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La blockchain, une révolution de l’intermédiation. Un gain pour les entreprises au détriment des tiers de confiance ?


par Jean-Louis LATHIERE
Université Paris-Dauphine - Master finance d'entreprise et pilotage de la performance 2018
  

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3.1.3 La collecte des données primaires

Nous devions donc choisir une méthode pour récolter des données primaires (celles que nous pourrions établir nous-mêmes) nécessaires à cette mise en lumière de notre problématique.

Pour nous guider dans nos choix, nous nous sommes appuyés sur les livres d'Usunier91 et de Thiétart92 décrivant les différentes méthodes de recherche en gestion.

En alternative, se présentait, l'approche quantitative que ce soit par questionnaire ou observation systématique. Nous l'avons écarté car le recueil d'une masse importante de données sur un sujet aussi récent et dans notre contexte de travail n'était pas réaliste. Sans compter que le taux de réponses aux questionnaires sur support (papier ou numérique) est généralement faible. On peut ajouter que les questionnaires sont par nature fermés ce qui aurait pu nous priver d'informations intéressantes. Le degré d'incertitude est élevé quant à la qualité de la personne qui a réellement répondu au questionnaire.

Nous avons donc adopté une approche qualitative basée sur une étude de cas.

Nous avons choisi de faire une étude de cas de type instrumentale au sens de Stake (1994), c'est-à-dire qui traite d'une situation qui comporte un grand nombre de traits typiques par rapport à l'objet de notre étude.

Celle-ci devait porter sur une expérience en cours ou aboutie de mise en oeuvre d'une blockchain afin d'avoir un retour d'expérience concret sur les méthodes utilisées, les difficultés rencontrées, les solutions apportées et les retours économiques, financiers et organisationnels attendus et observés. Ce sera l'occasion de mesurer sur un ou plusieurs cas précis, le chemin qui va mener du concept à la mise en oeuvre réelle et à la tenue des objectifs.

Avec cette approche qualitative, les deux principaux modes de collecte sont l'observation et l'entretien. Il nous était difficile d'avoir une démarche d'observation qu'elle soit participante ou non car il n'y avait pas de projet Blockchain dans les entreprises proches et de notre connaissance. Le contexte le plus favorable aurait été de trouver une entreprise avec une mise en oeuvre opérationnelle de Blockchain qui de plus nous aurait intégré même de manière intermittente, ce qui en la circonstance paraissait trop aléatoire.

91 Usunier J.C., Easterby-Smith M., Thorpe R. (2000), Introduction à la recherche en gestion, Economica, 272 p.

92 Thiétart, R.A. et al. (2014), Méthodes de recherche en management, 4ème éd. Paris, Dunod, 647 p.

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Nous avons donc choisi de mener des entretiens en direct, de préférence individuels car les entretiens de groupe sont plus complexes à mener pour collecter des données pertinentes à cause des réticences éventuelles des participants à s'exprimer, des possibles enjeux de pouvoir ou d'interférences hiérarchiques que nous ne connaitrions pas.

Dans la perspective d'entretiens individuels, nous avons écarté les entretiens directifs qui relèvent plus du questionnaire et donc du quantitatif et supposent d'avoir des idées déjà bien arrêtées sur un sujet alors que nous n'étions qu'en phase de découverte.

A l'opposé, une attitude non-directive, présentait le risque de voir les entretiens s'écarter de notre cible en fonction des centres d'intérêts de notre interlocuteur ou des sujets qu'il aurait préféré éviter.

Nous nous sommes donc orientés vers des entretiens semi-directifs ou centrés pour lesquels nous avons choisi un certain nombre de thèmes précis à aborder lors des interviews tout en laissant à notre sujet la possibilité de construire son discours quitte à le relancer ou à le réorienter pour revenir à nos thèmes.

L'intérêt de cette démarche c'est qu'en laissant une relative liberté à notre interlocuteur, il pouvait nous faire découvrir des aspects inédits ou de nouvelles pistes de développement pour notre objet de recherche.

Au final, cette démarche visait avant tout à présenter des expériences de mise en oeuvre de solutions ancrées sur la Blockchain en se focalisant sur les gains financiers espérés et éventuellement réalisés par des entreprises. Nous voulions montrer comment ces gains ont été obtenus par une diminution des coûts de transaction, le non-recours à des tiers de confiance ou un changement organisationnel remettant en cause les rapports principal-agent.

Il s'agit d'une première approche cherchant à démontrer l'intérêt de la Blockchain vis à vis des cadres théoriques que nous avons choisis.

Nous sommes conscients des limites de notre méthode reposant sur l'étude d'un nombre restreint de cas qui ne permet pas de généraliser nos observations. Celle-ci ne pourra se faire que par l'accumulation d'autres entretiens qui seront plus aisés à mener au fur et à mesure de la multiplication des projets réalisés sur la Blockchain.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote