CONCLUSION
L'objectif de ce chapitre est d'analyser la tendance de la
variabilité pluviométrique dans le Mayo Dallah. Les
manifestations de cette variabilité a été analysé
grâce à l'indice de saisonnalité et standardisé des
précipitations. Les résultats de l'indice des
précipitations indiquent des périodes de sécheresses
totales et potentielles (14 années) et des périodes humides et
potentiellement inondables (16 années) et partant, deux décennies
humides et une décennie sèche. On note également une
variation mensuelle et saisonnière des précipitations
marquée par une baisse et l'augmentation progressive des pluies.
Il ressort de l'analyse de ces paramètres que la
variabilité pluviométrique est réelle dans le Mayo Dallah
et affectent les activités agricoles. Les résultats de ce travail
correspondent aux résultats des travaux réalisés dans les
autres parties de la zone soudanienne notamment les travaux de Baohoutou (2007)
et Gouataine (2018) pour qui, la variabilité pluviométrique dans
la zone soudanienne est marquée par une variation interannuelle avec les
anomalies, des irrégularités mensuelles, saisonnières et
décennale. Les séquences sèches, les inondations, les
baisses des pluies en sont les manifestations de cette dernière. Toutes
ces mutations climatiques ont des conséquences sur l'agriculture en
général et les cultures vivrières en particulier. Ainsi,
la perception paysanne de ces contraintes pluviométriques varie d'une
localité à une autre. Cette diversité des points de vue
traduit le caractère hétérogène de la
pluviométrie dans le Département de Mayo Dallah.
70
CHAPITRE 4 : BAISSE DE LA PRODUCTIVITE, DETERIORISATION
DES SYSTEMES PRODUCTIFS ET DEGRADATIONS DES CONDITIONS DE VIE DES
POPULATIONS.
Selon le PNUE, 95% de la culture africaine est pluviale.
Ainsi, cette agriculture est extrêmement sensible au changement
climatique. L'irrégularité des saisons, l'excès de
chaleur, la modification des régimes de précipitations diminuent
les rendements, augmentent la probabilité de mauvaises récoltes
et entrainent une prolifération des parasites et des maladies des
cultures.
Ce présent chapitre vise à la
présentation des exigences écologiques des différentes
cultures vivrières, à l'analyse de l'évolution des
rendements de ces cultures vivrières (maïs, arachide), ensuite
à l'explication des impacts de la variabilité
pluviométrique et thermiques sur les cultures vivrières. Une
attention sera aussi portée sur les ennemis des cultures
vivrières, les maladies cryptogamiques et l'envahissement de mauvaises
herbes qui d'une manière ou autre perturbent les productions
agricoles.
I. ECOLOGIE DES CULTURES VIVRIERES DANS LE DEPARTEMENT DE
MAYO-DALLAH
1. Maïs : exigences écologiques
Le maïs de son nom scientifique Zea mays, Maize en
anglais, est une plante herbacée tropicale annuelle de la famille des
proacées (graminées) et la sous-famille des panicoidées,
largement cultivée comme céréale pour ses graines riches
en amidon, mais aussi comme une plante fourragère. Le maïs est
surtout réservé à la consommation humaine directe, sous
forme d'épis immatures, de farine ou de semoule.
Il a des exigences en température assez
élevées à la germination : optimum de 25°C,
impossible en dessous de 10°C ; en eau, le maïs de 120 jours en
climat soudanien demande au moins 600 mm de pluies bien réparties.
Ainsi, le Mayo Dallah est une zone très propice à la culture du
maïs, dont le semis se fait entre les mois de mai et juin et la
récolte entre août et septembre. En fertilité, il est
très sensible aux carences et répondant bien aux apports
d'engrais et notamment d'azote. La sécheresse est
particulièrement dommageable au moment du semis mais sa plus forte
influence négative sur le rendement se situe au moment de la floraison.
L'excès d'eau peut provoquer l'asphyxie ou même la pourriture des
racines. Le maïs exige pour sa croissance et sa production, des
éléments minéraux qu'il puise dans le sol (memento,
2009).
71
2. L'arachide : exigences écologiques
Arachis hypogaea, en Anglais Peanut (USA), est une plante
tropicale et subtropicale qui appartient à la tribu des Aeschynomena, la
sous-tribu des stylosanthenae et au genre Arachis. Elle est de la famille des
légumineuses annuelle de 30 à 70 cm de haut, érigée
ou rampante. Elle est consommée soit en graine (cacahuète), soit
sous forme d'huile. Elle se développe sur des sols suffisamment meubles
pour permettre la pénétration des gynophores puis l'arrachage des
gousses mûres. Les conditions environnementales pour sa croissance et sa
productivité sont entre autre : les températures
inférieures à 15°C et supérieures à 45°C
ralentissent ou bloquent la croissance, l'optimum se situant entre 25°C et
35°C degrés. Une pluviométrie comprise entre 500 et 1 000 mm
pendant la saison de culture permet généralement d'obtenir une
bonne récolte, mais la bonne répartition des pluies, en fonction
du cycle de la variété, est plus importante que le total
pluviométrique (memento, 2009). Le Mayo Dallah, présente
plusieurs conditions qui sont propices à la culture d'arachide.
1
2
Planche 8: les cultures vivrières dans
le Mayo Dallah
Source : Wayang Brice, 2021
Cette planche nous présente deux champs de cultures
vivrières qui occupent une place importance dans la consommation des
ménages de cette localité. L'image A, nous montre un champ de
maïs, l'image B, un champ d'arachide.
72
II. EVOLUTION DES RENDEMENTS DES CULTURES DE MAÏS,
ARACHIDE, DANS LE MAYO-DALLAH DE 2005 -2021.
Les rendements agricoles dans le Département de Mayo
Dallah ne sont pas statiques. Ils varient de manière considérable
année après année. Les différentes cultures
vivrières (maïs et arachide) sont représentées
graphiquement de 2005 à 2021 suite aux difficultés d'avoir les
données agricoles de 1990 à 2021 comme les données
pluviométriques. Les données situationnelles obtenues ne
concernent qu'une période de dix-sept (17) ans avec l'absence des
données des années 2006 et 2007 ce qui revient à 15ans.
Les deux graphiques 21, 22 ci-dessous montrent globalement que
l'évolution interannuelle des rendements agricoles dans le Mayo Dallah
se fait en dents de scie.
1400 y = -7,5607x + 1130,6
R2 = 0,0659
1200
1000 800 600 400 200
0
Années
Rendement de l'arachide Tendance des rendements
Rendement en (kg/ha)
Figure 23: Evolution du rendement d'arachide de 2005
à 2021
Source : ANADER, 2022
Cette figure illustre l'évolution de rendement
d'arachide dans le Département de Mayo-Dallah. En effet, la courbe de
tendance indique une légère baisse moyenne durant la
période de 2005 à 2021. Toute fois le rendement reste variable
selon les années. La campagne agricole de 2008/2009 a enregistré
le maximal de rendement (1303kg/ha), contrairement à l'année 2017
qui a enregistré le rendement le plus faible (898 kg/ha). Cette
fluctuation peut être expliquée par la dégradation des
conditions naturelles notamment la fluctuation pluviométrique et
l'appauvrissement des sols.
Cette figure présente l'évolution des rendements
du mil pénicillaire en véritable dent de scie avec une tendance
légèrement vers la baisse dans le département de
Mayo-Dallah. Les
73
rendements varient fortement en fonction des années. Le
maximum des rendements est enregistré en 2008,2010 et 2011 avec
respectivement 650kg/ha, et le minimal en 2009 avec 475kg/ha. Les baisses et
les constances de ces rendements proviennent de la dégradation des
conditions naturelles notamment la fluctuation pluviométrique et/ou
l'appauvrissement des sols.
y = 22,443x + 973,59 R2 = 0,1723
1800
1600
1400
1200
1000
800
600
400
200
0
Années
Rendement de mais Tendance des rendements
Rendement en (kg/ha)
Figure 24: Evolution du rendement de maïs de 2005
à 2021
Source : ANADER, 2022
Comme le sorgho, l'analyse de cette figure nous montre que la
tendance du rendement de maïs est aussi à la hausse avec une
évolution en dent de scie. Les rendements varient fortement en fonction
des années. Ainsi, le maximal des rendements est enregistré en
2015 et 2018 a 1543kg/ha et le minimal en 2009 avec 700kg/ha.
Tableau 12: Récapitulatif des statistiques
descriptives des rendements
|
|
|
|
|
|
Spéculation
statistique
|
Arachide
|
Maïs
|
Somme
|
16051
|
374370
|
Maximum
|
1303
|
1543
|
Minimum
|
898
|
|
Moyenne
|
1070,07
|
|
127,29
Coefficient de11,89%
Source : ANADER, 2022
74
III. PERCEPTIONS PAYSANNES
1. Perception paysanne sur cultures sensibles à la
variabilité pluviométrique
Lors des enquêtes, le comportement des quatre (4)
cultures vivrières face aux mutations pluviométriques n'a pas
été perçu de la manière par les agriculteurs dudit
Département. La figure ci-dessous illustre cette perception.
45,0
40,0
Types de speculations
35,0
Pourcentage (%)
30,0
25,0
20,0
15,0
10,0
5,0
0,0
Figure 25: perception paysanne de la
sensibilité des cultures vivrières aux effets de la
variabilité pluviometrique.
Source : Enquête de terrain, 2022
Il ressort de l'analyse de cette figure, que face aux
péjorations pluviométriques, 40 % des agriculteurs pensent que le
maïs et l'arachide présentent les mêmes comportements
(sensibilité aux stress hydriques) face aux mutations
pluviométriques, 20% pensent que c'est le maïs qui demeure la plus
fragile à la sècheresse tout comme à l'inondation. Par
contre la culture du sorgho est tolérante par rapport à la
sécheresse suivie du mil pénicillaire. Les différents avis
sur les comportements de ces 4 spéculations viennent confirmer les
exigences écologiques de ces 4 cultures présentés dans le
memento de l'agronomique (2009). Ainsi, cette perception permet
d'apprécier la dépendance de l'agriculture pluviale avec les
paramètres agricoles.
2. Perception paysanne des effets de la
variabilité pluviométrique
Dans la littérature, il ressort que les perceptions
paysannes sont d'une grande importance, car c'est eux qui déterminent
les adaptations mises en place. Ainsi, face aux effets néfastes induits
par la variabilité pluviométrique perçus et ressenties,
les avis des paysans diffèrent (figure 25).
29%
10%
61%
Faiblement Moyennement Fortement
75
Figure 26: Perception paysanne face aux effets de la
variabilité pluviométrique
Source : Enquête de terrain, 2022
Cette figure illustre la perception que les paysans ont sur
les effets qu'induisent la variabilité pluviométrique sur leurs
activités agricoles. Il ressort de cette analyse que 61,4% des
agriculteurs constatent que leurs activités agricoles soient
affectées moyennement par les effets de la variabilité
pluviométrique, 28,6% pensent que leurs activités soient
affectées fortement, par contre seulement 10% pensent être
affectés faiblement.
IV. IMPACTS DE LA VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE SUR LES
CONDITIONS DE VIE DES AGRICULTEURS
Dans le Département de Mayo-Dallah, l'agriculture
constitue la base de l'alimentation des ménages. Ainsi, les mutations
pluviométriques entrainent tout d'abords la chute des rendements
agricoles qui impacte à son tour les revues des ménages. Durant
le période de 1990 à 2021, les risques majeurs observés
par la population sont la famine, les maladies et la pauvreté.
Notons aussi que l'oscillation de la température et sa
tendance interannuelle en hausse agissent sur le bien-être de la
population. De la canicule résultent des maladies comme la
méningite tandis que durant la période du froid dominent la
grippe, la toux, le palu, etc. en fin,
les périodes d'inondations sont également à
l'origine des maladies hydriques et épidémiques.
6%
5%
6%
70%
13%
Pauvreté
Famine
Maladies
Famine et maledies
Famine et pauvreté
76
Figure 27: Conséquence de la variabilité
pluviométrique sur les agriculteurs
Source : Enquête de terrain, 2022
V. VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE : PROLIFERATION DES
MALADIES CRYPTOGAMIQUES
Les manifestations des paramètres climatiques
constituent également un facteur de propagation des maladies fongiques
qui sont causées par des champignons parasitaires. Les maladies
fongiques représentent 90% des affections des végétaux et
touchent toutes les espèces. Ces maladies (rouille, mildiou,
oïdium, sclérotiniose, septoriose....) interviennent lorsque les
champs sont mal entretenus, mal exposés ou encore inadaptés au
climat. Ainsi, les cultures notamment les cultures vivrières dans le
Département Mayo-Dallah n'échappent pas à la croissance
des maladies fongiques induite par les phénomènes climatiques
extrêmes. Les moyens de luttes restent l'utilisation des produits
chimiques qui ne sont pas parfois à la portée de tous les
paysans.
Le Mayo Dallah est une localité aux conditions
climatiques favorables (800-1200mm/an) au développement du striga. 95,7%
des agriculteurs enquêtés affirment faire face à
l'envahissement des mauvais herbes (Striga, les graminées annuelles, les
dicotylédones annuelles) dont le plus connu et fréquent est le
striga hermonthica appelé localement «Samroukoua» qui
engendrent des énormes dégâts sur les cultures. Selon
Kroschel (1998), le striga et surtout de développent dans les
régions ou les pluviométries annuelles sont comprises entres
entre 450-1000mm. La température favorable pour son développement
se situe entre 28° - 33°C.
77
En plus des problèmes climatiques mentionnés
plus haut, 97% des paysans enquêtés dans cette zone affirment
faire face aux différents ennemies qui sont : les insectes (chenilles,
termites, nématodes, vers blancs), bactéries (la rouille, le
charbon, cercosporiose), les acridiens ravageurs, les oiseaux granivores. Ces
ravageurs apparaissent pendant les saisons des cultures et agissent en fonction
des fluctuations thermiques et pluviométriques sur les cultures. Les
termites par exemple peuvent occasionner des dégâts importants au
champ plus particulièrement en situation de stress hydrique où
elles s'attaquent directement aux pieds en creusant une galerie dans l'axe
central de la racine principale et des tiges. Bref, ces ravageurs causent en
fonction des années et des saisons des dégâts aussi bien en
champ qu'en stock. Ils peuvent occasionner une baisse importante de rendements
des cultures vivrières. Face aux attaques des ravageurs, les moyens de
luttes demeurent l'utilisation des variétés plus
résistantes, les luttes chimiques et la luttes traditionnelles. La
planche (9) ci-dessous, présente deux ravageurs des cultures.
1
2
Planche 9: les ennemies des cultures
Source : INNSPUB Journals-blog Site,
2022
Cette planche nous présente les ennemis de cultures
qu'on rencontre dans le Mayo Dallah. L'image 1,
montre un champ de mil envahie par le striga appelé
communément «Samroukoua» et l'image 2
nous montre la chenille noire. Ils sont été
cités par les agriculteurs comme ayant causé plusieurs
dégâts.
VI. PRODUCTION AGRICOLES DEPENDANTE DE LA VARIABILITE
PLUVIOMETRIQUE
Dans la zone tropicale, le paramètre climatique `'la
pluviométrie» est un déterminant de la croissance et des
rendements des cultures vivrières, car elle constitue la principale
source d'humidité des sols. Sa variation (stress hydrique) entrave la
croissance des plantes dans leurs différents stades de croissances.
78
Les cultures d'arachide et de maïs dans le Mayo Dallah se
pratiquent annuellement et dépendent en grande partie du début de
la saison des pluies, de leur quantité et de leur intensité qui
tombent durant la saison de croissance et en fin du moment où les pluies
s'arrêtent. Les cultures d'arachide et de maïs présentent
trois principaux phases de croissances : la phase végétative, la
phase reproductive et enfin la phase de maturation. Les besoins en eau de ces
deux cultures varient en fonction de stade de croissance. Pour des raisons de
la tendance à l'utilisation des plantes à cycle court comme une
stratégie palliative aux variations saisonnières des pluies et de
l'insuffisance des données sur les besoins de ces cultures à
cycle longues, l'attention sera accordée à une
variété d'arachide à cycle court et une
variété à cycle longue de maïs.
1. Variabilité saisonnière et productions
d'arachide
1.1- Les effets observables de la variabilité
pluviométriques sur la culture d'arachide
L'arachide est une plante relativement résistante
à la sècheresse comme mentionné ci-dessus. Toutefois ses
bonnes performances sont très liées à une bonne
réserve en eau du sol au moment du semis suivie d'une bonne
répartition des pluies. Pour un cycle de 90 jours, il faut à
l'arachide pour boucler son cycle végétatif à une hauteur
d'eau comprise de 300-500 mm de pluie pour les variétés
hâtives à petites graines et 800-1200 mm pour les
variétés tardives à grosses graines. Les besoins en eau de
l»arachide varient en fonction de stade de croissance ou du cycle de la
plante qui peut être découpé en quatre phases correspondant
à des besoins variables en eau. Ainsi, Pour une variété de
90 jours et dans les conditions sahéliennes, les besoins en eau ont
été évalués dans le tableau 13 ci-dessous.
Tableau 13: besoin en eau d'une
variété d'arachide de 90jours
Phases du cycle Besoins en eau
Semis-levée (0-20fours)
|
|
3,5mm/jour
|
Floraison (21-40fous)
|
|
5,2mm/jour
|
Formation de gousses et remplissage
(41-70fours)
|
|
4,4mm/jour
|
Maturation
|
|
3,9mm/jour
|
|
|
|
Source : Mayeux, (2021)
L'arachide présente des stades de sensibilité
variables à la sécheresse : les besoins en eau sont
élevés au moment de l'imbibition de la graine qui, une fois la
germination amorcée, craindra l'excès d'eau. La période de
floraison-formation des gousses (30-70 JAS) correspond à une phase
79
de sensibilité à la sécheresse, alors que
la phase finale de maturation sera favorisée par une sécheresse
relative, des pluies à ce stade pouvant en outre provoquer des
germinations sur pied chez les variétés non dormantes. Le tableau
ci-dessous présente les niveaux de sensibilités de l'arachide en
fonction des stades de croissance.
80
Tableau 14: stades de croissance d'arachide sensibles au
stress hydrique et leur durée de 1991 à 2021
Activités
|
Stades de croissance
|
Mois
|
Optimum de pluie
|
Pluie
enregistrée
|
Besoin en eau
|
Observation de la situation
|
Nettoyage des champs
|
-
|
Mars avril
|
-
|
1,8 mm
|
Pas besoin d'eau
|
|
Labour
|
-
|
Avril/ mais
|
-
|
27- 105 mm
|
Nécessite un peu dans les champs
|
Quantité suffisante dans les champs pour
débuter le labour (manuel ou mécanique)
|
Semis et 1er
sarclage
|
Phase végétative (semis-levée)
|
Mai/ juin (30jours)
|
Au moins 100 mm de pluie
|
105-141mm
|
Exige beaucoup d'eau dans les champs
|
Quantité d'eau assez suffisante dans les champs.
|
Traitement et 2e sarclage
|
Phase reproductive (Floraison et remplissage
de gousses)
|
Juillet et Août (45 jours)
|
200 mm
|
200-278 mm
|
Plus d'eau dans les champs
|
Quantité légèrement supérieure par
rapport aux besoins de la plantes en août (des champs observés en
2020, 2021, 2018, 2016, 2012), beaucoup d'eau dans les champs.
|
Traitement et récolte
|
Phase de maturation
|
Août et Septembre (30 jours)
|
Ne requiert pas d'eau
|
191mm
|
Pas d'eau dans les champs
|
Quantité d'eau assez importante dans les champs, ce
qui peut entrainer le prolongement de la saison susceptible
d'entrainé à ce stade la germination sur pieds chez les
variétés non dormantes et le développement
des champions.
|
Source : Travail de terrain, 2022
81
1.2- Corrélation entre les précipitations
et la production d'arachide.
L'identification de l'influence des paramètres
climatiques (précipitations et température) sur la variation des
productions observée dans le Mayo Dallah durant la période de la
croissance des cultures sera faite grâce au coefficient de
corrélation de Pearson. Ainsi, les valeurs du coefficient varient de -1
à +1 (r=-1 explique une corrélation négative parfaite,
r=+1 représente une corrélation parfaite et positive et r=0 le
lace de corrélation). Elle permettra également de
déterminer la force des relations qui existe, ensuite le calcul du
coefficient de détermination qui mesure les proportions de la variance
d'une variable qui est expliqué par une autre variable à
l'étude. Cette méthode a été appliquée par
plusieurs chercheurs dont nous retenons ici, Amawa et al, (2015) Et Moyé
(2015) pour étudier la relation entre les éléments
climatiques sur les rendements des cultures.
La variabilité pluviométrique
étudiée le Mayo Dallah a une relation directe avec la production
culture d'arachide. Cette corrélation est établie grâce
à la corrélation de Pearson et présenté dans le
tableau 15 ci-dessous.
Tableau 15: résumé des résultats
du test de corrélation de Pearson (production d'arachide et
précipitations)
Variables testés Corrélation
de
Pearson
Coefficient (r)
|
Coefficient de détermination
(r2)
|
Proportion de la précipitation dans le
changement
|
Pluie de la saison de croissance et production
d'arachide
|
0,15 0,024 2, 40%
|
Corrélation significative au seuil de 0,05(test
bilatéral)
Source : Travail de terrain, 2022
La variabilité pluviométrique
étudiée dans le Mayo Dallah sur la période de 1990-2021,
marquée par des fluctuations saisonnières et mensuelles qui
constituent les moments cruciales pour la croissance des plantes de cette
agriculture pluviale, n'est pas sans conséquence sur la production.
L'analyse de la corrélation a révélé qu'il existe
une relation positive (+0,15) ave la production d'arachide, ceci explique que
la pluie a très peu contribué à assurer une augmentation
de la production d'arachide. Le coefficient de détermination qui est
0,024 indique lui que les précipitations n'avaient contribué
qu'à la hauteur de 2,4% aux variations de la production. Par ailleurs,
les fluctuations de la production de cette culture peut être
imputées
82
à d'autres facteurs explicatifs non climatiques (les
techniques agricoles, les semences utilisées, l'utilisation des engrais,
l'augmentation des superficies des cultures suite à la croissance
démographique,...).
L'utilisation de la fonction régression a montré
une forte corrélation entre la production d'arachide à la
variabilité pluviométrique (figure 28).
Régression de la pluie et la
production
R2 = 0,024
0
0,00 100,00 200,00 300,00 400,00 500,00
Précipitations de la saison de
croissance
60000
Production d'Arachide
50000
40000
30000
20000
10000
y = -20,205x + 36657
Figure 28: Nuage des points montrant l'analyse de la
régression entre la pluie de la période de croissance et avec la
production d'arachide de 2017 à 2021.
Source : ANADER, DREM, 2022
Il ressort de l'analyse de la régression, que le
prédicteur ne représente que 2,40% des variations de la
production et était significatif à un intervalle de confiance de
95%. Les autres facteurs explicatifs non climatiques dans le modèle
représentent une proportion de 97,6% de variation observé de la
production d'arachide. Ainsi, le changement de la production moyenne
était de -20,205+ 36657tonnes/an pour la période à
l'étude. Ainsi, les décalages saisonniers sont également
responsables de la baisse régulière de productions (Gerald et al.
2009). Mais, ce faible niveau d'indication du prédicateur peut
s'expliquer aussi par l'intervention des autres facteurs non climatiques. C'est
ce que confirment les travaux de Noufé et al, (2015), Bertrand (2014) et
Sosa (2001), pour qui, le choix variétal, l'utilisation d'engrais, la
fertilité des sols, l'articulation des pratiques, les ravageurs et
ennemis de cultures constituent des facteurs déterminants des
rendements.
83
2. Variabilité saisonnière et productions
du maïs
2.1- Les effets observables de la variabilité
pluviométriques sur la culture du maïs
Il a été estimé qu'il faut une moyenne
mensuelle de 100mm d'eau durant tout la période de sa
végétation. Le mais est une plante exigeante en eau, surtout en
phase de germination, croissance floraison, fécondation et grossissement
des grains. Mais la période la plus critique s'étend sur les 15
jours qui précèdent et les 15 jours qui suivent l'apparition des
inflorescences males (Hubert, 1978 ; Cirad-gret, 2002). Le tableau 16 et la
planche 10 ci-dessus présentent les niveaux de sensibilité du
maïs en fonction des stades de croissances.
84
Tableau 16 : Stades de croissance du maïs sensibles
au stress hydrique et leur durée de 1991 à 2021
Activités
|
Phase
|
Mois
|
Optimum de pluie
|
Pluie
enregistrée
|
Besoin en eau
|
Observation de la situation
|
Nettoyage des champs
|
-
|
Mars avril
|
-
|
1,8mm
|
Pas besoin d'eau
|
|
Labour
|
-
|
Avril et mai (arrivée des premières pluies)
|
-
|
27- 105mm
|
Nécessite un peu dans les champs
|
Quantité d'eau nécessaire pour les labours (manuel
ou mécanique)
|
Semis et 1er sarclage
|
Phase végétative
(végétation et
croissance)
|
Juin et juillet
(45 jours ou deux
premiers mois de début de croissance)
|
200 mm de pluie
|
141-200mm
|
Exige beaucoup
d'eau dans les champs
|
Moins d'eau par rapport aux besoins de la plante pendant le
mois de juin, susceptible de limiter la croissance de la plante, par contre de
le mois juillet est normal
|
Traitement et 2e
sarclage
|
Phase reproductive
(floraison et
fructification)
|
Juillet à Août (45
jours après la phase de croissance)
|
200 mm de pluie
|
200 -278mm
|
Plus d'eau dans les champs
|
Quantité d'eau normale pour le mois
de juin et par contre
quantité légèrement supérieur aux besoins de la
plante en juillet (inondations des champs observés en 2020, 2021, 2018,
2016, 2012
|
Traitement et récolte
|
Phase de maturation Maturation et récolte)
|
Septembre à octobre (30jour suivie de la
récolte)
|
Ne demande pas de pluie
|
67- 191 mm
|
Pas d'eau dans les champs
|
Quantité importante d'eau dans les
champs, susceptible d'affecter la qualité et le
rendement du maïs.
|
Source : Travail de terrain, 2022
1
2
3
4
85
Planche 10: Champs de maïs et arachide
sensible au stress hydrique dans le canton Lamé
Source : Brice, 2021 et Alwida infos 2022
Cette planche présente trois champs de maïs
dont l'un en association avec l'arachide de différents stades de
croissances face au stress hydrique. Comme présenté dans le
tableau 16, les besoins en eau du maïs varient en fonction de stade de
croissance. L'image 1 nous montre un champ de maïs en phase
végétative qui a été lessivé par une grosse
pluie en 2021, Les images 2 et 3 montrent deux champs de maïs l'un en
association avec l'arachide complètement inondés par des grosses
pluies dans le canton Lamé en juillet 2022. Cette inondation avait
détruit des dizaines d'hectares de terres de champs, emporté
plusieurs animaux et aussi Plusieurs familles sinistrés se retrouvent
sans abris. Lors des enquêtes, 95% des agricultures affirment, que
l'inondation complète des champs de maïs entraine l'asphyxie des
racines et se solde par l'abandon des champs, par contre les champs de
maïs soumis aux fortes précipitations pendant les phases critiques
se soldent par une mauvaise formation des épis et la baisse des
rendements considérables.
86
2.2- La corrélation entre les
précipitations et la production du maïs
Tout comme l'arachide, La variabilité
pluviométrique a une relation directe avec la production culture du
maïs. Cette corrélation est établie grâce à la
corrélation de Pearson et présenté dans le tableau 17
ci-dessous.
Tableau 17: Résumé des résultats du
test de corrélation de Pearson (production du maïs
et précipitations)
Variables testés Corrélation
de
Pearson
Coefficient (r)
|
Coefficient de détermination
(r2)
|
Proportion de la précipitation dans le
changement
|
Pluie de la saison de croissance et production du
maïs
|
0,365 0,13 13, 15%
|
Corrélation significative au seuil de 0,05(test
bilatéral)
Source : Travail de terrain, 2022
L'analyse de la corrélation a
révélé qu'il existe une relation positive (+0,36) ave la
production d'arachide, ceci explique que la pluie a peu contribué
à assurer une augmentation de la production du maïs. Le coefficient
de détermination qui est 0,131 indique lui que les précipitations
n'avaient contribué qu'à la hauteur de 13,15% aux variations de
la production. Cependant, il existe d'autres facteurs susceptibles de
contribuer à l'augmentation de la production de maïs (les
techniques agricoles, les semences utilisées, l'utilisation des engrais,
l'augmentation des superficies des cultures suite à la croissance
démographique,...).
87
En effet, l'application de la régression
linéaire révèle une corrélation forte entre les
précipitations et la production du maïs. (Figure 29).
régression entre la pluie et la
production
y = 50,959x + 15413
R2 = 0,1315
5000
0
0,00 100,00 200,00 300,00 400,00 500,00
Précipitations de la saison de
croissance
Production du maïs
30000
25000
20000
15000
10000
45000
40000
35000
Figure 29: Nuage des points montrant l'analyse de la
régression entre la pluie de la période de croissance et avec la
production du maïs de 2017 à 2021.
Source : ANADER et DREM, 2022
Pour la production du maïs, le prédicateur
représente 13,15% des variations de la production était
significatif à un intervalle de confiance de 95%. L'interception de la
régression représente le changement moyen avec les
précipitations de période de croissance maintenues constante.
Ainsi, le changement de la production moyenne était de 50,959 #177;
15413 tonnes/an pour la période à l'étude. Ainsi, les
décalages saisonniers ont pour corollaire une baisse
régulière et effective de rendements ou de productions (Gerald et
al. 2009, PAM et FAO 2009).
88
3. La variabilité de la température et
production d'arachide et de maïs
Tout comme la pluie, la température est un facteur
essentiel pour le rendement des cultures. Les températures influencent
fortement les processus physiologiques des cultures et partant les
différents stades de leur croissance.
3.1-Variabilité de la température et
production d'arachide
L'arachide est souvent classée comme plante
résistante à la sécheresse avec des performances qui en
font une des principales cultures de la zone tropicale sèche. L'arachide
est peu sensible à la photopériode. Selon Robert (2001), les
températures inférieures à 15 degrés et
supérieures à 45 degrés ralentissent ou bloquent la
croissance. Les déséquilibres se traduisent fréquemment
par un rapport fanes/gousses défavorable. L'analyse de la
corrélation (tableau18) permet d'apprécier l'influence des
températures pendant la saison de croissance des pluies sur les
rendements. L'optimum se situant entre 25°C et 35°C. Il faut une
moyenne optimum qui varie de 28 à 35° durant son cycle
végétatif. Le tableau ci-dessous présente les effets
induits par la variation de la température mensuelle de la saison de
croissance sur la croissance d'arachide.
Tableau 18: effets de la température mensuelle de
la saison de croissance sur la croissance
d'arachide
Mois de l'année
|
Stade de croissance
|
Ecart de températur e
|
Optimum de
température
|
Températu res
observées
|
Observatio n
|
Effets observés
|
Mai/juin
|
Germinatio n
|
21-40
|
32-34°C
|
29-31
|
Favorable
|
Condition favorable à la germination et la levée de
la plante
|
Juillet/Ao ût
|
Floraison
|
20-33
|
24-33°C
|
25-27
|
Faible températur e. Vulnérabil ité
élevée
|
Ralentissement de la croissance de la plante.
|
Septembre
|
Maturation
|
20-31
|
24-33°C
|
26
|
Faible températur e. Vulnérabil ité
élevée
|
L'arachide fini sa dernière phase de cycle
légèrement en dessous de sa tolérance.
|
Source : Travail de terrain, 2022
89
La variabilité thermique dans le Mayo Dallah
analysé chapitre 3 est caractérisé par des
évolutions interannuelles. Ainsi, Il ressort de l'analyse de ce tableau
que cette variation de température influence la croissance des plantes
et affecte les processus physiologiques : germination, floraison et maturation.
Le stade végétatif durant la période (1990-2021) est
favorable à la germination et la levée de la plante, par contre
le stade reproductif et de maturation s'exécutent en dessous de leur
tolérance, ce qui pourrait affecter les rendements de la culture
d'arachide. Lorsque la plage optimale de valeurs de température par
cette culture n'est pas atteinte, la culture d'arachide a tendance à
réagir négativement, ce qui entraine une baisse de rendement.
Le tableau 18 suivant présente la corrélation
entre les températures maximales et minimales de la saison de croissance
avec le rendement d'arachide.
Tableau 19 : Résumé des résultats
pour la corrélation de Pearson entre température et production
d'arachide de 2015 à 2021
Variables testés Corrélation
de
Pearson
Coefficient (r)
|
Coefficient de détermination
(r2)
|
Proportion de la précipitation dans le
changement
|
Tmax et production
|
0,23
|
0,05
|
5,6%
|
Tmin et production
|
0,18
|
0,03
|
3,5%
|
Source : ANADER et DREM, 2022
La régression linéaire utilisant les
températures maximales et minimales de 2015 à 2021 a
révélé que le rendement d'arachide était faiblement
corrélé aux variables températures et maximales et
minimales. (Figure 30)
y = 3E-05x + 35,082
R2 = 0,0561
10000 20000 30000 40000 50000 Production en
tonnes/ha
Température maximale en °C
37
36,5
36
35,5
35
34,5
y = 1E 05x + 21,193
R2 = 0,0356
10000 20000 30000 40000 50000 Production en
tonnes/ha
Température minimale en °C
23
22,5
22
21,5
21
20,5
20
Figure 30: nuage des points montrant l'analyse de
régression entre les températures maximales et minimales de la
période de croissance avec les rendements de (2015-2021)
Source : ANADER et DREM, 2022
90
Il ressort de l'analyse de ces deux figures, le
prédicateur pour les températures maximales représentait
que 5% des variations de la production et était significative à
un intervalle de 95%, tandis que dans les changements de 3% d'arachide
était expliqué par les températures minimales. Pour les
températures maximales, le changement de la production moyen
était de 3E-05 #177; 35,082t/ha pour la période à
d'étude tandis que celui pour les températures minimales
était de 1E-05#177; 21,193t/ha.
3.2- Variabilité de la température et
production de maïs
Les besoins en température du maïs varient en
fonction de stade de croissance. Le tableau ci-dessous (18) présente la
corrélation entre la production et les températures de la saison
de croissance du maïs.
Tableau 20: Résumé des résultats
pour la corrélation de Pearson entre température et production
de maïs 2015 à 2021
Variables testés Corrélation
de
Pearson
Coefficient (r)
|
Coefficient de détermination
(r2)
|
Proportion de la précipitation dans le
changement
|
Tmax et production
|
0,37
|
0,139
|
13, 96%
|
Tmin et production
|
0,34
|
0,11
|
11%
|
Source : ANADER et DREM, 2022
L'utilisant de la régression linéaire des
températures maximales et minimales de 2015 à 2021 a
révélé que le rendement du mais était
corrélé variables températures et maximales et minimales.
(Figure 32)
Production en tonnes/ha
Température maximale en °C
37
y = -5E-05x + 37,363
R2 = 0,1396
36,5
36
35,5
35
34,5
10000 20000 30000 40000 50000
22,2
22
21,8
21,6
21,4
21,2
y = -2E-05x +
22,29
R2 = 0,1195
Température minimale en °C
10000 20000 30000 40000 50000
Production en tonnes/ha
21
20,8
20,6
Figure 31: nuage des points montrant l'analyse de
régression entre les températures maximales et minimales de la
période de croissance avec les rendements de (2015-2021).
Source : ANADER et DREM, 2022
91
Le prédicateur pour les températures maximales
représentait 13,96% des variations de la production et était
significative à un intervalle de 95%, tandis que dans les changements de
11,95% du maïs étaient expliqués par les températures
minimales. Pour les températures maximales, le changement de la
production moyen était de 5-E-05 #177; 37,363t/ha pour la période
à d'étude tandis que celui pour les températures minimales
était de -2E-05#177; 22,29t/ha.
4. Impacts de la variation des précipitations
interannuelles et de la production d'arachide et du maïs dans le Mayo
Dallah.
Les paramètres climatiques dans leur manifestation
agissent sur les productions agricoles à divers niveaux
d'évolution de la campagne agricole, mais ces effets sont plus visibles
dans la production agricole des cultures vivrières. Pour comprendre les
liens entre la pluie et les paramètres agricoles, il est
nécessaire de faire recours à la présentation de la courbe
de la production qui est réalisée en fonction de l'indice
pluviométrique annuel. Elle donne un aperçu global de cette
relation et permettent de comprendre aussi les liens qui existent entre la
pluie et les productions. Par l'indisponibilité des données de la
production agricole couvrant la période à l'étude qui est
fixée à 32 ans, nous faisons usage des données agricoles
de la période allant de 2005 à 2021 avec l'absence des
données agricoles des années 2006 et 2007.
L'analyse de la variabilité pluviométrique dans
le Mayo Dallah a montré une tendance générale à la
stabilité. Mais les variations interannuelles sont marquées par
l'alternance d'années sèches et pluvieuses comme le
présente le chapitre 3. Cette situation affectera évidemment les
productions des cultures du maïs et d'arachide. La relation entre les
productions d'arachide, de maïs et les indices pluviométriques
interannuels est représentée par les figures (32,
33) ci-dessous afin d'évaluer le niveau d'implication d'une
variable sur l'autre.
Indice pluviometrique annuel
-1,00
-2,00
4,00
3,00
0,00
2,00
1,00
IPA Production du maïs Tendance des précipitations
Tendance des production
2005
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
45000
40000
35000
30000
5000
0
25000
20000
15000
10000
Production en tonnes/ha
92
Figure 32: courbes de corrélation entre les
indices pluviométriques et de la production du maïs de
2005-2021
Source : ANADER et DREM, 2022
L'analyse de cette figure 32, nous montre que les courbes de
tendance (production et pluviométrie) évoluent dans le même
sens. Ce qui témoigne d'une influence certaine de la pluviométrie
sur la production du maïs. Ainsi, les années 2005, 2008, 2009,
2010, 2011, 2014, et 2021 avec des indices annuels négatifs
c'est-à-dire les années dont les précipitations sont
au-dessous de la moyenne (1004mm) correspondent directement à une
production élevée en tonnes. L'année 2015, avec un indice
de -0,56 (855,9 mm) et une production élevée de 35867 tonnes,
illustre plus mieux cette situation. Par contre, les années 2012 et 2013
avec des indices positifs c'est-à-dire des années ou les
précipitations sont supérieures à la moyenne, sont
marquées par des baisses drastiques de la production. En fin, les
années 2016, 2018, 2019 et 2020 se distinguent complètement comme
des années qui contrastent avec la production. Ces années bien
que présentant des indices positifs (années plus humides) ont
enregistrée des productions plus élevées avec le pic
atteint en 2020 (39198 tonnes). Cela pourrait indiquer que la production est
déterminée par d'autres facteurs que la variabilité
pluviométrique.
Indice pluviometrique annuel
-1,00
-2,00
4,00
3,00
0,00
2,00
1,00
IPA Production d'arachide Tendance des précipitations
Tendance des productions
2005
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
40000
60000
50000
30000
0
20000
10000
Production en tonnes/ha
93
Figure 33: courbes de corrélation des indices
pluviométriques et de la production d'arachide
Source : ANADER et DREM, 2022
Il ressort de l'analyse de cette figure (33), une
évolution contrastée avec des tendances linéaire de
production et de la pluviométrie en augmentation. Le croisement
observé durant cette période traduit le fait que la
pluviométrie augmente tandis que la production est en diminution. Nous
constatons que les campagnes agricoles des années 2005, 2009, 2011,
2014, 2015, 2017 et 2021 bien qu'ayant connues des déficits
pluviométriques ont enregistrés une hausse de production. Par
ailleurs, la hausse de la pluie de la compagne de l'année 2020 est
caractérisée par une baisse drastique de la production. En fin,
les campagnes des années 2012, 2013, 2016 et 2019 on constate que la
production évolue au rythme des fluctuations de la pluie.
94
|