CHAPITRE 4. DISCUSSIONS
4.1. Critique de la méthode
Lors de la prise des données, nous nous sommes
basés sur des semis de moins 1 m et des arbres de dhp = 0,10 m.
Cependant, le dhp le plus grand du peuplement étudié n'a pas
dépassé 0,6 m (ou 60 cm). Si on tenait compte des gaules, cela
pourrait nous donner une idée sur les arbres d'avenir et évaluer
le taux de fécondité. Notre méthode n'a pas non plus tenu
compte des aspects dynamiques qui permettraient de faire une comparaison de
l'évolution temporelle de ces deux espèces. Sur ce, nous pensons
que la prise en compte de gaules et de l'évolution temporelles des
profils de croissance de ces deux espèces permettrait d'affiner les
conclusions de cette recherche. Par contre, le point fort de notre recherche
consiste à jeter les bases pour un calibrage des tarifs de cubage des
espèces à bois d'oeuvre du miombo Haut-Katanga. Nous avons
montré, pour la première fois que l'estimation par des
méthodes courantes basées sur la simulation de la forme du
fût en un cylindre de révolution occasionne une perte
nonnégligeable d'environ3% de la biomasse aérienne. Mais
l'estimation du tarif basé sur les classes de diamètre minimise
les erreurs de calcul de la biomasse.
Nous suggérons d'approfondir cette étude en
élargissant le jeu de données avec des diamètres pouvant
atteindre 1 m ou au-delà. Nous pensons également que la prise des
données dans différents types d'écosystèmes
forestiers permettrait à mieux modéliser le tarif de Kakula et de
Mulombwa.
4.2. Phénologie
Nos données des périodes phénologiques
deP. angolensis et P. tinctorius correspondent avec les
périodes phénologiques des études similaires de plusieurs
auteurs (Boaler et al, 1996 ; Lemmens, 2005 ; Therrel et al,
2002 ; Takawira, 2005). LeP. angolensis est décidu tandis
que P. tinctorius est semi-décidu. Ils ne fleurissent pas non
plus à la même période (tableau 1). Le fait de ne pas
fleurir à la même période nous pousse à dire que les
deux espèces auraient déjà sélectionné
différents types de pollinisateurs au cours de leur histoire de vie. Les
principales modes de dissémination se fait par l'anémochorie
uniquement.
4.3.Structure des Pterocarpus
Selon Lemmens et al(2005) et Takawira(2005) la
hauteur d'arbre de ces deux espèces peut atteindre 25 m à 30 m ou
35 m, la hauteur du fût 15 m le dhp 0,75 met la surface de la couronne
113,04 m² (12 m de diamètre). La hauteur de nos arbres
échantillonnés a varié de 7 m à 26,5 m, la hauteur
du fût de 1,5 à 16,5 m, le dhp de 0,1 à 0,58 m et la
surface de couronne de 0,28 m² à 225,93 m² (17,58 de
diamètre).
Aucun de nos arbres échantillonnés n'a atteint
un dhp de 0,6 m (équivalent au diamètre minimum d'exploitation)
et 30 m de hauteur. Ceci montre que le peuplement est encore très jeune.
Rappelons, qu'avant la mise en défens du site de Mikembo, les arbres
étaient coupés de manière anarchiques par des populations
riveraines (Muledi, 2017). Le relâchement de la pression anthropique
favorise la croissance des espèces à bois d'oeuvre telles les
Pterocarpus.
La longueur moyenne du fût de ces deux espèces a
été de 6,4 m. Sous d'autres cieux, les recherches similaires
menées par plusieurs chercheurs montrent que ces deux espèces ne
produisent pas de fût assez longs. La longueur du fût dépend
donc de la durée de vie de l'arbre, suggérant que pour btenir un
fut de longueur vraiment importante, l'arbre devraient vivre beaucoup
d'années (Boaler et al, 1996 ; Graz, 2004 ; Fouarge,
1964, Lemmens, 2005 ; Takawira, 2005).
Selon Anonyme (2009) pour estimer l'accroissement d'un arbre
on a souvent recours à des relations hauteur-diamètre.Nous avons
remarquéla plus forte corrélation entre la dhp et la hauteur
totale des arbres, mais aucune relation n'a été
détectée entre la hauteur totale et la hauteur du fût. Ce
résultat suggère que l'estimation de la hauteur du fût
n'est pas fiable à partir du dhp, c'est-à-dire que le volume
exploitable des Pterocarpus ne pas être envisagé à
partir de leurs grosseurs.
L'effort reproducteur est donc similaire entre les deux
espèces car une différence non significative a trouvé
entre les semis de Kakula et de Mulombwa. Mais, il serait intéressant de
procéder au dénombrement des semis dans d'autres sites de la
plaine de Lubumbashi pour pouvoir discriminer l'effort reproduction de chacune
des espèces.
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