1.2.2. Le régime de change flottant
Dans le cadre général, le taux de change est
parfaitement flexible, la formulation de ce taux est librement
déterminée par l'offre et la demande; le taux flotte au
gré du marché. C'est « le flottement pur ». De
façon théorique il n'y a pas de politique monétaire en
réalité les autorités monétaires interviennent bel
et bien sur le marché pour influencer le cours, on parle de flottement
impur.
15 BOUCHETA, op.cit, p.29
Il n'y a aucun régime qui convient à tout pays
et à tout moment. Le choix de régime implique une analyse car il
faut faire intervenir beaucoup de facteurs
18
? Les avantages et
inconvénients
a) Avantages
- L'indépendance de la politique monétaire due
à la disparition de la contrainte extérieure.
- Le taux de change est utilisé comme mécanisme
d'ajustement pour juguler les chocs externes.
Lorsqu'une économie est soumise à une diminution
de la demande nationale sur ses produits, il suffit de répondre par une
augmentation de la masse monétaire et une dépréciation de
la monnaie. Car selon les Keynésiens l'accroissement de la masse
monétaire entraîne une baisse du taux d'intérêt qui
stimule d'une part la demande de l'investissement, et provoque d'autre part une
fuite de capitaux, donc un déficit extérieur, mais comme le taux
de change est flottant, il se déprécie pour établir
l'équilibre de la balance des paiements.
- Les banques centrales ne sont pas obligées de
conserver un stock important de réserves de changes, d'où une
meilleure allocation des ressources de la nation.
b) Inconvénients
La volatilité de ce taux introduit une incertitude
défavorable aux échanges et investissements internationaux.
- Même en régime de taux de change flottant les
banques ne renoncent pas à la détention de réserves de
change pour la défense de certain taux car elles n'accepteraient pas le
voir échapper à leurs contrôles.
- L'application de la politique monétaire peut accuser
un certain laxisme (tolérance exagérée) susceptible
d'entraîner l'économie dans une spirale inflationniste.
1.2.3. Le régime de change en pays en
développement
19
propres au pays en question.
La structure financière des pays en
développement et la rigidité de leurs politiques
économiques ont amené ces pays à multiplier les mesures de
contrôle des changes.16
De ce fait, après la décolonisation, tant des
Pays en développement y compris la République démocratique
du Congo avaient opté pour un régime de change fixe
renforcé par le recours au contrôle des changes.
L'usage d'un contrôle de change répond de
manière globale aux motivations suivantes:
- L'allocation optimale des ressources domestiques, en devises
vers des investissements jugés prioritaires.
- Limitation de la fuite des capitaux, phénomène
très répandu dans ces pays en raison de l'instabilité
politique et économique.
- La protection de la production nationale contre la concurrence
étrangère.
Remarque:
Le contrôle de change favorise le développement
des transactions illicites: la restriction légale à la
détention des devises par des agents économiques sauf pour des
opérations essentielles au développement économique,
conduit inévitablement à l'apparition d'un marché
informel. Ce dernier est alimenté par une offre de devises provenant des
sources illégales (la sous facturation des exportations, la
surfacturation des importations). Afin de gagner une prime de change outre
l'apparition d'un parallèle.
Il existe d'autres conséquences négatives de la
règlementation des changes sur l'économie telles que:
- La surévaluation de la monnaie nationale qui
entraîne des déséquilibres de la balance courante.
- La fuite des capitaux sous diverses formes (la sous
facturation, la
16 FRANKEL. J. A, Document de travail, national
bureau of economic research, Cambridge, 1999
20
surfacturation des importations).
- L'accumulation de l'endettement extérieur du fait que
l'emprunt extérieur exprimé en monnaie domestique paraissait
moins chère.
- La détérioration des termes d'échanges
Il convient de noter que la tendance actuelle de pays en
développement va vers la libération progressive des changes et de
biens et services. En République démocratique du Congo, le taux
de change du Francs Congolais flotte librement depuis la libéralisation
du marché des changes et l'unification du taux de change en 2001. Depuis
que la République Démocratique du Congo a opté pour le
change flexible, l'intervention de la banque centrale du Congo sur le
marché des changes a été limitée, le taux de change
semble donc avoir bien réagi aux changements des politiques
macroéconomiques et aux chocs exogènes.
Le taux de change effectif nominal du Franc Congolais
(T.C.E.N) s'est déprécié de 10% par an en moyenne de 2002
à 2008, tandis que le taux de change effectif réel (TCER) s'est
apprécié en moyenne de 2% au cours de la même
période.17
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