Problématique du leadership responsable de la classe politique congolaise. Regard sur l'administration publique de la troisième république.par Carlytho Nzazi Lengi Université Pédagogique Nationale (UPN) - Licence en sciences politiques et administratives 2013 |
II.1.2. LA CLASSE POLITIQUE DE LA DEUXIEME REPUBLIQUELa première république a manqué d'intellectuels et cadres pouvant gérer le pays après le départ des belges. La deuxième république a tentée de remédier à cette carence en fabricant, à la hâte, des intellectuels. Mais la plupart n'ont pas eu le temps d'intérioriser leur appartenance à la nation congolaise. Ces intellectuels, perdant toute éthique, ont donné naissance à une caste de mandarins au service d'un système où l'égoïsme, la malhonnêteté intellectuelle et l'asservissement sont devenus la règle d'or83(*). Cela a entrainé une concentration malsaine au pouvoir et la mise en disposition de courtisans moins compétents dans la gestion de l'Etat que dans la serviabilité inconditionnelle. C'est aussi sous la deuxième république que s'est amplifié le complexe des apparences particulièrement, chez les dirigeants qui disposaient de la grosse limousine, villa pavée de marbre, la montre en or. Bref, la possession de tout ce qui est ostentatoire est considérée comme réussite. La classe de la deuxième république a manqué d'éthique et de culture politique en privilégiant la rapine, la magouille, etc. Sous le régime de Mobutu, tous les acteurs politiques les sont devenus par la seule volonté de ce dernier, que ce soient les technocrates, les militaires ou autres militants du parti qui accèdent au pouvoir, le critère fondamental du recrutement était le militantisme entendu comme attachement à la personne du président84(*). Et être à sa disposition, à ne servir d'abord qu'à lui. Les conditions de production de la classe politique ont créé une rupture entre les gouvernants et les gouvernés. II.1.3. LA CLASSE POLITIQUE DE LA TRANSITIONLa politique qui va de 1990 à 2006 marque la transition vers la démocratie ou la période de la démocratisation. Dans le cadre de notre étude, nous distinguons trois transitions : Ø La conférence nationale souveraine (CNS) Ø Le 17 mai 1997 ; Ø Sun City et le 1 + 4 §.1. La classe politique de la conférence nationale souveraine (CNS)La conférence nationale souveraine est, dans l'histoire politique de notre pays, un moment charnière important. Elle constitue une étape de développement politique majeure dans la mesure où elle introduit une coupure épistémologique entre la longue période d'obscurantisme politique du Mobutisme et une nouvelle susceptible d'accélérer la dynamique politique en vue de jeter les bases d'une nouvelle société anti mensonge et contre le culte du « je », « moi » etc85(*). C'est à la conférence nationale souveraine et, depuis celui-ci qu'une nouvelle génération de la classe politique voit le jour. Elle s'y découvre en tout le moins. Cette génération est constituée autour de personne issues, pour la plupart, de la société civile (professeurs des universités, avocats, médecins, magistrats, fonctionnaires, cadres des entreprises privées, etc.) et de la diaspora lesquelles sont déterminées à bousculer la vieille garde. A l'instar des « évolués » qui réclamaient l'indépendance en 1960, le maitre mot de la nouvelle classe politique à la conférence nationale souveraine est « démocratie » par opposition à la pensée unique86(*). Après analyse, on observe que la nouvelle race des politiciens qui se compose des présidents des partis politiques pendant la conférence nationale souveraine (CNS), n'est en réalité les fruits de l'imagination bien féconde aux services secrets du régime en décadence. Leur création est conçue et financée, à court d'argent, dans le but de distraire et de diviser davantage la population. Très vite, d'ailleurs, l'opinion s'apercevra de la mascarade et ces diverses créations seront appelées « Partis alimentaires ou partis mallettes »87(*). La conférence nationale souveraine a été, largement infiltrée par des partis politiques, crées pour soutenir le mouvement populaire pour la révolution (MPR) en pleine décadence. La nouvelle génération, même des intellectuels se sont laissé corrompre88(*). * 83 TALANGAYI Ferdinand., Op cit, p. 39. * 84 http// : www.congomagazine.com / dans la recherche d'un compromis politique/ consulté le 15 juillet 2013 * 85 LUBANZA MUKENDI, La problématique du renouvellement de la classe politique à l'épreuve de la crise de légitimité, In cahier du Potentiel, reconstruire l'Etat, février 2013. * 86 BIEBIE EKALABO., Op cit, p. 89. * 87 MBWEBWE KABUYA., Op cit, p. 11. * 88 TALANGAYI Fernand., Op cit, p. 41. |
|