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Analyse sur le financement des banques au Sénégal. Modélisation des dépôts à  vue.


par Souleymane NDIAYE
Université de Thiès - Master2 finances 2015
  

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IV. Description de la situation financière des banques

1. Politique monétaire

Le Sénégal est membre de l'UEMOA, composée de huit pays, partageant une monnaie commune, le franc CFA. La politique monétaire, dont l'objectif principal est d'assurer la stabilité des prix pour sauvegarder le pouvoir de la monnaie, s'inscrit dans ce contexte communautaire.

Poursuivant sa politique monétaire accommodante, la Banque centrale des États d'Afrique de l'Ouest (BCEAO) a baissé ses taux directeurs en septembre 2013 de 25 points de base. Ainsi, le taux minimum de soumission aux opérations d'appels d'offres d'injection de liquidités a été réduit de 2.75 % à 2.50 %.

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La diminution des taux directeurs a entraîné une tendance à la baisse des taux d'intérêt à toutes les maturités. L'évolution de la situation monétaire au Sénégal est caractérisée en 2013 par un accroissement de la masse monétaire, mesuré par l'agrégat M3, de 3.197.6 milliards XOF en 2013 contre 2.894.7 milliards XOF en 2012. Cette évolution s'est traduite par une augmentation du crédit intérieur de près de 5 % et des avoirs extérieurs nets d'environ 4 %. La masse monétaire a augmenté de 40 % du P11B en 2012 à 43 % en 2013 et le crédit à l'économie est resté autour de 30% du P11B en 2012 et 2013. La liquidité globale de l'économie a été projetée à environ 44 % du P11B en 2014. Les taux d'intérêt débiteurs se situent à fin octobre 2013 en moyenne entre 5.98 % et 11.04 % selon les emprunteurs :

· avec un taux moyen de 6.45 %. Quant à l'inflation, mesurée par l'indice harmonisé des prix à la consommation, elle devrait tourner autour de 0.7 % en 2013, un niveau inférieur au seuil communautaire de 3%.

2. Etablissements financiers à caractère bancaire

Globalement, les établissements financiers à caractère bancaire (EFCB) affichent une santé financière au cours des dernières années. En effet, leurs résultats d'exploitation se sont établis respectivement à 48,9 milliards en 2007, 44,2 milliards en 2008 et 50,8 milliards en 2009. Les coefficients de rentabilité des fonds propres sont de l'ordre de 13% en moyenne. Le ratio de transformation communément appelé coefficient de couverture des emplois à moyen et long terme par des ressources stables est fixé à un minimum de 75%, autorisant ainsi ces établissements à utiliser 25% de leurs ressources courtes pour financer des emplois longs.

Tableau 3 : dépôts au niveau des établissements financiers à caractère bancaire suivant le terme

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Des marges de progression importantes persistent dans ce secteur, en raison du faible nombre de comptes de la clientèle estimé à 750 678 en 2009 dont 676 744 (90,2%) sont des comptes de personnes physiques. A cet égard, la culture de bancarisation doit être développée.

Les dépôts effectués auprès des EFCB ont été dynamiques au cours des dernières années et ils tournent autour de 30% du PIB, malgré un taux d'épargne nationale plus faible. Cette situation s'explique essentiellement par l'importance des dépôts à vue qui représentent en moyenne 49% du total des dépôts, induisant des difficultés de transformation en crédits.

Les crédits accordés par les établissements financiers à caractère bancaire ont ralenti en 2009, en raison essentiellement des crédits à court terme qui représentent l'essentiel du crédit accordé. Les crédits à long terme valent en moyenne 5% du total du crédit ; ce qui constitue une contrainte pour le financement de l'activité économique. Au total, les crédits accordés représentent 83% des dépôts bancaires.

Toutefois, ces établissements font face à des crédits en souffrance en progression (environ 10% du total des crédits en 2009 contre 7,4% dans l'UEMOA), qui méritent une attention particulière.

Tableau 4 : Crédit accordé par les établissements financiers à caractère bancaire suivant le terme

En pourcentage du PIB, le financement de l'économie (hors Etat) par ces établissements de crédit tourne autour de 25% en 2008-2009, soit à un niveau bas. Cette situation s'explique, en partie, par le montant limité des dépôts à terme.

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Figure 4: Evolution de la part des crédits bancaire sur l'économie

Source : calcul de l'auteur, d'après donnée BCEAO

Le graphique ci-dessus suscite des interrogations sur l'éventualité d'éviction financière du crédit à l'économie par les crédits à l'Etat, particulièrement depuis 2008 avec des émissions de titres publics qui ont atteint 225 milliards en 2010.

3. Réglementation du secteur bancaire

La loi portant réglementation bancaire en vigueur dans l'Union Economique Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) :

Selon les définitions données par la loi sénégalaise de 1990, reprenant la loi portant réglementation bancaire au sein de l'UMOA, sont considérées comme banque « les entreprises qui font profession habituelle de recevoir des fonds dont il peut être disposés par chèque ou virement et qu'elles emploient, pour leur propre compte ou le compte d'autrui en opérations de crédit ou de placement ». Selon les mêmes instruments, les établissements financiers sont « les personnes physiques ou morales, autres que les banques, qui font profession habituelle pour leur propre compte des opérations de crédit, de vente à crédit ou de change, ou qui reçoivent habituellement des fonds qu'elles emploient en opérations de placement, ou qui servent d'intermédiaires en tant que commissionnaires, courtiers ou autrement dans ces opérations ».

En fin de compte, il est possible de constater que les banques et établissements financiers effectuent quasiment les mêmes types d'opérations exception faite de celle de vente à crédit que la loi semble réserver aux établissements de crédit. Par ailleurs, ces opérations sont effectuées pour le compte de ces institutions elles- mêmes ou au contraire pour le compte de leurs clients. Aussi, les fonds servant au financement de ces activités peuvent provenir aussi bien de la clientèle que de ressources propres. Pourtant, la définition de

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l'institution bancaire fait ressortir un élément que l'on ne trouve pas du tout dans celle des établissements financiers. Les banques sont seules à pouvoir mettre à la disposition de leur clientèle des chéquiers et à procéder à des virements concernant les fonds déposés par leurs clients.

A l'exclusion des établissements financiers, les banques sont donc seules à pouvoir mettre à la disposition de leur clientèle des moyens de paiements. Par ailleurs ne sont pas considérés comme banques ou établissements financiers, les entreprises d'assurance, les organismes de retraite, les agents de change ainsi que les notaires.

L'agrément en qualité de banque ou d'établissement financier est prononcé par arrêté du Ministre des Finances, après avis conforme de la Commission Bancaire.

Au plan réglementaire, il n'existe aucune distinction entre les banques en fonction de la nature de leurs activités. En effet, c'est le concept de banque universelle qui fonde le cadre réglementaire dans l'UEMOA. Toutefois dans la pratique, certaines institutions bancaires se sont spécialisées notamment dans le financement de l'habitat, de l'agriculture ou du commerce extérieur.

Par contre, la loi portant réglementation bancaire pose le principe de la spécialisation des établissements financiers, et un décret réglemente les opérations des diverses catégories d'établissements financiers.

Dix-neuf (19) établissements, soit 68% de l'effectif des établissements financiers, sont spécialisés dans le financement de la vente à crédit et/ou le Crédit-bail. Six sont spécialisés dans la promotion de l'épargne et des investissements, deux dans la vente à crédit et un dans l'affacturage.

La loi bancaire prévoit des dérogations relatives à la forme juridique concernant les banques et établissements financiers publics à statut spécial dont la liste est arrêtée par le Conseil des Ministres de l'UEMOA. Des dispositions dérogatoires sont également prévues en faveur des institutions islamiques ne recourant pas au taux d'intérêt dans leurs relations avec la clientèle.

S'agissant des opérations effectuées, il n'est pas prévu pour les banques de restriction à l'exercice des activités de crédit et de collecte de l'épargne.

Par contre, il est expressément interdit aux banques et établissements financiers de se livrer à des activités commerciales, industrielles, agricoles ou de service, sauf lorsque ces opérations sont connexes à l'activité bancaire ou nécessaires au recouvrement de leurs créances.

S'agissant des établissements financiers, la loi bancaire énumère les activités pouvant être exercées (opérations de crédit, de placement, de change, d'intermédiation). Ils sont répartis en trois (3) groupes comportant chacun plusieurs catégories d'activités. Chaque établissement financier exerce les activités relevant de la catégorie pour laquelle il a obtenu un agrément.

Ø Dans le premier groupe, figurent ceux d'entre eux qui font profession habituelle d'effectuer pour leur propre compte des opérations de prêts (prêts à l'acquisition de meubles corporels, prêts à l'acquisition d'un immeubles ou de parts de société donnant droit à l'attribution ou à la jouissance d'un immeuble, prêts à la construction ou pour tous autres travaux immobiliers, crédits différés, crédit-bail mobilier, crédit- bail immobilier) , d'escompte, de prise en pension, d'acquisition de créances, de garantie (par cautionnement, aval ou autrement), de financement de vente à crédit ou de crédit -bail ;

Ø Dans le second groupe, on trouve les établissements qui reçoivent habituellement des fonds qu'ils emploient pour leur propre compte en prises de participation dans des entreprises existantes ou en formation ou en acquisition de valeurs mobilières (autres que les actions) émises par des personnes publiques ou privées ;

Ø Enfin, dans le troisième groupe, figurent les établissements qui font profession habituelle d'effectuer, pour leur propre compte , des opérations de vente à crédit ou de change ou qui servent habituellement d'intermédiaires en tant que commissionnaires, courtiers, ou autrement dans des opérations de crédit, de placement, de vente à crédit ou de change.

En définitive, nous aborderons le chapitre qui suit, en discutant les résultats, dans le but de l'élucider.

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CHAPITRE 5. LA DISCUSSION DES RÉSULTATS

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote