Sur vingt-six EHPAD en Mayenne dix-neuf EHPAD publique
autonome s'intitulant Part'Age ont choisi de créer le GCSMS May'Age 53
en décembre 2019. Le secteur médico-social connait des
évolutions importantes qui obligent les établissements à
moderniser leurs modes d'accompagnement et de gestion, et cela dans un contexte
de contrainte financière. Il est donc apparu indispensable un
regroupement pour optimiser les moyens humains et matériels tout en
garantissant une qualité de service aux bénéficiaires. Le
GCSMS souhaite jouer un rôle dans la réalisation des actions
portée sur le territoire, en proposant une stratégie de groupe
public. « Il a pour objectif de donner un cadre juridique aux
coopérations informelles, élargir les partenariats existants pour
améliorer le parcours de santé des aînés, construire
un dialogue
18
avec le Groupement Hospitalier de Territoire du
département et du Haut Anjou »4. La mutualisation
de moyens des membres satisfait ses objectifs dans le domaine de l'intervention
commune de personnel, le prêt et mis à disposition de
matériel, la possibilité d'achats dans le cadre de groupement de
commandes, le partage de pratique professionnelle... Le capital est
constitué de cent euros par EHPAD. Le groupement au statut d'employeur
ne donne pas lieu à la réalisation et au partage de
bénéfices. Un rapport d'activité est transmis aux
autorités qui valide la convention constitutive. Le directeur des EHPAD
du Nord Mayenne est l'administrateur général de la convention.
L'EHPAD de Méral est en projet de
fermeture avec une mutualisation sur Cossé le Vivien.
Des craintes se font ressentir par les agents notamment lors de
grèves en octobre 2019 (presque deux cent manifestants). En effet, un
projet de fusion des deux EHPAD Cossé - Méral est en cours. Une
première manifestation avait eu lieu en 2014 pour les mêmes
raisons car le dossier a sept ans. Les salariés craignent qu'avec une
éventuelle privatisation, les conditions de travail ne se
dégradent, les cadences augmentent, le nombre de postes diminue, ce qui
dégraderait la qualité de soin. Le président du
département a répondu avoir versé 2,5 millions d'euros
pour permettre aux personnels d'effectuer leurs missions dans de meilleurs
conditions. Le projet de fusion intéresserait la Mutualité
française, un établissement qui n'a pas les mêmes objectifs
de rentabilité que le privé capitalisme. Les agents ont
également craint que le prix pour les résidents augmente. Le
projet de fusion est co-financé par le conseil d'administration et
l'ARS.5 Les deux EHPAD compte actuellement cent quarante-quatre lits
(soixante-dix-huit à Cossé et soixante-six à Méral)
et le projet de regroupement serait axé sur cent dix lits sur un seul
site : Cossé le Vivien. L'avenir est incertain et le climat n'est donc
pas propice pour l'arrivée de changement supplémentaire. Pour le
moment aucune action n'a été mis en place. Sur Cossé le
Vivien l'orientation actuelle est la refonte des fiches de tâches et
fiche de postes.
Pendant le confinement à Cossé le Vivien, une
société voisine de l'EHPAD a fait don d'EPI (surblouses,
charlottes, sur chaussures), une solidarité de proximité a
été facilitée par la mobilisation de la
municipalité.
Les projets 2020 de l'EHPAD de Bouère
mené par une vision sociologique sont marquée par deux
projets d'investissement majeurs. Le premier, de 90 000 €, prévient
des TMS avec des équipements divers permettant de limiter l'effort et
les risques chez les soignants tout en augmentant le confort et la
sécurité chez les résidents. Ce projet est soutenu par la
Carsat à
4 Extrait de la convention constitutive du GCSMS des
EHPAD MAY'AGE 53 avec administrateur général Mr
Désiré Dit Gosset
5 Synthèse récapitulative extraite d'un
article publié sur
actu.fr/pays-de-la-loire/cosse-le-vivien
19
hauteur de 40 000 € et par le Département de 30
000 €. Dans la somme total une partie importante est alloué
à la formation du personnel tel qu'inclure six membres
aux réunions CHSCT et inclure des formations sur la Prévention
des Risques lié à l'Activité Physique (PRAP). Ces actions
accompagneront le changement. L'objectif est aussi de sensibiliser le personnel
au respect de son corp, de déceler les tensions et intervenir en
prévention. Investir dans des rails permettrait de
passer d'un taux d'absentéisme de 14 à 3% en 10 ans. Cet
investissement permettra des retombés à court terme sur
l'absentéisme et l'attractivité des métiers. En effet, les
candidats potentiel soignant exigent des équipements et une
Qualité de Vie au Travail pour accepter l'emploi. Le second projet porte
sur la lingerie qui gère le linge de l'EHPAD de
Saint-Denis-d'Anjou. Elle va se mettre aux normes et progressivement ne plus
sous-traiter une partie du linge. Ce projet va être supporté par
l'établissement à hauteur de 40 % pour Bouère et 60 % par
Saint-Denis-d'Anjou. L'EHPAD de Bouère a
récupéré la gestion de la paie de St Denis
d'Anjou avec la présence physique partagé de la
gestionnaire de paie sur les deux EHPAD. Un autre chantier attend l'EHPAD,
celui de la signature d'un contrat pluriannuel d'objectifs et de moyens avec
l'ARS et le conseil départemental. Il permettra de s'interroger sur les
perspectives que souhaite l'établissement au quotidien (approches non
médicamenteuses, hypnothérapie, aromathérapie...).
Pendant le confinement lié au CORONAVIRUS
l'établissement est passé sur TF1, France 2 et France 3 ou il a
été indiqué « le besoin de renfort de personnel
impacte sur la question de vie ou de mort car en EHPAD une fois que le virus
est rentré la moitié de l'équipe ne peut plus travailler
». De ce faite le personnel soignant a été très
mobilisé lors de la crise sanitaire avec le soutien du village. Deux
semi-remorques ont servi de chambre pour le personnel. L'idée originale
a permis aux soignants de dormir sur place grâce à vingt lits au
total pour être au plus près des résidents pendant
l'épidémie. Même si aucun résident n'a
été atteint, ils ont tous été confinés
totalement et ont été touchés par l'attention des
soignants. Le personnel était potentiellement porteur du virus et cela a
permis de limiter les allers et venues pour protéger les
résidents mais aussi les proches. Le DE a tout mis en oeuvre pour
accéder à la demande de ses agents. De plus, l'épicier a
apporté des paniers surprises au personnel et le boulanger des
viennoiseries pour qu'ils gardent le moral. On voit la une vraie
solidarité.6
[Le bilan social 2019 de l'EHPAD indique que
les effectifs autorisés sont fixés à 44 ETP toutes
sections confondues. Toutefois on constate que l'effectif moyen de
l'année 2018 s'est élevé à 50.6 ETP. Cet
écart s'explique par la présence d'un contrat aidé (au
lieu de 2 en 2017) mais
6 Récapitulatif de la
vidéo sur l'EHPAD diffusé sur France 3 le 12/06/20 à
12h35
20
surtout la compensation d'un absentéisme encore en
augmentation (2 agents de plus reconnus en Accident du Travail ou MP par
rapport à 2017). L'absentéisme du personnel
permanent s'élève à plus de 1332 jours de 2016
à 2018. Les motifs sont : la maladie ordinaire, maternité et
MP/AT pour cette période. Le taux d'absentéisme, rapporté
à l'effectif moyen de 50 ETP en 2018 s'élève à
12.76 %, ce taux élevé s'explique par quelques arrêts
très longs. Ainsi, six agents en arrêt pour AT ou MP
représentait 1424 jours d'arrêts. Ces six agents
représentent 60% des jours d'arrêt de l'année. Il convient
de noter que deux MP ou AT ont été reconnus avant 2018, ils
représentent 1094 jours d'arrêt de l'année sur les 1265.
Les arrêts générés en 2018 sont en partie la
conséquence de maladies plus anciennes et de leur évolution.
Concernant la maladie ordinaire, un agent a connu un arrêt de 281 jours.
Avec deux autres personnes ayant eu 56 et 58 jours, cela représente 395
des 668 jours parmi les personnels permanents. Les ETP sont répartis
18,70 en section hébergement, 17,40 en section soin et 9,90 de sections
dépendance avec les imputations budgétaires correspondantes.
Concernant les CDD le motif uniquement de maladie ordinaire
s'élève à 324 jours en 2017 et en MP/AT de 239 jours en
2015. Les fiches métiers de l'EHPAD sont à jour mais les fiches
de poste sont incomplètes. Le poids de la charge du personnel sur
l'ensemble des charges représentait 73% en 2018 et le nombre
d'arrêts maladie à durée significative pèsent
lourd/].7 L'IDEC est actuellement 50% IDEC et 50% IDE pour palier au
divers remplacement ce qui pourrait évoluer en fonction des changements
d'orientation politique de la gouvernance des EHPAD.
Les trois EHPAD du Nord Mayenne
adhérent à MEDICOOP, une coopérative
créée en 2014, composée d'associations à but non
lucratif, dédiée au secteur du médico-social et, sanitaire
et social et travaillant pour six EHPAD du département. Ce réseau
compte désormais plus de trente implantations au niveau National. La
structure MEDICCOP souffre des problématiques d'attractivité des
métiers du médico-social et s'est engagée dans une
démarche de mutualisation coopération. Cette démarche est
soutenue par les ARS. L'agence est composée d'un manager et
chargée de recrutement mais la structure n'est pas en équilibre
financier pour pouvoir se développer. Sur Oisseau, il y a un souhait de
mutualisé la psychologue avec les deux autres sites. Il y a
également eu l'intégration d'une cadre de santé avec temps
partagé en faveur des EHPAD de Chantrigné et Oisseau au 1 juillet
2020 pour une meilleure gestion interne.
L'EHPAD de Meslay du Maine
est situé sur l'Etablissement Publique de Coopération
Intercommunale de Meslay-Grez (structure administrative française
regroupant plusieurs communes afin d'exercer certaines de leurs
compétences en commun).
7 Bilan social extrait de l'état
réalisé des recettes et des dépenses de l'EHPAD par Mr
Daubert
21
L'EHPAD de Saint Denis d'Anjou a une
politique d'externalisation et partage une vision économiste. En 2020,
le Full Web est arrivé en cours d'année mais je n'ai pas
connaissance du projet d'établissement. Il y a eu mise en place par des
prestataires de la gestion du standard téléphonique, le nettoyage
des locaux extérieur, l'activité lingerie et certaines
tâches administratives. Pour pallier aux difficultés de
recrutement de personnel soignant, cet établissement à recours au
recrutement de PADHUE (Praticiens à Diplôme Hors Union
Européenne) par exemple de médecin Russe pour exercer
l'activité d'AS et d'IDE. L'EHPAD dispose de logements de fonction. Il
opte davantage pour des choix de CDI plutôt que de titularisation. Il y a
eu des cas de COVID 19 du personnel sans gravité mais avec des
arrêts de trois semaines et des résidents testés positifs
sans que le nombre soit indiqué. La durée de séjour des
résidents est de neuf mois alors qu'à Bouère elle est de
trois ans.
Les points communs que l'on retrouve dans les neufs
établissements sont qu'il n'y a pas de démarche de GPMC de
formalisé à ce jour. La difficulté RH majeure reste la
problématique des recrutements des métiers en tension.