DEDICACE......................................................................................ii
REMERCIEMENTS..........................................................................iii
LISTE DES ABREVIATIONS ET
ACCRONYMES....................................iv
LISTE DES
ANNEXES......................................................................v
RESUME.........................................................................................vi
ABSTRACT....................................................................................vii
INTRODUCTION...............................................................................1
CHAPITRE I :
PROBLEMATIQUE........................................................2
CHAPITRE II :
METHODOLOGIE......................................................29
CHAPITRE III : PRESENTATION DES
RESULTATS................................42
CHAPITRE IV : SYNTHESE ET
DISCUSSION....................................47
CONCLUSION.................................................................................51
SUGGESTIONS.................................................................................................52
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES................................................53
ANNEXES..........................................................................................................I
TABLES DES
MATIERES................................................................................VII
DEDICACE
A
MON PERE : M. BONGA CLEMENT.
REMERCIEMENTS
Nous n'aurions pas pu réaliser ce travail tout
seul et sans l'apport d'aide de quelques-uns ; c'est pourquoi nous tenons
à rendre grâce au seigneur Dieu tout puissant, qui dans sa
bonté et sa gloire, nous a donné la capacité et le courage
nécessaire pour accomplir ce travail ; nous remercions :
- Notre encadreur Mme. NYASSOLE Judith, pour
l'intérêt qu'elle a accordé à l'élaboration
de ce mémoire ;
- Mme EBIABETI Jeanne, directrice de
l'EPFPMS-R, pour l'intérêt qu'elle porte à la
réussite de notre formation ;
- L'ensemble des enseignants et encadreurs pédagogiques
qui à travers tous leurs efforts, veillent à notre encadrement et
nous permettent d'être des élèves brillants ;
- L'ensemble du personnel soignant de l'Hôpital
Central de Yaoundé, pour leur participation à la
réalisation de notre enquête ;
- Mon oncle MAKON Janvier, pour son soutien
moral et matériel qu'il m'a apporté au cours de ces trois
années de formation ;
- Mes camarades de VIème
promotion, que les liens fraternels entretenus durant cette formation
demeurent éternels.
LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES
A.S
|
: Aide-soignant ;
|
BO.S
|
: Burnout syndrome ;
|
CAY 2
|
: Commune d'Arrondissement de Yaoundé 2 ;
|
CCAUY
|
: Centre de Coordination et d'Accueil des Urgences de
Yaoundé ;
|
CCC
|
: Communication pour le Changement de Comportement ;
|
CHSLD
|
: Centre d'Hébergement et de soins de Longue
Durée ;
|
CENAME
|
: Centre National d'Approvisionnement des Médicaments
Essentiels ;
|
CP-MT
|
: Conseiller en prévention-Médecin du
Travail ;
|
EIDE 3
|
: Elève Infirmier Diplômé d'Etat 3è
année ;
|
HCY
|
: Hôpital Central de Yaoundé ;
|
IB
|
: Infirmier (e) Breveté (e) ;
|
IDE
|
: Infirmier Diplômé d'Etat ;
|
IDEP
|
: Infirmier diplômé d'état
principal ;
|
IEC
|
: Information Education Communication ;
|
IS
|
: Infirmier (e) Supérieure ;
|
MBI
|
: Maslach Burnout Inventory
|
mns
|
: Minutes ;
|
OIT
|
: Organisation Internationale du Travail ;
|
OMS
|
: Organisation Mondiale de la Santé ;
|
SEP
|
: Syndrome d'Epuisement Professionnel ;
|
SNPI
|
: Syndicat National des Professionnels Infirmiers ;
|
SPMT
|
: Service de Prévention et de Médecine de
Travail.
|
LISTE DES PARATEXTES
Annexe No I
|
:
|
Guide d'entretien ;
|
Annexe No II
|
:
|
Demande d'autorisation de recherche ;
|
Annexe No III
|
:
|
Autorisation de recherche de M. le Directeur de l'Hôpital
Central de Yaoundé ;
|
Annexe No IV
|
:
|
Processus du syndrome d'épuisement professionnel
d'après le modèle tridimensionnel de Christina Maslach et Susan
Jackson ;
|
Annexe No V
|
:
|
Géo localisation du lieu de recherche ;
|
Annexe No VI
|
:
|
Localisation intra-hospitalière du pavillon Lagarde.
|
RESUME
Les professionnels de santé comme nous ne pouvons
l'imaginer, sont le plus souvent confrontés à des
problèmes de santé, notamment ceux liés au cadre de
travail, aux exigences professionnelles de toutes natures ; nous citons
ici : la surcharge de travail, le stress chronique et l'épuisement
professionnel. De tels problèmes sollicitent un moment d'attention pour
réaliser les dégâts engendrés sur l'état de
santé des soignants et envisager des précautions à prendre
pour s'en débarrasser ; c'est dans cette lancée que nous
nous sommes posés la question de recherche suivante :
« comment le personnel soignant du pavillon Lagarde de l'HCY
gère-t-il le Burnout ? » Cette étude à pour
portée, l'identification des moyens mis en oeuvre par le personnel
soignant du pavillon Lagarde de l'HCY dans la gestion du Burnout ; ceci
nous permettra de s'assurer de leur état de santé et de garantir
celle de l'humanité. Il s'agit d'une étude à
caractère qualitatif et phénoménologique ;
l'échantillon est composé de 10 soignants. De nombreuses sources
de données ont été consultées et l'enquête
s'est effectuée en 8 jours, du 17 au 24 avril 2017, sur la base
d'entretiens semi-dirigés.
De cette étude, il en ressort qu'une grande
partie du personnel soignant est du genre féminin (7/10) ; Leur
tranche d'âge varie entre 41 et 50 ans. Ce sont les IDE qui composent
essentiellement notre échantillon. Toutefois, 8/10 soignants
déclarent avoir été victime du Burnout. 7/10 soignants
renvoient cela à l'existence d'une surcharge de travail dans le service
surtout que les équipes de soins sont constituées de 2 à 3
soignants pour 20 à 35 patients au quotidien ; en plus, l'IDE
à lui seul joue un rôle autonome, un rôle de collaboration
professionnelle et un rôle social définissant une multitude de
tâches à accomplir.
A l'issu de cette étude, nous notons que les
seuls moyens envisagés pour remédier à l'épuisement
professionnel se résument beaucoup plus au repos tel que 8/10 soignants
l'affirment. Malheureusement, le repos ne contribue qu'au soulagement des
victimes. Cependant, l'inexistence d'une structure de prise en soin
psychologique du personnel soignant nous a motivé à
élaborer quelques suggestions.
Mots clés : Gestion - Burnout -
Personnel soignant.
ABSTRACTS
Healthcare as we can imagine, are more often facing
health problems, especially those related to the work environment, professional
requirements of all kinds; we quote here: work overload, chronic stress and
burnout. Such problems are seeking a moment of attention to realize the damage
caused on the State of health of caregivers and consider precautions to take to
get rid of. It is in this vein that we landed the following research question:
"how the nursing staff of the Pavilion the HCY Lagarde managing Burnout?" This
study in to scope, identification of the means implemented by staff of the
Pavilion Lagarde of HCY in the management of the Burnout; This will allow us to
ensure that their State of health and to ensure humanity. It is a qualitative
and phenomenological character study; the sample is composed 10 caregivers.
Many data sources have been consulted, and the survey is done in 8 days, from
17 to 24 April 2017, on the basis of semi-directed interviews.
Of this study, it shows that a large part of the nursing
staff is women (7/10); their age range varies between 41 and 50 years old.
These are the IDE that essentially make up our sample. However, 8/10 caregivers
say they have been victim of Burnout. 7/10 caregivers refer this to the
existence of a work overload in the service especially since care teams consist
of 2 to 3 careers for 20 to 35 patients on a daily basis; Besides, the IDE
alone plays an autonomous role, a role of professional collaboration and a
social role defining a multitude of tasks to accomplish.
At the end of this study, we note that the only means
envisaged to rectify to Burnout consist a lot more rest that 8/10 careers claim
it. Unfortunately, the rest contributes to the relief of the victims. However,
the lack of a decision-making structure in psychological care of the nursing
staff motivated us to develop some suggestions.
Key words: Management -
Burnout - Nursing staff.
INTRODUCTION
Un des besoins fondamentaux de l'Homme selon
Virginia HENDERSON est celui de s'occuper en vue de se réaliser. La
profession infirmière est un exemple d'occupation parmi tant d'autres.
Au cours de l'expérience professionnelle, les infirmiers sont soumis
à des contraintes liées à l'environnement de travail et
pouvant influencées sur leur état de santé. Ils sont
conscients de leurs responsabilités vis-à-vis de la profession
mais oublient quelques fois les risques auxquels ils s'exposent. Un des
problèmes de santé le plus rencontré chez ces derniers est
l'épuisement professionnel. C'est en effet un fait réel, en
rapport avec une organisation de travail inappropriée. Et lorsque des
mesures de sécurité au travail ne s'avèrent pas
adéquat, les soignants sont abandonnés à eux même
et n'ont plus que recours à leurs propres mécanismes de
défense.
Selon l'Organisation Internationale du Travail (2009),
environ 2,3 millions de personnes meurent chaque année dans le monde du
travail : environ 360.000 meurent d'accidents à proprement parler et
environ 1,95 million meurent de maladies professionnelles incurables. Pour
connaitre et comprendre comment les soignants s'y prennent pour
résoudre le problème d'épuisement professionnel, nous
avons mené une recherche sur la « gestion du Burnout
par le personnel soignant du pavillon Lagarde de l'HCY ».
Pour mieux aborder le sujet, nous avons scindé
ce mémoire en quatre grands chapitres succincts à
savoir :
Ø Problématique ;
Ø Méthodologie ;
Ø Présentation des résultats ;
Ø Synthèse et discussion.
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE
I.1. Contexte du problème.
Le personnel soignant confronté à des
exigences professionnelles croissantes, ne concordant plus avec le temps de
travail accordé et les ressources qui lui sont propre, finit par
ressentir un grand épuisement physique, psychologique et
émotionnel ; il s'agit du Burn-out.
Selon Herbert Freudenberger (1974), le Burn-out ou
épuisement professionnel est une perte de motivation d'une personne pour
son travail, surtout quand sa forte implication n'a pas produit de
résultats escomptés. Généralement, on distingue
chez les personnes concernées, des troubles de sommeil important, une
fatigue chronique, des attitudes négatives ou encore un recours au
cynisme ; notons que cette affection se développe à
l'égard de toutes psychopathologies.
D'après Richelson et al (1980), le Burn-out
est un état de fatigue chronique, de dépression et de frustration
apporté par la dévotion à une cause, un mode de vie, ou
une relation, qui échoue à produire les récompenses
attendues et conduit en fin de compte à diminuer l'implication et
l'accomplissement du travail.
D'autres auteurs à savoir Christina Maslach
et Susan Jackson (1976), définissent ce concept comme étant un
syndrome d'épuisement émotionnel, de
dépersonnalisation et de réduction de l'accomplissement
personnel qui apparait chez les individus impliqués
professionnellement auprès d'autrui. Les trois dimensions
soulignées dans cette définition renvoient respectivement
à un manque d'énergie, soit une sensation d'être
« vidé », au développement d'attitudes
impersonnelles, détachées, négatives et cyniques envers
autrui, et à une dévalorisation de son travail, de ses
compétences, une diminution de l'estime de soi. Son implication est
d'autant plus remarquable au niveau de la vie privée de l'individu
affecté car il engendre par exemple des divorces au sein des couples ou
encore un isolement de son entourage. Au niveau du travail,
l'épuisement professionnel de la personne impliquée, contribue
à augmenter l'insatisfaction au travail et à diminuer
l'engagement ; ce qui occasionne par conséquent des abandons de
services ou des démissions d'emplois par certains. Selon Yeor Etzion
(2001), l'état de suicide est une forme caractéristique
extrême, observée chez la plupart des sujets concernés. On
note par ailleurs, la détérioration des relations
interprofessionnelles ne permettant plus une collaboration adéquate pour
le bien-être des populations, on note surtout la
détérioration de la relation soignant-
soigné où le soignant n'éprouve plus d'empathie pour
la santé de son patient, répond moins à ses questions, ne
discute même pas des différentes options de son traitement, ou
encore commet des erreurs diagnostiques ou thérapeutiques pouvant faire
croire à un manque de connaissances ou d'expériences.
Autant d'auteurs ont apporté leur part dans la
littérature du Burn-out au fil du temps ; l'affection telle
décrite par certains, présente des caractéristiques
variées et vu les dommages qu'il peut engendrer au professionnel de
santé, il est important d'en démontrer et d'en évaluer
l'importance ; pour se faire, nous allons nous attarder dans les lignes qui
suivent sur quelques données statistiques recensées à
travers le monde.
En Amérique, plus précisément au
Canada, une première étude fait par Bourbonnais et al (2000), a
révélé que sur 2006 infirmières : les
diagnostics de santé mentale sont les plus posés (25%) et la
densité d'incidence des absences pour ceux-ci a quadruplée entre
1993 et 1999. Les résultats indiquent aussi que la durée moyenne
d'absence pour diagnostic de santé mentale est passée de 51, 6
jours entre 1993 et 1995 à 78,1 jours ente 1998 et 1999. Une seconde
étude, réalisée dans un Centre d'Hébergement et de
Soins de Longue Durée (CHSLD) de la région de Montréal en
2001, et portant sur trente trois infirmières , a
révélé que : la majorité des
infirmières se plaignent du manque de reconnaissance de la part de la
hiérarchie et des autres professionnels de la santé, du manque de
confiance, de solidarité et de cohésion, du manque de
considération en regard de leurs besoins, une ambiguïté de
rôles entre les divers personnels soignants ; pour terminer, elles
se sont plaint aussi de la charge de travail ainsi que le manque d'espace de
paroles.
D'après Aiken LH (2002), une étude
ultérieure fût réalisée sur le personnel infirmier
au Canada, aux Etats unis et en Angleterre, à l'issu de cette
enquête, 38,3 à 48,1% des infirmiers avaient déclaré
être insatisfaits au travail et 32,9 à 54,2% étaient
atteints de Burn-out. Le journal intitulé TVA
nouvelles consulté le 22/12/16, rapporte en 2010, qu'au
Québec, les infirmiers et inhalothérapeutes affiliés
à la Fédération Interprofessionnelle de la santé au
Québec (FIQ), ont maintes fois dénoncé leurs conditions
difficiles de travail, telles que l'insuffisance de temps de travail ;
à ce titre, 27% déclaraient qu'elles envisageaient quitter leur
travail, 63% craignaient d'être victimes d'un épuisement
professionnel et 39% évaluaient la possibilité de travailler dans
le secteur privé.
En Europe, la Suisse et la
Suède sont les pays les plus concernés par le Burn-out,
affirme Perruchoud Jacinthe (juillet 2008) dans son travail de recherche
ensuite vient la Norvège, l'Allemagne et la France ; d'après
certaines enquêtes menées, l'affection serait dû à un
stress de travail lié à une surcharge de travail, la Suisse et la
Suède ayant un taux de 33% de stresseurs ; en 2002, 44% de la
population suisse est sujette à d'importantes tensions nerveuses sur le
lieu de travail avec 38% de femmes et 21% d'hommes stressés qui se
plaignent en outre de symptômes somatiques importants ; de plus , le
Burn-out chez eux, implique au minimum 6 mois d'arrêt maladie. D'autres
déclarations affirment : qu'un soignant sur trois est atteint
de Burn-out.
Selon le site web
www.basta.mag.net ,
consulté le 22 décembre 2016, le taux de Burn-out des personnels
de santé avoisinerait les 40% en Europe, et celui-ci se manifeste
par : des courbatures, des hernies discales, la fatigue chronique, le
manque de temps, un surpoids d'empathies via d'émotions, l'impression
de vide et d'inefficacité etc. le tout lié aux différentes
taches exercées dans la profession.
Vincent Olivier ( janvier 2014) rapporte que le
personnel soignant en Europe serait victime d'un Burn-out issu d'un stress
lié à une charge de travail excessive chez ces derniers ;
dans une étude cohorte réalisée en septembre 2013 par des
scientifiques européens, sur 40 établissements sanitaires, soit
plus de 20000 employés exerçant la fonction de médecins,
d'infirmiers, d'aides soignantes, sages-femmes, etc., 30% ont accusé un
niveau de tensions ayant un impact sur leur travail ; par ailleurs,
l'étude a révélé cinq types de profil parmi
lesquels il ya eu : 18% d'enthousiastes, 32% satisfaits de leur travail,
32% en attente de reconnaissance et de satisfaction de leur travail, 18%
pessimistes et 14% critiques.
D'après S. Molenda et F. Ducrocq (2011), la
profession d'infirmier spécialisé ou non, est à haut
risque en ce qui concerne le Burn-out. En effet, une étude
réalisée en France sur 3600 infirmiers et infirmiers
spécialisés a montré des scores de Burn-out
élevés (selon le Maslach Burn-out Inventory ou M.B.I) chez 21,1%
d'entre eux dès 5 ans d'ancienneté. Ce taux croix ensuite de
manière régulière avec l'ancienneté pour toucher
26,8% des infirmiers ayant plus de 25 ans d'ancienneté ; D'autres
résultats par contre, ont montré des scores de Burn-out moyens et
élevés chez respectivement 58,8% et 16,6% des infirmiers de moins
de 5 ans d'ancienneté (d'après le Copenaghen Burnout
Inventory ou C.B.I).
En Asie, des études menées en Jordanie,
en Turquie et en Arabie Saoudite ont montré que les infirmiers dans ces
pays, avaient un taux de Burn-out pouvant aller à plus de 50%.
En Afrique, notamment en Tunisie,
une étude descriptive transversale réalisée entre
le 1er Avril et le 31 Mai 2010 par des experts, sur 60 infirmiers de
six services de Sousse et de Monastir, a établie à partir des
échelles d'évaluation M.B.I et B.M.S (Burn-out Maslach Syndrome),
une prévalence de Burn-out de 70% avec 81% d'infirmiers
affectés ; soit 80% ayant un niveau élevé
d'épuisement émotionnel, 70% avec un niveau élevé
de dépersonnalisation et 17% ayant un niveau bas de sentiment
d'accomplissement personnel ; il était élevé chez les
hommes soit 70,8% contre 69,4%, chez ceux qui voulaient améliorer les
conditions de travail soit 70,2% contre 66,7%, chez ceux qui voulaient
améliorer les conditions de salaire (70,2% vs 66,7%) et chez les
infirmiers suivi en psychiatrie (71,4% vs 69,8%) ; Une autre étude
menée cette fois ci au Nord ouest de la Tunisie, notamment dans les
hôpitaux de Tabarka et Jendouba, et rapportée par le European
scientific journal d'Avril 2015, a révélé que plus de la
moitié de cette population (56%) était touchée par le
Burn-out, 47% avaient un épuisement émotionnel
élevé, 36,6% avaient un niveau élevé de
dépersonnalisation et 33% avaient un niveau bas d'accomplissement
professionnel. Le syndrome de Burn-out était plus marqué chez les
infirmiers par rapport aux médecins. Un niveau élevé de
Burn-out était retrouvé chez les personnels qui ont
effectué un congé de maladie avec 32% d'épuisement
émotionnel, 21% dépersonnalisation et11% d'accomplissement
personnel bas et chez ceux qui ont un désir de mutation avec 34% d'
épuisement émotionnel, 25% de dépersonnalisation et 16%
d'accomplissement personnel. Un Burn-out élevé a
été retrouvé chez les personnels de sexe masculin ayant un
âge inferieur à 45 ans travaillant moins de 40 heures par semaine
et ayant une ancienneté inferieure à 10ans. Fatigue,
céphalée, absentéisme et désir de mutation
étaient les conséquences de l'épuisement les plus
évoquées dans cette étude.
Au Congo, Emmanuel Kulimushi Karume
(2010) démontre dans son travail de
recherche, que la surcharge de travail à l'hôpital de Heal Africa
de Goma, est l'une des causes pouvant induire un Burn-out chez le personnel
infirmier avec des conséquences directes sur la qualité et le
rendement des soins, telle que l'insuffisance et/ou l'absence de mise en
oeuvre d'un diagnostic infirmier et la mauvaise surveillance
des malades.
Au Cameroun, Tsakeu Nekdem
Arsène Raoul, révèle dans son travail de
recherche en 2012, que la majorité du personnel soignant du service de
médecine A et B de l'Hôpital Général de
Yaoundé, perçoit une surcharge de travail sur leur état de
santé, se manifestant par des signes tels que l'épuisement, la
survenue d'hernies discales, des sciatiques, des lombalgies, des troubles
anxieux, ou encore des accidents d'exposition au sang ;
ces troubles ne semblent pour autant pas exclure un processus de
Burn-out en cours ; mais aucune prise en charge
sérieuse n'est appliquée à part le simple fait d'abandon
de service, ou de prise de congé de maladie considéré ici
comme mécanisme de défense. L'Hôpital Central de
Yaoundé étant un hôpital de référence au
même titre que l'Hôpital Général de Yaoundé,
doit sûrement connaitre les mêmes aspects cliniques au niveau de
son personnel en ce qui concerne le Burn-out.
C'est donc au vue de tout ce qui
précède que nous nous sommes posé la question de recherche
suivante : Comment le personnel soignant du pavillon Lagarde de
l'Hôpital Central de Yaoundé gère-il le
Burn-out ?
I.2. Hypothèse de recherche.
Ø L'usage des structures de dialogues
opérationnelles au sein de la formation sanitaire et la pratique d'une
activité physique régulière telle que la marche en dehors
des heures de travail sont les moyens employés par le personnel soignant
pour gérer le Burn-out.
I.3. Les Objectifs.
Pour répondre à notre question de
recherche, nous nous sommes fixés les objectifs suivants :
I.3.1. Objectif général.
Ø Identifier les moyens mis en oeuvre par le personnel
soignant du pavillon Lagarde de l'hôpital central de Yaoundé dans
la gestion du Burn-out.
I.3.2. Objectifs spécifiques.
1. Identifier les soignants selon leurs
caractéristiques socioprofessionnelles ;
2. Explorer à partir d'une entrevue structurée
les connaissances du personnel soignant du pavillon Lagarde sur le
Burn-out ;
3. Déterminer les attitudes et pratiques du personnel
soignant du pavillon Lagarde face au Burn-out;
4. Proposer à partir des lectures observées des
méthodes permettant au personnel soignant du pavillon Lagarde de
gérer le Burn-out ;
I.4. Intérêts de l'étude.
I.4.1. Intérêt personnel.
C'est dans le but d'être capable de nous
approprier des capacités à reconnaitre et à pouvoir
survenir aux différentes manifestations de Burn-out et d'en pouvoir
éviter à temps les conséquences atroces de l'affection.
I.4.2. Intérêt professionnel.
C'est dans l'intérêt d'attirer l'attention
et de renforcer les compétences des soignants lors de l'exercice de
leurs fonctions, de maintenir un climat de paix dans les relations
interprofessionnelles, d'améliorer la pratique des soins tout en
entretenant une bonne relation soignant-soigné, d'éviter une
injustice attitudinale du soignant vis-à-vis du soigné, et de
mettre à l'écart tout préjudice induit par
l'épuisement professionnel.
I.5. Déroulement des concepts.
Pour permettre aux lecteurs de mieux nous suivre
dans ce travail de recherche, nous nous proposons d'explorer les concepts
suivants :
Ø Gestion ;
Ø Burn-out ;
Ø Personnel soignant ;
Ø Pavillon Lagarde de l'H.C.Y ;
I.5.1. Gestion.
Selon le site web www. Larousse édu.fr,
consulté le 10 janvier 2017, la gestion est premièrement l'action
de gérer, d'administrer, de diriger, d'organiser quelque chose ;
c'est aussi la période pendant laquelle quelqu'un gère une
affaire.
Selon le Dictionnaire et recueil de
données, en matière de finance, le terme désigne une
commission perçue en rémunération de la gestion des titres
ou capitaux confiée par un tiers ; en économie, on parle le
plus souvent de gestion de trésorerie qui désigne l'ensemble des
techniques permettant au trésorier d'un groupe d'entreprises d'obtenir
la meilleure gestion possible des flux monétaires et financiers de
celui-ci ; en informatique le même terme est employé pour
désigner un logiciel permettant d'introduire des données, de les
mettre à jour et d'y accéder (S.G.D.B : Système de
Gestion de Base de Données).
Les synonymes qui sont employés pour ce
terme sont les suivants : administration, direction, gouvernement,
conduite, gérance, régie.
Dans notre travail de recherche, ce terme
désigne tout simplement, l'ensemble des méthodes et moyens pris
en compte pour lutter contre l'épuisement professionnel ; un
ensemble de conduites à tenir pour se défendre contre cette
affection.
I.5.2. Burn-out.
I.5.2.1. Définition originale du terme
« Burn-out ».
C'est un terme anglo-saxon qui se traduit en
français par l'idée de carbonisation totale ; très
souvent employé en aérospatial pour décrire un
épuisement de carburant dans une fusée ayant pour
conséquence la surchauffe de son moteur et faisant suite à un
bris de l'engin. Mais en anglais courant il s'agit du fait de :
« s'user, s'épuiser, craquer en raison de demandes excessives
d'énergie, de forces ou de ressources ».
I.5.2.2. Origine du «
Burn-out » en santé.
C'est en 1969 que ce terme fut employé pour
la première fois. Désigné par Harold B. Bradley dans son
article « Community-based treatment for young adult
offenders », ce terme caractérisait un stress particulier
lié au travail. Il fut repris en 1974 par le psychothérapeute et
psychiatre Herbert Freudenberger à partir de certaines
observations cliniques caractéristiques fait, sur des
bénévoles qui travaillaient au sein de la free clinic qu'il
dirigeait dans les années 70. Il le décrit dans son article
« Staff burn-out » publié en 1974, sous
l'appellation Burn-out Syndrome (B.O.S), comme
étant : un état d'épuisement dans
lequel se trouve le personnel soignant des free clinics, très investi
professionnellement et émotionnellement avec les patients toxicomanes.et
sous le terme Burn-out il stipule qu'il s'agit en effet de : la perte de
motivation d'une personne pour son travail, surtout quand sa forte implication
n'a pas produit les résultats escomptés. Il explique que
les personnes atteintes de cette affection sont submergés par leurs
émotions, ressentent de la colère, une irritabilité, une
perte d'énergie, une incapacité à faire face aux tensions
et recourent à des attitudes négatives, telles que le cynisme ou
encore à des techniques inefficaces d'évitement. Et ces
changements s'accompagnent également d'un ensemble de symptômes
somatiques tels que l'asthénie, les céphalées, les
insomnies, les troubles fonctionnels intestinaux etc.
Toujours dans l'optique d'une recherche sur cette
affection professionnelle, une chercheuse en psychologie sociale,
Christina Maslach (1976) se démarque des observations
cliniques décrites par Freudenberger et s'intéresse plutôt
aux différentes stratégies employées pour faire face aux
états d'activation des émotions à savoir :
« l'inquiétude distante » combinant compassion et
détachement émotionnel, caractéristique chez le
médecin; ensuite l' « objectivation comme
auto-défense » dont l'auteur Philip Zimbardo
énonça en 1970 ; stratégie qui consiste à se
protéger du débordement émotionnel tout en
considérant les personnes comme des « cas »
plutôt que des personnes. Après avoir menée une analyse
faisant parti de son programme de recherche, auprès de professionnel du
champ médical, puis de la santé mentale, nous a rapportée
les observations suivantes :
- Si les expériences émotionnelles au travail
s'avèrent parfois gratifiantes, par exemple en cas de guérison
des patients, elles sont souvent stressantes (annonces de mauvaises nouvelles,
conflits interpersonnels,...) ;
- Le personnel adopte plutôt des attitudes
négatives qu'un détachement vis-à-vis des
expériences professionnelles difficiles ;
- Ces réactions sont interprétées comme
des échecs et mènent à une remise en question et une
dépréciation des compétences.
Elle établit ainsi par la suite que le Burn-out
semble partagé à la fois par les professionnels de santé
mais aussi des avocats, en émettant l'hypothèse que la
relation d'aide est l'une des caractéristiques du
phénomène. L'auteure ajoute en disant le syndrome
d'épuisement professionnel est un processus qui provient d'un
déséquilibre entre les exigences du travail et les ressources de
l'individu qui peuvent être personnelles (estime de soi, auto
efficacité...) ou organisationnelles (soutien reçu de la part des
collègues, de la hiérarchie...) ; ceci dit, le Burn-out
résulterait des capacités d'adaptation de l'individu.
Pour conclure, Christina Maslach avec Susan Jackson
(1980) décrivent le Burn-out comme étant : « un
syndrome d'épuisement émotionnel, de dépersonnalisation,
et de réduction de l'accomplissement personnel qui apparait chez les
individus impliqués professionnellement auprès
d'autrui » ; et elles considèrent
plutôt l'environnement et les conditions de travail comme étant
causes principales du Burn-out tandis que Freudenberger accusent les facteurs
personnels.
Selon le Syndicat National des Professionnels Infirmiers
(S.N.P.I) de Belgique (2015), il s'agit : « d'un
état d'esprit négatif, persistant lié au travail, chez les
individus normaux, qui est caractérisé par un épuisement,
un sentiment d'inefficacité, une démotivation et des
comportements dysfonctionnels au travail ».
Pour être plus explicite, nous nous en tenons
à la définition de l'Organisation Mondiale de la
Santé (2013) qui définit le Burn-out comme
étant : « un sentiment de fatigue intense, de perte de
contrôle et d'incapacité à aboutir à des
résultats concrets au travail ».
I.5.2.3.Les formes de Burn-out.
D'après Christine Färber (2000), les
individus ne sont plus atteints par la forme traditionnelle du syndrome
d'épuisement professionnel, celle dans laquelle la poursuite utopique de
buts élevés socialement significatifs se heurtait à la
résistance d'un environnement de travail qui anéantit les espoirs
professionnels : « le syndrome d'épuisement professionnel
qui prévaut aujourd'hui est marqué par le fait que les individus
ont une multitude d'obligations, des pressions externes croissantes, des
exigences grandissantes de la part des autres, une limitation des
possibilités de s'engager et des salaires qui ne compensent que
partiellement les efforts fournis. ».
Il existerait donc trois espèces d'épuisement
professionnel :
1. le burnout-épuisement dans lequel
l'individu, soit abandonne, soit fait parfaitement son travail, mais se trouve
confronté à trop de stress et à trop peu de
gratifications ;
2. le burnout classique ou
frénétique dans lequel l'individu travaille de plus en
plus dur, jusqu'à l'épuisement, à la poursuite de
gratifications ou d'accomplissement pour compenser l'étendue du stress
ressenti ;
3. le burnout néfaste contraste lui avec les
deux précédents. Il apparaît non pas à cause de
tensions excessives, mais à cause de conditions de travail monotones et
peu stimulantes.
Il serait donc maladroit de considérer le syndrome
d'épuisement professionnel sous une seule forme. Les recherches sur les
liens entre justice perçue et syndrome d'épuisement professionnel
apportent indirectement appui à cette hypothèse. Par exemple, le
fait de trouver des degrés élevés de burnout
à la fois chez les infirmiers qui jugent trop fort leur investissement
auprès des patients et chez des infirmiers qui le jugent trop faible
corrobore bien l'idée que le syndrome d'épuisement professionnel
est multiforme. Il est difficilement concevable que les surinvestisseurs et les
sous-investisseurs ressentent le même type d'épuisement
professionnel. C'est un enjeu des travaux actuels que d'identifier les
états et processus qui contribuent aux diverses formes du syndrome
d'épuisement professionnel.
I.5.2.4.Les causes du Burn-out.
Il est à noter que l'instauration du
Burn-out se fait progressivement en passant bien sur par une phase
préliminaire que nous appelons le « burn-
in » : le sujet avant d'être consumée, doit
préalablement s'enflammer. Cette étape est
caractérisée par un présentéisme et un
hyper-activisme entrainant progressivement un état de surmenage, propice
au développement de l'épuisement professionnel.
D'après le modèle de recherche de
Carol Cordes et Thomas Dougherty (2010), il existe des
variables génératrices du syndrome d'épuisement
professionnel, qui se situent à trois niveaux que sont : le niveau
organisationnel, le niveau interindividuel, et le niveau intra individuel. Ils
notent également que l'évolution des T.I.C apporte une certaine
contribution dans le mélange des plages de travail et de repos
(phénomène de weisure = work + leisure), conduisant
ainsi à un enchainement ininterrompu des causes sous-citées.
a- Causes organisationnelles ou causes liées au
travail.
Ici, c'est l'influence du contenu de
l'activité et celle du contexte dans lequel elle se déroule qui
sont mis en exergue ; la surcharge de travail, le rythme des tâches
à effectuer, la pression du temps, les horaires longs,
imprévisibles, un travail monotone peu stimulant, avec des
procédures standardisées sont quelques exemples
de variables qui illustrent le contenu de l'activité.
L'impossibilité de contrôler son activité est l'un des
processus majeurs qui sous tend leur lien avec le Syndrome d'Epuisement
Professionnel (S.E.P) ;
Les recherches menées sur le contexte du
travail présentent un grand nombre d'éléments à
savoir : des rôles mal définis, contradictoires, l'isolement
et le manque de soutien social, le conflit entre vie familiale et vie
professionnelle, l'insécurité tous ceci en corrélation
avec une ou plusieurs dimensions du S.E.P ; les formes et menaces
nouvelles du travail sont de plus en plus prises en compte. Il est à
noter que les variables illustrées sont d'ordres :
micro-organisationnel ou microsocial et macro-organisationnel ou macro social
prenant en compte la structure de l'institution, l'organisation
hiérarchique, ou encore le style de management.
b- Causes inter individuelles.
A ce niveau, c'est principalement l'effet de
relations déséquilibrées, injustes, des conflits, mais
aussi du soutien social ou de son absence qui est étudié ;
étant donné le nombre élevé des emplois de services
où les relations avec autrui sont capitales, ces variables sont
importantes. La théorie de l'équité, celle du support
social et de l'affiliation fournissent à ce niveau des grilles de
lecture pertinente.
c- Causes intra individuelles.
Celles-ci ne sont pas directement mises en
lumière dans un premier temps car elles s'expriment en fonction de la
personnalité de tout un chacun. Ainsi pour les mettre en exergue, les
chercheurs se sont efforcés à étudier les variables de
personnalité afin d'identifier en elles les causes intra individuelles
liées au syndrome d'épuisement professionnel ; cela tend
à particulariser non seulement le burnout, mais aussi un traitement
individuel tout en rejetant ses causes organisationnelles et sa dimension
socio-collective. Le model transactionnel de Lazarus et Folkman (2001) apporte
d'avantage des éclaircissement à ce propos ; d'après
lui, les caractéristiques individuelles jouent un rôle essentiel
dans l'émergence de la réaction de stress car,
l'évaluation d'un stresseur dans certaines situations telles qu'une
tâche supplémentaire à réaliser, des horaires de
travail qui changent, etc., présente des variations d'un individu
à un autre ; certains peuvent y voir un défi leur permettant
d'exercer leurs compétences (stress positif) tandis que d'autres ne
retiennent que la menace (stress négatif). En outre, les
caractéristiques individuelles agissent sur les capacités de
faire face à ces exigences, sur les ressources que l'individu cherche
à mobiliser. Certains se sentent plus aptes que d'autres à
contrôler la situation, à mobiliser le soutien de leurs
collègues et à utiliser ce support efficacement.
Selon S. Molenda et F. Ducrocq (2011), le burnout
résulterait d'une absence d'harmonie et d'un décalage entre
l'individu et son travail ; plus l'interaction entre l'individu et son
environnement manque d'harmonie, plus le risque de burnout est important. Ce
même document, ressort les six grandes causes de burnout reconnues
actuellement, qui sont : la surcharge de travail et la complexité
des tâches, l'absence de contrôle et la non-maitrise sur ses
activités, le manque de récompense et de reconnaissance pour les
efforts fournis, l'absence de soutien social et de cohésion
d'équipe, le décalage entre les valeurs de l'individu et celles
de l'entreprise, le sentiment d'injustice ou de non-équité
entre salariés.
I.5.2.5. Les différentes étapes du
Burn-out.
Selon le Service de Prévention et de
Médecine du Travail des communautés françaises et
germanophone de Belgique (S.P.M.T, 18 mars 2013), le burnout peut être
décrit en trois ou quatre étapes, selon qu'on présente une
étape préalable ou non visant à contextualiser le
phénomène. Ces étapes sont franchies plus ou moins
rapidement selon la tolérance de la personne au stress. Mais dans leur
dossier, ils ont présenté son mécanisme suivant quatre
étapes :
Ø La première étape est celle de
l'enthousiasme idéaliste, où la personne a un très haut
niveau d'énergie, où elle est remplie d'ambitions,
d'idéaux et d'objectifs très élevés. Elle se
consacre entièrement à l'organisation qui l'emploie, même
si son travail est extrêmement exigeant et que les conditions dans
lesquelles elle l'effectue ne sont pas nécessairement
favorables ;
Ø La seconde est celle du plafonnement ou
plateau. C'est le moment où la personne se rend compte
que, malgré ses efforts constants, les résultats atteints ne sont
pas à la hauteur de ses attentes. Le contexte exige toujours plus
d'elle ; la personne redouble d'ardeur, des signes d'épuisement
chronique peuvent alors être observés ;
Ø Troisième étape ; la
désillusion : ici la personne est fatiguée et
déçue. Elle perçoit que les attentes de l'organisation
sont démesurées et la reconnaissance se fait encore attendre.
Elle se dit qu'elle ne pourra jamais y arriver. Elle devient alors
impatiente, irritable et cynique ;
Ø La dernière étape est celle de la
démoralisation/apathie où la personne perd tout
intérêt à son travail et à son entourage, se
démotive, se décourage et devient inefficace.
Elle a brûlé toutes ses réserves. C'est le stade ultime du
Burn-out. L'ensemble du processus peut, pour s'installer, s'étendre sur
plusieurs années.
I.5.2.6. Les manifestations du Burn-out.
D'après Wilmar Schufeli et Dirk Enzmann
(1998), on en dénombre cent-trente deux, mais ces derniers
préviennent qu'en réalité, « la plupart de
ces symptômes proviennent d'observations cliniques
incontrôlées ou d'interviews analysées de façon
impressionniste et non spécifiée plutôt que d'études
quantitatives conçues rigoureusement et conduites
précisément. » Autrement dit, bon nombre de ces
symptômes ont été repérés quand ont
débutées les premières recherches. La liste des
symptômes mis à jour par des études empiriques solides est
longue du fait de l'existence de plusieurs formes d'épuisement
professionnel, s'exprimant chacune à travers des manifestations
spécifiques, réalisées au cours leur développement
chez le même individu et selon la phase d'évolution ; il
s'agit en effet d'une symptomatologie aspécifique organisée ainsi
qu'il suit :
a- Symptomatologie aspécifique.
- Signes physiques ou somatiques :
Ici, nous relevons des plaintes diffuses telles que
l'asthénie, l'insomnie, les troubles digestifs, les troubles
alimentaires, les variations pondérales, les troubles du cycle
menstruel, les céphalées, lombalgies, tensions musculaires,
dermatoses, infections virales prolongées ou
répétées ; les troubles avec un degré de
participation psychosomatique comme l'ulcère gastrique, les pathologies
coronariennes, les pathologies chroniques parmi lesquelles nous citons
l'asthme, le diabète ou encore la polyarthrite rhumatoïde ;
les réactions physiologiques de réponse au stress, notamment la
tachycardie et l'hypertension artérielle.
- Signes affectifs :
Ici nous avons la perte
d'intérêt et l'ennui, l'auto-dévalorisation avec sentiments
d'incompétence, d'incapacité, d'infériorité,
d'impuissance ; la perte de l'estime de soi, la culpabilité,
labilité émotionnelle, l'irritabilité, la diminution du
contrôle émotionnel favorisant des accès de colère
ou d'anxiété, le cynisme, l'impatience, le désespoir, le
découragement, la diminution de l'empathie et de la tolérance
à la frustration.
- Signes cognitifs :
Ils comprennent les
difficultés de prise de décisions, un manque de concentration et
d'attention, des troubles mnésiques et une désorganisation du
travail.
- Signes comportementaux :
Tels que la procrastination, les attitudes
défensives avec tendance au négativisme et au pessimisme, une
rigidité, un repli de soi, une résistance excessive au changement
ou encore une méfiance, une agressivité envers autrui, un abus de
substances psycho-actives (alcool, médicaments), etc.
Généralement nous constatons une
réaction de déni préalable de l'individu concerné,
qui à une tendance à banaliser la situation et à se livrer
à un présentéisme et un hyper-activisme contrastant avec
une singulière diminution d'efficience.
Au-delà de tous ces signes, nous chutons sur
des signes caractéristiques, spécifiques au Burn-out et que nous
décrit Christina Maslach (1980) dans sa triple
dimensionnalité.
b- Syndrome tridimensionnel de
Christina Maslach et instrument de mesure.
Ø Syndrome tridimensionnel de Christina
Maslach.
L'auteur, après analyse des résultats
de ses recherches, basées sur des entretiens avec des personnes de
diverses professions, détermina ainsi trois dimensions fondamentales de
l'épuisement professionnel que sont : l'épuisement
émotionnel, la dépersonnalisation, et la réduction de
l'accomplissement personnel.
- L'épuisement émotionnel.
Cette dimension décrit le manque
d'énergie exprimé et ressenti par l'individu, qui a l'impression
d'être déborder d'émotions ; il se sent
« vidé » de ses ressources et éprouve une
difficulté croissante d'accueillir et gérer les émotions
d'autrui en particulier celles du patient ; c'est une personne
démotivée par son travail qu'il considère comme une
corvée en ce moment. Elle ne réalise plus ses tâches
qu'elle effectuait auparavant, ne ressent que frustration et tensions, ce qui
affecte ainsi son expression et sa verbalisation. Le plus souvent, cet
état est lié au stress et à la dépression ; ce
que signe extérieurement à la personne une labilité
émotionnelle avec des paroxysmes d'hypersensibilité ou de
colère, ou inversement une froideur donnant l'apparence trompeuse d'un
hyper-contrôle d'émotions.
- La dépersonnalisation.
C'est la dimension interpersonnelle même du
syndrome d'épuisement professionnel après l'épuisement
émotionnel. Elle est synonyme de déshumanisation
et renvoie au développement d'attitudes impersonnelles,
détachées, négatives, cyniques, envers les personnes dont
on s'occupe. Celle-ci traduit un état de défense pour l'individu
face au débordement émotionnel qu'il subit ; ne se sentant
plus concerné par son travail, il crée ainsi une distance avec
autrui dans les relations interpersonnelles ; désigner le patient
comme un « cas » ou par un « numéro de
chambre » en est une simple illustration de cet état.
- La réduction ou manque de l'accomplissement
personnel.
Ici, l'individu se sent complètement
dévaloriser non seulement dans son travail, mais aussi dans ses
compétences ; il est dans un état de démotivation
professionnelle totale, incapable d'accomplir les tâches
recommandées par sa profession ; il est embarrasser car pense et/ou
croit ne pas atteindre ses objectifs, c'est ainsi qu'il se laisse facilement
convaincre par son inaptitude et entrainé par des actes tels que le
désertage de fonctions ou inversement un présentéisme
vain ; l'accomplissement personnel correspondrait donc à la
dimension auto-évaluative du Syndrome d'épuisement professionnel,
mais seulement le passage à cette étape se fait soit directement
à partir de l'épuisement émotionnel ou indirectement en
passant par la dépersonnalisation.
Ø Le Maslach Burn-out Inventory (M.B.I).
Le Maslach Burnout Inventory
(M.B.I), est un instrument de mesure parmi tant d'autres mis au point par
l'auteure comme référence d'évaluation
psychométrique du S.E.P. Cette échelle a fait l'objet de
nombreuses traductions internationales, et elle comporte deux variantes
principales : le M.B.I-G.S (Général Survey) avec 16 items,
applicable à tous les métiers, et le M.B.I-H.S.S (Human Services
Survey) spécifique aux professions d'aide. L'outil comprend dans son
ensemble 22 items répartis selon les 3 dimensions classiques du
concept : 9 items concernent l'épuisement émotionnel, 5 pour
la dépersonnalisation de la relation à autrui et 8 pour
l'accomplissement personnel. Sa version initial propose pour chaque item une
double évaluation de fréquence (de 0 pour jamais
à 6 pour chaque jour) et d'intensité (de 1 pour très peu
à 7 pour énormément), alors que la version couramment
utilisée de nos jours ne comporte que le critère
fréquence. L'adaptation francophone a été
réalisée par Fontaine en 1985 et le temps de passation est
estimé à10/15 mns environ.
Un Burn-out selon cette échelle serait
donc évalué en fonction des scores de ses trois dimensions
comme suit :
· L'épuisement émotionnel sera :
- Elevé lorsque le M.B.I. 30 ;
- Moyen lorsque le M.B.I sera compris entre 14 et 29 (14
M.B.I 29)
- Bas lorsque le M.B.I 17 ;
· La dépersonnalisation sera :
- Elevé lorsque M.B.I 12 ;
- Moyen lorsque M.B.I compris entre 6 et 11 (6 M.B.I
11) ;
- Bas lorsque M.B.I 5 ;
· Et l'accomplissement personnel sera:
- Elevé lorsque M.B.I 40 ;
- Moyen lorsque le M.B.I compris entre 34 et 39 (34 M.B.I
39)
- Bas lorsque M.B.I 33 ;
Selon le M.B.I le Burn-out est élevé
lorsque les scores de l'épuisement émotionnel et
de dépersonnalisation sont élevés et associés
à un score d'accomplissement personnel faible. En cas d'atteinte d'une
ou de deux dimensions seulement, le degré d'atteinte est respectivement
faible ou modéré.
I.5.2.7. Conséquences.
Il n'existe pas une très grande
différence entre les conséquences et les manifestations du burn
out car il s'agit en effet d'un processus continu ; c'est pourquoi il
parait difficile de distinguer ces deux grands ensembles. Mais nous nous sommes
efforcés d'établir deux niveaux d'implication à
savoir : une implication individuelle et une implication
institutionnelle.
I.5.2.7.1. Implication
individuelle.
a- Sur le plan physique.
Nous avons ici l'ensemble des
éléments développé dans la symptomatologie
aspécifique mais nous insistons beaucoup plus sur l'étude des
troubles de sommeil et des troubles biologiques.
Ø Troubles de sommeil.
Les résultats d'une enquête menée
en 1999, sur l'implication du burn out au sommeil, révélaient
que les sujets exposés depuis plus de 6 mois avaient les tendances
suivantes : difficultés d'endormissement et de lever, réveil
matinal précoce, intermittentes au cours de la nuit ; traduisant
ainsi l'impact du burn out sur la durée de sommeil qui
semblerait être court. D'autres travaux mis sur pied en 2003
suggéraient qu'il existait une relation effet-dose, les troubles du
sommeil s'intensifiant d'un degré d'épuisement professionnel.
Mais une étude lituanienne démontrait le contraire en expliquant
par exemple que les médecins davantage touchés par l'affection
sont ceux qui dorment le plus ; c'est dans ce dilemme que le
questionnement de la qualité du sommeil fût posé illustrant
ici une hypersomnie avec clinophilie non loin de l'insomnie. Un autre aspect
révélé spontanément par les sujets affectés
fût la sensation de fatigue étant plus grande au réveil et
différente de celle que l'on n'éprouve temporairement et qui
disparait après une période de repos ; c'est une fatigue
chronique généralement caractérisée par une
augmentation des éveils, ou inversement une somnolence diurne ne
semblant pas s'améliorée le weekend contrairement à la
population générale.
Ø Troubles biologiques.
D'après une étude scientifique, un
risque relatif (RR) accru de développement d'une pathologie
cardio-vasculaire (RR = 3,1 pour les hommes et RR = 3,4 pour les femmes),
sous-tendu par un dysfonctionnement métabolique
(dérégulation de l'axe hypothalamique impliqué dans la
sécrétion de cortisol) entrainerait en effet une
augmentation du cholestérol total, du LDL et des triglycérides.
D'autres explorations physiopathologiques suggèrent l'association au
Burn-out d'un taux bas de BDNF (Brain Derived Neurotrophic Factor),
régulateur de la plasticité neuronale impliquée dans le
stress, d'un taux circulant accru des cytokines de l'inflammation, ou encore
d'une diminution du total de lymphocytes et des CD3/4/8 chez les
médecins par exemple dont l'accomplissement personnel est réduit.
Le cortisol reste jusqu'à présent la seule hormone
stéroïde capable de traverser facilement la barrière
hémato-encéphalique tout en atteignant le système nerveux
central en presque huit minutes, et ayant finalement la possibilité
d'engendrer des effets de stress ; mais une fois ces effets
prolongés (stress chronique), des modifications des capacités
d'adaptation et de contrôle de l'imprévisibilité pourraient
survenir.
b- Sur le plan psycho-affectif.
L'individu présente des comportements
variés caractéristiques au S.E.P à savoir :
Ø La mauvaise hygiène de vie qui est mis en
lumière ; c'est un fait que Susan Jackson a mis en évidence
lors d'une recherche menée auprès des médecins
français, et des groupes professionnels variés, tel les
dentistes, employés de services sociaux ou d'opérateurs de
transit urbain ; chez ces derniers, elle a découvert et
démontré le lien significatif entre l'épuisement
émotionnel et la consommation d'alcool ; plus
généralement, on trouve une diminution des ressources
psychologiques telles une chute de l'estime de soi, un état de
tristesse, un désespoir ou une anxiété.
Contrairement à Susan Jackson, Blake Ashforth (1989) montre
auprès des managers d'un service social que l'épuisement
émotionnel et la dépersonnalisation sont suivis d'un sentiment
d'impuissance. Des troubles cognitifs en font également
partie ;
Ø Les comorbidités à l'instar
des :
· Addictions : la consommation
d'alcool, de tabac et la prise de psychotropes, d'antidépresseurs
à visée anxiolytiques ou encore d'antalgiques en sont quelques
exemples ;
· L'anxiété et la
dépression : induits par une pression
professionnelle et une demande psychologique élevées ; ce
sont des facteurs prédictifs des troubles psychiques. Pour faire
davantage la distinction entre les différentes étapes du
processus de Burn-out, la notion de dépression ne doit pas être
confondu à celle du Burn-out car selon Brulhman, les
épuisés professionnels sont en mesure d'imaginer des
activités possibles à réaliser tandis que chez les
déprimés c'est tout le contraire ; c'est un continium
(Burn-out-dépression) ;
· Le suicide : c'est la forme extrême et
ultime de la dépression rencontré dans la majorité des cas
de Burn-out ; c'est pourquoi il est strictement nécessaire de
dispenser une prise en charge et d'accorder une importance capitale dans la
prévention de cette affection chez le personnel soignant.
c- Sur le plan social.
Nous avons :
Ø Au niveau de la vie
privée:
· les divorces : illustrés
par Christina Maslach qui fait comprendre que l'épuisement professionnel
du mari engendré par des menaces de restructuration et de
réduction d'effectifs, a un effet direct sur les tensions avec son
épouse, ce qui accroit les comportements et attitudes négatives
envers elle. Par ailleurs, le même auteur avec
· l'isolement : décrit par
Ayala Pines (1980), lors d'une étude menée sur quarante deux
couples, elle trouva que les individus atteints de burn -out tendent aussi
à s'isoler de leurs amis, et à se comporter de manière
professionnelle avec leurs enfants ;
· l'incompréhension et l'impuissance de
l'entourage ;
· Les tensions familiales accrues.
Ø Au niveau du travail : le
Syndrome d'épuisement professionnel contribue à augmenter
l'insatisfaction au travail et à diminuer l'engagement voire
même encourager le désertage de fonctions ; il contribue
aussi à la détérioration des relations entre
collègues, mais aussi avec les clients, élèves et
patients ; par exemple les médecins à
l'épuisement professionnel répondent moins aux questions des
patients, les négligent davantage (ils ne discutent pas des
différentes options de traitement par exemple), et commettent des
erreurs pouvant faire croire à un manque de connaissances ou
d'expérience. La dépersonnalisation ou le cynisme conduit
à la prise de décisions plus impersonnelles, voire
stigmatisantes ; car les patients en ce moment sont
considérés comme des numéros de chambre ou comme des
pathologies.
I.5.2.7.2. Implication sur la
pratique des soins.
Le burnout des soignants induit chez ces derniers
une baisse de la qualité des soins ; 115 internes en
médecine atteints de l'affection ont déclaré au cours
d'une étude, ressentir fournir des soins sous-optimaux qui se font
ressentir également par le patient. Une autre étude cette fois ci
américaine portant sur 820 infirmiers et 621 patients a
révélé que le burnout des infirmiers influe sur le niveau
de satisfaction des patients concernant la qualité des soins(absence
d'application du diagnostic infirmier, erreur de médication, etc). Il
est démontré par ailleurs que les conditions de travail des
soignants influent sur la mortalité des patients ; tel est le cas
d'une étude portée sur 26000 infirmiers européens parue en
2014, qui montre une augmentation de la mortalité des patients si la
charge de travail des infirmiers est plus importante (+ 7% de mortalité
pour chaque patient supplémentaire /infirmier). L'épuisement
professionnel engendre des conséquences dommageables pour la formation
sanitaire avec un phénomène de cercle vicieux ; c'est ainsi
qu'une augmentation des absentéismes du soignant entrainera sa moindre
implication, la rotation du personnel peut conduire à des effectifs
insuffisants, à une perte de collaborateurs compétents ;
l'augmentation de la charge de travail sera à l'origine d'un stress
supplémentaire.
I.5.2.8. Différentiel du
Burn-out.
Concepts proches
|
Burnout
|
Stress
|
Conséquence directe de stresseurs professionnels. Le
sens du travail n'est pas central.
|
Rôle important du sens du travail dans l'apparition du
syndrome.
|
Etre passager ou chronique.
|
Est à la conséquence d'une exposition à
un stress persistant de longue durée.
|
Peut toucher tout type de travailleur.
|
Touche avant tout les personnes qui accordent beaucoup
d'importance au travail.
|
N'est pas forcément accompagné d'attitudes
négatives envers autrui.
|
Attitudes et comportements négatifs envers les
collègues, clients, patients,... cynisme.
|
Le support social et les stratégies d'adaptation
peuvent être médiateurs entre le stress et le burnout (une grande
quantité de stress peut être modérée par le support
social : vie privée pour les femmes, vie professionnelle pour les
hommes)
|
|
Dépression
|
Epuisement émotionnel et humeur dysphorique
(anxiété, irritabilité,...)
|
Etendue à tous les aspects de la vie.
|
Lié spécifiquement au travail.
|
Caractérisée par une perte du goût des
choses et de la vie.
|
Conservation du goût des choses dans les aspects de la
vie autres que le travail.
|
Plus faible estime de soi, défaitisme, moins grande
vitalité.
|
Estime de soi et réalisme plus grands, vitalité
plus forte que pour la dépression.
|
Les antécédents de dépression peuvent
faciliter le burnout.
|
Le burnout peut s'aggraver en dépression.
|
Fibromyalgie
|
Liée à une longue exposition au stress
|
Douleurs musculo-squelettiques (de type rhumatismal
liées à des sensations de brûlure)
|
La douleur physique n'est pas un symptôme central.
|
Pas d'origine dans le travail.
|
Apparait dans le travail.
|
Fatigue chronique
|
Fatigue générale (ne s'arrêtant pas avec
le repos)
|
La fatigue émotionnelle est associée aux deux
autres composantes (dépersonnalisation et perte d'accomplissement).
|
Apparaît suite à une tension psychique ou un
stress de longue durée
|
Pas d'origine systématique dans le travail
|
Lié au travail.
|
Workaholisme
|
Les « workaholiques » passent
énormément de temps au travail, ils sont réticents
à se distancier ou se désengager de leur travail, et ils
fournissent un travail qui va au-delà de ce qui est attendu de leur
part, au point que la vie privée s'en trouve affectée.
|
Le burnout touche les personnes qui ont de fortes attentes
envers leur travail.
|
Importance du travail et du sens donné au travail pour
la personne.
|
Peut conduire au burnout car l'implication excessive dans le
travail peut épuiser les ressources.
|
L'épuisement propre au burnout est incompatible avec
une forte implication dans le travail (workaholisme).
|
Peut être un facteur de risque du burnout.
|
Pas forcément de lien entre les deux
phénomènes.
|
I.5.2.9. Prise en soin du Burn-out.
I.5.2.9.1. Prévention.
a- Prévention centrée sur
l'organisation.
D'après le Service de
Prévention et de Médecine de Travail des communautés
française et germanophone de Belgique (SPMT, 18.03.2013),
un conseiller en prévention/ médecin du travail (CP-MT),
est nécessaire par sa connaissance de l'entreprise / formation sanitaire
et des travailleurs, sa collaboration avec les différents intervenants,
ses visites des lieux de travail et ses consultations médicales ;
c'est un pivot de la prévention des risques psychosociaux. Il peut en
effet percevoir ou collecter des éléments qui pourraient avoir
des conséquences sur la santé physique et/ou mentale des
travailleurs ou d'un collectif (ex : conflits, surcharge de travail,
harcèlement....). Il peut également mettre en évidence
l'intérêt d'une démarche psychosociale menée en
collaboration avec le conseiller en prévention psychosocial (CP-psysoc)
et sensibiliser les partenaires de l'entreprise à une telle
démarche. A l'aide de certaines mesures de prévention et du
système dynamique de gestion des risques, l'employeur et plus largement
les acteurs de la prévention peuvent prévenir l'apparition du
burnout. Nous notons plusieurs éléments de prévention
à savoir :
· Réflexion sur l'organigramme et la clarification
des rôles et missions de chacun permettant de fixer des objectifs
réalistes, de lister les tâches prioritaires, etc. ;
· Diminution des exigences professionnelles par exemple,
en réduisant la charge de travail, en offrant un soutien administratif
ou logistique, en répartissant équitablement le travail,
etc. ;
· Promotion de l'équité, du respect et de
certaines valeurs, déontologie managériale à
privilégier ;
· Développement des ressources professionnelles
telles que l'autonomie, le soutien social des supérieurs et des
collègues, la participation à la prise de décision, etc.
de façon à permettre aux travailleurs de mieux faire face aux
contraintes de l'environnement ;
· Valorisation, reconnaissance du travail ;
· Mise à disposition d'une cellule interne
(personnes de confiance, etc.) ou externe (CP psysoc) visant l'accueil,
l'écoute, voire l'intervention.
b- Prévention centrée sur
l'individu.
Elle vise à l'aider à se connaitre ou
à apprendre à se connaitre, à rester à
l'écoute de son corps en repérant ses besoins et zones de
fragilité. Pour ce fait, certaines mesures sont proposées
à savoir :
Ø Clés applicables dans tous les
domaines de la vie :
· (Ré) devenir intime avec soi-même et
découvrir quelles sont nos aspirations profondes :
Se centrer sur soi. Refuser de temps en temps les contraintes.
Revoir son échelle de priorités (santé, famille, travail,
ascension sociale, amis, loisirs, repos/sommeil, etc.). La vie, ce n'est pas
que le travail.
· Faire l'examen de ses habitudes de vie :
Certaines habitudes peuvent contribuer au stress, comme une
grande consommation d'excitants (café, thé, sucre, alcool,
chocolat, boissons gazeuses). Privilégier un régime alimentaire
équilibré et une activité physique est primordiale.
L'exercice physique peut donner un bon coup de main pour prévenir ou
réduire le stress, tout en facilitant le sommeil. Se maintenir en bonne
santé physique a un effet positif sur la santé psychologique.
· Demeurer toujours attentif à ses sentiments
(s'écouter) :
Prendre garde aux attitudes négatives et au cynisme.
Maux de tête, susceptibilité, tendance à s'isoler ne sont
pas des signes anodins. Il faut être à l'écoute de son
corps et intervenir à temps.
· Faire des choses agréables :
S'accorder des moments de détente sans culpabiliser.
Par exemple, se retrouver entre amis, manger un bout à midi avec ses
collègues, lire un livre, se balader, aller au cinéma, prendre du
temps pour les loisirs, s'accorder des moments de détente seul ou
accompagné.
· Connaître ses limites et les communiquer aux
autres :
Si nécessaire, réajuster ses perceptions et ses
attentes.
· Rire : Le travail est une chose sérieuse et
rien n'empêche de rire. Il faut apprendre à relativiser et voir
les choses dans une perspective large.
Ø Techniques pour se préserver du
burnout au travail :
· Etablir un horaire :
- Consacrer le temps nécessaire au sommeil, au travail,
aux loisirs, à la famille et les contraintes et autres exigences
(tâches ménagères, etc.).
- Favoriser la spontanéité et la
flexibilité (adaptations possibles).
- Prévoir des périodes de repos par exemple,
pauses, temps de midi mais également sorties et loisirs après le
travail.
- Evaluer le temps nécessaire à chaque
tâche.
- Prêter attention à l'envahissement par la
technologie : le téléphone portable et internet peuvent
rendre les personnes accessibles 24 heures sur 24.
- Offrir des heures de disponibilité à son
employeur et tenter de s'y limiter s'avère adéquat.
· Planifier son travail :
- Partager son temps efficacement en définissant les
priorités.
- Prendre le temps de préciser l'objectif et
d'évaluer les divers moyens pour effectuer un travail avant de s'y
plonger.
- Aborder les tâches difficiles par étape.
- Privilégier la réalisation d'une tâche
à la fois : il vaut mieux se concentrer à fond sur une seule
chose, plutôt qu'à moitié sur plusieurs.
· Eviter le perfectionnisme : Essayer de ne pas
être parfait en tout et tout le temps. Nous pouvons être plus ou
moins efficaces selon les circonstances et il importe de ne pas se fixer des
objectifs inatteignables. Tout le monde commet des erreurs et le monde peut en
tirer des enseignements.
· Apprendre à dire NON, à
déléguer :
- Ne pas chercher à tout faire ni à satisfaire
tout le monde.
- S'affirmer et oser refuser.
- Ne pas reprendre constamment les tâches et les
problèmes des autres.
- Abandonner l'idée que si ce n'est pas moi qui le
fait, se sera mal fait et donc en osant déléguer.
· Ne pas hésiter à demander de l'aide
à des personnes différentes, internes et externes à
l'institution.
· Varier son travail et dans la mesure du
possible :
- Echanger certaines tâches avec un (e) collègue
dans la mesure du possible.
- Partager des choses et expériences entre
collègues.
- Envisager si possible de nouvelles fonctions, de sorte
à essayer de nouvelles expériences.
En outre les mesures de prise en charge qui
précèdent, Lazarus et Folkman (1984) ont proposé les
techniques de gestion de stress suivantes :
Ø Premièrement, nous avons celles qui sont
orientées vers les problèmes : qui consistent à
trouver des solutions à ceux-ci tout en les affrontant ; en se
questionnant sur leurs sources, en exprimant ses émotions propres et en
reconnaissant ses limites ;
Ø Deuxièmement, ce sont celles qui sont
orientées vers les émotions : qui consistent à
affronter le problème en agissant sur les émotions
dégagées, soit en les évacuant par le sport, la marche, ou
par d'autres hobbies, soit en les dédramatisant par des rires, ou en
donnant un sens à cette situation à travers des prières
religieuses et en se relaxant.
Par ailleurs, Briccafiori Aurélie et
Sautière Alix promotionnaires de 2011 à 2014 en soins infirmiers,
ont évoqué les stratégies de Coping comme moyen de prise
en charge du Burn-out dans leur revue de littérature du 27 juin 2014. Le
Coping selon R. Lazarus et R. Saunier (1978) , désigne
un ensemble d'efforts cognitifs et comportementaux destinés à
maitriser, réduire ou tolérer des demandes spécifiques
internes et/ou externes vécues par l'individu comme menaçant,
épuisant ou dépassant ses ressources et les différentes
stratégies proposées sont les suivantes :
Ø Selon Ablett et al.(2007) nous avons la
distance professionnelle: car le soignant manifeste le plus souvent une
attache singulière à ses patients et à leur famille que
se soit dans des moments de bonheur ou de malheur, cette attache perdure
même en dehors de son lieu de service ; pour se libérer donc
de ce cumul d'émotions, le soignant doit entreprendre une bonne distance
entre lui , son patient et sa famille ;
Ø Selon Di Tullio et al. (1999) nous avons la
prise en soin de soi : qui peut se faire soit par la relaxation, la
méditation, le partage des relations en dehors du travail, la pratique
d'un exercice physique ou soit par des loisirs ; cela permettra
également d'établir non seulement un équilibre
intérieur, mais également un équilibre entre la vie
privée et celle professionnelle ;
Ø Selon Payne (2001) nous avons
la résolution du problème au moyen de la
supervision : qui consiste à créer des
groupes de paroles pour la résolution des problèmes avec une
personne externe au service ; elle est appelée méthode de
supervision ;
Ø Nous avons également la pratique
réflexive, la foi, ainsi que la réinterprétation positive
qui reste pour le moment la méthode de Coping la plus
employée.
I.5.2.9.2. Traitement.
Le Burnout se trouve à la frontière
de plusieurs désordres psychosomatiques. Aussi, dans la pratique, les
personnes en burnout passent souvent de main en main, de traitement en
traitement et de contrôle en contrôle. Jusqu'au jour où,
soit la personne s'effondre mentalement et/ou physiquement, soit elle rencontre
un professionnel de la santé qui parvient à la sensibiliser et
à lui faire accepter de s'accorder une pause.
L'objectif du traitement est de retrouver sa
santé, de permettre la réintégration professionnelle et de
concevoir une manière d'accomplir son travail de façon
satisfaisante, sans s'épuiser.
Le traitement peut prendre plusieurs formes et les
approches peuvent être combinées. Parmi elles, nous
relevons :
· Le repos : il est essentiel puisque les
réserves d'énergie sont à plat chez les victimes
d'épuisement professionnel. Cependant, il est insuffisant pour
régler le problème et éviter les rechutes. En effet, le
repos ne guérit pas le burnout.
· Un accompagnement médical et si besoin, un
soutien médicamenteux de type antidépresseur ;
· Un suivi de type coaching ou thérapeutique
(cognitivo-comportementale, systémique) ou la participation à un
groupe thérapeutique ou d'entraide : il s'agit de découvrir
ce qui a mené à l'épuisement (causes) et de trouver des
solutions pour s'y attaquer. L'objectif est de mettre en oeuvre des
réels changements pour retrouver un sentiment de contrôle sur sa
vie. Ces changements peuvent porter sur le milieu de travail, sur le mode de
vie, sur le sens accordé au travail, etc.
· La participation à des formations dont les
thèmes pourraient être l'assertivité, apprendre à
déléguer, organisation et planification, gestion du stress, etc.
L'objectif commun de ces formations vise à aider le travailleur à
développer/renforcer ses capacités d'adaptation, à poser
ses limites, à se respecter.
· L'apprentissage à la relaxation pour aider le
travailleur à mieux gérer les situations sources de stress.
Les buts recherchés sont de permettre aux
personnes d'être plus attentives à elles et de mieux respecter
leurs besoins, mais également d'élargir leurs stratégies
de Coping et de les diversifier.
I.5.2.9.3. Réintégration
professionnelle.
Le CP-MT interviendra pour s'assurer de l'aptitude du
travailleur à la reprise de travail, laquelle pourrait s'effectuer avec
certaines recommandations : reprise progressive de travail avec
accompagnement éventuel de la ligne hiérarchique, mutation,
adaptation du poste de travail, etc.
De même, l'accompagnement du travailleur par le
CP psysoc peut s'avérer utile au moment de la
réintégration professionnelle. Ce dernier peut également
apporter son concours en conseillant la ligne hiérarchique par rapport
à la manière de gérer le retour et la
réintégration dans l'équipe du travailleur
concerné.
I.5.3. Personnel soignant.
Dans le Petit Larousse (2003), un soignant est une
personne qui donne des soins nécessaires à la guérison de
quelqu'un.
Ainsi, Marie Françoise Collière
(1996) définit les soins comme un processus de discernement des
besoins sanitaires d'une personne ou d'un groupe et d'actions qu'il faut mettre
en oeuvre pour y répondre. Les soins infirmiers sont un ensemble d'actes
propres à l'Infirmier ou de collaboration, qui vise à restaurer
au malade sa Santé, son indépendance, dans le strict respect de
sa dignité et de son identité. Alors les Infirmiers et au
même titre que les autres professionnels de santé rentrent dans le
cadre de soignants.
Dans le cadre de cette étude, nous
considérions comme personnels soignants Toute personne qui a reçu
une formation dans une école des personnels sanitaire pendant au moins
un an reconnu par le Ministère de la Santé Publique et
sanctionnée par un diplôme, et qui est apte et habilité
à subvenir aux besoins des nécessiteux. Suivant cette
définition, nous allons retenir : les ISP, les IDE, les IB et les AS
comme personnels soignants du service de médecine de l'HCY.
I.5.3.1. Cadre conceptuel.
Dans le souci de permettre une bonne lisibilité
et une meilleure compréhension de notre travail, nous avons
adopté le model conceptuel de Virginia HENDERSON (1960),
qui considère l'Homme comme un être
biopsychosocioculturospirituel présentant quatorze besoins fondamentaux.
Selon elle, « tout individu tend vers l'indépendance et la
désire » et « lorsqu'un besoin demeure insatisfait,
il s'en suit que la personne n'est pas complète, entière,
indépendante. »
Pour cette infirmière, le rôle essentiel
de l'infirmier consiste en la nécessité pour l'être humain
d'acquérir des comportements favorables au maintien et au recouvrement
de la santé.
Lorsqu'une personne a un besoin insatisfait, elle
passe d'un état d'indépendance à un état de
dépendance pouvant engendrer la maladie telle que le burnout du
personnel soignant évoqué dans notre travail qui peut sembler
résulter de certains besoins fondamentaux insatisfaits
énoncés dans les lignes qui suivent.
I.5.3.2. Les besoins fondamentaux du personnel
soignant du pavillon Lagarde.
Parmi les quatorze besoins fondamentaux
énoncés par Virginia HENDERSON, quatre sont susceptibles
d'être ressentis et exprimés par le personnel soignant du
pavillon Lagarde de l'HCY ; il s'agit de : Dormir et se reposer,
Eviter les dangers, Communiquer avec ses semblables, Apprendre.
a- Besoin de dormir et se reposer.
Le personnel soignant consacre beaucoup de temps et
d'efforts pour accomplir les tâches que requiert sa profession surtout
quand celle-ci exige autant de sa part pour de bons rendements. Du moment
où les ressources du personnel tendent à s'épuiser,
celui-ci est contraint à des troubles de sommeil important dans lesquels
il est pris au piège conduisant à faire le Burnout ; raison
pour laquelle il a besoin de dormir et se reposer.
b- Besoin d'éviter les dangers.
L'ensemble des répercussions
occasionnées par le Burnout constituent des dangers à la
santé physique, mentale et sociale du personnel soignant car l'Homme
est en quête permanente d'un équilibre avec soi même et avec
son environnement, pour se fait il doit à tout prix éviter tout
danger pouvant le déstabiliser.
c- Besoin de communiquer avec ses semblables.
La communication est nécessaire et capitale
non seulement au personnel soignant mais également à tout le
monde car c'est elle qui nous aide à s'affirmer, à partager,
à soumettre des préoccupations, et à obtenir des solutions
à nos problèmes. Ici, elle a besoin d'être employée
par le personnel soignant comme thérapie principale du Burnout afin de
pouvoir acquérir des méthodes et moyens efficaces pour s'en
préserver, pour consolider les relations avec l'entourage, le conjoint,
les collègues de travail, les patients et pour harmoniser la pratique
des soins.
d- Besoin d'apprendre.
Le personnel soignant a besoin d'apprendre et de
comprendre les risques liés à l'épuisement professionnel,
ainsi que ses causes, les conséquences qui en découlent, et les
moyens pour s'en préserver.
Ces besoins ainsi présenté ne
demandent plus qu'à être satisfaits afin de redonner l'état
d'indépendance aux soignants et nous allons y contribuer en apportant
quelques notions par la voie de l'IEC/CCC.
I.5.4. Pavillon Lagarde de l'H.C.Y.
C'est une unité de soins polyvalente qui
s'occupe des adolescents, adultes et vieillards atteints de pathologies
diverses. Elle assure le traitement des patients de toutes catégories
atteints de pathologies chroniques décompensées telles que les
pathologies cardiologiques, broncho-pulmonaires, diabétiques,
hépatogastro-entérologiques, rhumatologiques, psychiatriques,
nutritionnelles et d'autres maladies infectieuses. Ce service est d'une
participation colossale aux réseaux de soins intra-hospitaliers, ce qui
explique son dynamisme et l'importance de la charge de travail assignée
au personnel soignant qui y est affecté.
CHAPITRE II : METHODOLOGIE
II.1. Lieu de l'étude.
II.1.1. Raisons du choix du lieu de l'étude.
Notre étude s'est déroulée
à l'Hôpital Central de Yaoundé (HCY), plus
précisément au pavillon Lagarde. Les raisons pour lesquelles nous
avons choisi le pavillon Lagarde de l'Hôpital central de Yaoundé
sont les suivantes :
- C'est un hôpital de référence, qui
accueille des patients nécessitant une lourde prise en charge.
L'inadéquation personnel soignant/charge de travail exposerait ceux-ci
à des risques professionnels graves et qui passent souvent
inaperçus du fait des moeurs et du rang de la culture sociale du travail
dans le système administratif.
- Le pavillon Lagarde compte parmi les plus sollicités
de cet hôpital, exigeant parfois de la part du personnel soignant des
efforts démesurés en termes de temps, de force physique à
déployer pour essayer de satisfaire les exigences des clients et celles
de l'employeur en marge des siennes propres et du cadre familial, ce qui lui
expose à différents risques.
II.1.2. Description.
II.1.2.1. Hôpital Central de Yaoundé
(HCY).
II.1.2.2.1. Historique.
L'Hôpital Central de Yaoundé fut
crée en 1933, initialement comme un hôpital de jour, il a subit
plusieurs mutations structurelles et est aujourd'hui un établissement de
soins de deuxième catégorie, qui met au service des patients une
équipe médicale et paramédicale spécialisée
dans le domaine de la médecine générale, et
présente en outre de multiples atouts du point de vue de la situation
géographique, de la possibilité d'une
complémentarité, de l'existence d'un plateau technique
acceptable, de la disponibilité du personnel médical 24h/24 et de
l'autonomisation des services.
II.1.2.2.2. Situation géographique.
L'hôpital central de Yaoundé est
situé dans la Commune d'Arrondissement de Yaoundé, au quartier
centre-ville, dans le département du Mfoundi, et le district de la
cité verte, sur la rue 2. 008, derrière la centrale nationale de
médicaments essentiels (CENAME) et à 150 mètres environ du
camp sic Messa. A partir de l'entrée principale, il est
limité :
- Au Nord par l'Ecole des infirmiers et techniciens
médicaux sanitaires (EITMS)/ et l'Ecole du Génie sanitaire (GS),
en venant par le marché Mokolo ;
- Au Sud par la fondation Chantal Biya, en venant par le
Ministère de l'éducation de base ;
- A l'Ouest par le camp sic Messa ;
- A l'Est par le Centre Mère Enfant de la Fondation
Chantal Biya et l'école Camp Bové.
II.1.2.2.3. Organisation structurale et administrative.
a- Organisation structurale.
Ø Les unités et services.
L'Hôpital Central de Yaoundé comprend
plusieurs unités de spécialisations elles même comprenant
plusieurs services à savoir :
· Unité d'Accueil -Anesthésie
Réanimation et Urgences :
- Centre de Coordination d'Accueil et des Urgences de
Yaoundé (CCAUY)
- Bloc des Urgences (BU) ;
- Réanimation/soins intensifs ;
- Anesthésiologie ;
- Bloc Opératoire René Essomba (BORE)/
stérilisation ;
· Unité de Gynécologie
Obstétrique :
- Maternité A ;
- Maternité B.
· Unité de Chirurgie et
spécialités :
- Chirurgie viscérale ;
- Chirurgie générale (FONTAN) ;
- Chirurgie infantile ;
- Urologie/cancérologie ;
- Traumatologie A ;
- Traumatologie B ;
- Ophtalmologie ;
- ORL ;
- Odontostomatologie ;
- Neurochirurgie ;
· Unité de Médecine et
spécialités :
- Cardiologie ;
- Gastro-entérologie ;
- Diabétologie ;
- Hôpital du jour ;
- Neurologie ;
- Infectiologie / allergologie ;
- Rhumatologie ;
- Haut standing ;
- Pavillon spécial ;
- Pavillon Lagarde ;
- Neurologie ;
- Gériatrie ;
- Consultations externes ;
- Hématologie ;
· Unité
médico-technique :
- Hygiène et assainissement ;
- Laboratoire ;
- Pharmacie ;
- Kinésithérapie ;
- Morgue ;
- Maintenance ;
- Imagerie médicale ;
- Banque de sang.
· Unité administrative et
Financière :
- Service administratif ;
- Service du personnel ;
- Econome ;
- Comptable matière ;
- Régie des recettes ;
- Caisses ;
- Services annexes ;
- Chapelle ;
- Incinérateur ;
- Château d'eau.
Ø Les ressources matérielles.
L'Hôpital Central de Yaoundé a une
capacité d'accueil de 650 lits. Il est doté de quatre ambulances
pour le transport des malades en urgence. Il dispose également d'une
série d'installations et d'équipements dont un scanner qui
renforce son statut d'hôpital de référence.
Ø Les ressources humaines.
Cette formation sanitaire comprend :
- 77 médecins ;
- 408 paramédicaux ;
- 37 administrateurs et agents de l'Etat ;
- 97 contractuels, agents de sécurité, femmes de
salles, et brancardiers.
Soit un total de 627 employés.
b- Organisation administrative.
L'Hôpital Central de Yaoundé
comporte :
- Un Directeur ;
- Un conseiller médical ;
- Un surveillant général ;
- Un personnel médical ;
- Un personnel paramédical ;
- Des majors de services ;
- Un économe ;
- Un chef de poste comptable ;
- Un personnel administratif d'appui ;
- Un secrétaire ;
- Des chauffeurs ;
- Des manoeuvres ;
- Un personnel interne d'appui.
II.1.2.2.4. Fonctionnement.
L'HCY est ouvert 7jours/7 et 24heures/24.
L'accès aux urgences se fait à deux entrées : au
niveau du CCAUY et au niveau des consultations externes (FMSB). Les patients
sont reçus, suivi et orientés dans les
unités/services correspondant à leurs pathologies. On note que la
prise en charge des patients au CCAUY dure 72 heures maximum.
Concernant les services, les heures de travail vont
de 07h30min à 15h30 dans certains d'entre eux (spécialités
surtout) tandis que d'autres nécessitant surtout des cas
d'hospitalisation restent fonctionnel 24heures/24.
Le personnel soignant quant à lui suit le
système de roulement d'équipes de 12 heures de travail ;
soit 2 équipes pour les services de 24heures de travail en fonction des
plages horaires suivantes :
- 07h30 - 17h30 ;
- 17h30 - 07h30 ;
- 02 jours de repos.
II.1.2.3. Le Pavillon Lagarde de l'HCY.
II.1.2.3.1. Situation intra-hospitalière.
Il se trouve entre le bloc des urgences et le service
de neurologie en venant par l'entrée principale ; il est
situé tout près du service de réanimation et urgences et
appartient à l'unité de médecine et
spécialités.
II.1.2.3.2. Organisation structurale.
Ø Infrastructures.
Le pavillon Lagarde de l'HCY comprend :
- 20 salles d'hospitalisations de gastro-entérologie et
de cardiologie ;
- 02 vestiaires pour le personnel ;
- 02 toilettes pour les malades ;
- 03 toilettes individuelles.
Ø Ressources Matérielles.
- 02 tables et 07 chaises ;
- 02 lavabos ;
- 06 registres d'hospitalisation ;
- 02 lits de garde ;
- 04 plateaux ;
- 04 réniformes ;
- Des conteneurs d'aiguilles, deux poubelles ;
- 02 chariots ;
- Des dossiers de soins infirmiers.
Ø Ressources Humaines.
Le pavillon Lagarde de l'HCY compte :
- 19 médecins ;
- 11 Infirmiers Diplômés d'Etat (IDE) ;
- 10 Infirmiers Brevetés ;
- 06 Aides-soignants (AS) ;
- 03 Infirmiers supérieurs (IS) ;
- 03 Agents de Surface.
II.1.2.3.3. Fonctionnement.
Ce service est ouvert 7 jours /7 et 24 heures /24.
Il reçoit toutes catégories de malades notamment ceux ayant des
besoins vis-à-vis des services de santé offerts par le pavillon
Lagarde.
Le personnel quant à lui fonctionne par
roulement : d'une part nous avons la permanence qui va de 07h30 à
15h30 et d'autres part le roulement de type 12x2/24h ; soit une
équipe de jour qui travaille de 07h30 à 17h30, puis en
remplacement de l'équipe de jour, une équipe de nuit qui
travaille de 17h30 à 07h30 et qui est ensuite relevée à
son tour par une équipe de jour. Les majors de service travaillent tous
les jours ouvrables de 07h30 à 15h30. Le personnel est réparti en
09 équipes parmi lesquelles nous avons : 04 équipes de 03
soignants, 05 équipes de 02 soignants et 04 volants. Le cycle de
roulement de chaque équipe est de 02 journées, 02 nuits et 03
jours de repos (repartis entre les 02 journées et les 02 nuits).
II.2. L'étude.
II.2.1. Dessein de l'étude.
L'étude a pour objectif d'identifier les moyens
mis en oeuvre par le personnel soignant du pavillon Lagarde dans la gestion du
Burn-out.
II.2.2. Type de l'étude.
L'étude est qualitative et
phénoménologique car, elle analyse et décrit un
phénomène dans sa réalité, en interaction avec
l'environnement. Elle a pour but de « facilité la
compréhension des individus à partir de leur point de vue sur ce
qu'ils sont, ce qu'ils font, le sens qu'ils donnent à ce qu'ils vivent
» (B.A. Nkoum, 2005).
Il s'agit pour l'investigateur d'identifier non
seulement l'existence d'un burnout, la perception de l'affection mais aussi les
différentes manoeuvres envisagées par le personnel soignant du
pavillon Lagarde de l'HCY par l'utilisation d'un guide d'entretien afin de
restituer leurs points de vue sans toutefois les observer pendant l'exercice
des soins.
II.2.3. Période, durée de l'enquête et
de l'étude.
L'enquête s'est déroulée du 17
au 24 avril 2017 ; soit pendant 8 jours. Quant à l'étude,
elle s'est déroulée du 01 novembre 2016 au 28 mai 2017 ;
soit une durée de 6 mois.
II.2.4. Méthode d'échantillonnage.
II.2.4.1. Population cible.
Elle concerne l'ensemble du personnel soignant du
pavillon Lagarde de l'Hôpital Central de Yaoundé qui sera
impliqué durant la période de notre enquête.
II.2.4.2. Choix de la technique
d'échantillonnage.
Nous avons utilisé la méthode non
probabiliste de type convenance dont le principe consistait à interroger
le personnel soignant du pavillon Lagarde au fur et à mesure qu'ils
étaient disponibles dans le service et disposés à
participer à l'entretien.
II.2.4.3. Taille de l'échantillon.
Elle est de 10 soignants qui ont répondu durant
l'enquête.
II.2.4.4. Critères d'inclusion et d'exclusion.
- Critères d'inclusion :
l'ensemble des soignants qui ont participé effectivement à
l'entrevue notamment les infirmiers de tout grade confondu et les aides
soignants ;
- Critères d'exclusion :
l'ensemble des soignants qui ont été indisponible, en
congé annuel, qui ont refusé de participer à
l'entrevue ; les médecins.
II.2.5. Instrument de collecte de données.
II.2.5.1. Description.
Comme instrument de collecte de données, nous
avons utilisé un guide d'entretien constitué de quatre grandes
parties intitulées ainsi qu'il suit :
a- Première partie : Note
à l'attention du personnel soignant du pavillon Lagarde afin
d'expliquer l'importance de la recherche et ce qu'on attend d'eux.
b- Deuxième partie :
Identification des caractéristiques socioprofessionnelles des
répondants (8 items).
c- Troisième partie :
Données organisationnelles liées au travail. (9 items).
d- Quatrième partie :
Identification des connaissances, attitudes et pratiques du personnel soignant
du pavillon Lagarde sur le Burnout (7 items)
II.2.5.2. Validation.
Pour assurer la fiabilité et la validité
de notre guide d'entretien, nous avons soumis celui-ci le à
l'appréciation de notre directeur de mémoire qui a
approuvé après avoir apporté des ajustements avant le
début de l'enquête proprement dite.
II.2.5.3. Pré-test.
Pour se rassurer de la précision et de la
compréhension de notre instrument de collecte de données, nous
avons effectué un pré-test auprès de 03 soignants du
service de réanimation de l'HCY, répondant aux mêmes
critères que notre population cible. Le pré-test s'est
déroulé le 17 et 18 avril 2017. Au terme de ce pré-test,
notre guide d'entretien n'a subi aucune modification.
II.2.6. Technique de collecte de données.
Nous avons intégré les équipes de
soins par le biais de la surveillante de secteurs, puis des majors des
différents services chez qui nous nous sommes présentés en
leur expliquant l'intérêt de notre présence dans leur
service ; puis, nous nous sommes imprégner dans le fonctionnement
des services tout en participant à l'administration des soins, à
l'entretien du matériel de travail et des locaux puis en fin de
journée, nous nous sommes entretenu avec le personnel soignant et nous
nous sommes accordés sur les heures d'entretien qui se tenaient à
chaque 15heures et qui duraient 15 à 30 minutes en fonction de leur
disponibilité ; ils étaient interrogés
individuellement. Nous nous sommes servis des guides d'entretien
élaborés, d'un stylo à bille et d'un magnétophone.
Nous les avions attribué des identifiants dans le souci de
préserver leur anonymat ; il s'agissait en effet des initiaux de
leurs noms, suivi de chiffres allant de 1 à 7. Les réponses
apportées par chacun d'eux furent notées, ainsi que des remarques
et suggestions.
II.2.7. Respect de l'éthique de recherche.
Dans le souci de respecter l'éthique et les droits
de l'Homme, les mesures ci-après ont été prises au
préalable :
- Une demande d'autorisation d'enquête adressée
au Directeur de l'HCY, par le Directeur de l'Ecole Privée de Formation
des Personnels Médico-Sanitaires la Rosière
(EPFPMS/Rosière) ;
- Une autorisation d'enquête accordée par le
Directeur de l'HCY ;
- Une note de consentement des enquêtés car le
respect de l'anonymat des enquêtés et la liberté
d'expression garantissaient la confidentialité de ces derniers.
II.2.8. Traitement des données.
Les informations recueillies ont été
dépouillées manuellement. Après analyse, elles ont
été transcrites sous forme linéaire en fonction de l'item
présenté car il s'agit d'une étude qualitative.
La réalisation du dépouillement et des
différentes mises en forme s'est faite à l'aide de : papiers
formats A4, d'un stylo à bille, d'un crayon, d'une gomme, d'une
règle et d'un logiciel Microsoft Word.
II.2.9. Limites et difficultés de
l'étude.
Ø Limites.
Notre étude s'est
limitée à recueillir des informations relatives aux connaissances
et aux moyens de prise en soin du Burnout par le personnel soignant du pavillon
Lagarde ; mais nous invitons d'autres candidats à explorer d'autres
ramifications de la recherche sur le Burnout à l'instar de :
- Application des rôles professionnels qualifiés
par le personnel soignant relatif à la prévention du
Burnout ;
- Gestion de l'impact social de l'épuisement
professionnel au sein des familles ;
- Evaluation préventive du niveau de Burnout du
personnel soignant.
Ø Difficultés.
Plusieurs facteurs ont entravé le déroulement
de cette étude à savoir :
- Les exigences académiques ;
- Le retard de délivrance des autorisations
d'enquête car était prévu le 03 au 10 avril ;
- Le refus d'enquête avec usage de magnétophone
par certains participants ;
- L'indisponibilité des uns et le refus d'enquête
par d'autres soignants ;
- Le choix de réponses par écrits personnels de
certains autres ;
- L'insuffisance et le retard de financement.
II.2.10. Communication des résultats.
Les résultats de cette étude seront
soutenus publiquement devant un jury désigné par la direction de
l'Ecole Privée de Formation des Personnels Médico-Sanitaires
« LA ROSIERE ». Ils seront repartis ainsi qu'il
suit :
- Trois exemplaires aux membres de jury ;
- Un exemplaire à la bibliothèque de l'EPFPMS/
La ROSIERE ;
- Un exemplaire au directeur de ce mémoire ;
- Un exemplaire corrigé à l'Hôpital
Central de Yaoundé.
CHAPITRE III : PRESENTATION DES
RESULTATS
Suite à une analyse des
données de notre enquête menée, il en est ressorti des
résultats dont les détails sont rapportés par items dans
les lignes qui suivent.
III.1. Identification des caractéristiques
socioprofessionnelles des répondants.
Il en ressort les résultats suivants :
Réponse 1 : Répartition
selon le genre.
- 3/10 soignants sont du genre masculin ;
- 7/10 soignants sont du genre féminin ;
Réponse 2 : Répartition
selon les tranches d'âge.
- 2/10 soignants sont dans la tranche d'âge de 21 - 30
ans ;
- 2/10 soignants sont dans la tranche d'âge de 31 - 40
ans ;
- 4/10 soignants sont dans la tranche d'âge de 41 - 50
ans ;
- 2/10 soignants ont plus de 50 ans.
Réponse 3 : Répartition
selon le niveau d'étude.
- 1/10 soignant est au niveau BEPC ;
- 6/10 soignants sont au niveau BACCALAUREAT ;
- 3/10 soignants sont au niveau LICENCE.
Réponse 4 : Répartition
selon la qualification professionnelle.
- 1/10 soignant est Aide-soignant (e) ;
- 6/10 soignants sont Infirmiers Diplômés
d'Etat ;
- 3/10 soignants sont Infirmiers (es) supérieurs
(es).
Réponse 5 : Répartition
selon l'ancienneté dans le pavillon.
- 7/10 ont une ancienneté de 1 à 5 ans dans le
pavillon ;
- 3/10 ont une ancienneté de 8 à 10 ans.
Réponse 6 : Répartition
selon l'ancienneté dans la profession.
- 4/10 ont une ancienneté de 3 à 7 ans ;
- 4/10 ont une ancienneté de 11 à 15
ans ;
- 2/10 ont une ancienneté fixée à plus de
15 ans.
Réponse 7 : Répartition
selon le statut matrimonial.
- 4/10 sont mariés ;
- 6/10 sont célibataires ;
Réponse 8 : Répartition
selon l'obédience religieuse.
- 8/10 sont catholiques ;
- 2/10 sont protestants ;
III.2. Données organisationnelles liées
au travail.
Elles révèlent les
résultats ci-après :
Réponse 9 : Nombre de soignants
par équipe de soins.
- 2 à 3 soignants par équipe.
Réponse 10 : Système de
roulement.
- 8/10 soignants font le roulement 12 x 2 : de 07h30
à 17h30 et de 17h30 à 07h30 ;
- 2/10 soignants font la permanence qui va de 07h30 à
17h30 et pendant 3 jours sur 5 jours ouvrables.
Réponse 11 : Nombre de patients
reçu en moyenne mensuellement dans le pavillon.
- 60 au service de cardiologie ;
- 80 au service
d'hépathogastro-entérologie ;
- Soit un total de 140 patients dans le pavillon.
Réponse 12 : Estimation du nombre
de patients pris en soin par chaque soignant pendant les heures de travail.
- 20 à 35 patients environ.
Réponse 13 : Les activités
accomplies pendant les heures de travail.
Les activités suivantes ont été
énumérées par les soignants :
- Désinfection des lits, tables de chevet et
urinoirs ;
- Toilette du malade et réfection des lits ;
- Transport (échantillons et malades) ;
- Alimentation et gavage ;
- Mobilisation des malades ;
- IEC aux malades ;
- Surveillance des constantes ;
- Administration des médicaments ;
- Statistiques et gestion du personnel ;
- Encadrement des stagiaires.
Réponse 14 : Estimation
de :
1. La charge de travail :
- 7/10 soignants la trouve élevée ;
- 3/10 soignants la trouve modérée ;
2. Le rythme de travail :
- 4/10 soignants le trouvent plus intense ;
- 6/10 soignants le trouvent intense.
3. Temps de travail accordé :
- 4/10 le trouvent assez suffisant ;
- 4/10 le trouvent abordable ;
- 2/10 le trouvent insuffisant.
Réponse 15 : Quantification de la
perte de maitrise sur certaines activités professionnelles.
- 6/10 déclarent que ça les a arrivé
quelques fois (4 à 6 fois environ) ;
- 3/10 déclarent plusieurs fois (à plus de 6
fois) ;
- 2/10 aucune fois disent-ils.
Réponse 16 : La récompense
des efforts fournis par le personnel soignant.
- 2/10 affirment qu'ils ont toujours été
récompensé ;
- 8/10 affirment qu'ils n'ont pas toujours été
récompensés.
Réponse 17 : Avez-vous toujours
été normalement rémunéré ?
- 9/10 déclarent que ça n'a pas toujours
été le cas ;
- 1/10 déclare que ça a été
toujours le cas.
Réponse 18 : Existence d'une
structure de prise en charge psychologique du personnel soignant liée
aux activités professionnelles dans ladite structure.
- Tous soit 10/10 affirment qu'il n'en existe pas.
III. 3. Identification des connaissances, aptitudes
et pratiques du personnel soignant du pavillon Lagarde sur le Burn-out.
Il en ressort les résultats suivants :
Réponse 19 : Répartition
selon la représentation du Burn-out/épuisement professionnel par
le personnel soignant.
- 5/10 soignants pensent qu'il s'agit d'un état de
fatigue extrême ;
- 3/10 soignants pensent qu'il s'agit d'un travail à un
point insupportable ;
- 2/10 soignants pensent qu'il s'agit d'une fatigue due
à un excès de travail.
Réponse 20 : Répartition
selon l'identification des causes du Burn-out en présence.
- 7/10 soignants accusent la surcharge de travail, la mauvaise
rémunération, les frustrations et l'insuffisance quantitative du
personnel ;
- 3/10 soignants accusent le nombre élevé
d'activités à effectuer au sein du service et le manque de
soutien social et de récompense.
Réponse 21 : Avez-vous
déjà été victime d'une telle affection ?
- 8/10 ont répondu par l'affirmative ;
- 2/10 ont répondu par la négative.
Réponse 22 : Si oui, quels ont
été :
1. Les manifestations ?
- Les troubles de sommeil et le manque de concentration et
d'attention, déclarés par 8/8 soignants ;
- La perte de l'estime de soi, soit 4/8 soignants ;
- La perte de motivation professionnelle soit 5/8
soignants ;
- Les attitudes négatives, déclarées par
4/8 soignants ;
- La fatigue chronique déclarée par 6/8
soignants.
2. Les conséquences ?
- Les troubles de sommeil important et la mauvaise
hygiène de vie soit 5/8 soignants ;
- Les mésententes dans le couple, soit 3/8
soignants ;
- Les égards de comportements avec certains
collègues de travail, soit 8/8 soignants ;
- Les absences répétées au lieu de
travail, soit 2/8 ;
- Les difficultés dans l'administration des soins, soit
4/8 ;
- Les plaintes de négligences des patients, soit
1/8.
Réponse 23 : Répartition
selon la prise en soin de l'épuisement professionnel par le personnel
soignant :
1. Traitement :
- La majorité des soignants, soit 8/10 soignants
affirment qu'ils usent de repos soit pendant les heures libres de travail
rarement disponibles, les 02 jours de repos en semaine, soit en faisant une
demande d'autorisation de repos médical ;
- D'autres, soit 4/10 soignants affirment qu'ils usent des
causeries éducatives interpersonnelles pour se détendre.
- 2/10 soignants pensent que le traitement serait en fonction
de la cause identifiée.
2. Prévention :
- 6/10 soignants pensent qu'il faut une augmentation du
personnel et une rémunération convenable ;
- 3/10 soignants pensent qu'il serait nécessaire
d'appliquer en tout temps un suivi médical du personnel soignant face
aux conditions de travail.
CHAPITRE IV : SYNTHESE ET DISCUSSIONS
Après avoir
dépouillé et présenté les résultats, nous
procédons dans cette partie du mémoire à la
synthèse et discussion des points saillants de notre étude
relatifs aux volets ci -dessous :
- Identification des caractéristiques socio
-professionnelles du personnel soignant ;
- Données organisationnelles liées au
travail ;
- Identification des connaissances, aptitudes et pratiques du
personnel soignant du pavillon Lagarde sur le Burn-out.
1. Données relatives à l'identification
des caractéristiques socioprofessionnelles du personnel
soignant.
En observant la répartition des
enquêtés selon le genre, on se rend compte que notre
échantillon est composé en grande partie des femmes soit
7/10 ; cet effectif veut pour autant signifier que la condition
féminine de la femme, c'est-à-dire ayant des obligations
familiales (procréation, responsabilité des enfants et autres) et
étant plus affectueuse, favorise un stress supplémentaire
à celui liée aux activités professionnelles ce qui tend
à réaliser progressivement et rapidement un épuisement
professionnel comparément aux hommes qui n'ont pas une si grande
dépense en matière d'affection.
Au niveau des tranches d'âge, nous remarquons
que les soignants appartenant à la tranche de 41 à 50 ans et
plus représentent un grand nombre d'effectif soit 6/10 soignants. Or
nous savons qu'à cette période de la vie la personne subit un
ensemble de mécanismes du vieillissement cellulaire qui croit avec le
temps tant sur le point physiologique que mental ; le soignant perd
progressivement ses capacités à accomplir un bon nombre de
tâches que requiert sa profession ; les exigences de sa profession
deviennent inadaptées pour son âge ; c'est ainsi qu'une
quelconque pression au lieu du travail pourrait l'entrainer à perdre de
façon répétée la maitrise des activités
professionnelles comme le confirme 3/10 soignants âgés de 45 ans
et plus en déclarant que cela les a arriver plusieurs fois. Cette suite
pourrait rimer avec les propos d'Aide - mémoire
OMS (Avril 2016) qui stipulent que : Les
personnes âgées sont vulnérables à la maltraitance
physique, sexuelle, psychologique, émotionnelle, financière et
matérielle...qui peut conduire non seulement à des traumatismes
physiques mais également à des conséquences psychologiques
graves parfois durables, y compris la dépression et
l'anxiété.
Parlant des qualifications professionnelles, ce sont
les infirmiers qui composent essentiellement notre échantillon qui
comprend : 01 IB, 06 IDEP et 03 IS. La domination quantitative d'un tel
rang de soignant dans le service voudrait tout simplement signer un bon nombre
de tâches à accomplir et des efforts à fournir notamment
pour la prise en charge des patients ; selon le cours de démarche
scientifique en soins infirmiers (2016), l'infirmier à lui seul assure
non seulement un rôle propre (hygiène des locaux, toilette du
malade, alimentation et gavage, etc.), un rôle social (IEC à
l'entourage du patient) mais également joue un rôle de
collaboration (administration des médicaments, surveillance des effets
secondaires, etc.). L'ensemble de ses activités quotidiennes peuvent
influencer l'état de santé des soignants du moment où
elles s'amplifient, sont répétées, et/ou lorsque
l'individu est submergé par d'autres activités ou
problèmes relevant ou pas de sa profession ; cette hypothèse
peut être s'en aucun doute en corrélation avec les
résultats de notre étude qui révèlent que 4/8
soignants perdent l'estime de soi et ont des attitudes négatives
lorsqu'ils subissent l'épuisement professionnel et 6/8 sont plutôt
victime d'une fatigue chronique.
S'agissant de l'ancienneté dans le service,
plus de la moitié des soignants soit 7/10 ont une ancienneté
inférieure ou égale à 5 ans tandis que 3/10 ont une
ancienneté de plus de 8 ans. Cela laisserait sous-entendre d'une part
que le personnel soignant de ce pavillon a pris le temps de se familiariser
avec les risques d'épuisement professionnel et d'autres part qu'ils ont
su adapter des techniques de défense telle que le repos pour se
préserver des dégâts de l'affection.
2. Données liées à l'organisation
au travail.
Au regard de la répartition des
enquêtés selon la charge de travail, le constat est le
suivant : la majorité des soignants (7/10) la trouve
élevée ; cette affirmation laisserait croire que les
équipes de soins constituées de 2 à 3 soignants pour 20
à 35 patients au quotidien, seraient susceptibles de subir un stress
important, vu la quantité de tâches à fournir pour un
seul patient ; le personnel ainsi serait confronté aux situations de
Burnout telles les troubles de sommeil important déclarés par 5/8
soignants ou encore la fatigue chronique déclarée par 6/8
soignants. En revanche, le besoin de dormir et se reposer d'après
Virginia HENDERSON (1960), est une nécessité
pour chaque individu de prévenir et réparer la fatigue, diminuer
les tensions, conserver, promouvoir l'énergie ; ce qui justifierait
le fait que 8/10 soignants usent du repos soit pendant les heures libres de
travail rarement disponibles, soit en faisant une demande d'autorisation de
repos médical.
Du point de vue rémunération et
récompense des efforts fournis, 9/10 contre 1/10 soignants affirment
qu'ils n'ont pas toujours été rémunérer normalement
et 8/10 contre 2/10 affirment que la récompense n'a pas toujours
été en leur faveur. Les deux cas de figure semblent
démontrer une insuffisance de motivation qui en elle-même semble
être un facteur favorisant le stress au travail et parallèlement
l'épuisement professionnel ; cette hypothèse se
complète plus loin devant par 7/10 soignants qui accusent une
insuffisance salariale comme cause favorisante du Burn-out. En outre, le
modèle de Siegrist (1996) considère que les
récompenses sont constituées de trois éléments que
sont l'argent, l'estime et le contrôle du statut professionnel et un
déséquilibre entre ces récompenses et l'effort fourni au
travail a des effets négatifs sur les individus tels que
l'épuisement, les plaintes psychosomatiques, des symptômes
physiques et d'insatisfaction au travail.
3. Données relatives à l'identification
des connaissances, attitudes et gestion du Burn-out par le personnel soignant
du pavillon Lagarde.
Concernant la représentation du Burn-out,
l'ensemble du personnel semble avoir une même idée sur
l'affection ; il la caractérise comme étant un état
de fatigue extrême liée aux exigences excessives et
disproportionnées de leur profession. Cette idée pourrait
s'accorder avec celle de Christina Maslach et Susan
Jackson (1980) qui pensent qu'il s'agit d'un syndrome
d'épuisement émotionnel, de dépersonnalisation et de
réduction de l'accomplissement personnel apparaissant chez les individus
impliqués professionnellement auprès d'autrui. Ainsi donc, une
prise en soin psychologique serait d'une grande nécessité pour
remédier à un tel état.
Par ailleurs, la répartition du personnel suivant
les causes de l'affection, fait savoir que la surcharge de travail, la mauvaise
rémunération, les frustrations et l'insuffisance quantitative du
personnel sont les plus remarquables étant donné qu'elles sont
déclarés par 7/10 soignants comparément à 3/10
soignants qui accusent le nombre élevé d'activités
à effectuer, le manque de soutien social et de récompense. Ces
circonstances confirment les causes organisationnelles et interindividuelles de
l'épuisement professionnel.
Parmi les enquêtés, 8/10 soignants
affirment avoir été victime du Burn-out dont la
quasi-totalité des manifestations et conséquences
suggérées furent indiquer ; notamment les troubles de
sommeil, le manque de concentration et d'attention chez 8/8 soignants, la
fatigue chronique chez 6/8, les difficultés dans l'administration des
soins chez 4/8 et les mésententes dans le couple chez 3/8 soignants.
Cette panoplie de difficultés laisserait sous-entendre que le
problème d'épuisement professionnel réside dans toutes les
dimensions de l'Homme soit celles du personnel soignant étant
donné qu'ils sont considérer comme des êtres biologiques,
psychologiques, sociaux, culturels et spirituels ; la prise en soin de ces
derniers ne serait donc pas évidente surtout lorsqu'il n'existe pas de
structure de prise en soin psychologique du personnel face aux activités
professionnelles au sein de ladite structure.
Cependant, la plupart du personnel soignant du pavillon
Lagarde (8/10 soignants), affirment qu'ils usent de repos soit pendant les
heures libres de travail rarement disponibles, les 02 jours de repos en
semaine, soit en faisant une demande d'autorisation de repos médical.
Mais reste à savoir si cela suffit ; Dominique COPPE
et Coralie CARTON (18 mars 2013) abordent dans le
même sens lorsqu'ils affirment : le repos est essentiel puisque les
réserves d'énergie sont à plats chez les victimes
d'épuisement professionnel ; seulement, il est insuffisant pour
régler le problème et éviter les rechutes ; le repos
ne guérit pas le Burnout. Autrement dit, ce moyen de prise en soin ne
contribue qu'au soulagement du soignant.
CONCLUSION
Au final de cette étude, nous rappelons que
l'objectif visé était « d'Identifier les moyens
mis en oeuvre par le personnel soignant du pavillon Lagarde de l'hôpital
Central de Yaoundé dans la gestion du Burnout ». A cette issu,
nous avons appris qu'une grande partie du personnel soignant soit :
- 8/10, emploient le repos comme moyen pour remédier
à l'épuisement professionnel ;
- Au coté de cela, nous avons aussi les causeries
éducatives (dialogue) employés par 4/10 soignants.
Ces moyens ne paraissent pas nombreux mais contribuent
tout de même au soulagement passager des soignants étant
donné qu'ils ne traitent en aucun cas le Burnout. En outre,
l'inexistence d'un établissement de soins psychologiques du personnel
soignant au sein de l'hôpital rend encore la tâche plus difficile.
Cependant, nous y avons apporté notre appui dans les connaissances,
attitudes et pratiques du personnel soignant dans la gestion du Burn-out en
élaborant quelques suggestions.
SUGGESTIONS
Problèmes
|
Suggestions
|
Acteurs
|
Insuffisance de connaissances et de pratiques
|
1. Produire des fiches de conseils pour une bonne prise en
soin du Burnout, qui seront distribuer à chaque membre du personnel
soignant du pavillon Lagarde ;
2. Après soutenance et correction du mémoire,
fournir un exemplaire à l'endroit du chef nursing et des majors du
pavillon Lagarde pour une prise de conscience continue du problème et
une exploitation des solutions au cas nécessaire.
|
L'investigateur.
|
1.Invite les responsables du pavillon Lagarde à
planifier des séances de communications périodiques avec les
équipes de soins en vue de diagnostiquer, traiter et prévenir
ensemble les situations d'épuisement professionnel au sein de la
structure ;
2. Disposer des affiches au sein du pavillon Lagarde,
relatives aux causes, à la clinique et à la prise en soin du
Burnout.
|
Le personnel soignant du pavillon
Lagarde.
|
Absence de structure de prise en soins psychologiques du
personnel soignant.
|
1. Planifier et assurer de concert un suivi médical
permanent du personnel soignant afin de diagnostiquer et résoudre dans
les brefs délais leurs problèmes de santé pour une bonne
rentabilité des soins ;
2.Mettre à la disposition du personnel soignant un
service de prévention et de médecine de travail incluant une
prise en soins psychologique afin de lutter contre les effets néfastes
de l'épuisement professionnel ;
|
Le Directeur de l'Hôpital Central de
Yaoundé.
|
Surcharge de travail et insuffisance quantitative du personnel
soignant.
|
Supplémenter les équipes de soins afin de
réduire la perception permanente du Burnout, ainsi que les
risques ; et/ou faire réviser par les responsables du service
nursing le système de travail 12hx2 en appliquant à la place le
système 8hx2 par exemple.
|
Mauvaise rémunération, de récompense et de
soutien social.
|
Rémunérer convenablement le personnel soignant dans
le respect de leurs droits selon la législation et organiser
régulièrement et annuellement des remises de primes de
récompense des meilleurs infirmiers qui se démarquent de leur
profession.
|
Le Directeur de l'Hôpital Central de
Yaoundé.
|
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Ouvrages.
· Benjamin Alexandre NKOUM, initiation à la
recherche, 2è édition, Yaoundé 2010, p.108.
· COLLIERE M-F (1994). Virginia Henderson : La nature
des soins infirmiers. Inter Editions, Paris, p 235.
· Herbert J. Freudenberger, journal of Social Issues,
Vol. 30: Staff bunnout, 1974, p.60, 162-165.
· Maslach C, Leiter MP, Burn-out: le syndrome
d'épuisement professionnel. Paris, Les Arènes 2011 : p.270.
Revues.
· Aide-mémoire Organisation Mondiale de la
Santé No 24. Avril 2016.
· Briccafiori Aurélie, Sautière Alix,
les stratégies de Coping pour l'épuisement professionnel des
soignants en soins palliatifs, 2014.
· Bureau International du Travail (2003). Réunion
prioritaire sur les conditions d'emploi et de travail dans les réformes
du secteur de la santé : Note sur les travaux, p21
· Emmanuel KULIMUSHI KARUME, Impact de la surcharge
du travail de l'infirmier sur la qualité et le rendement des
soins : cas de l'hôpital Heal Africa de Goma, 2010.
· European Scientific Journal, Burn-out du soignant
aux urgences, vol. 11, édition No 12, Tunisie, Avril 2015.
· Dr Dominique COPEE, Coralie CARTON, Burn-out,
information scientifique, dos 21, Service de prévention et de
médecine du travail des communautés françaises et
germanophones de Belgique, 2013.
· Jacinthe Perruchoud, épuisement
professionnel des soignants exerçant leur profession dans un service
d'oncologie de valaisan, juillet 2008.
· Organisation internationale du travail (1977),
convention n°149 et recommandation n°157 et n° 157 : Emploi et
conditions de vie et de travail du personnel infirmier. Genève.
· SIEGRIST et al. (2000). Étude des
qualités psychométriques du modèle du
Déséquilibre Efforts/Récompenses. Revue
d'épidémiologie et de santé publique.
Masson, vol. 48, N°5, Pp 419-437.
· S. Molenda, F. Ducrocq, l'IDE et le Burnout, 53e
congrès national d'anesthésie et de réanimation,
infirmiers, infirmières d'urgence, 2011 (2).
· The Pan African Médical Journal, Haute
prévalence du Burn-out dans les unités tunisiennes prenant en
charge des patents en fin de vie, 2014;19:9.
Dictionnaires.
· Dictionnaire et recueil de données.
· Encyclopédie le Petit Larousse.
· Encyclopédie Larousse 2001.
· Dictionnaire universel, 2008.
Webographie.
·
www.wikipédia.com/syndromed'épuisement professionnel/
(consulté le 09/11/16);
· www.basta-mag.fr
(consulté le 22/12/16) ;
· www.HôpitalCentral.cm (consulté le
10/02/17) ;
·
www.larousse-édu.fr (consulté le 10/01/17) :
·
www.mémoireonline.com/file/perceptionsurchargetravail.html.
(consulté le 09/11/16)
· Diagramme de GANT.
Période Tâches
|
Décembre
|
Janvier
|
Février
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Affichage des thèmes de mémoire et prise de
contact avec le directeur de mémoire.
|
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à Revue de la littérature et saisie de la
problématique.
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à à Elaboration et dépôt du
protocole de recherche.
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à Collecte des données et dépouillement
des résultats.
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à à Saisie et présentation des
résultats de l'enquête.
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à à Présentation du travail de recherche
(soutenance)
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à Annexe No I.
ENTREVUE
STRUCTUREE.
No de
code :................
Première partie : Note de consentement
à l'Attention des Répondants.
Madame, Monsieur,
Dans le cadre de la recherche, et en vue de l'obtention du
diplôme d'état en soins infirmiers à l'école
privée de formation du personnel médico-sanitaire la
Rosière (EPFPMS/Rosière) de Yaoundé, nous venons
auprès de vous solliciter votre participation dans ce travail dont le
thème s'intitule : Gestion du Burn-out par le personnel
soignant du pavillon Lagarde de l'hôpital Central de
Yaoundé.
Avec votre accord de participation, nous vous prions
par la suite de bien vouloir répondre aux différentes questions
qui vous seront posées, et sans toute fois éveiller certaines
inquiétudes, nous vous assurons de l'anonymat et de la
confidentialité qui sont bien sûr les règles qui
régissent ce genre d'exercice.
Nous vous adressons d'avance nos sincères
remerciements pour votre attention et participation à cette
enquête.
Signature de l'enquêteur :
Signature du participant :
..........................................................................................................................................
Deuxième partie : Identification des
caractéristiques socioprofessionnelles des
répondants.
1. Sexe
a. Masculin
b. Féminin
2. Quel âge avez-vous ? (les tranches
d'âges)
a. Moins de 20 ans
b. 21-30 ans
c. 31-40 ans
d. 41-50 ans
e. Plus de 50 ans
3. Quel est votre niveau d'étude ?
a. CEPE
b. BEPC
c. PROBATOIRE
d. BACCALAUREAT
e. LICENCE
f. Autre à
préciser............................................................................................
4. Quel est votre qualification professionnelle ?
a. Aide-soignant (AS)
b. Infirmier (e) Breveté (IB)
c. Infirmier (e) Diplômé d'Etat Principal
(IDEP)
d. Infirmier (e) Supérieur (IS)
e. Infirmier (e) Supérieur Principal (ISP)
5. Depuis combien de temps exercez-vous dans ce
pavillon ?
6. Depuis combien de temps exercez-vous dans la
profession ?
7. Quel est votre statut matrimonial ?
a. Marié (e)
b. Célibataire
c. Autre à
préciser...........................................................................................
8. A quelle obédience religieuse
appartenez-vous ?
a. Catholique
b. Protestante
c. Musulmane
d. Autre à
préciser...........................................................................................
Troisième partie : Données
organisationnelles liées au travail.
9. Combien êtes-vous par équipe de
soins ?.........................................................
10. Quel est votre système de
roulement ?............................................................
11. Combien de patients recevez-vous en moyenne par mois dans
ce pavillon ?
..............................................................................................................................
12. Combien de malades chacun de vous en équipe prenez
en charge pendant les heures de
travail ?............................................................................................
13. Quelles sont les activités que vous menées
pendant les heures de
travail ?............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
14. Dans ce pavillon comment trouvez-vous :
- la charge de travail?
a. Faible
b. Modérée
c. Elevée
- Le rythme de travail ?
a. Moins intense
b. Intense
c. Plus intense
- Le temps de travail accordé ?
a. Insuffisant
b. Abordable
c. Assez suffisant
15. Dans l'exercice de vos fonctions, combien de fois vous
est-il arrivé de perdre la maitrise de certaines activités ?
a. Une seule fois
b. Quelques fois
c. Plusieurs fois
d. Aucune fois
16. Avez-vous toujours été
récompensé pour vos efforts fournis ?
a. Toujours
b. Pas toujours
c. Jamais
17. Avez-vous toujours été normalement
rémunéré ?
a. Oui
b. Non
18. Existe-t-il une structure de dialogue ou système de
prise en charge psychologique du personnel soignant face au travail au sein de
l'hôpital ? si oui quel en est le
contenu ?............................................................................................................
Quatrième partie : Identification des
connaissances, attitudes et pratiques du personnel soignant du pavillon Lagarde
sur Burn-out.
19. Que signifie pour vous le Burn-out/ épuisement
professionnel ?.....................
...............................................................................................................................
20. D'après vous quelles peuvent être les causes
de l'affection ?........................
..............................................................................................................................
21. Avez-vous déjà été victime
d'une telle affection ?
a. Oui
b. Non
22. Si oui, parmi les propositions suivantes, quels ont
été :
22.1. Les manifestations ?
a. troubles de sommeil ;
b. vomissements ;
c. perte de l'estime de soi ;
d. anorexie ;
e. manque de concentration et d'attention ;
f. nausées ;
g. perte de motivation professionnelle ;
h. attitudes négatives ;
i. Fatigue chronique
j. autres signes à
préciser..........................................................................................
22.2. Les répercussions ?
a. Troubles de sommeil important
b. les mésententes dans le couple voire divorce
c. les égards de comportement avec certains
collègues de travail
d. Absence répétée au lieu du travail
e. Difficulté dans l'administration des soins
f. les plaintes de négligence des patients
g. Mauvaise hygiène de vie
h. Autres à
préciser....................................................................................................
23. Que faites-vous ou que feriez-vous lorsque vous êtes
atteints de
Burn-out ?............................................................................................................................... .......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Annexe No IV.
![](Gestion-du-burnout-par-le-personnel-soignant-du-pavillon-Lagarde-de-l-HCV1.png)
Schéma : processus du syndrome
d'épuisement professionnel d'après le modèle
tridimensionnel de Christina Maslach et Susan Jackson.
Annexe No V.
![](Gestion-du-burnout-par-le-personnel-soignant-du-pavillon-Lagarde-de-l-HCV2.png)
Schéma : Géo-localisation de
l'Hôpital Central de Yaoundé.
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE--------------------------------------------------------------------------------i
DEDICACE---------------------------------------------------------------------------------ii
REMERCIEMENTS----------------------------------------------------------------------iii
LISTE DES
ABREVIATIONS----------------------------------------------------------iv
LISTE DES
PARATEXES----------------------------------------------------------------v
RESUME------------------------------------------------------------------------------------vi
ABSTRACT--------------------------------------------------------------------------------vii
INTRODUCTION-------------------------------------------------------------------------1
CHAPITRE I:
PROBLEMATIQUE--------------------------------------------------2
I.1- CONTEXE DU
PROBLEME--------------------------------------------------------2
I.2- HYPOTHESE DE
RECHERCHE---------------------------------------------------6
I.3-OBJECTIFS------------------------------------------------------------------------------6
I.4-INTERETS DE
L'ETUDE-------------------------------------------------------------6
I.5-DEROULEMENT DES
CONCEPTS-------------------------------------------------7
I.5.1-GESTION-------------------------------------------------------------------------------7
I.5.2-BURNOUT-----------------------------------------------------------------------------7
I.5.2.1-Définition----------------------------------------------------------------------------7
I.5.2.2-Formes de
Burnout--------------------------------------------------------------------7
I.5.2.3-Origine du terme en
santé---------------------------------------------------------7
I.5.2.4-Causes du
Burnout-----------------------------------------------------------------9
I.5.2.5-Etapes du
Burnout-----------------------------------------------------------------11
I.5.2.6-Manifestations du
Burnout-------------------------------------------------------12
I.5.2.7-Conséquences-----------------------------------------------------------------------16
I.5.2.8-Différentiel---------------------------------------------------------------------------19
I.5.2.9-Prise en soin du
Burnout-----------------------------------------------------------21
I.5.3-PERSONNEL
SOIGNANT----------------------------------------------------------21
I.5.4-PAVILLON
LAGARDE-------------------------------------------------------------17
CHAPITRE II :
METHODOLOGIE--------------------------------------------------29
II.1- LIEU DE
L'ETUDE-------------------------------------------------------------------29
II.1.1-RAISONS DU CHOIX DU LIEU
D'ETUDE--------------------------------------29
II.1.2-DESCRIPTION DU LIEU
D'ETUDE----------------------------------------------29
II.1.2.1-Hôpital Central de
Yaoundé-----------------------------------------------------32
II.1.2.2-Pavillon
Lagarde----------------------------------------------------------------------36
II.2-
L'ETUDE-------------------------------------------------------------------------------38
II.2.1-DESSEIN DE
L'ETUDE---------------------------------------------------------------38
II.2.2-TYPE DE
L'ETUDE-------------------------------------------------------------------38
II.2.3-PERIODE, DUREE DE L'ENQUETE ET DE
L'ETUDE----------------------38
II.2.4-METHODE
D'ECHANTILLONNAGE--------------------------------------------38
II.2.4.1-Population
cible--------------------------------------------------------------------38
II.2.4.2-Choix de la technique
d'échantillonnage--------------------------------------38
II.2.4.3-Taille de
l'échantillon-------------------------------------------------------------38
II.2.4.4-Critères d'inclusion et
d'exclusion----------------------------------------------39
II.2.5-INSTRUMENT DE COLLECTE DES
DONNEES------------------------------39
II.2.5.1-Description--------------------------------------------------------------------------39
II.2.5.2-
Pré-test------------------------------------------------------------------------------39
II.2.5.3-Validation du
pré-test-------------------------------------------------------------39
II.2.6-TECHNIQUE DE COLLECTE DE
DONNEES---------------------------------39
II.2.7- RESPECT DE L'ETHIQUE DE LA
RECHERCHE------------------------------40
II.2.8- TRAITEMENT DES
DONNEES----------------------------------------------------40
II.2.9-LIMITES DE L'ETUDE ET DIFFICULTES
RENCONTREES-----------------40
II.2.9.1-Limites--------------------------------------------------------------------------------40
II.2.9.2-Difficultés----------------------------------------------------------------------------40
II.2.10- COMMUNICATION DES
RESULTATS-----------------------------------------41
CHAPITRE III : PRESENTATION DES
RESULTATS---------------------------42
III.1-IDENTIFICATION DES CARACTERISTIQUES SOCIO-PROFESSIONNELS
DES
REPONDANTS------------------------------------------------------------------------42
III.2-DONNEES ORGANISATIONNELLES LIEES AU
TRAVAIL----------------43
III.3- IDENTIFICATION DES CONNAISSANCES, ATTITUDES ET
PRATIQUES DU PERSONNEL SOIGNANT SUR LE
BURNOUT------------------------------------45
CHAPITRE IV : SYNTHESE ET
DISCUSSION------------------------------------47
IV.1-DONNEES RELATIVES A L'IDENTIFICATION DES CARACTERISTIQUES
SOCIO-PROFESSIONNELLES DU PERSONNEL
SOIGNANT-----------------------------------------------------------------------------------47
IV.2-DONNEES LIEES A L'ORGANISATION DU
TRAVAILID------------------48
IV.3- DONNEES RELATIVES A L'IDENTIFICATION DES CONNAISSANCES,
ATTITUDES ET GESTION DU BURNOUT PAR LE PERSONNEL SOIGNANT DU PAVILLON LAGARDE
-----------------------------------------------------------------49
CONCLUSION ET
SUGGESTIONS---------------------------------------------------51
1-CONCLUSION-----------------------------------------------------------------------------51
2-SUGGESTIONS----------------------------------------------------------------------------52
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES-------------------------------------------------53
ANNEXES-------------------------------------------------------------------------------------I
TABLE DES
MATIERES-----------------------------------------------------------------VII
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