E. Le concept du développement local :
Le développement local est né du constat que les
politiques macro-économiques et les mesures sectorielles nationales ne
s'avèrent pas très efficaces pour résoudre les
problèmes qui se posent chaque jour à l'échelle locale et
régionale en matière de développement économique et
social.
C'est dans ce sens que Vachon (2002) pense que l'approche du
développement local est originale parce qu'elle permet de mobiliser et
de stimuler les éléments dynamiques et les ressources de la
collectivité en vue de susciter de nouveaux projets, de
déclencher et d'accompagner les processus individuels et collectifs de
changement et de développement. Selon lui, l'impulsion ne viendra pas de
l'extérieur mais de l'intérieur et pour ce faire, un ensemble
d'actions sera engagé pour mettre le territoire en état de se
développer et dès lors, de générer des initiatives
créatrices d'emplois.
Il est tout de même important de préciser que le
développement local endogène n'exclut pas d'aide venant "d'en
haut". La complémentarité des niveaux endogène et
exogène est indispensable. En effet, le premier niveau (endogène)
mobilise la population, stimule les idées innovantes, élabore des
projets, met en valeur les ressources disponibles, rehausse la volonté
et la capacité d'agir, tandis que le second niveau (exogène)
procurent les aides en matière d'investissement structurant, de
formation, de financement, de support technique, de pouvoir
décentralisé. Le développement local apparaît ainsi
comme le lieu de rencontre entre ce qui vient de la base et ce qui vient des
paliers supérieurs.
On constate par les propos précédents que le
développement local repose essentiellement sur la mobilisation et la
valorisation des potentialités d'un milieu qui refuse la fatalité
de l'exclusion et tente de trouver des solutions à la
précarité et à la pauvreté en relevant le
défi de l'emploi et du développement. La démarche est
basée sur les potentialités locales qui sont les
différentes organisations, activités et ressources locales. A ce
propos, Zana (2003) estime que « la mobilisation des ressources locales
doit précéder tout recours à l'appui des donateurs
extérieurs ».
F. Le concept du développement
intégré :
Morize (1992) avance que : « le développement
intégré est un développement logique et rationnel, visant
dans un but de croissance, tous les aspects qui dépendent les uns des
autres, de manière à n'oublier aucune des conditions
nécessaires à ce développement ».
Le développement intégré a alors une
vision globale et systémique dans les approches, contrairement à
l'approche sectorielle. En effet, le développement intégré
global ou systémique considère le milieu
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d'intervention comme un système c'est-à-dire
comme « un ensemble déléments interactifs,
organisés et finalisés » (Boukhari, 1995). La prise en
compte effective de ces différents éléments comme un tout
indissociable dans les démarches, est un impératif qui
permettrait de réduire au maximum les risques d'échec et de
contribuer par conséquent à la réalisation des
résultats satisfaisants dans les différentes actions de
développement.
Après cette série de définition relative
aux différents concepts notamment : la désertification, les zones
rurales, l'aménagement et le développement nous permettant de
faire le lien entre ces concepts en l'occurrence ceux liés au
développement. D'après le sommet de la terre à Rio qui a
été organisé par les Nations Unies en 1992 pour
l'avènement du développement durable, c'est le
développement participatif qui permet le développement durable,
car un développement économique respectueux et la mise en place
d'une justice sociale ne peuvent être atteints qu'avec la participation
de tous les citoyens. Le développement durable exige la
démocratie et la participation effective à cette
démocratie : c'est ce qu'on appelle la démocratie participative.
De même, est selon toujours les conclusions de Rio 1992, le
développement durable est une affaire locale et il ne se réalise
que si on utilise l'approche participative.
Comme nous avons cité auparavant, notre zone
d'étude est une zone rurale affectée par la
désertification, donc il y a lieu de prévoir une stratégie
de lutte contre la désertification dans le cadre d'un
développement rural durable. D'après l'ONU, le terme
désertification désigne la dégradation des terres des
zones arides, semi-arides et subhumides sèches par suite de facteurs
divers, telles que les variations climatiques et les activités humaines.
Pour résoudre ce problème, une convention des nations unies sur
la lutte contre la désertification est entrée en vigueur
dés décembre 1996 et a été ratifiée par 176
pays et institutions en octobre 2001, elle comprend cinq annexes
régionales : Afrique, Amérique latine et Caraïbes, Asie,
Méditerranée septentrionale et pays de l'Europe centre et de
l'Est. Mais là le peu d'enjeux commerciaux entraine une médiocre
implication de la recherche qui se focalise sur les aspects environnementaux et
ignore les aspects socio-économiques. A cela s'ajoute une opinion
publique de Nord marginalement préoccupée par le processus de
désertification ressenti comme abstrait et dont l'appellation «
lutte contre la désertification » est sujette a des malentendus et
controverses.
A l'approche du sommet du développement durable de
Johannesburg il est flagrant de constater que cette convention est l'un des
rares instruments porteur de tous les paramètres du développement
durables (économiques, sociaux et environnementaux) associant le local
et le global au profit d'un milliard de personnes parmi les plus
désertées du monde dans 100 pays affectées. En
matière de recommandations, la convention d'appuie sur le chapitre 12 de
l'Agenda 21, lui-même adopté à Rio en 1992 et qui rappelle
les différentes actions à conduire dans le cadre de cette lutte
:
- Renforcer les connaissances de base et développer des
systèmes d'information et de surveillance par les zones sujettes
à la sécheresse et à la désertification y compris
les aspects socio-économiques et écologiques.
- Lutter contre la dégradation des sols en intensifiant
les activités de conservations des sols et de boisement.
- Développer des programmes pour l'élimination de
la pauvreté.
- Encourager et promouvoir la participation populaire et
l'éducation écologique, l'accent était mis sur la lutte
contre la désertification et la gestion des conséquences de la
sécheresse.
- Elaborer des programmes de lutte contre la
désertification et les intégrer aux plans nationaux de
développement durable et à la planification écologique
nationale.
En associant les facteurs liés à l'environnement
aux facteurs liés aux activités humaines, cette convention
focalise particulièrement sur les problèmes de
développement rural durable, en particulier la lutte contre le
phénomène de la désertification et la pauvreté dans
les zones sèches du globe.
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