Titre 2 : Revue de littérature
Dans ce titre, il est question de faire une analyse
thématique, conceptuelle et critique des documentations abordées
pour mieux conduire la présente recherche. Ainsi, sont
développés dans cette rubrique, la revue thématique, la
revue conceptuelle et les enseignements tirés des deux revues.
2.1. Revue thématique
Etant donné que tout travail scientifique s'inspire de
travaux antérieurs, nous avons eu recours, pour le compte de la
présente recherche, à des écrits existants et ayant
porté leurs intérêts à des thèmes
donnés en rapport avec le sujet que nous traitons. Dans ce sous-titre,
ces thèmes liés au sujet de recherche sont exposés et
analysés.
2.1.1. Les notions complexes d'accès et
d'approvisionnement en eau potable.
Le terme accès renvoie à la notion de moyens, de
temps, bref de l'organisation qui mènera l'eau au consommateur.
L'expression «accès à l'eau» intègre plusieurs
paramètres tels que la distance au point d'eau, le temps consacré
à la collecte et le coût inhérent à l'achat de
l'eau.
Peter Gleick(1998), suppose qu'il faut une quantité de
50 litres par jour et par personne repartis de la façon suivante : 5
litres pour la boisson, 20 litres pour les usages sanitaires ; 15 litres pour
les usages de toilette et 10 litres pour la préparation des repas. Son
analyse est basée sur une répartition par besoin. Ainsi selon
lui, il faut accorder une plus importante quantité d'eau pour les usages
sanitaires. Il ne néglige pas cependant la quantité minimale de
l'eau de boisson qui selon lui, suffirait à hauteur de 5l/jour. L'auteur
ne donne pas par contre, une idée sur la distance à effectuer
pour qu'on parle d'accès à l'eau.
17
D'autres auteurs tels que Dos Santos4 (2006),
préfèrent l'utilisation du terme « accessibilité
» qui selon lui, inclut la distance et le poids monétaire de l'eau
dans le budget des ménages en impliquant la quantité d'eau
disponible et utilisée, et de la qualité des eaux
consommées.
De nos jours, la notion d'accès à l'eau est
définie en termes de distance et de quantité d'eau disponible par
jour et par personne. Le volume d'eau dont dispose une personne par jour
détermine en effet les besoins qu'elle peut couvrir en termes de
consommation et d'hygiène. Ainsi une personne qui consomme moins de 5
l/jour couvre difficilement ses besoins (consommation, pratiques
d'hygiène) et par ricochet est exposée à un risque
sanitaire très élevé. Par contre une personne qui dispose
d'une quantité minimum de 20 l/j peut couvrir ses besoins minimum de
base. Les quantités d'eau collectées et utilisées par les
ménages sont conditionnées principalement par
l'éloignement de l'approvisionnement en eau ou par le temps total
nécessaire à la collecte. Ces paramètres sont d'une
manière générale en correspondance avec les quatre niveaux
de service définis par l'OMS que sont l'absence d'accès,
l'accès de base, l'accès intermédiaire et l'accès
optimal.
Au Togo, l'accès à l'eau est défini pour
les ménages qui ont une source d'approvisionnement en eau à moins
de 30 minutes quel que soit le mode de transport utilisé. Cet indicateur
est calculé pour l'eau à usage domestique, l'eau de boisson et
l'eau potable. L'eau minérale, l'eau provenant du robinet, du forage et
de puits protégés ou équipés de pompe est
considérée comme eau potable. (QUIBB 2015).
4 Cité par Ousseini, 2010
18
En effet, dans les Directives de qualité pour l'eau
de boisson5(OMS,2017), le niveau "Absence d'accès"
signifie qu'une personne s'approvisionne à l'eau en faisant plus d'un
kilomètre de déplacement aller-retour et un temps de plus de 30
minutes pour un volume de 5litres par jour, le risque pour la santé
publique étant alors « très élevé
» (Remise en cause des pratiques d'hygiène et de la
consommation de base). "L'accès de base" signifie que la source
d'approvisionnement en eau se situe dans un rayon de 1km pour une durée
de déplacement aller-retour ne dépassant pas 30minutes avec
collection d'un volume de 20 litres approximativement , par personne et par
jour en moyenne et dans ce cas, le risque pour la santé publique
résultant d'une mauvaise hygiène est «
élevé » (Remise en cause de
l'hygiène ; le lavage du linge peut devoir s'effectuer à
distance). Quant à l'accès intermédiaire, il suppose que
la fourniture de l'eau est faite sur place par l'intermédiaire d'un
robinet au moins (niveau de service correspondant à un robinet à
l'extérieur de l'habitation) avec approximativement 50 litres par
personne et par jour environ en moyenne. Dans ce troisième cas, le
risque pour la santé publique résultant d'une mauvaise
hygiène est « faible » (l'hygiène ne
devrait pas être compromise, le lavage du linge peut probablement
s'effectuer sur place). Enfin, l'accès optimal veut dire que
l'approvisionnement est fait par l'intermédiaire de plusieurs robinets
à l'intérieur de l'habitation avec 100 à 200 litres par
personne et par jour en moyenne et on notera un risque «
très faible »pour la santé publique
résultant d'une mauvaise hygiène.
Ajoutons que les définitions de l'accès à
l'eau potable peuvent se spécifier en fonction du milieu de
résidence. Ainsi, l'acceptation la plus couramment utilisée est
celle définie par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui
précise qu'un citadin a accès à l'eau potable s'il est
desservi par un réseau ou une pompe à
5 Directives de qualité pour l'eau de boisson :
4e éd. intégrant le premier additif, Genève : Organisation
mondiale de la Santé ; 2017
19
moins de 200 mètres de son habitation.
La définition diffère pour un ménage dans une zone rurale.
Dans ce cas, l'accès à l'eau signifie qu'un membre de la famille
ne passe pas un temps « disproportionné» à la collecte
de l'eau. Cette définition ne fait donc pas allusion à la «
potabilité » de l'eau ni au fait que le service fourni soit «
adapté» ou non (Hector Houeha, 2007).
Les approvisionnements en eau de boisson peuvent aller de
très grands réseaux urbains, desservant des dizaines de millions
d'habitants, à de petits réseaux communautaires, alimentant en
eau des populations très peu nombreuses. Dans la plupart des pays, ils
comprennent des sources collectives et des réseaux canalisés. Les
services d'approvisionnement en eau de boisson ont en charge l'assurance et le
contrôle de la qualité. Ils sont responsables principalement de la
préparation et de la mise en oeuvre des plans de gestion de la
sécurité sanitaire.
Dans bon nombre de cas, le fournisseur d'eau n'est pas
responsable de la gestion des captages dont il tire son approvisionnement. Le
rôle du fournisseur d'eau à l'égard des captages est de
participer aux activités interservices de gestion des ressources en eau,
de comprendre les risques pouvant être associés à des
activités et à des incidents potentiellement contaminants et
d'utiliser ces données pour évaluer les risques menaçant
l'approvisionnement en eau et mettre au point et appliquer une gestion
appropriée. Bien que les fournisseurs d'eau de boisson n'effectuent
parfois pas eux-mêmes les investigations relatives aux captages et les
évaluations des risques de pollution, il leur incombe d'identifier les
besoins en la matière et de lancer la collaboration multiservices, par
exemple avec les autorités sanitaires et les autorités de
protection de l'environnement.
En 2012, l'OMS a défini l'accès à l'eau
comme étant un indicateur représentant la part de la population
disposant d'un accès raisonnable à une quantité d'eau
potable. Les précisions semblent être beaucoup plus
conséquentes même si les valeurs numériques n'ont pas
été clairement exprimées. On peut citer par
20
rapport à cette explication, l'exemple du Togo en 2015
où l'accès à l'eau potable est limité à
61,8% de la population (QUIBB-2015).
L'enjeu de l'accès à l'eau est double : d'une
part, offrir à chaque individu une eau potable saine, et d'autre part,
réduire la pénibilité liée aux corvées
d'eau, qui sont principalement accomplies par les femmes et les enfants.
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