2.2.2. La théorie de la parité des taux
d'intérêt (T.P.I.)
La relation des taux d'intérêt qui associe les
taux de change et les taux d'intérêt indique qu'une monnaie
étrangère doit se déprécier à terme lorsque
le taux d'intérêt étranger augmenté plus que le taux
d'intérêt national.
21 JOZ SEF PUSCER, op.cit, p.22
24
La théorie de la parité du taux
d'intérêt repose sur la loi du prix unique appliquée aux
marchés financiers. Elle prédit que la parité des
rendements des placements financiers doit être vérifiée
pour deux pays distincts, en l'absence de barrières aux mouvements de
capitaux et si les marchés des capitaux sont parfaitement
concurrentiels. Tout écart constaté entre les taux
d'intérêt nominaux implique une variation du taux de change qui
viendra le compenser.
Cette théorie a été conceptualisée
par J.M. KEYNES, en disant que: « Les cours à terme des devises
tendent à s'ajuster aux parités de taux d'intérêt.
Le report et le déport d'une devise A par rapport à une devise B
sont, dans ces conditions déterminées par le différentiel
de taux d'intérêt sur le marché monétaire de monnaie
A et B. Selon cette théorie on peut distinguer deux sortes de
parités de taux d'intérêt: la théorie de
parité couverte des taux d'intérêt et la théorie de
parité non couverte.22
a) La théorie de parité couverte des taux
d'intérêt (PCTI)
La relation de PCTI, un investissement sur devises
parfaitement couvert contre le risque de change devrait rapporter autant qu'un
investissement sur la monnaie domestique. A partir du moment où un
investissement sur une monnaie étrangère aura exactement les
mêmes caractéristiques de risque que celui sur la monnaie
domestique, le rendement de la monnaie domestique (ID) devrait être
égale à celui de devise (IE). Moins le « Forward Discount
».
ID - IE =FD 23(Différentiel de taux
d'intérêt = forward discount)
Selon cette approche est fondée sur la proposition dont
à l'absence de transaction, le report `différence entre taux de
change à terme et taux de change au comptant) doit être
égal à la différence de taux d'intérêt.
Outre, le différentiel des taux d'intérêt entre deux pays
doit compenser l'évolution des cours de change.23
Si le report tombe en dessous de la différence des taux
d'intérêt, il serait payant pour les actionnaires d'acheter de
titre étranger et de vendre de titres
22 BOUCHETA YAHIA, op.cit
23 idem
Avec: éa = Logarithme de taux de change
(à l'incertain) anticipé pour la période t +
t +n
25
nationaux, alors si le report excède cette
différence, on observerait des incitations inverses. Donc on peut
formuler la PCTI par cette équation.
Yc(1 +i) = Yc(1 +Y *)F ou i - = (1.1)
i * F -F'
F' F'
Yc
|
= Représente un capital exprimé en, monnaie
domestique, i et i* taux d'intérêt
|
domestique et étrangers;
F : le taux de change à terme et F' le taux de change
courant. L'équation (1) exprime l'idée que la différence
entre le cours de change au comptant et le cours de change à terme,
exprimée en pourcentage du cours au comptant, tend à
égaler l'écart de taux d'intérêt entre les
placements à des termes similaires dans les monnaies en cause. Il s'agit
de comparer le rendement en monnaie domestique d'un placement en actif
domestique et d'un placement en actif étranger après couverture
à terme. L'investisseur sera indifférent à détenir
l'un ou l'autre des actifs, lorsque leurs rendements sont égaux. En
d'autre terme, les différentiels de taux entre deux pays devraient
refléter le taux de dévaluation ou de réévaluation
anticipé d'une monnaie par rapport à l'autre.
b) La théorie de parité non couverte des
taux d'intérêt (PNCTI)
Selon, la théorie de PNCTI, le rendement
espéré d'un investissement non couvert sur devise devrait
égaler le rendement attendu d'un investissement en monnaie domestique.
Le rendement attendu d'un investissement sur la monnaie domestiques (ID), est
connu avec certitude, alors que celui sur devise sera incertain, i E
- éa ; car l'évolution du taux de change, é, peut
s'avérer différente de celle attendue, éa. Ceci suppose
que les investisseurs n'ont pas besoin d'etre dédommage d'une prime de
risque.
D'où, selon cette théorie, le taux de change
anticipé doit être égal au différentiel de taux
d'inflation. Ce qui permet d'avoir comme formule.
éa = iE - iD
Sur base de cette théorie de PNCTI, on peut
écrire la relation d'arbitrage selon l'expression mathématique it
- i * =
t éa t +n ét
- (1.2)
26
n ;
éa = Logarithme du taux de change réel
observé en t ;
i = taux d'intérêt domestique
i*=taux d'intérêt étranger
Partant de l'équation qui a été
utilisée par Jean François GOUX (2004).
qa + =è( - ) +
t +n qt q' t qt Zt
|
(1.3)
|
Avec qa; le logarithme de taux de change réel
(à l'incertain) anticipé pour la période
t +n
t+n,qt le logarithme de taux de change réel
pour la période t, qt le logarithme du taux
de change réel d'équilibre et Zt =a +b *t
Si on suppose que le niveau de long terme de taux de change est
déterminé par la parité de pouvoir d'achat:
q't =pt - p *
t
|
Avec p le niveau de prix en logarithme
|
Partant de l'équation (1.3), on peut calculer la
déviation de taux de change réel, par rapport à sa valeur
d'équilibre en fonction de l'écart de taux de change
anticipé par rapport à sa valeur réelle observée,
comme suit:
(1.4)
qt - q' = - 1 ( qa -
t +n qt) Zt
-
t è
D'après la théorie PNCTI, on a :
(1.5)
qa - = -
t +n qt it i *
t
En introduisant (1.5) dans l'équation (1.4) on aura:
1
qt -q' = - è( it - i *
t ) Zt
- (1.6)
t
En se basant sur l'équation (1.5) on peut écrire
l'équation du taux de change réel comme suit:
qt
(1.7)
1
= - è( it - i *
t ) Zt åt
- +
27
Oùåt représente le terme
d'erreur.
Pour finir, il est important de mettre en exergue la liaison,
entre la parité de taux d'intérêt couverte et non couverte
et la parité de Fisher. En effet, selon la relation de Fisher, le taux
d'intérêt nominal in, dans un pays donné, devrait
égaler le taux d'intérêt réel, ir plus le taux
d'inflation espéré ðe. Si le taux
d'intérêt réel du pays étranger est égal aux
taux réel domestiques,irD =irE, alors la différence de
rendement entre les deux pays; i E =iD, devrait égaler le
différentiel d'inflation attendue entre les deux pays ; ðe
-
E ðe D
iE - iD = ðe E-ðe DMe D
?
|
Différentiel de taux d'intérêt =
différentiel d'inflation.
|
En utilisant la théorie de parité du taux
d'intérêt couverte et non couverte et, la parité de Fisher;
nous pouvons aboutir à la relation qui relie le taux de change
anticipé, le différentiel d'intérêt et le
différentiel d'inflation, grâce à l'expression
ci-dessous:
ee = iE - iD = ðe - =FD2425
E ðe D
? Les limites des modèles
L'irréalisme des hypothèses posées pour
obtenir les différentes relations (libre circulation des biens et des
capitaux, etc.), en particulier la perfection des marches et l'attitude face au
risque des investisseurs, conduit à s'interroger sur la
volatilité de ce modèle et son utilité.
Certaines lois, telles que la parité des pouvoirs
d'achat ne se vérifient que sur le long terme. Selon G. CHARREAUX,
l'équilibre du marché de capitaux et l'égalisation des
taux d'intérêt réels ne sont pas toujours
réalisés. Même si en moyenne le taux de change à
terme constitue un estimateur correct du taux de change au comptant
anticipé, il tend fortement à surestimer les variations du taux
de change au comptant. De plus le marché n'est pas efficient au sens
fort, ce qui fausse la relation de change à terme.24
|