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Les difficultés d'accès à  l'eau potable et leurs effets en milieu urbain au Togo. Cas de la ville de Tsévié et approches de solutions durables.


par Kokou Sokémawu Bernard KAKANOU
Ecole Nationale de Formation Sociale (Togo) - Diplôme d'Etat de Cadre Supérieur de Développement Social 2019
  

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Titre 2 : Revue de littérature

Dans ce titre, il est question de faire une analyse thématique, conceptuelle et critique des documentations abordées pour mieux conduire la présente recherche. Ainsi, sont développés dans cette rubrique, la revue thématique, la revue conceptuelle et les enseignements tirés des deux revues.

2.1. Revue thématique

Etant donné que tout travail scientifique s'inspire de travaux antérieurs, nous avons eu recours, pour le compte de la présente recherche, à des écrits existants et ayant porté leurs intérêts à des thèmes donnés en rapport avec le sujet que nous traitons. Dans ce sous-titre, ces thèmes liés au sujet de recherche sont exposés et analysés.

2.1.1. Les notions complexes d'accès et d'approvisionnement en eau potable.

Le terme accès renvoie à la notion de moyens, de temps, bref de l'organisation qui mènera l'eau au consommateur. L'expression «accès à l'eau» intègre plusieurs paramètres tels que la distance au point d'eau, le temps consacré à la collecte et le coût inhérent à l'achat de l'eau.

Peter Gleick(1998), suppose qu'il faut une quantité de 50 litres par jour et par personne repartis de la façon suivante : 5 litres pour la boisson, 20 litres pour les usages sanitaires ; 15 litres pour les usages de toilette et 10 litres pour la préparation des repas. Son analyse est basée sur une répartition par besoin. Ainsi selon lui, il faut accorder une plus importante quantité d'eau pour les usages sanitaires. Il ne néglige pas cependant la quantité minimale de l'eau de boisson qui selon lui, suffirait à hauteur de 5l/jour. L'auteur ne donne pas par contre, une idée sur la distance à effectuer pour qu'on parle d'accès à l'eau.

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D'autres auteurs tels que Dos Santos4 (2006), préfèrent l'utilisation du terme « accessibilité » qui selon lui, inclut la distance et le poids monétaire de l'eau dans le budget des ménages en impliquant la quantité d'eau disponible et utilisée, et de la qualité des eaux consommées.

De nos jours, la notion d'accès à l'eau est définie en termes de distance et de quantité d'eau disponible par jour et par personne. Le volume d'eau dont dispose une personne par jour détermine en effet les besoins qu'elle peut couvrir en termes de consommation et d'hygiène. Ainsi une personne qui consomme moins de 5 l/jour couvre difficilement ses besoins (consommation, pratiques d'hygiène) et par ricochet est exposée à un risque sanitaire très élevé. Par contre une personne qui dispose d'une quantité minimum de 20 l/j peut couvrir ses besoins minimum de base. Les quantités d'eau collectées et utilisées par les ménages sont conditionnées principalement par l'éloignement de l'approvisionnement en eau ou par le temps total nécessaire à la collecte. Ces paramètres sont d'une manière générale en correspondance avec les quatre niveaux de service définis par l'OMS que sont l'absence d'accès, l'accès de base, l'accès intermédiaire et l'accès optimal.

Au Togo, l'accès à l'eau est défini pour les ménages qui ont une source d'approvisionnement en eau à moins de 30 minutes quel que soit le mode de transport utilisé. Cet indicateur est calculé pour l'eau à usage domestique, l'eau de boisson et l'eau potable. L'eau minérale, l'eau provenant du robinet, du forage et de puits protégés ou équipés de pompe est considérée comme eau potable. (QUIBB 2015).

4 Cité par Ousseini, 2010

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En effet, dans les Directives de qualité pour l'eau de boisson5(OMS,2017), le niveau "Absence d'accès" signifie qu'une personne s'approvisionne à l'eau en faisant plus d'un kilomètre de déplacement aller-retour et un temps de plus de 30 minutes pour un volume de 5litres par jour, le risque pour la santé publique étant alors « très élevé » (Remise en cause des pratiques d'hygiène et de la consommation de base). "L'accès de base" signifie que la source d'approvisionnement en eau se situe dans un rayon de 1km pour une durée de déplacement aller-retour ne dépassant pas 30minutes avec collection d'un volume de 20 litres approximativement , par personne et par jour en moyenne et dans ce cas, le risque pour la santé publique résultant d'une mauvaise hygiène est « élevé » (Remise en cause de l'hygiène ; le lavage du linge peut devoir s'effectuer à distance). Quant à l'accès intermédiaire, il suppose que la fourniture de l'eau est faite sur place par l'intermédiaire d'un robinet au moins (niveau de service correspondant à un robinet à l'extérieur de l'habitation) avec approximativement 50 litres par personne et par jour environ en moyenne. Dans ce troisième cas, le risque pour la santé publique résultant d'une mauvaise hygiène est « faible » (l'hygiène ne devrait pas être compromise, le lavage du linge peut probablement s'effectuer sur place). Enfin, l'accès optimal veut dire que l'approvisionnement est fait par l'intermédiaire de plusieurs robinets à l'intérieur de l'habitation avec 100 à 200 litres par personne et par jour en moyenne et on notera un risque « très faible »pour la santé publique résultant d'une mauvaise hygiène.

Ajoutons que les définitions de l'accès à l'eau potable peuvent se spécifier en fonction du milieu de résidence. Ainsi, l'acceptation la plus couramment utilisée est celle définie par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui précise qu'un citadin a accès à l'eau potable s'il est desservi par un réseau ou une pompe à

5 Directives de qualité pour l'eau de boisson : 4e éd. intégrant le premier additif, Genève : Organisation mondiale de la Santé ; 2017

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moins de 200 mètres de son habitation. La définition diffère pour un ménage dans une zone rurale. Dans ce cas, l'accès à l'eau signifie qu'un membre de la famille ne passe pas un temps « disproportionné» à la collecte de l'eau. Cette définition ne fait donc pas allusion à la « potabilité » de l'eau ni au fait que le service fourni soit « adapté» ou non (Hector Houeha, 2007).

Les approvisionnements en eau de boisson peuvent aller de très grands réseaux urbains, desservant des dizaines de millions d'habitants, à de petits réseaux communautaires, alimentant en eau des populations très peu nombreuses. Dans la plupart des pays, ils comprennent des sources collectives et des réseaux canalisés. Les services d'approvisionnement en eau de boisson ont en charge l'assurance et le contrôle de la qualité. Ils sont responsables principalement de la préparation et de la mise en oeuvre des plans de gestion de la sécurité sanitaire.

Dans bon nombre de cas, le fournisseur d'eau n'est pas responsable de la gestion des captages dont il tire son approvisionnement. Le rôle du fournisseur d'eau à l'égard des captages est de participer aux activités interservices de gestion des ressources en eau, de comprendre les risques pouvant être associés à des activités et à des incidents potentiellement contaminants et d'utiliser ces données pour évaluer les risques menaçant l'approvisionnement en eau et mettre au point et appliquer une gestion appropriée. Bien que les fournisseurs d'eau de boisson n'effectuent parfois pas eux-mêmes les investigations relatives aux captages et les évaluations des risques de pollution, il leur incombe d'identifier les besoins en la matière et de lancer la collaboration multiservices, par exemple avec les autorités sanitaires et les autorités de protection de l'environnement.

En 2012, l'OMS a défini l'accès à l'eau comme étant un indicateur représentant la part de la population disposant d'un accès raisonnable à une quantité d'eau potable. Les précisions semblent être beaucoup plus conséquentes même si les valeurs numériques n'ont pas été clairement exprimées. On peut citer par

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rapport à cette explication, l'exemple du Togo en 2015 où l'accès à l'eau potable est limité à 61,8% de la population (QUIBB-2015).

L'enjeu de l'accès à l'eau est double : d'une part, offrir à chaque individu une eau potable saine, et d'autre part, réduire la pénibilité liée aux corvées d'eau, qui sont principalement accomplies par les femmes et les enfants.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault