Paragraphe 2 : Les fonctions tournée vers l'avenir
ou la fonction de la « réinsertion sociale »
La peine a pour fonction d'empêcher celui à qui
elle est appliquée de recommencer. Elle atteint ce but soit par
l'intimidation pure, soit encore par l'amendement69. Le terme «
réinsertion » suppose qu'il ait successivement : insertion, le fait
qu'une personne soit mise hors la société (en prison), il faut
chercher à tout prix comment l'aider à retrouver la
société qu'il a déjà laissée il y a
longtemps.
Dans ce stade, quelques notions seront importantes comme le
stipule Raymond Gassin cité par Valérie LANCIER, qui pense pour
qu'il y ait réinsertion sociale il faut envisager :
V' La réadaptation sociale ;
V' Reclassement sociale ;
V' L'amendement ;
V' La récupération ;
67 Emile Durkheim, le droit de punir et le dialogue
ambigu du pénaliste et de la conscience publique, cité par
Valérie LANCER, Op.cit., p.19.
68 Idem.
69 NYABIRUNGU mwene NSONGA, Op.cit., p.345.
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? Insertion sociale70.
La fonction de la réadaptation sociale n'a jamais
été totalement ignorée. Elle était
déjà présente dans l'Antiquité. Socrate
«demandait qu'on (...) enseigne (aux condamnés) surtout comment ne
plus commettre d'infraction en leur donnant l'instruction et la formation qui
leur font défaut»71, et Platon parlait
«d'une peine orientée vers le futur (Protagoras),
éliminatoire pour les criminels incorrigibles et véritable
médecine de l'âme pour les amendables»72.
Elle se retrouve dans la pensée chrétienne avec
l'idée de peine perfectionnelle «qui n'est qu'un moyen de corriger
et d'améliorer le criminel»73. Le châtiment doit
alors permettre au pêcheur de se redresser psychologiquement et de
«se convertir à la vie sociale»74.
Ces tentatives pour assurer la resocialisation des
délinquants ont pour objectif d'éviter que ces derniers ne
récidivent en sortant de la prison. Il est temps de s'attarder sur
l'impact de la prison dans une société et dans la vie des
délinquants.
La peine de prison joue également un grand rôle
intimidant sur la psychologie de l'auteur de l'acte incriminé, mais,
aussi et surtout sur celui de toute la communauté dans son ensemble.
Paragraphe 3 : Fonction intimidatrice (Personnel et
Collectif)
Comme de coutume, la peine a pour fonction
d'empêcher celui à qui elle est appliquée de
recommencer75. A ce stade, il est maintenant question de parler
sur la fonction d'une peine d'emprisonnement dans la vie personnelle du
délinquant (A) et la fonction de la peine dans la vie collective de la
société(B).
70 Raymond Gassin, cité par Valérie
LANCIER, op.cit., p.21.
71 Idem
72 Idem.
73 Ibidem, P.22.
74 Ibidem.
75 NYABIRUNGU mwene NSONGA, Op.cit., p.345.
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A. La fonction d'une peine d'emprisonnement dans la vie
personnelle du délinquant
Le professeur NYABIRUNGU pense à ce sujet qu'on
espère que le délinquant qui a déjà subi une peine
en a pris la mesure. Il connait les désagréments qu'elle comporte
et doit autant que possible éviter de les subir de nouveau. C'est la
fonction utilitaire au sens benthamien : l'agent doit avoir
plus d'intérêt à respecter la loi qu'à la
violer.
Il souligne cependant que, pour que la fonction d'intimidation
individuelle soit exercée, il faut que des conditions favorables au
calcul soient remplies : de personnalités bien définies et
stables, des modes de vie définis, des terrains
déterminés... c'est pourquoi la fonction d'intimidation par la
peine n'est pas remplie auprès des catégories de personnes et de
situations suivantes :
w' Les psychopathes, qui sont, par définition,
caractérisés par un
déséquilibre entre l'intelligence et le jugement
; w' Les professionnels du crime, pour qui la peine fait partie des
« risques du métier » ;
w' Les crimes passionnels ;
w' Les incriminations mal définies ou dont la
publicité a été insuffisante pour qu'on sache à
quoi on s'expose en adoptant telle conduite76.
En tout état de cause, l'intimidation se veut un rappel
à l'ordre par l'exemple77.
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