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Les pouvoirs publics et fonctionnement des entreprises publiques congolaise cas de la snel


par Néhémie Zuka Bakwe Batali
Unilu - Graduat 2020
  

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CHAPITRE 3 : LES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES PAR LA SNEL.

La réforme des entreprises publiques est un long processus certes, mais jusqu'à présent quel bilan pouvons-nous tirer à mi-parcours en ce qui concerne la transformation de la SNEL, entreprise publique au départ, en société commerciale?

Ainsi, la production d'électricité de la SNEL Sarl ne parvient pas à couvrir les besoins de la République Démocratique du Congo bien que dotée des ressources hydroélectriques primaires considérables évaluées à quelques 100.000 MW disséminées sur l'ensemble du territoire national dont 44% sont concentrées, par ailleurs, dans le site d'Inga. La République Démocratique du Congo dispose à l'heure actuelle de 215 sites hydroélectriques aménageables identifiés disséminés sur l'étendue du territoire national.

Aussi la centrale hydroélectrique d'Inga III dont la capacité est évaluée à quelques 3 500 MW demeure toujours à l'état de projet, Inga I et II ne fonctionnant, malheureusement, qu'actuellement à 20 % de leur capacité, la plupart des turbines étant à l'arrêt, faute de maintenance et de pièces de rechange.

A titre illustratif, le taux actuel de la couverture en fourniture du courant électrique sur la ville de Lubumbashi est relativement faible. Etant technique un certain nombre d'éléments nous ont été fournis afin d'arriver à percevoir le taux de couverture et de desserte en énergie électrique. Procédant ainsi, la situation se présente comme suit :

l 22% le nombre des cabines installées s'élèvent à 360;

l Le nombre des cabines disponibles s'élèvent à 339;

l Le taux de disponibilité en pourcentage (%) est de 94,1%;

l Le taux de desserte en énergie est de 60%;

l Le nombre des cabines délestées totalement : 47;

l Le nombre des cabines avec avarie : 16;

l Le nombre des cabines sous régime de délestage s'élèvent à 82. Le taux de desserte en énergie électrique étant de 60%, donc la couverture de l'énergie électrique pour la ville de Lubumbashi est de 40%.

Ce faible taux peut s'expliquer par plusieurs facteurs : l'extension géographique sans cesse de la ville et la croissance démographique significative et exponentielle de sa population; l'augmentation sans cesse de la demande en énergie électrique due surtout à l'accroissement des activités économiques, et en particulier celles des sociétés minières au Katanga; la surcharge et la vétusté des équipements de production, de transport ainsi que ceux de distribution; les interventions non autorisées sur le réseau des tierces personnes; les raccordements frauduleux; etc. En outre, du point de vue de la gestion et du fonctionnement de la SNEL Sarl, bien que transformée en société commerciale, la société continue à être gérée et à fonctionner comme par le passé. Cette gestion qualifiée, par ailleurs, d'étatiste continue à la caractériser sa gestion. En effet, l'Etat continue à nommer et à révoquer les mandataires de cette entreprise quand bien même transformée en société commerciale comme par le passé et ce, sans se soucier de leur profil. Et il est malheureux de constater qu'au lieu de veiller aux intérêts de la société, les gestionnaires sont enclins à veiller aux intérêts de ceux qui les y ont placés en se comportent non pas comme des mandataires de cette dernière, mais comme des mandataires de l'Etat.

Selon le Chef de Centre à la SNEL/DRK, l'entreprise connait actuellement plusieurs problèmes politiques.

Mais en quelque sorte, les problèmes d'ordre technique et financier sont les plus remarquables dans la société et exercent plus d'influence sur l'organisation de celle-ci.

La société connait aujourd'hui un déficit énergétique au niveau de la centrale Ruzizi 1, Cela est dû à l'arrêt du quatrième groupe par manque des pièces de rechange, manque d'entretien, ce problème étant généralisé, les trois groupes encore fonctionnels sont aussi menacés d'arrêt. Ceci tend à réduire sensiblement la qualité et la quantité du courant électrique que la société met à la disposition de sa clientèle alors que le nombre de sa clientèle a sérieusement augmenté. A

cet élément s'ajoute aussi la surcharge des cabines qui, avec l'explosion démographique qui a entrainé l'agrandissement des quartiers et la création d'autres, sont obligées de servir un nombre d'abonné supérieur à la capacité de production de la centrale Ruzizi 1. Ceci tend à créer les pannes des transformateurs devenues monnaie courante dans plusieurs communes et quartiers aujourd'hui.

Le vol du courant par certains abonnés et non abonnés appelés «Dahuleurs» vient encore aggraver la situation. A cela s'ajoute aussi l'incompétence de certains électriciens qui manipulent mal l'outil de travail occasionnant ainsi certaines pannes, perturbant la fourniture d'électricité dans certains quartiers.

La conséquence majeure de tous ces problèmes est l'incapacité de la SNEL de fournir le courant 24 heures sur 24 heures causant un manque à gagner très important .Il se crée alors un cercle vicieux car pour que la SNEL réhabilite son outil de production et de distribution, il lui faut des moyens suffisants. Ces moyens devraient provenir des payements des factures par ses abonnés qui, comme ils ne sont pas servis régulièrement, ne payent pas pour la plupart.

D'où le choix d'un système palliatif: le délestage pour assurer les maintenances des équipements. Cette mesure met les clients et la société dans une certaine rivalité; le non payement régulier des factures débouche ainsi à des recouvrements forcés accompagnés des coupures de fourniture.

Malgré la réforme de 1986 qui aboutit à la mise en place de la macrostructure, créant des centres de distribution au sein des directions régionales, ces derniers n'ont jamais eu une autonomie nette de gestion. Les gros investissements et les grosses dépenses restent les prérogatives de la Direction Générale basée dans la capitale (Kinshasa).

Pour ce faire, les factures de l'énergie électrique vendue à l'étranger sont régularisées à travers la Direction générale et en devise. Ceci prive les dirigeants ici sur place de la possibilité de procéder à des acquisitions des nouveaux équipements faute des moyens suffisants car les matériels de production et de distribution coutant tellement cher.

Les problèmes de gestion ne sont pas aussi absents dans cette crise que traverse la SNEL. Le peu des recettes générées par le payement des factures au niveau local; s'il était géré avec minutie, pouvait déjà permettre seulement le maintien et même l'acquisition régulière des petits matériels et auraient permis d'éviter des grosses réparations.

Source : Direction provinciale de la Snel Sarl/ Katanga : Division des Réseaux de Distribution.

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63 TSHITAMBWE KAZADI, syllabus de Droit Administratif : Grands Services Publics de l'Etat, inédit, 1ère licence Droit, Unilu, 2010-2011, p3

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