Problématique du leadership responsable de la classe politique congolaise. Regard sur l'administration publique de la troisième république.par Carlytho Nzazi Lengi Université Pédagogique Nationale (UPN) - Licence en sciences politiques et administratives 2013 |
§.2. La génération du 17 mai 1997Dès le début de l'année 1997, le pouvoir dictatorial de la deuxième république accusait des signes, de plus en plus, évidents d'épuisement, suite aux nombreuses actions successives menées par l'opposition interne. L'alliance des forces démocratique pour la libération du Congo (AFDL), organisée en opposition armée, à partir de l'Est du pays, profit de cette capitulation générale de la population et de l'armée pour prendre le pouvoir le 17 mai 1997 en destituant le président en place et en instaurant une prorogation de la transition89(*). Au terme de sa longue marche de 7 mois qui l'a mené de Goma à Kinshasa, le président Laurent Désiré KABILA ne cache pas son intention à diriger et gouverner le pays avec une nouvelle génération des hommes et femmes. La vieille classe politique qui a mené la RDC, ex-Zaïre à la ruine et au désastre est congédiée. Elle est envoyée à la retraite, affirme-t-il dans un meeting populaire tenu à Mbandaka90(*). L'équipe des politiciens qui entoure le nouveau chef de l'Etat montre effectivement cette volonté, elle semble prendre corps, tout au début du mois. Mais petit à petit, l'incurie évidente affichée par des femmes et des hommes, pour la plupart ramassés au sein de la diaspora. Cette catégorie se définit comme un corps d'intellectuels, revenus au pays pour construire, après un long séjour à l'étranger, pour avoir fui le régime dictatorial de la deuxième république. Cette nouvelle génération formée d'exilés ont passé une grande partie de leur existence loin des réalités du pays et de la gestion des affaires de l'Etat. Ces exilés se présentent comme experts dans plusieurs domaines réels ou fictifs, comme des personnes intègres n'ayant pas trempé dans la magouille de la deuxième république et comme combattants proche ou lointain de la lutte de libération91(*). Cette génération qui a manqué l'occasion de marquer la différence avec les politiciens de la génération précédente, ceux qui feront leur entrée dans la politique congolaise, après la chute de Mobutu, vont encore se prêter au rôle de marionnette en favorisant non seulement le dépeçage du pays, mais surtout, le pillage systématique de ses ressources. Ils ont aussi facilité la mise en place des réseaux mafieux qui, profitant de l'exploitation des ressources de la RD Congo, vont s'employer à perpétuer la crise congolaise et ses conséquences pour mieux se servir92(*). Laurent Désiré Kabila sorti d'une école différente de celle des années 60, a recruté ses acteurs par des forces invisibles. De même de carrières font preuve de rupture avec la réalité du pays, au point de n'offrir que des réponses inappropriées et improvisées aux problèmes de la nation93(*). * 89 Tshisungu Lubamba, Cité par KALENGA MBALA, Le processus de démocratisation en République Démocratique du Congo, TFC en SPA, UPN, 2009-2010. * 90 Meeting populaire de Laurent Désiré Kabila au stade de Mbadaka dans la province de l'Equateur, mai 1997 * 91 BIBIE EKALABO., Op cit, p. 137 * 92 Idem * 93 http/ : www.congovision.com / consulté le 9 avril 2013. |
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