CONCLUSION
A travers cette étude, nous avons pu dégager un
certain nombre de conclusions : L'environnement économique et juridique
au sein duquel les banques sénégalaises évoluent est
très contraignant et pèse sur l'intermédiation
bancaire.
Ce que l'on peut noter, c'est que plusieurs facteurs
caractérisent le système bancaire sénégalais : La
proportion importante de capital étranger, la
prépondérance du financement d'opérations à court
terme de secteurs tels que le commerce au détriment du financement des
investissements, la faiblesse des crédits consacrés aux PME / PMI
mais aussi les difficultés liées à la collecte de
l'épargne et à la gestion des moyens de paiement.
En outre, le constat c'est qu'au lendemain de la
dévaluation intervenue en janvier 1994, les banques se portent de
manière saines, la solvabilité et la liquidité sont
restaurées et des marges confortables sont dégagées par la
production bancaire.
Cependant, d'importants progrès restent à
accomplir en matière de gestion bancaire dans des domaines tels que la
stratégie commerciale, la gestion ( des ressources humaines, la
clientèle, risques).
C'est ainsi qu'on peut dire sans ambages que, le rôle
des banques commerciales dans le financement du développement reste
toutefois limité, compte tenu du fait qu'elles n'ont ni les moyens, ni
la volonté de s'attaquer au financement de certains secteurs
stratégiques de l'économie sénégalaise (PME / PMI,
agriculture, habitat social). En effet, les banques privilégient
à juste titre la rentabilité (opérations de services,
apportant de substantielles commissions) au détriment du financement du
développement, les risques accompagnant de tels financements
étant incompatibles avec le rendement attendu du capital.
Néanmoins, il faut suggérer que les banques
commerciales sénégalaises doivent impérativement faire des
efforts notamment, de proximité et d'adaptation au contexte culturel ;
l'exemple de groupes locaux tels qu'Ecobank ou Bank of Africa (BOA),
étant riche d'enseignements à ce sujet.
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En outre, le rôle de l'Etat et les partenaires
techniques financier apparaît déterminant pour la création
d'institutions spécialisées et de structures d'appui qui
viendraient compléter le paysage financier sénégalais,
afin que des structures comme les PME/PMI aient un appui institutionnel
beaucoup plus solide.
Malgré une forte progression des crédits au
secteur privé sur la période récente, le financement de
l'économie reste timide au Sénégal, marqué par un
faible niveau de ressources longues, des taux de rétribution
élevés et une modeste part des crédits accordés aux
petites et moyennes entreprises. Les difficultés de ces dernières
(90% du tissu économique), relativement à l'accès au
crédit, sont, principalement, liées au système de garantie
contraignant, composé de sûretés personnelles et de
sûretés réelles.
Afin de permettre une redynamisation des ressources internes
de financement et d'apporter l'appui nécessaire au développement
des petites et moyennes entreprises, les autorités
sénégalaises ont mis en place des structures
dédiées dont les objectifs tournent autour de la création
de richesse pour l'état (FONSIS), de l'amélioration des
conditions de financement des opérateurs économiques (FONGIP)
dans les secteurs prioritaires, et de la recherche des solutions
adéquates au problème de financement de la petite et moyenne
entreprise (BNDE). De manière spécifique, il s'agit, sur la base
de la stabilité du secteur financier telle que déclinée
par le Plan Sénégal Emergent (veiller aux capital minimum des
établissements de crédit et à la consolidation de leurs
fonds propres ; poursuivre la consolidation de la micro finance ; renforcer
l'inclusion financière ; contribuer à une meilleure communication
financière), d'élaborer un programme de développement du
Low Income Bank (LIB) qui cible la clientèle à faibles revenus et
d'améliorer les conditions, l'accompagnement des acteurs ainsi que les
capacités d'évaluation et de partage des risques.
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