1.2. Analyse de la revue empirique de littérature
Les travaux récents en rapport avec notre sujet sont
nombreux. Cependant, le lien entre le taux de change réel
d'équilibre et les différentes variables macroéconomiques
a fait l'objet des études économétriques bien que la
plupart d'entre-elles traitent dans d'autres sphères en dehors de la RD
Congo.
Le plus connu des travaux est celui réalisé par
EDWARDS qui par une approche économétrique parvient à
montrer en 1989 que la détermination du taux de change réel
d'équilibre est fonction des variables fondamentales externes dont les
termes de l'échange, les flux de capitaux, le taux
d'intérêts mondiaux et les fondamentaux internes ou domestiques
sont des variables dépendants de la politique gouvernementale, telle que
le déficit budgétaire, les taxes à l'importation, les
quotas à l'importation et les contrôles de change notamment.
Cette étude s'assemble à la nôtre à
la seule limite qu'elle tient compte de la réalité
économique de l'espace d'étude où elle a été
effectuée.
L'étude en question est encore reprise dans les travaux
de deux économistes de la banque centrale de CANADA au début de
1990, il s'agit d'une part de LAFRANCE et VAN NORDEN (1993) et d'autre part
d'AMANO et VAN NORDEN (1995). Ils ont eu à mener une étude pour
essayer de comprendre les déterminants de la variation du taux de change
réel entre le dollar Canadien et le dollar américain. Et ils sont
parvenus à la conclusion que les variables déterminant le taux de
change au Canada sont les cours mondiaux des produits de bases
énergétiques, les produits de base non énergétiques
et l'écart entre les taux Canadiens et Américains des
transactions commerciales. Cette affirmation se justifie par le fait que le
Canada était reconnu comme un gros exportateur des matières
premières. La confirmation
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est fonction du tissu économique Canadien, cette
étude est limitée du fait qu'elle reflète la structure
économique du canada en termes de ses exportations contrairement
à celle de notre pays, ainsi à leur différence dans notre
dissertation nous allons déterminez le taux de change d'équilibre
en tenant compte du degré des exportations qui justifie la situation
économique de la R.D Congo.
Jean Michel Félix (2011), fait le modèle
empirique de prévision du taux de change canadien où il s'inspire
du modèle de LAFRANCE et VAN NORDEN; mais pour marquer la
différence, il a pris comme variables influençant le taux de
change réel, la production industrielle du Canada et des Etats-Unis, le
taux d'inflation entre les deux pays, les prix de l'or et une variable dummy
pour l'ALENA, afin de voir dans quelle mesure ces dernières contribuent
à l'évolution du taux de change réel entre 1972 à
2009. Il est arrivé à conclusion selon laquelle ces variables
jouent un grand rôle à long terme dans la détermination du
taux de change avec une estimation prouvant que les coefficients de
paramètres estimés sont significatifs avec un degré de
détermination de 95%. Ce dernier se démarque de notre
réflexion car aucune de ces variables n'est prise en
considération dans notre étude pour expliquer le taux de change
d'équilibre du Congo.
BAFFES, ELBAWI et O'CONNELL (1999) abordent cette dissertation
pour la Côte d'Ivoire (1965-1993) et le Burkina Faso (1970-1993). Ils ont
retenu comme facteurs fondamentaux du taux de change réel: les termes de
l'échange, l'ouverture (extérieur), le solde commercial, le
PIB/tête, l'investissement/PIB, le niveau des prix à
l'étranger. Ils parviennent à la conclusion que ses facteurs
déterminent le taux de change du fait qu'elles sont basées sur la
conjoncture économique de la côte d'ivoire et du Burkina Faso.
Contrairement à eux, nous optons pour un seul facteur qui est les termes
de l'échange en fonction des échanges commerciaux de notre pays
avec le reste du monde et la nature extravertie de notre économie.
D'après BOUCHETA YAHIA (2014), il fait la
modélisation économétrique dans son travail de
thèse en utilisant la Co-intégration d'ordre 1. Partant de la
méthode M.C.O. pour comprendre ces facteurs déterminant le taux
de change réel algérien. Il retient comme variables: les termes
de l'échange, l'ouverture commerciale (OU), les avoirs extérieurs
`A.E.P.), crédits (NDC), Ratio de la dette extérieure(R.DET) et
ratio dépense PIB(A.PIB). il a ré-estimé les
paramètres en
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éliminant les variables avec un t calculé faible
puis obtenir le modèle privilégié avec AEP, NDC et R.DET
ont des coefficients significatifs, et après les tests de
stationnarité des résidus, il est arrivé à conclure
que ces dernières sont Co-intégrées avec le taux de change
réel et exercent un effet significatif et positif sur le taux de change
réel à long terme. Les avoirs extérieurs sont beaucoup
très significatifs dans la détermination du taux de change
algérien, avec une élasticité à 0,0267 ;
d'où leur importance se traduit par une augmentation de la
compétitivité de l'économie algérienne. Cette
dissertation s'apparente à la nôtre, l'unique démarcation
est qu'elle est adaptée à l'économie algérienne.
Pour ce qui nous concerne, nous prendrons quelques variables que l'auteur a
utilisé tout en ajoutant la masse monétaire de la R.D Congo.
Mireille LINGOUOM (2004) dans son étude, elle a
démontré empiriquement au travers les techniques d'analyse de la
Co-intégration l'estimation des variables fondamentales de taux de
change effectifs réels au Cameroun. A long terme, les variables
influencent le taux de change réel pondéré sont les
exportations; les termes de l'échange, les variables de contrôle
de capitaux et des échanges, il signale en suite dans son travail que
les termes de l'échange, les investissements et les dépenses
gouvernementales ont un impact sur les taux de change pondéré des
importations et ces derniers indicateurs influencent à long terme le
taux de change réel du Cameroun. Ce travail présente de limite
car il est casé sur une petite taille de l'échantillon qui
s'explique par l'insuffisance de données sur les séries
annualisées et sur la stabilité du taux de change de
l'économie camerounaise. Dans notre cas, il sera question de
détecter les différents indicateurs qui déterminent le
taux de change qui équilibre le niveau macroéconomique
congolais
Pour Brice THIBAULT AZONHIDE (2008), il analyse les facteurs
explicatifs de taux de change réel à l'interne et à
l'externe du Benin. En faisant une approche économétrique, il
utilise comme facteurs les capitaux extérieurs, la masse
monétaire, le terme de l'échange, les dépenses
gouvernementales, les déficits budgétaires où il conclut
que la masse monétaire a un impact positif car son augmentation
entrainerait une appréciation de taux de change effectif réel de
98%, suivi du déficit budgétaire avec 10% dans l'ordre de 0,07
point, les capitaux extérieurs
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ont une incidence négative dans la dynamique de taux de
change effectif réel2. Ainsi, un accroissement de 10%
entrainerait une dépréciation de l'ordre de 9,2%. Vu cette
analyse, la même chose sera vérifiée aussi dans notre
étude en tenant compte de notre tissu économique.
De tout ce qui précède, il est montré que
les problèmes que soulève la détermination de taux de
change d'équilibre sont au centre des débats politiques pour
assurer la stabilité de l'économie passant par
l'appréciation de CDF (lorsque la production s'améliore par
rapport aux produits importés) ou de la dépréciation.
Ces travaux s'apparentent à notre étude,
à la seule dissemblance qu'ils sont adaptés selon les flux
économiques de pays concernés. Quant à nous, nous ferons
recours à des variables macroéconomiques qui justifient la
détermination de taux de change d'équilibre en tenant compte de
la réalité économique de la RD Congo.
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