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Le recrutement des métiers en tension en EHPAD public.


par Sophie MONGONDRY
CNAM du Mans - Master 2 Droit, économie et gestion. Mention : Gestion des Ressources Humaines et Transformations Numériques 2020
  

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CHAPITRE III : ANALYSE DES RESULTATS

III.1 SYNTHESES DES ENTRETIENS ET QUESTIONNAIRES

Je tiens à préciser qu'avec le contexte de crise sanitaire j'ai obtenu neuf entretiens exploratoires correspondant à la moitié de ce que j'aurais visé dans un contexte « normal ». J'aurais souhaité pour plus de représentativité au moins deux retours minimum par EHPAD. Le mode d'analyse qui sera utilisé correspond au mode descriptif avec des moyennes, tris à plats et tris croisés permettant de faire ressortir des similitudes, complémentarités et disparités. Les entretiens exploratoires et questionnaires ont été réalisé dans le cadre du confinement et les retours ne sont pas aussi pertinents et nombreux qu'ils auraient dû l'être avec une collecte de données participantes réduites. Les soignants pendant la crise réalisaient douze heures de travail par jour pour être au plus proche des résidents et pour faire face, au risque de manque de personnel encore plus important qu'habituellement. Les résidents étaient enfermés dans leur chambre pour éviter tous cas de COVID.

Six niveaux de résultats peuvent être présentés et ensuite discutés. En lien avec la problématique de recherche, je rassemble les résultats autour de six grands thèmes précédemment évoqués. Les synthèses collectives et analyses se feront donc par parties.

Récapitulatif collectif des entretiens exploratoires

Les entretiens exploratoires se sont déroulés auprès de neuf interlocuteurs. Le confinement lié au COVID 19 m'a permis dans réaliser au moins un en faveur de chaque EHPAD. Deux se sont réalisés physiquement et sept à distance. Je me suis appuyé d'un guide d'entretien que j'ai construit comprenant 54 questions répartis dans six thèmes dont dix questions de références personnelles. Sur l'ensemble j'ai principalement posé toutes les questions selon le temps imparti excepté pour l'entretien hors département qui ne compte seulement 31 questions réparties sur les six thèmes dont trois questions de références personnelles. Parfois selon les réponses des interviewés cela en à entrainer d'autres. Vous retrouverez la retranscription des entretiens en annexe 4.

Dans cette synthèse collective d'entretien, les EHPAD seront représentés à travers les personnes interviewés.

Les rapprochements qui peuvent être effectués dans l'item « fonction RH » ne sont qu'aucun des EHPAD dispose de SIRH et aucun ne disposent de mesures spécifiques pour promouvoir l'égalité H/F avec une tendance générale de 95% du personnel étant composé de femmes. Sur huit EHPAD, six possèdent un projet d'établissement ou il est en cours pour être remis à jour

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et deux ne l'ont pas renouvelé. Aucuns ne souhaitent le partager sur leurs site web. La problématique RH majeure le plus rencontrée sur quasiment toutes les réponses est le recrutement soit pour des remplacements sur arrêts ou MP ou pour compléter des temps partiels. Il y a une pénurie de candidat pour les soignants et parfois, ceux retenues se déclinent pour des raisons personnelles « candidats ne sont finalement plus disponibles au dernier moment ». Le manque de visibilité à moyen terme est complexe et certaine période de l'année plus difficile. Les autres problèmes ressortant sont : la gestion des tensions entre les agents dans le respect de l'organisation « faire preuve de bon sens ». Parfois il y a des problèmes de communication avec les RH présents sur un autre site ou « l'on peut se retrouver avec du personnel en trop » et une majorité féminine qui peut poser problème lors de la parité à avoir pour les élections professionnelles. D'autres problèmes sont liés au fait de ne pas avoir de médecine du travail, de devoir passer par des médecins agréés pour conseil et bilan dans des situations de comité médicale, de ne pas pourvoir les solliciter pour des reprises après un arrêt long par exemple puisque les médecins sont partagés et plus spécifiquement, au COVID sur la modification des habitudes.

En ce qui concerne l'item « GPMC » l'unanimité des interviewés répondent ne pas avoir de démarche de mise en place au sein des EHPAD. Les actions souhaitées pour impliquer le personnel dans la mise en place d'une démarche ne semblent pas prioritaires mais pourraient être de meilleurs outils pour la formation, la prévention de matériel, permettraient un regard plus régulier des indicateurs, l'anticipation de l'évolution de la population et de disposer de rails pour une meilleure attractivité. Les actions de RSE actuelles passent par l'utilisation d'ampoules LED, l'isolation des combles, présence du tri sélectif (papier, verre, médicaments), de broyeur de papier confidentiel, réflexion dans des groupes de travail sur l'utilisation des produits ou sur la désinfection, sur le gaspillage alimentaire (pesée) et la dénutrition, des enquêtes de satisfaction, des robinetteries avec débit réduit changé régulièrement, récupération des piles et les protocoles de gestion des déchets avec le circuit des communes. Concernant les départs en retraite trois répondants disent avoir une anticipation mais pas à long terme, une personne n'a pas eu encore le cas, trois ne se prononcent pas et une répond que son établissement n'a pas une bonne anticipation. Sur l'arrivée d'un nouveau logiciel de remplacement soignant six personnes sont plutôt défavorables et deux pour. Six établissements sur huit pensent être déjà au maximum de leur capacité de stagiaires ou alternants. Deux n'ont que des stagiaires et pas d'alternant alors qu'idéalement ils aimeraient. Deux interviewés d'EHPAD ne savent pas si leur établissement appartient à un CLUSTER (voir la définition dans le lexique), deux autres n'en font pas parties, trois y sont inscrits avec un autre EHPAD ayant

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la même direction qui peut retransmettre les bénéfices de ses réunions à celui-ci. Les personnes interrogées sur l'intérêt et l'importance de la montée en compétences des collaborateurs répondent que cela est utile pour valoriser, éviter la routine, motiver, répondre aux enjeux présents et d'avenirs de mobilisation sur les TMS et la QVT, acquérir de nouvelles compétences et pouvoir évoluer en responsabilité, se développer personnellement et s'épanouir. Sur la question de mutualisation des compétences chaque établissement le pratique pour plusieurs métiers. Mon poste actuel en est l'exemple puisque je partage mon temps de travail. Chaque établissement a des compétences communes à tous postes en correspondance avec les valeurs respectives des EHPAD. Sur le questionnement des agents à savoir s'ils sont maintenus ou pas dans l'employabilité, chaque EHPAD a répondu à l'unanimité que oui grâce à la formation. Sur les compétences manquantes en interne six personnes ont répondu avoir besoin d'AS et deux d'un référent RH. D'autres métiers ont également été cité tels qu'ingénieur qualité, ergothérapeute, kinésithérapeute, psychologue pour résident, informaticien et une personne à l'accueil. Deux EHPAD ne sont pas pour l'externalisation de compétences, un plutôt ouvert et les autres le pratique déjà sur des postes d'ergothérapeute, kinésithérapeute, RH, finance, hygiène, gymnastique douce, coiffeur et la paie. Les personnes répondent différemment à la question combien faudrait-il de soignant pour combien de résident « un soignant pour deux résidents », deux personnes expriment « un pour trois », favoriser un système de sélection qualitatif, un temps partiel de 80% pour un résident, « un pour un » et « un soignant pour cinq résidents ». Sur le montant de l'enveloppe réservé aux oeuvres sociales seulement deux personnes ont répondu 19754€ CESU inclus et 21367€ pour l'année 2019.

Au niveau de l'item suivant « recrutement/intégration », sept personnes ont répondu qu'elles n'avaient pas de politique RH de formalisée, seulement un plan de formation et une a répondu avoir une politique de responsabilisation et d'implication du personnel avec une absence de polyvalence. Sept EHPAD travaillent en partenariat sur la partie sourcing du recrutement avec d'autre établissement que ce soit en GCSMS ou en sollicitation avec les EHPAD voisins, une personne a répondu avant le pratiquer entre IDEC mais qu'à présent il n'y a plus de temps. Sur la question d'utilité de la fiche de poste, deux personnes répondent ne pas avoir de fiche de poste pour chaque poste, deux disent la remettre aux nouveaux arrivants, trois ont des fiches de poste en révision, une personne répond qu'elle est utile. A l'unanimité, personnes ne diffusent d'annonces via les réseaux sociaux. Ce qui est effectué maintenant à travers le poste que j'occupe. L'unanimité n'utilise pas non plus de grille de pré-sélection ni de grille de restitution ni de trame d'entretien formel au niveau des outils de recrutement. Deux EHPAD ont des trames à titre personnel de quelques questions à poser obligatoirement, un pense que ce serait

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utile et un autre évoque que ce serait difficile d'intégrer des informations variées sur les personnes pour les faire rentrer dans des cases. Sur la recherche de personnel soignant à l'étranger un EHPAD n'en voit pas l'intérêt si ce n'est pas cadré, deux autres évoquent qu'il peut y avoir une barrière au niveau de la communication, un autre aborde les risques juridiques et qu'il ne le ferait pas en dehors de l'union européenne, deux qui sont contre car la proximité est gage de stabilité pour une équipe, deux autres parlent des risques de difficulté d'intégration et d'erreurs. Cinq EHPAD non pas eu recours à l'intérim, un autre ou cela est arrivé une fois, un à répondu trois fois dans l'année sur des postes soignant (IDE, AS) et le dernier environ six fois sur une année.

L'item « formation » fait ressortir que les grandes orientations de la formation sont des formations en lien avec le quotidien des agents, il y a les obligatoires et non obligatoires, une volonté de satisfaire tout le monde. Les EHPAD s'appuient du retour des entretiens d'évaluations pour élaborer le plan de formation et le projet d'établissement est aussi pris en charge dans le cadre de la formation. Un des EHPAD répond ne pas avoir de formations régulières sur les RPS car il priorise les arrêts puisqu' il veut d'abord instaurer une culture de l'erreur. Un autre indique réaliser des formations sur la manutention et la communication entre résidents et soignants notamment sur le stress que cela peut générer. Un autre aborde la bientraitance, deux indiquent l'analyse des pratiques professionnelles. Un dit ne pas en avoir et deux autres répondent ne pas en prévoir cette année car le budget est surtout attribué à un changement de logiciel. Sinon les autres formations qu'y ressortent sont le trouble du comportement, la fin de vie, les gestes d'urgence, les TMS, le grand âge, le diabète, « centalia » et sur les soins esthétiques. Concernant le budget annuel de formation, pour ceux qui ont su répondre cela représente 2,90% des salaires bruts (hors charge) avec 80% de cette somme récupérée sous forme de financement précisant que les études promotionnelles sont limitées par an et calculé en fonction du nombre de lit. 1,3% de la masse salariale pour un autre EHPAD et un qui répond que cela est suivant les cotisations à l'ANFH. Les IDEC ne sont pas formées à l'entretien annuel d'évaluation, soit elles ont déjà été formées ou elles apprennent « sur le tas ». Pour quatre EHPAD les tuteurs sont imposés, deux demandent l'avis et adaptent, pour un s'est selon les roulements et un autre sur la base du volontariat.

L'item « attractivité » interroge les personnels sur est-ce qu'ils recommanderaient ou pas leur EHPAD et les interrogés sont unanimes pour dire que oui. La moitié des EHPAD disposent d'un site internet. Pour les autres ça pourrait être en projet et pour certain cela représente un budget avec « un avenir incertain ». Sur l'utilité des missions et tâches au sein du projet d'équipe une personne répond avoir une fiche de poste qui n'est pas actualisée, une autre

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indique qu'elles ne sont pas toujours bien définies. L'attractivité ne peut être déconnecté de la fidélisation et de l'implication des acteurs.

Enfin, l'item « organisation du travail/changement » interroge premièrement sur la connaissance des besoins de personnel à trois mois de la période estivale et les réponses ne sont pas encore précises. Sur l'organisation lors d'agents absents, une personne répond solliciter en externe puis composer avec le planning, une autre indique que si c'est sur un arrêt court cela est solutionné en interne et si cela correspond à un arrêt long celui-ci est ouvert en externe, une autre indique retirer la personne en ménage pour la mettre en binôme en soin avec une AS, une autre indiquant instaurer des horaires coupés si nécessaire, une autre que l'IDEC étant à la fois à 50% IDE remplace les soignants absents et inclusion d'heures supplémentaires pour d'autres interrogés, ensuite récupérées. Les retours sur l'anticipation des changements RH à venir sont de passer une IDE de temps partiel à temps plein, de continuer à s'adapter en cas de future crise sanitaire sur une organisation du travail différente et de communiquer davantage en cas de réorganisation. Sur le devenir des postes notamment celui d'IDEC les retours sont qu'à venir ce poste inclura le métier IDE en temps partagé, sur le poste d'ARH qu'il va être mutualisé avec un EHPAD voisin, sur la comptabilité que ce poste s'automatise de plus en plus, sur le poste de DE il s'agira d'être DE de plusieurs structures et sur le poste AS il y aura davantage de à domicile. Pour la prise en charge des pathologies de démence en croissance lié à la dépendance des résidents dès leur arrivé les projets seraient d'instaurer des unités spécialisées, de revoir la réduction des médicaments, réaménager les espaces, sécuriser les déplacements grâce aux nouvelles technologies pour détecter l'ouverture des portes, d'instaurer des entretiens avec psychologue et nouveaux arrivants, plus de formation en adéquation avec les pathologies des nouveaux résidents (exemple syndrome démentiel), d'acheter des rails pour plus de confort aux résidents et soignants. Les métiers existent mais doivent davantage répondre aux exigences de l'accompagnement des seniors dépendants, compte tenu du nombre croissant de la demande de place en EHPAD et du degré de dépendance accru appelant des compétences plus complexes. Concernant l'entretien de l'EHPAD hors département comme il est seul il sera abordé en partie III.2 analyse.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry