Crédits bancaires et croissance économique en république démocratique du congo, de 1990 à 2019par Guillaume gigi Mbode Universite de kindu - Licence 2021 |
Section 2 : Revue de la littérature empiriqueLes résultats empiriques sur le lien de causalité entre l'intermédiation financière (le développement financier en général) et la croissance restent beaucoup plus controversés. En effet, le fait de faire valoir que le premier est à l'origine du second ou vice versa constitue l'objet d'un débat animé et les résultats empiriques varient d'un pays à un autre. C'est pourquoi, nous ne pouvons pas prétendre être le premier a abordé ce sujet car beaucoup d'autres chercheurs en ont déjà analysé. KAVIRA YALALA WILLYqui a démontré, dans un sujet sur les crédits bancaires et la croissance économique en RDC de 2001 à 2010, que la grande partie des crédits offerts par le système bancaire était orienté vers le secteur industriel, suivi du secteur agricole et du secteur de service, elle a conclu que la croissance économique a suffisamment progressé et dans cette progression, le secteur agricole en a contribué pour 55% ; 19% du secteur industriel et 17% du secteur de service. Pour clore, l'auteur a suggéré que, pour assurer une croissance forte et soutenue, les crédits bancaires doivent d'abord être orientés vers le secteur agricole, principal contributeur du PIB.21(*) KAOMBA MUTUMBA Jean-Basco a porté sa réflexion sur le taux d'intérêt directeur et ses effets sur les financements de l'économie congolaise de 2009 à 2013.22(*) A l'aide d'un modèle de régression linéaire multiple qu'il n'existe pas de corrélation entre le taux d'intérêt directeur et l'encours du crédit à l'économie. Donc, ces variables ont influé positivement et significativement sur la croissance économique. KABORE MADINA a démontré que les crédits bancaires à l'économie ont contribué positivement et significativement sur la croissance économique de pays de l'UEMOA. LUKEKA OLENGA BERNARD a parlé sur l'incidence du taux d'intérêt sur les crédits à l'économie en RDC de 2000 à 2016.23(*)Se basant sur l'approche économique, il a abouti à la conclusion selon laquelle : le taux d'intérêt directeur en mettant une relation avec le volume des crédits bancaires en RDC au cours de la période sous examen. Ainsi, si le taux directeur est de 1%, le volume des crédits bancaires octroyés à l'économie en RDC augmentera de 1,555.707, 23 millions de francs congolais cette augmentation bien qu'étant insuffisant par rapport au besoin, permettra tout de même de financer certaines activités économiques le besoin de consommation des ménages, par conséquent la croissance économique. Jean Léon SHUMBUSHO (2010) qui, dans son une analyse de la corrélation de l'intermédiation bancaire sur la croissance économique du Rwanda24(*), a montré que la marge d'intermédiation bancaire avait un effet positif sur la croissance économique du Rwanda (toutes choses restant égales par ailleurs, mais cet effet était à long terme alors qu'à court terme la marge d'intermédiation bancaire n'avait aucun effet sur la croissance économique du Rwanda. En d'autres termes, à court terme le profit bancaire n'était pas facilement observer alors qu'à long terme, ils devaient facile à observer après le remboursement des crédits octroyés par les banques, plus les intérêts qu'ont génères ces crédits ? sur ce point, a rappelé que ces crédits primaient la vie de l'activité bancaire. Suite aux résultats trouvés, il avait tiré une conclusion selon laquelle, l'intermédiation bancaire a un positif sur la croissance économique au Rwanda. LONZO LUBU Gaston fils et KABWE OMOYI Fanny25(*)dont leurs résultats ont suggéré que l'intermédiation financière exerce un effet positif et significatif sur la croissance économique en RDC et cela directement ou grâce à un canal indirect passant par l'inflation, le taux de change et la masse monétaire avant d'impacter sur le niveau d'activité économique globale. En outre, ces résultats nous enseignent aussi sur la vulnérabilité de la fonction d'intermédiation financière par les banques commerciales congolaises dans le financement des secteurs porteurs à forte demande la main d'oeuvre congolaise (agriculture, construction et industrie). Loayza et Rancière (2006) ont reconnu qu'il existe une relation positive à long terme entre le développement financier et la croissance économique, cette relation coexiste avec une relation négative à court terme entre les deux mêmes variables et que cette relation négative à court terme est principalement motivée par les crises financières. Dans des travaux récents menés Jean-Louis Arcand et Enrico Berkes (Arcand et al., 2011), ils ont utilisé différents types de données (au niveau du pays et de l'industrie) et d'estimateurs (méthode des moindres carrés ordinaires, méthode des moments généralisée en panel, méthode semi-paramétrique, doubles différences) afin de vérifier la non-monotonie de la relation entre le développement financier et la croissance économique et ont trouvé des preuves solides en faveur de cette non-monotonie. Ainsi, tous leurs jeux de données et estimateurs suggèrent que l'effet marginal du développement financier sur la croissance du PIB devient négatif lorsque le crédit au secteur privé atteint 110 % du PIB. Rajan(2005) a abordé avec lucidité la question des coûts et des avantages du développement financier. Concédant que les systèmes financiers nationaux non compétitifs sont un fardeau pour le développement économique, il a souligné que ces systèmes limitent cependant l'incitation à la prise de risques excessive et, ce faisant, augmentent la stabilité systémique. Dans sa réflexion, Rajan (2005) envisage le cas d'un pays caractérisé par un système financier non compétitif dans lequel les banques payent un faible intérêt sur les dépôts et facturent des taux d'intérêt élevés sur les prêts. Ce pays peut également présenter une industrie de courtage non compétitive dans laquelle les banques d'affaires facturent des tarifs élevés pour réserver des opérations pour leurs clients. * 21 KAVIRA YALALA WILLY, Impact des crédits bancaires sur la croissance économique en RDC de 2001 à 2010, UNIKI, FSEG, Mémoire inédit, 2015-2016. * 22 KAOMBA MUTUMBA Jean-Bosco, Analyse de la toux d'intérêt directeur et ses effets sur les financements de l'économie congolaise de 2009 à 2013, in E- Revue UNILU, Lubumbashi, Janvier 2016, P1-30. * 23 LUKEKA OLENGA Bernard, Incidence du taux d'intérêt sur les crédits à l'économie en RDC de 200 à 2016 , UNIKI, FESG, Mémoire, inédit, 2018. * 24 J.L SHUMBUSHO « analyse de la corrélation de l'intermédiation bancaire sur la croissance économique du Rwanda », U.L.K, FSEG, Inédit * 25Doctorants (PTCI) et Chercheurs du Laboratoire de Recherche en Sciences Économiques (LARSÉ), Assistants à l'Université de Kinshasa, RDC. |
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