Section 3. Les infrastructures
Les infrastructures dont il est question ici sont autant
mobilières, immobilières que numériques.
1. Le renouvellement des infrastructures mobilières
et immobilières
Pour ce qui est des infrastructures immobilières et
mobilières, la faiblesse des ressources des établissements
d'enseignement supérieur a entraîné un mauvais entretien
des bâtiments, de l'équipement et la détérioration
des ressources des bibliothèques. Ces dernières, notamment, qui
sont des structures fondamentales d'appui à l'enseignement
supérieur et à la recherche, souffrent de la pauvreté de
leurs collections, des contraintes pour les renouveler, des difficultés
pour mettre en réseau leurs structures documentaires aux niveaux
nationale et internationale.
Les laboratoires et centres de recherche se coupent de la base
essentielle dont se nourrissent la recherche scientifique et l'innovation
technologique (Oumar SOCK, 2006). Les données statistiques fiables et
actualisées pilotent efficacement la machine universitaire et
scientifique avec des paramètres tant quantitatifs (nombre
d'enseignants, d'étudiants, de personnels d'appui, de tables-bancs, de
laboratoires, d'ateliers, d'ordinateurs, de bibliothèques, de librairies
etc.) que qualitatifs (taux d'échecs, variables sur la
déperdition au cours de la scolarité, taux de redoublement, ratio
enseignant/enseigné, étudiant/population mère,
étudiant/infrastructures, étudiant/bibliothèque, taux
d'employabilité...) pour un meilleur management de la politique
éducative (UNESCO, 2008).
Les données disponibles pour l'Afrique indiquent, pour
les institutions concernées, des taux d'utilisation des infrastructures,
à des niveaux qui ne permettent théoriquement pas des conditions
d'apprentissage de qualité. Certains pays ont construit de nouvelles
infrastructures (amphithéâtres, salles de cours) universitaires ou
créé des universités ou autres institutions d'enseignement
supérieur délocalisées dans l'hinterland, mais ne sont que
des ersatz (UNESCO, idem).
2. La construction des infrastructures réseaux
Quant à l'infrastructure numérique, aujourd'hui,
la modernité se mesure à l'aune de la mise en oeuvre des TIC qui
doivent innerver toute la vie des temples du savoir, de la production des
connaissances et des compétences au renouvellement de celles-ci
(recherche) en passant par leur
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diffusion (techniques et modalités de transmission des
savoirs et savoir-faire) (UNESCO, idem). C'est en ce sens que
l'accélération du développement technologique a fait de
l'accès au savoir une condition essentielle de la participation à
l'économie mondiale.
L'impact des nouvelles technologies de l'information et des
communications (TIC) a considérablement modifié la vitesse de
production, d'utilisation et de distribution du savoir, comme l'attestent
l'augmentation de la publication des documents scientifiques et le nombre de
demandes de brevets. La capacité d'un pays à tirer profit de
l'économie fondée sur le savoir dépend ainsi de sa
promptitude à adapter sa capacité à produire et à
partager le savoir (BANQUE MONDIALE, 2003).
C'est à ce titre que la numérisation des
structures et des activités (scolarité, bibliothèque,
librairie, etc.) entraîne un saut qualitatif de l'Université
africaine dans la modernité cybernétique et la
Société du savoir (Jacques Fame NDONGO, idem). Les
infrastructures numériques prennent en compte les réseaux
informatiques, la connexion Internet, les équipements, logiciels et
matériels. L'intégration de l'information dans la
société passe par le réseau, à partir de points
d'accès différents, en temps réel ou différé
(Jean-Philippe ACCART, 2004). La Société de l'Information fonde
en effet son développement sur la convergence technologique entre
ordinateurs, réseaux de télécommunications et protocoles
d'échanges entre machines. Il s'agit en fait de bâtir des
systèmes d'information ; or : « Bâtir des systèmes
d'information, c'est non seulement collecter et diffuser des données,
c'est aussi les ordonner et y réfléchir afin d'élaborer un
savoir susceptible d'orienter l'action. De tels savoirs codifiés
s'élaborent un peu partout dans le monde et sont disponibles pour qui
sait les trouver. Y accéder facilement grâce à des
infrastructures performantes constitue un premier enjeu [...] L'investissement
dans les technologies de l'information apparaît ainsi comme
complémentaire d'un investissement dans les ressources humaines »
(Armand MATTELART, 2003).
D'autant que l'existence de TIC appropriées et
fonctionnelles est essentielle à l'enseignement supérieur car ces
technologies ont la capacité :
? De rationaliser et réduire les tâches
administratives et en général de permettre l'accroissement de
l'efficience et l'efficacité de la gestion des systèmes et des
établissements d'enseignement supérieur ;
? D'accroître l'accès et améliorer la
qualité des enseignements et de l'acquisition des connaissances à
tous les niveaux ;
? D'élargir considérablement l'accès
à l'information et aux données, à l'échelle des
campus ou à travers le monde (BANQUE MONDIALE, 2003).
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