Participation populaire aux projets du développement agricole à Kisangani.par Dieudonné MOPENE MANGALA Université de Kisangani - Licence 2018 |
INTRODUCTION1. Contexte de l'étudeLa décentralisation est l'une des tendances de politique administrative liée à l'histoire mondiale, au régime constitutionnel et aux nécessités pratiques de la gestion des affaires locales et au rapprochement de l'Administration aux administrés en vue d'assurer le développement local durable. Le développement socio - économique a toujours été une préoccupation majeure. Le monde est confronté aujourd'hui à de nombreux défis de développement. L'explosion démographique et le dépeuplement croissant des zones rurales à l'échelle globale d'une part, l'insuffisance des ressources et le manque d'infrastructures de base en milieu urbain d'autre part, ont inspiré les leaders à adopter des mesures pouvant permettre, de relever ces défis auxquels l'humanité fait face de nos jours. En Afrique, les communautés sont structurées de telle sorte que la hiérarchie sociale constitue une valeur sociale sacrée. Le pouvoir politique, les décisions juridiques, la science et le culte des ancêtres sont des privilèges de la classe sénile. Les femmes, les jeunes et les enfants sont exclus des sphères décisionnaires de la communauté. Par contre, ce qui concerne les travaux physiques est laissé aux autres couches sociales sous l'oeil des sages. 1(*) En République Démocratique du Congo, le processus de décentralisation remonte à l'époque coloniale. Depuis les années 1990, il a pris une approche intéressante avec l'organisation d'une société de développement, et cherchant à impliquer les populations de façon active dans le développement local, afin d'assurer des services de qualité et le leadership.1 Le défi est d'expliquer les opportunités qu'offre le processus de décentralisation pour le développement local, de renforcer la capacité de planification et d'y associer tous les acteurs. L'efficacité de l'action publique locale dépend de la capacité des collectivités locales à élaborer des véritables projets de développement informés et négociés avec les populations. La logique de participation réelle des populations impose de les associer à la fois aux choix des objectifs et des moyens appropriés.2 Pour leur réalisation, il s'agit de faire participer toutes les parties prenantes à toutes les phases (élaboration, exécution, suivi- évaluation). 1(*) 2. Etat de la questionEn effet, nous avons passé en revue quelques travaux de nos prédécesseurs ayant abordé des objets similaires à notre sujet de travail. A cet effet, voici les quelques travaux scientifiques de nos prédécesseurs que nous avons consultés. Cécile MOSS AMBOKO KABIRA MBAYA3 a mené une étude concernant : « la participation populaire à la gestion des organisations non gouvernementales de développement ». Le résultat de son étude a démontré que l'évaluation des activités faite dans ces projets ne reflètepas la réalité parce qu'elle est faite non par les populations concernées par les projets mais plutôt par les responsables et ces ONGD utilisent les méthodes qui ne drainent pas ou ne favorisent pas la participation : dans les deux premières ONGD, la participation est lointaine (PROBALI et K.M.K) à cause de la non implication des populations cibles dans toutes les étapes du projet, ce qui a pour conséquence, les non réalisations des objectifs, et surtout l'abandon facile par les populations cibles. Diallo Lamarana Ahmadou41(*) dans son étude sur : « la participation des populations au développement local », estime quele développement de toute communauté passe tout d'abord par elle - même, car c'est elle qui connait mieux que qui conque ses besoins et ses ambitions, ainsi, à travers ses propres ressources humaines et matérielles, elle peut satisfaire certains de ses besoins. Pour permettre une amélioration des conditions de vie socio-économique des populations en général et celles rurales en particulier, certains gouvernements pour leur part, introduisent des politiques innovantes pour appuyer le monde rural qui est beaucoup plus marqué par la pauvreté que les milieux urbains. Luis A. Gomez de Souza et Lucia Ribeiro5 abordant dans l'autre sens, cherchaient à comprendre dans ses études sures : « la participation de la jeunesse au processus de développement : une étude de cas au panama ». L'objectif poursuivi par leurs études était d'identifier les problèmes que pose à la jeunesse rurale la participation au développement, la perception qu'elle en a et ses actions concrètes. Ils ont abouti aux résultats selon lesquels les jeunes qui ont été interrogés se divisent en deux sous - groupes pour ce qui concerne le travail : les paysans qui travaillent dans les communautés, et les conseils agricoles et les ouvriers agricoles qui sont engagés par la compagnie bananière. Lespremiers connaissent une situation économique plus difficile et sont moins bien considérés dans l'échelle sociale, tandis que les seconds, quoi que mieux rémunérés et socialement plus favorisés, doivent affronter les conditions de travail plus précaires. Les deux groupes appartiennent à des familles organisées suivant le modèle traditionnel, hiérarchiquement structuré en fonction du sexe et de l'âge. Ainsi donc les conditions de travail du paysan sont difficiles et les jeunes ne jouissent d'aucun privilège : ils participent à toutes les tâches agricoles, au même titre que les adultes afin d'améliorer leur situation. Néanmoins, les problèmes de l'exode, du chômage et du sous - emploi coexistent dans la région. 51(*) JANGIRI WAKUNG'A ATHO6voulait apprécier dans son étude sur :« la participation du personnel de l'Administration sous - régionale de l'Ituri à Bunia de 1985 à 1989 » comment cinq années durant l'Administration sous - régionale a pu fonctionner et savoir quelle a été la participation de son personnel au développement rural de l'Ituri. Après analyse, il a abouti aux résultats suivants : de 1985 à 1989, le personnel de l'Ituri a exercé une gamme d'activités dans le domaine administratif, économique et socio - culturel. MARADEX7 dans son travail intitulé : « les ONG Américaines en Afrique : Activités et perceptives de 300 ONG ; Ateliers de développement », estime que les domaines d'intervention des ONG s'occupant du développement local peuvent être classés en sept catégories principales à savoir : le développement globalisé de proximité, l'éducation et la formation, l'agriculture, l'eau et l'hygiène, la santé, l'enfance et la pédiatrie et enfin les projets générateurs des revenus. Il affirme par la suite que, la force et la faiblesse des ONG résident dans le fait qu'elles proposent un développementà la base qui profite directement et à court terme à une population choisie, à un village, à un groupe ou à une église.1(*) GBAZALABUA BOFIO8 dans son travail intitulé : « Contributiondes ONG au processus de développement de la ville de Kisangani », trouve que les ONG contribuent quelque peu au processus de développement socio - économique de la ville de Kisangani. Ces ONG ont réussi sur le plan social. Il s'agit des ONG confessionnelles qui travaillent dans le domaine de la santé. Malheureusement, elles ont négligé les secteurs qui font la vitalité de la ville comme l'éducation. MAMIKI KALOKOLA9 dans son travail intitulé : « contribution de la recherche appliquée au développement de la ville de Kisangani », estime que la recherche appliquée contribue au développement de la ville de Kisangani à travers les travaux d'expérimentation et des travaux didactiquesqui sont réalisés. Mais l'apport de la recherche appliquée au développement de la ville de Kisangani s'avère globalement faible. Christophe TUMAMBE DONDA10 dans son travail intitulé : « De la participation des étudiants de l'Université de Kisangani au développement de la ville de Kisangani », estime que les activités lucratives des étudiants pallient aux difficultés qu'ils éprouvent dans leurs études. C'est un substitut fonctionnel et non pas une activité définitive qu'ils ont choisie. Ils veulent bien poursuivre leurs études, mais ils doivent réunir des moyens nécessaires pour les poursuivre et les parachever. 1(*) Quant à René UTWAY LUSINDE11, Ce dernier a cherché à évaluer le projet de la coordination des actions pour la réussite de la transition selon l'église catholique (CARTEC) de Kisangani de 2004 à 2007. Il a abouti à la conclusion selon laquelle, l'impact du projet CARTEC était sur les notions d'éducation civique et électorale et non sur un quelconque développement de l'entité territoriale.A travers ses notions de conscientisation la population a pris conscience de sa participation dans la gestion de la chose publique en se donnant à la politique, à l'économie et du social pour l'intérêt général du pays. Benjamin SALEH MASUMBUKO12 a mené une étude sur : « l'exode rural des populations et son impact sur le développement des milieux d'origine : cas de Binja dans le territoire de kasongo au Maniema de 1977 à 2004 ». A l'issue deses analyses, il a abouti aux résultats selon lesquels le développement d'un milieu s'effectue selon le programme complexe socio - économique et culturel, assurant des nouvelles conditions à la production agricole surtout base du développement rural, la construction d'établissement culturel de mesure augmentant les niveaux d'instruction professionnelle, technique et sociale des populations rurales. De tout ce qui précède, quant à nous, nous sommes tout à fait d'avis avec ces auteurs et chercheurs précités. Cependant, la présente étude se démarque de nos prédécesseurs du fait qu'elle cherche à savoir si la population de la ville de Kisangani residant la communeMakiso en particulier participe activement aux projets de développement local. * 1. L'Afrique prend son destin en main, base. Afrique - gouvernance, disponible sur www.net/fr/corpus-dph/ficje-dph-3,2011-2016, consulté le 18 janvier 2018. * 3. L'Afrique, Op. Cit * 4. Cécile MOSS AMBOKO KABIRA MBAYA, la participation populaire à la gestion des organisations non - gouvernementales de développement, expérience de : « Projet BamamansLiboso » (PROBALI), « Kaziyamikonopakisangani » (K.M.K) et Groupe Technique d'encadrement Régional (GTER) à Kisangani, Mémoire de Licence, inédit, SPA, FSSAP, Kisangani, UNIKIS, 1996 -1997. 5. Diallo Lamarana Ahmadou, participation des populations au développement local : cas de la commune rurale de Koumban, préfecture de Kankan (GUINEE), Université de Julius Nyéréré de Kankan - master - sociologie 2008, disponible sur www.mémoireonline.com/01/12/5103/m. Consulté., le 18 janvier 2018. * 6. Luis Goméz de Souza A., et Lucia Ribeiro, la participation de la jeunesse au processus de développement : une étude de cas au panama, IERS, N°18, presse de l'UNESCO - Paris, 1975. 7. JANGIRI WAKUNG'A ATHO, la participation du personnel de l'Administration publique locale au développement du milieu rural Zaïrois : cas de l'Administration sous - régionale de l'Ituri à Bunia de 1985 à 1989, Mémoire de licence, Inédit, SPA, FSSAP, Kisangani, UNIKIS, Février 1991. * 8. MARADEX M.S., Les ONG Américaines en Afrique : Activités et perceptives de 300 ONG, Ateliers de développement, SYROS - Alternatives, Paris 1990, P.56 9. GBAZALABUA BOFIO, Contribution des ONG au processus de développement de la ville de Kisangani, Mémoire de licence, Inédit, SPA, FSSAP, Kisangani, UNIKIS, 1996. 10. MAMIKI KALOKOLA, Contribution de la recherche appliquée au développement de la ville de Kisangani, Mémoire de licence, Inédit, SPA., FSSAP, Kisangani, UNIKIS, 1996. * 11. Christophe TUMAMBE DONDA, De la participation des étudiants de l'université de Kisangani au développement de la ville de Kisangani, Mémoire de licence, Inédit, Soc., FSSAP, Kisangani, UNIKIS, 2000-2001. 12. René UTWAY LUSINDE, Evaluation du projet de la coordination des actions pour la réussite de la transition selon l'église Catholique (CARTEC) de Kisangani, Mémoire de licence, Inédit, SPA, FSSAP, Kisangani, UNIKIS, 2006-2007. 13. Benjamin SALEH MASUMBUKO, Exode rural des populations et son impact sur le développement des milieux d'origine : cas de Binja dans le territoire de Kasongo au Maniema de 1997 à 2004, Mémoire de licence, Inédit, SOC., FSSAP, Kisangani, UNIKIS, 2006 - 2007. |
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