3.2 Discussion
Cette étude fait ressortir que parmi la
population enquêtée 55% sont des femmes. Ce taux est dû
à la période de la saison pluvieuse où les hommes sont
toujours aux champs, sauf les jours du marché et les vendredis
après les prières de Joumma. L'âge moyen
d'enquêtés est de 47,41#177;17,98ans. Parmi cette population 76%
élève uniquement la chèvre du sahel, 13% la chèvre
rousse de Maradi et 9% font l'association entre chèvre du sahel et
chèvre rousse de Maradi et chaque ménage avait 9,4#177;8,42
têtes pour la chèvre du sahel et 7,64#177;5,97 pour la
chèvre rousse de Maradi. L'obtention de la chèvre du sahel se
fait la plupart par achat sauf au niveau de chèvre rousse de Maradi dont
l'obtention se fait par le don et projet. Les caractéristiques de
reproduction obtenue au niveau de la chèvre du sahel et la chèvre
rousse de Maradi pour le taux mise bas par an sont respectivement 1,34#177;0,52
et 1,92#177;0,47 ; pour le taux de fécondité an : 1,93#177;1,08
et 2,57#177;1,08 et le nombre de chevreaux sevrés par an 1,20#177;1,05
et 1,93#177;1,2. Au niveau de la chèvre rousse de Maradi pour le taux de
fécondité et le nombre de chevreaux sevrés comparativement
à celui trouvés par Saidou M. (2011) respectivement est de 1,53
et 1,38. Cette différence peut être expliquée d'une part du
fait que les études ont été conduites dans des endroits
différents, et d'autre part à l'évolution de
l'espèce car les années ne sont pas les mêmes. Aussi, le
taux de mortalité est de 27% chez la chèvre du sahel et 25% chez
la chèvre rousse de Maradi est presque identique car les animaux vivent
dans le même milieu, et ces taux de mortalité avant le sevrage est
diffèrent de celui trouvé par Chemineau, et al.
(1985) qui indiquent 11,10%. Cette différence peut
s'expliquer du fait qu'au paravent les animaux sont contrôlés et
obtiennent suffisamment d'aliment, contrairement aux conditions
actuelles.
Les modes de conduite sont la divagation et à
l'auge divagation de proportions respectives de 63% et 37%, les chèvres
sont attachées pour éviter les problèmes avec les
agriculteurs. La majorité des éleveurs (79,8%,) pour entretenir
les animaux achètent des compléments de produits sanitaires
(70,2%). Beaucoup des problèmes menacent l'élevage de
chèvre comme le problème de santé (70,2%), d'aliments
(38,1%). Les mêmes problèmes ont été
rapportés par Manjeli et al. (1996). Sur le
plan sanitaire la maladie la plus fréquente chez la chèvre du
sahel est d'ordre métabolique appelé acidose. En effet, selon 50%
des enquêtés, cette maladie est due à un changement brusque
de régime alimentaire de l'état sec à l'état vert
surtout quand ils consomment des espèces fourragères comme
Zornia glochidiata. C'est la maladie la plus
fréquente d'après l'étude réalisée par
Reveau et al. (1997) et Vanwarbeck (2008). Ensuite la
fièvre aphteuse 27,7%, la peste des petits ruminants 19%.
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En moyenne chaque éleveur de la chèvre
du sahel gagne un revenu de 45.678,571#177;23.855,57FCFA en espèce et
24,607#177;13,407 bottes du mil par an. Le revenu en espèces est presque
identique de celui trouvé par Guichard (2004) (49.500FCFA) et Ibrahim
(2008) (43.743,75FCFA) mais diffère par rapport à celui
trouvé par Djibo (2007) (23.308FCFA) et Ado (2008) (20.114FCFA) parce
que les méthodes d'estimation de prix sont différentes. Ce revenu
en espèce est destiné dans l'alimentation familiale (67,9%), la
santé (54,8%), puis dans le sociale (17,9%) et seulement 3,6%
d'enquêtés l'utilise dans l'investissement comparativement pour
Gnanda (2008) qui indique que l'alimentation familiale occupe 50%, la
santé 2% et investissement 2,5%. La différence s'explique du fait
que les études ont été conduites dans des endroits
différents et qu'une personne peut choisir plusieurs destinations de son
revenu. I 'utilisation de la grande partie du revenu dans l'alimentation
familiale est due aux campagnes agricoles très précaires ces
dernières années.
Pendant les cérémonies, 41,7%
d'enquêtés utilisent la chèvre du sahel au cours des
fêtes, 34,5% pour le baptême et 17,9% lors des mariages. Par contre
l'utilisation lors des sacrifices est moins fréquente. Cependant pour
Gnanda (2008), 18% d'enquêtés utilisent les chèvres du
sahel lors des fêtes, baptêmes (8%) et mariages (2,5%). La
différence est due au fait que les conditions des milieux d'étude
sont nettement différentes. Les produits tirés de
l'élevage de la chèvre du sahel sont entre autres, la viande, le
lait et le fumier avec des pourcentages respectif de 29,8% ; 9,5% et 33,3%. Et
aucune personne n'utilise la peau. Le même constat a été
relevé par Saidou M. (2011) qui affirmait que si un animal est abattu la
peau est donnée au bouché. Par contre d'après Merabet
et al. (2015), les éleveurs utilisent la peau
en tapisserie, dans la fabrication des outres.
Pour les gestes sociaux, presque chaque ethnie
effectue le don surtout les Peuls (83,3%) ce qui fait partie de leur culture et
les Touaregs. Jocelyne (2011) rapporte qu'à travers le don,
l'élevage renforce les liens de parenté, amicaux, mais aussi les
liens de travail. Concernant les conflits la cause principale est
l'entrée des animaux dans des maisons et les champs surtout en saison
des pluies et aussi par l'occupation de ces derniers par des plantes
envahissantes (Sida cordifolia). Le même
constat a été rapporté par Manjeli et
al. (1996) affirmant que l'explosion démographique,
l'extension conséquente des zones de culture et la divagation d'animaux
sont les sources de nombreux conflits entre éleveurs et
agriculteurs.
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