Politique de change et équilibre extérieur en rd congo, une analyse empirique par la modélisation var de 1988 à 2020par Olivier Mopepe Université de Kinshasa - Licence 2020 |
1.2. ANALYSE DES OPERATIONS AVEC LE RESTE DU MONDE8(*)Les opérations économiques entre la nation et le reste du monde sont enregistrées dans les comptes appelés balances. En macroéconomie, trois balances sont les plus analysées, notamment la balance commerciale, la balance courante et la balance des paiements. 1.2.1. La balance commercialeEn économie ouverte, lorsque la Nation utilise plus de biens et services qu'elle n'en produit (A>Q), c'est qu'elle importe la différence du Reste du monde. Par ailleurs, lorsque la Nation produit plus de biens et services qu'elle n'en utilise à l'intérieur (Q >A), c'est qu'elle exporte une partie de sa production au Reste du monde. Nous pouvons saisir autrement cette réalité à l'aide de ces deux expressions : Où Ad désigne cette partie de la demande totale ou absorption A satisfaite par la production intérieure Q, M désigne les importations et X les exportations de la Nation. Par définition, la balance commerciale BC mesure la
différence entre les exportations et les importations : En vertu des relations (6.1) et (6.2), il apparaît intéressant d'exprimer aussi la balance commerciale comme suit : Ce qui montre qu'il existe une relation entre le solde positif (ou négatif) de la balance commerciale de la Nation et le surplus (ou le déficit) de la production par rapport à la demande intérieure. 1.2.2. La balance courante1.2.2.1. La nature de la balance couranteDésignons ici par les titres émis par le Reste du monde. Ainsi, lorsque la Nation prête plus qu'elle n'emprunte au Reste du monde, accumulant ainsi des créances nettes sur l'Extérieur ( , nous dirons que sa balance courante est excédentaire. Lorsque la Nation contracte des dettes vis-à-vis de l'extérieur , elle accuse alors une balance courante déficitaire. L'état de la balance courante se définit donc comme suit : En vertu de la relationci -dessus, on note que le montant de titres , détenus par la Nation à un moment donné, est le reflet des soldes accumulés au niveau de sa balance courante : En généralisant cette relation pour n périodes : 1.2.2.2. La relation entre la balance courante et la balance commercialeLa balance courante et la balance commerciale de la Nation sont intimement liées. Pour le démontrer, il convient d'abord d'expliciter la relation qui existe entre la balance courante, l'épargne et l'investissement. Rappelons-nous que deux dimensions importantes se dégagent de l'épargne. Premièrement, l'épargne représente la portion du revenu non consommée. Deuxièmement, l'épargne ainsi dégagée peut être convertie en titres et/ou en biens d'investissement par l'agent concerné. Cette double réalité est énoncée comme suit pour un ménage i donné : Il est plus commode cependant de réécrire l'équation comme suit :
De manière à montrer qu'un ménage qui dégage une capacité de financement utilise celle-ci à acquérir des titres (il prête) ; et lorsqu'il accuse un besoin de financement , il comble ce dernier par l'émission des titres (il emprunte). Il est établi au plan comptable que la capacité de financement des uns correspond au besoin de financement des autres. En économie fermée, l'addition de l'équation (6.8) pour l'ensemble des individus implique qu'il y a égalité entre l'épargne nationale et l'investissement total (S= I). En économie ouverte, cette égalité ne se vérifie pas. Car, lorsque S < I, cela veut dire que la Nation accuse un besoin de financement qui sera comble grâce à la capacité de financement du Reste du monde. Par ailleurs, lorsque S > I, la Nation dégage une capacité de financement qu'elle va mettre au profit du Reste du monde, ce dernier émettant alors des titres. D'où l'équation suivante :
En vertu de la définition de la balance commerciale (3.39), de la balance courante (3.40) et de l'épargne (3.42) , nous pouvons donc réécrire comme suit :
De la relation ci -dessus, la balance courante (CA) et la balance commerciale (BC) sont identiques lorsque le terme est relativement négligeable. * 8Blanchard, Olivier et Cohen, Daniel, Macroéconomie (2004), 3e édition, Pearson Education, France, P.207-215. |
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