WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Décentralisation et participation des populations aux activités de développement. Cas des secteurs 24 et 32 de l'arrondissement nà‚?°4 de la commune de Bobo-Dioulasso.


par Joel DABIRE
Université Catholique de l'Afrique de l'Ouest (UCAO) - Licence en sociologie 2018
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

III.2.3. De l'attentisme à l'action des populations dans le processus de développement

Depuis les indépendances, avec le modèle ascendant de développement économique et social, les populations des pays en développement sont longtemps restées dans un attentisme (inédit) politique, économique et social. Celles-ci attendaient tout du « développeur ». Les décisions et actions en matière de développement émanaient des acteurs, et les bénéficiaires étaient considérés comme de simples « objets » à développer, ne pouvant pas prendre part au processus. Le développement était donc considéré comme un « ensemble des processus sociaux induits par des opérations volontaristes de transformation d'un milieu social, entreprises par le biais d'institutions ou d'acteurs extérieurs à ce milieu mais cherchant à mobiliser ce milieu, et reposant sur une tentative de greffe de ressources et/ou de techniques et/ou de savoirs » (Olivier De Sardan, 1995).

Mais au cours des années 80 et 90, chercheurs, politiques et décideurs se sont rendus compte que ce modèle de développement ne favorisait pas un véritable changement des

communautés dites en retard selon certains auteurs (Rostow, 1962). Ainsi, des auteurs du courant dit post-développement caractérisent ce modèle de développement d' « un phénomène ou d'une croyance spécifiquement occidental » (Partant, 1982 ; Rist, 2001) ou encore d' « occidentalisation du monde » (Latouche, 1989). D'autres encore considèrent ce développement comme une nouvelle forme de colonisation ou un mythe (Amouzou, 2010 ; De Rivero, 2003 ; Rodhain et Liena., 2006). Ce modèle de développement, déterminé par des rapports de domination et d'exploitation des pays dits sous-développés (théories de la dépendance), engendre la destruction de ce que le Pape François (2015) appelle la « maison commune » c'est-à-dire la terre, à travers une utilisation irresponsable des ressources naturelles. À ces critiques s'ajoutent les revendications de nouvelles options de gouvernance exercées par la société civile, les populations et les partenaires techniques et financiers (Somda, 2015). Les OSC et les populations veulent prendre part activement à la transformation économique et sociale de leur milieu de vie tandis que les partenaires au développement cherchent la transparence dans la gestion des aides accordées aux pays pour le développement. Tous ces événements vont favoriser l'émergence d'un processus de développement impliquant les populations longtemps considérées comme des « objets de développement » : il s'agit du processus de décentralisation apparu au début des années 1990.

Le processus de décentralisation, il faut le rappeler, a pour objectifs la promotion du développement local et le renforcement de la gouvernance à la base. Considérée comme un processus qui prend en compte aussi bien les autorités locales que les populations dans le développement, la décentralisation favorise la participation des populations au processus de changement économique et social de leur milieu. Avec ce processus de décentralisation aujourd'hui, nous assistons à ce que Dionne (1996) appelle l'approche territoriale du développement fondée sur les solidarités humaines ou encore le développement communautaire. Et les populations cessent d'être de simples bénéficiaires des interventions extérieures (ROCARE, 2008). Dans l'arrondissement n°4 de la commune de Bobo-Dioulasso, les élus locaux et les populations sont donc les premiers acteurs de développement et initient des actions pour transformer leur milieu de vie. Ces populations sont en train de sortir de l'ornière de cet attentisme inédit pour prendre en main leur développement économique et social. Ainsi, la décentralisation trouve-t-elle sa pleine légitimité dans le processus du développement local ; et dès lors, elle est à l'ordre du jour de toutes les réformes du secteur public dans le monde en développement. C'est en cela que l'on comprend Poulain (2004) lorsqu'il affirme qu'« il n'est en effet aucun programme de réduction de la pauvreté, pièce

40

maîtresse des programmes des gouvernements des pays en développement, qui ne fasse de la décentralisation un passage obligé ». Et la participation des citoyens est considérée comme la pierre angulaire pour la réussite d'un développement local et durable.

41

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand