1.2.2.3. Les déterminants de la balance
courante
I.2.2.3.1. L'incidence des taux
d'intérêt
L'épargne et l'investissement sont
généralement fonction du taux d'intérêt. Une hausse
du taux d'intérêt encourage l'épargne et décourage
l'investissement, tandis qu'une baisse du taux d'intérêt produit
les effets contraires.
En économie ouverte, lorsque l'on retient
l'hypothèse d'un petit pays, le taux d'intérêt est
généralement considéré comme une donnée
fixée par les marchés financiers internationaux. Dans ce cas,
l'épargne nationale et l'investissement ne sont pas
nécessairement égaux. La différence entre les deux
reflète alors le solde la balance courante CA.
1.2.2.3.2 L'incidence des perspectives
d'investissement et de production
Même si le taux d'intérêt restait
inchangé, le solde la balance courante peut se détériorer
à la suite des chocs qui s'exerçaient soit sur la courbe
d'investissement, soit sur celle d'épargne. L'investissement peut
augmenter à la suite de meilleures perspectives d'investissement. Par
contre, la contraction de la production nationale, menant à la
diminution de l'épargne.
1.2.2.3.3 L'incidence des termes de
l'échange
Le solde de la balance courante peut aussi être
affecté par des changements dans les termes de l'échange du pays.
Définissons pour ce faire, les termes de l'échange (TE) comme
suit :
Où et désignent respectivement l'indice des prix des exportations et
celui des prix des importations. Les effets des termes de l'échange sur
la balance courante sont compatibles ceux des changements dans la production
nationale. Une détérioration temporaire des termes de
l'échange implique une baisse temporaire du revenu courant par rapport
au revenu permanent. Par conséquent, le niveau de consommation
étant maintenu, l'épargne nationale tend à baisser et la
balance courante à se détériorer. Par contre, une
détérioration permanente des termes de l'échange
s'accompagnerait de la baisse du niveau de consommation affectant très
peu l'épargne nationale et l'état de la balance courante.
De ce qui, il se dégage une importante prescription en
matière de gestion de la balance courante. Notamment, le Fonds
monétaire international (FMI) recommande aux pays membres de
« financer un choc temporaire mais de s'ajuster à un choc
permanent ». Autrement dit, face à une
détérioration temporaire des termes de l'échange, le pays
peut se permettre un déficit temporaire de la balance courante, et
bénéficier d'un mécanisme de financement compensatoire de
la baisse de ses recettes d'exportation. Ce faisant, le pays peut maintenir son
niveau de consommation. Par contre, si la baisse des termes de l'échange
est permanente, le pays doit absolument mettre en place un strict programme
d'ajustement en vue de diminuer son train de vie, de maintenir le taux
d'épargne et d'investissement et de préserver l'équilibre
de la balance courante.
En définitive, pour un
niveau donné de taux d'intérêt, un changement dans les
autres déterminants, soit de l'épargne, soit de l'investissement,
provoque un déplacement des courbes S ou I et affecte
le solde de la balance courante :
CA = S(Y, r, G, T) -
I(PmkE, Y, r).
(+, +, -, +) (+ , +,
-)
1.2.2.3.4. Le déficit public et la balance
courante
Souvent, le FMI considère que la résorption du
déficit extérieur passe par la réduction du déficit
public. Il existe en effet une relation entre le solde de la balance courante
et les opérations budgétaires de l'Etat, comme on peut le
constater dans les identités comptables suivantes :
Où l'épargne nationale S est
décomposée en épargne privée et épargne publique . Il en est de même de l'investissement total : . En regroupant les termes, il apparait que le solde de la balance
courante CA résulte de la différence entre la capacité de
financement du secteur privé et le besoin de financement de l'Etat ou son déficit budgétaire (DEF).
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