§2 Le choix des PPP dans la gestion des AEV
Fort des expériences issues des modes de gestion
antérieure, compte tenu de l'ambition de réaliser de grands
systèmes d'AEV et surtout de l'échéance déjà
proche (2021), le gouvernement se propose d'évoluer en mode PPP. Ce
choix a certainement (I) des atouts à exploiter mais aussi (II) des
limites à minimiser.
A. Les atouts
La promotion du partenariat public-privé pour financer
le sous-secteur approvisionnement en eau potable est une recommandation de la
Stratégie Nationale d'Approvisionnement en Eau Potable
2017-203062. Il a été démontré à
travers des initiatives pilotes d'après la même source, que les
fermiers étaient prêts à participer financièrement
à l'investissement en capital pour l'amélioration du niveau de
service des réseaux d'AEP pour peu que les contrats soient «
sécurisés » et leur donnent l'opportunité de prendre
en charge le service public de l'eau pour une période
conséquente, allant de 6 à 8 années. Cette période
leur permettra de faire le retour sur investissements afin de retrouver leur
équilibre financier pour pouvoir réinvestir ailleurs.
Le PPP est avantageux à plus d'un titre parce qu'il
soulage l'Etat et permet aux populations de jouir d'un bien ici l'usage de
l'eau potable avant que le partenaire ne soit remboursé par les options
étudiées adaptées à la gestion de l'eau qui
favorisent chaque partie. Dans la gestion en mode PPP, les infrastructures sont
bien entretenues et bien gérées puisque c'est le moyen par
62 MEEM, Stratégie Nationale
d'Approvisionnement en Eau Potable en Milieu Rural 2017-2030, DGEau, 2017,
p. 3.
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lequel le gestionnaire sera payé. Donc il est bien
regardant sur la maintenance des équipements ce qui évite la
rupture de la fourniture de l'eau qui était le mal récurrent.
Malheureusement, ce modèle a bien des limites.
B. Les limites
Le cadre institutionnel et législatif actuel n'est pas
complet pour la gestion des AEV en mode PPP. Cette forme de gestion
écarte les petites entreprises parce qu'elles n'ont pas la surface
financière suffisante pour préfinancer les réalisations,
les coûts de gestion et attendre longtemps ou progressivement ou parfois
lentement pour se faire rembourser. Elles risquent de connaitre la faillite. En
optant intégralement pour le modèle PPP, l'Etat asphyxie
délibérément les Petites Moyennes Entreprises (PME) qui
sont pourtant des contribuables et payent des impôts pour contribuer au
développement du pays. Alors que l'Etat, dans ses missions
régaliennes est sensé faire la promotion des Petites Moyennes
Entreprises pour le développement harmonieux des diverses couches de la
société.
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