prise de mesure (emplacement exacte où le
mètre-ruban doit être positionné sur le tronc) sera
indiqué à l'aide d'un trait horizontal fait à la peinture
à 1,30 m au-dessus du sol (DHP) sur le pied de l'arbre. Dans le cas des
arbres à contreforts, racines échasses, etc..., les directives
d'inventaire d'exploitation (cas particulier de mesure des diamètres)
seront utilisées pour positionner le niveau de prise de mesure.
| Page : 39
e) Qualité de la tige
L'information sur la qualité de la tige n'est valable que
pour celles qui ont des diamètres au moins égaux aux
Diamètres Minimum d'Exploitabilité (DME)/Administratifs (ADM).
Dans l'ensemble des propriétés possibles pour caractériser
la qualité du bois, on peut citer ce qui relève de la
qualité des arbres, visibles ou mesurables extérieurement sur
pieds :
· Forme : diamètre et hauteur sous le premier
défaut, cylindricité, courbure, forme de la section, etc.
· Etat sanitaire et stade de développement de
l'arbre : gourmands, noeuds couverts ou pourris, trous de pic, tronc sonnant
creux, etc.
· Aspect du bois visible sur écorce : rectitude
du fil, bosses, blessures et soulèvement d'écorce, etc.
· Eventuellement propriétés non visibles :
mesures par ultrasons, perforation, etc.
f) Phénologie
La phénologie désigne l'apparition
d'évènements périodiques (floraison, fructification,
feuillaison) chez les arbres d'un peuplement donné,
déterminée par la variation saisonnière du climat. La
phénologie est un paramètre important pour la
compréhension des écosystèmes forestiers et en particulier
pour la croissance des arbres. La phénologie sera
observée uniquement sur les essences phares, à partir de leurs
parcours phénologiques. Pour obtenir le parcours
phénologique d'une essence, il faut à partir des
coordonnées relatives obtenues à partir du croquis fait sur le
terrain, positionner toutes les tiges sur une carte et tracer une ligne (sens
de parcours) joignant toutes les tiges à suivre. C'est le cheminement
joignant sur une carte toutes les tiges d'une essence qu'on appelle
parcours phénologique.
g) Mortalité
Le bois mort sur pied désigne l'état de l'arbre
ne présentant plus aucun signe de vie au-dessus de 1,30 m toujours sur
pied, cassé ou non au niveau de son tronc ou de son houppier. Un arbre
est considéré comme mort lorsque le tronc est complètement
sec et qu'il n'y a plus de signe de vie (écorce sèche, absence de
serve, cambium inexistant, etc.). En effet, même mort, l'arbre continue
à donner la vie en ce sens que sa décomposition favorise la
fertilité du sol.
h) Coordonnées
relatives/déduites
Etant donné que le positionnement précis
à l'aide du GPS dans un milieu entièrement couvert comme la
forêt nécessite l'utilisation des récepteurs
sophistiqués et généralement très coûteux,
| Page : 40
nous avons opté pour une méthode de maillage des
parcelles géoréférencées. Le récepteur a
été configuré sur la projection UTM dont le code est 33
La liste des autres variables, leurs différentes
modalités et codes est présentée dans le tableau 2 :
Tableau 2 : Liste des variables, modalités et codes de la
fiche de collecte des données d'inventaire
Variable
|
Modalité
|
Code
|
Qualité de la tige
|
Fut droit sans tavelures sur le tronc jusqu'à 16 m
|
Qualité 1
|
Fut droit sans tavelures sur le tronc jusqu'à 12 m
|
Qualité 2
|
Fut droit sans tavelures sur le tronc jusqu'à 6 m
|
Qualité 3
|
|
Fut droit sans tavelures sur le tronc à moins de 6 m.
|
Qualité 4
|
|
Phénologie
|
Arbres ne présentant pas de phénologie
particulière
|
Fa
|
Arbre à quantité de feuilles importantes
(canopée dense)
|
Fe
|
Arbres présentant des fleurs
|
Fl
|
Arbres présentant des fruits
|
Fr
|
|
Mortalité (Mort)
|
Arbre vivant et bien portant ;
|
VBP
|
Arbre ne possédant pas de houppier au-dessus de 1,30
m
|
MH
|
Arbre possédant des branches et n'ayant pas de feuilles
;
|
MF
|
Arbre possédant des perforations au niveau du tronc
dû à la consommation de celui-ci par les insectes ;
|
MP
|
Arbre écorcé ;
|
ME
|
Arbre possédant de la mousse le long du tronc ;
|
MM
|
Arbre présentant un énorme trou sur le tronc et
provenant de feu de brousse naturel ou anthropique ;
|
MT
|
Arbre mort sur pied suite aux blessures occasionnées
par l'exploitation (y compris débardage) ;
|
MPE
|
Arbre mort sur pied par étranglement.
|
MET
|
| Page : 41
Le recours à cette technique a permis de raccourcir
considérablement les délais de remplissage des fiches de collecte
sur le terrain et faciliter les post-traitements avant l'importation.
2.2.2.2. Harmonisation du protocole et design de la
fiche de collecte
En prévision à l'extension à d'autres
sites et à la réplication du SSLTPAF, il a fallu harmoniser les
protocoles de collecte de données. Etant donné que les
indicateurs devaient être calculés/obtenus à partir d'une
base commune, il a été de ce fait impératif
d'homogénéiser la fiche de collecte de données pour
l'ensemble des sites. Cette fiche devait être traduite en formulaire de
saisie de données dans l'application. Pour les données qui ont
déjà été collectées avec d'autres
protocoles, il a été établi des correspondances avec le
masque final pour pouvoir les exploiter, ou les compléter, voire
même les recollecter le cas échéant.
2.2.2.3. Choix de la méthode de
collecte
Compte tenu de l'indisponibilité de l'énergie
électrique de façon permanente (plus de deux semaines) dans les
zones forestières ciblées par le système, la
méthode de collecte utilisée dans la présente prestation
sera le PAPI. La méthode PAPI utilise pour la collecte de données
un stylo et du papier ; contrairement à la méthode CAPI qui
utilise plutôt des dispositifs électroniques. PAPI ne n'exige pas
forcément d'expérience technique pour être
implémentée, elle est flexible et les formulaires de collecte
peuvent être conçus à partir de Word ou Excel sans
nécessité de programmation. Toutefois, la méthode PAPI
comme inconvénient l'étape supplémentaire de saisie
ultérieure des données, occasionnant des risques de perte
(destruction du papier), d'incohérences dans les données, etc...
La méthode CAPI pourrait être envisagée plus sereinement
pour les collectes ultérieures au cas où les cases de recherche
prévues pour le site disposeraient d'une source d'approvisionnement en
énergie électrique conséquent (groupe
électrogène ou panneaux solaires).
2.2.2.4. Préparation des outils de
collecte
Afin d'éviter les surprises désagréables
sur le terrain, il a été question d'apprêter tout le
nécessaire au bureau, multiplier les fiches de collecte de
données et tester les appareils.
Cette étape aura été la dernière
avant la descente proprement dite sur le terrain.
|