2 - Les risques agricoles
Dans le secteur agricole, nous pouvons distinguer plusieurs
risques aléatoires qui spécifiquement associés à
l'agriculture, notamment :
- Le risque des aléas climatiques et biologiques
(maladies nuisibles aux plantes) qui affectent le rendement agricole, la
qualité des produits voire les flux de trésorerie ;
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- Le risque des fluctuations des prix des produits et
l'accès limité aux intrants et aux équipements agricoles
;
- La dégradation du sol.
D'autres types de risques non spécifiques affectent
directement l'exploitation agricole. Il s'agit, entre autres :
- Du changement de la politique nationale sur l'agriculture ou
de régulation qui affecte vigoureusement l'agriculture ;
- Du risque opérationnel (mauvaise gestion des produits
stockés, déstructuration des outils de production, etc.).
III - L'approche théorique du marché
financier
Cette approche se caractérise par une analyse de
marché qui met en évidence la relation existante entre le
préteur (établissement de crédit) et l'empereur (client).
Et la gestion de ce marché financier est inéluctablement
liée au risque de crédit qui est un élément
fondamental de l'activité financière, notamment dans le
marché de micro crédit. Il représente la
probabilité de défaut de paiement pour un emprunteur qui ne peut
pas régler les intérêts de l'emprunt et/ou rembourser le
capital14. C'est la somme de deux risques à savoir le risque
courant qui engendre des pertes qui peuvent être statistiquement
anticipées par la banque et le risque exceptionnel dont les pertes ne
peuvent être anticipées. Leur couverture nécessite une
provision en capital c'est-à-dire des fonds propres. Le risque de
crédit résulte de la théorie qui met en lumière les
différentes relations possibles entre le prêteur et l'emprunteur.
Ainsi, malgré leur entente, chacune des deux parties tenterait de
minimiser son risque et/ou de maximiser ses propres bénéfices au
détriment de ceux de l'autre partie15.
En matière de finance, le prêt ou le
crédit agricole est défini comme étant une transaction de
fonds entre deux entités légales et dans laquelle un
prêteur (établissement financier) accepte de mettre temporairement
un capital à la disposition d'un emprunteur (exploitant agricole)
moyennant une rémunération. Il a été
souligné dans l'introduction que le faible niveau de financement de
l'agriculture par les institutions de micro finance (IMF) s'explique par le
fait que les prêts aux producteurs agricoles particulièrement les
petits exploitants sont caractérisés
14 Gestion des projets » de COULIBALY Sie Amara
(2003-2004).
15 Stéphane BASSA Y (2009, Nov.).
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par beaucoup d'incertitudes. Du fait de l'existence des
coûts de transaction élevés et du problème
d'asymétrie d'information lors de la transaction financière qui
conduit à la sélection adverse des agriculteurs et à
l'aléa moral, les IMF ont donc du mal à bien évaluer le
risque avant la prise de décision de financer le producteur agricole.
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