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Crise politico-religieuse en Afrique centrale. Cas de la RCA.par Matthieu Alidor Kabeya Université de Lubumbashi - Graduate en Relations Internationales. 2017 |
3.1. B. Reprise des combats en 2012-2013Le 23 mars 2013, les rebelles de la coalition Séléka annoncent avoir franchi le point kilométrique 12, marquant l'entrée dans Bangui, prennent le palais présidentiel entraînant la fuite du président François Bozizé pour la République démocratique du Congo, Michel Djotodia, chef de la rébellion, s'autoproclame président de la République. Ils prennent aussi possession de la cathédrale Notre-Dame de Bangui, un de leurs objectifs93(*). 3.2. Deuxième Guerre CentrafricaineLa deuxième guerre civile centrafricaine est un conflit situé en République centrafricaine qui éclate en décembre 2012 entre le gouvernement centrafricain et les opposants regroupés au sein de la Seleka. Il y eut entre 2004 et 2012 de nombreux affrontements entre divers mouvements rebelles et les Forces armées centrafricaines, les rebelles accusent le président centrafricain François Bozizé d'avoir failli à respecter les accords de 2007 qui mirent fin aux précédentes guerres civiles. Les membres de la Seleka démarrent alors une offensive militaire le 10 décembre 2012.94(*) La Seleka commence son offensive le 10 décembre. Après avoir pris cinq villes depuis le début de l'offensive, le 18 décembre, la coalition prend la ville minière de Bria, tuant 15 soldats gouvernementaux. Elle prend également la ville de Kabo. Le président centrafricain en appelle à son homologue tchadien afin de recevoir son aide militaire. Le Tchad accepte d'envoyer des troupes, 150 hommes environ et une vingtaine de véhicules, précisant qu'ils se cantonneraient à un rôle d'interposition. Le 20 décembre, les rebelles chassent les forces gouvernementales de la ville de Batangafo, mais ces dernières parviennent à reprendre Kabo, prise deux jours avant par les rebelles. Ceux-ci démentent la contre-attaque de l'armée, mais acceptent de suspendre leurs opérations à la veille d'une rencontre de la CEEAC. Le 23 décembre, la coalition prend la ville de Bambari, la troisième ville du pays. Le 25, elle prend le contrôle de la ville de Kaga-Bandoro tandis que le président Bozizé reçoit ses conseillers militaires dans la capitale, Bangui. Le 26 décembre, des centaines de protestataires pro-Bozizé s'en prennent à l'ambassade de France, accusant Paris de ne pas les soutenir contre la rébellion. Plusieurs dizaines de soldats français ont empêché les manifestants d'entrer dans le bâtiment, où une cinquantaine de ressortissants français ont pu trouver refuge. La compagnie Air France décide de suspendre ses liaisons quotidiennes Paris-Bangui, et fait faire demi-tour à un avion. Washington et l'ONU annoncent le retrait de leurs employés non-indispensables. Le ministre de l'Intérieur centrafricain, Josué Binoua, remercie la condamnation des rebelles par la France et fait appel à Paris pour aider le gouvernement à trouver une issue au conflit.95(*) Le 27 décembre, le président Bozizé demande l'aide de la France et des États-Unis. Le président François Hollande affirme son désir de ne pas s'impliquer dans le conflit, mentionnant que les troupes françaises ne sont présentes que pour protéger les ressortissants français, et non pour intervenir dans un conflit interne au pays ou protéger un régime. Il appelle au dialogue pour mettre fin à la crise. Alors que le général Jean-Félix Akaga, commandant de la force de la MICOPAX de la CEEAC annonce que Bangui était complètement sécurisée par ses troupes, le Gabon et le Cameroun, deux pays participants à la mission de la MICOPAX précisent qu'aucune décision n'a été prise concernant le rôle de la mission dans le conflit.96(*) Le vendredi 28 décembre, les forces régulières ont lancé une contre-offensive sur la ville de Bambari. Les soldats centrafricains sont mis en déroute et se replient, laissant les rebelles du Séléka s'emparer des lieux, alors à trois cent kilomètres au nord-est de la capitale Bangui. Dans la nuit du vendredi 28 au samedi 29 décembre, le ministère de la Défense français annonce le déploiement de 150 militaires français dans une base à Libreville, appartenant à une compagnie d'infanterie de parachutistes, alors que la France a déjà 250 soldats dans la base M'Poko, située près de l'aéroport de Bangui, dans le cadre de la mission Boali. Cependant, le ministère affirme qu'il s'agit d'une « mesure de précaution » pour « la protection des ressortissants français et européens », marquant la volonté de ne pas s'ingérer dans les affaires internes de la république africaine. Le même jour, les forces de la Seleka avancèrent un peu plus, en prenant cette fois la ville de Sibut, située elle à environ cent soixante kilomètres de Bangui. La prise de cette ville s'est faîte sans aucun combat. À la suite de la chute de la ville aux mains des rebelles, Djouma Narkoyo, un des chefs de la Seleka, a confirmé : « Nous continuons à progresser et nous avons récupéré Sibut ». Les armées centrafricaines, soutenues militairement par le Tchad, ont envoyé des troupes à Damara, dernière « ville-verrou » pour sauver Bangui, où des technicals patrouillent. Malgré cette avancée, les rebelles se sont dits prêts à « négocier sans conditions » avec le gouvernement centrafricain.97(*) * 93Idem, P.16 * 94Ibidem, P.17 * 95GAEL COGNE, art. Cit., P.18 * 96Idem, P.18 * 97GAEL COGNE, art. Cit., P.18 |
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