Nous voici à terme de ce modeste travail qui a
porté sur « L'Analyse des facteurs de
vulnérabilité, causes du surendettement et de la cavalerie
financière de Micros, Petits et Moyens Entrepreneurs de Goma
». Ce travail s'est porté sur les questions de recherche
ci-dessous :
- Quels sont les facteurs qui influencent le surendettement
et la cavalerie financière des
micros, petits et moyens entrepreneurs de Goma ?
- Quelles sont les stratégies de mitigation à
envisager par les IFDs et autres créanciers pour réduire tant
soit peu leur survenance ?
Notre objectif principal était de
vérifier deux thématiques, l'hypothèse nulle selon
laquelle, dans la vie d'une MPME ou d'un Ménage, il existe des facteurs
qui influencent le fait qu'elle soit dans le surendettement et/ou la cavalerie
financière au tour de différentes variables ci-après les
facteurs internes (les besoins, la conscience, la motivation
et la personnalité), les facteurs externes (culture, la
famille, les groupes d'appartenances et l'économie), les causes
lointaines (caractéristique socio-économique, la
pauvreté, la gestion financière), les causes
immédiates (les cartes de crédits,
l'incompréhension des termes du contrat de crédit et les causes
accidentelles) mais aussi le H1 selon laquelle il n'y a pas d'influence entre
ces variables.
Partant cet objectif principal, nous nous sommes
tardés de desceller les objectifs spécifiques ci-dessous :
· Les résultats de notre recherche soient en
mesure de démontrer les facteurs qui influencent le surendettement et/ou
la cavalerie financière des MPME de Goma (dans la partie Revue
théorique);
· Dénicher les causes principales du
surendettement des MPME de Goma ;
· Déterminer les caractéristiques des MPME
de Goma par rapport au solde de leur compte bancaire ;
· Déterminer la relation qui existerait entre les
fréquences de crédit à la consommation et le souhait des
débiteurs (MPME/Ménage) demandant le règlement collectif
des dettes ;
· Déterminer la relation entre les
dépenses et le revenu d'une MPME/Ménage de Goma ;
· Desceller le taux en pourcentage des
MPME/Ménage étant dans le risque de ne pas payer leur loyer et
dettes hypothécaires à temps ;
· Proposer et fournir des solutions ou recommandations
pour diminuer ou anticiper le surendettement et/ou la cavalerie
financière des MPME/Ménages de Goma.
Aux questions de recherche ci-dessus, nous avons émis les
hypothèses suivantes :
91
? La réalisation des missions et visions des IFDs de
Goma seraient en face des MPME en quête de financement en vue de
renforcer leur fond de roulement pour accroitre leur bénéfice, le
déploiement en investissement, amortir leurs dépenses moyennes,
améliorer la condition des vies sanitaire de leurs employés,
avoir des conditions d'exploitation décentes et par conséquent,
ces MPME seraient butées à des difficultés
financières énormes le conduisant dans une cavalerie
financière sans précédente. Cette situation des faits
serait expliquée par des facteurs internes, externes entourée des
causes lointaines et immédiates qui influenceraient le surendettement
et/ou cavalerie financière des MPME de Goma. Pour tester cela, avec les
techniques Khi-deux, nous avons fait recours aux caractéristiques de ces
MPME de Goma par rapport au solde de leur compte bancaire, leur revenu, leur
attitude fréquente de recourir aux crédits à la
consommation ou hypothécaires pour régler leurs besoins
financiers.
? Le partage d'information sur les crédits serait l'un
des moyens très efficace pour mitiger le risque de cavalerie
financière et de surendettement des micros, petits et moyens
entrepreneurs.
? Les difficultés rencontrées par les parties
prenantes du secteur seraient l'absence d'un mécanisme adapté aux
nouvelles technologies de l'information et de communication (NTIC) pouvant
permettre aisément ce partage d'information entre IFDs.
A la suite de nos recherches, notre revue théorique
nous a édifiés sur les différents facteurs
influençant le surendettement des consommateurs (MPME/Ménage). Il
s'agit comme soulevés ci-haut des : facteurs internes
(les besoins, la conscience, la motivation et la personnalité)
et les facteurs externes (la culture, la famille, les groupes
d'appartenances et l'économie). Quelques causes du surendettement ont
été également soulignées : les causes
lointaines (la caractéristique socio-économique, la
pauvreté, la gestion financière), les causes
immédiates (les cartes de crédits,
l'incompréhension des termes du contrat de crédit et les causes
accidentelles), ceci nous pousse à confirmer une partie de notre
première hypothèse voire p.27-31.
Pour consolider et affirmer ces résultats, les
tableaux 24 à 40 nous poussent à affirmer nos hypothèses
conformément aux objectifs spécifiques assignés en nous
donnant respectivement les statistiques suivantes :
? Avec le test de Khi-deux opéré sur le
croisement des variables dans le Tableau 24 et 26, « COMPTE EN
BANQUE A SOLDE NEGATIF * PARENT SIMPLE », 53% des parents
qui
92
vivent seul ayant des enfants à charge ont
confirmé qu'ils ont le solde négatif sur leur compte bancaire.
53% aussi des micros, petits et moyens entrepreneurs ayant un
ménage vivant en couple avec des enfants sont plus enclin à aller
dans le négatif sur leurs comptes bancaires (Test chi-carré sur
croisement des variables COMPTE EN BANQUE A SOLDE NEGATIF * PARENT EN
COUPLE). Ce qui nous a poussé à accepter
l'hypothèse nulle (Ho), selon laquelle un couple avec enfants a de
l'influence sur un solde négatif de son compte bancaire et admettre
qu'une influence existe entre un couple avec enfants et avoir le solde
négatif en banque.
? Un micro, petit et moyen entrepreneur ou un
responsable de ménage de sexe féminin est plus enclin à
aller en négatif sur son compte bancaire (Analyse descriptive) : Tableau
croisé SEXE DE L'ENQUETE * COMPTE EN BANQUE A SOLDE. Le tableau
28, nous a permis de comprendre que le fait d'être homme ou femme n'a
aucune influence sur le solde de son compte bancaire.
? Un micro, petit et moyen entrepreneur ou un
responsable de ménage ayant le niveau de scolarité basique est
plus enclin à aller en négatif sur son compte bancaire (Test
chi-carré). Tableau 30 : Tableau croisé COMPTE EN BANQUE A SOLDE
NEGATIF * NIVEAU D'INSTRUCTION DE L'ENQUETE. Il s'agissait de tester
l'hypothèse nulle (Ho) selon laquelle : le niveau de
scolarité n'a aucune influence sur le solde du compte bancaire et le Ha
: L'hypothèse alternative selon laquelle le niveau de scolarité
influence le solde du compte bancaire. Nous avons donc rejeté
l'hypothèse nulle selon laquelle le niveau de scolarité n'a
aucune influence sur le solde du compte bancaire et accepter l'Ha.
? Un micro, petit et moyen entrepreneur ou un
responsable de ménage sans profession est
plus enclin à aller en négatif sur son
compte bancaire (Test chi carré). Tableau 32 : Tableau croisé
COMPTE EN BANQUE A SOLDE NEGATIF * PROFESSION DE L'ENQUETE. Il s'agissait de
tester l'hypothèse nulle selon laquelle le manque de profession
n'a aucune influence sur le solde du compte bancaire et le Ha :
L'hypothèse alternative selon laquelle le manque de profession influence
le solde du compte bancaire. Ainsi donc, nous avons rejeté
l'hypothèse nulle selon laquelle le manque de profession n'a aucune
influence sur le solde du compte bancaire du micro, petit et moyen
entrepreneur.
? Parlant de la relation qui existe entre le nombre de
crédit à la consommation et le souhait de demander le
règlement collectif de dettes par nos enquêtés, le tableau
n°21 complété
93
par le tableau n°34, nous confirment qu'au moins 62%
d'enquêtés ont été « d'avis » alors que
38% n'ont pas été « d'avis ». Ceci pour dire que le
crédit à la consommation influence l'adoption du règlement
collectif de dettes.
? En ce qui est de la détermination de la
relation entre les dépenses et le revenu d'une MPME/Ménage de
Goma (Tableau croisé MONTANT DE REVENU MENSUEL DU MPME/MENAGE * DEPENSES
MENSUELLES DEPASSANT LA CAPACITE DE L'ENQUETE), Ici, on voulait savoir
s'il existe une différence significative entre prévoir des
grosses dépenses et le montant de son revenu. Pour vérifier cela,
nous sommes partis de la fonction macroéconomique de la consommation
établie par la théorie Keynésienne qui donne une relation
de proportionnalité décroissante entre la consommation (C) des
ménages et le revenu national (Y) : « La consommation augmente avec
le revenu national mais à un taux plus faible » (Loi de
Keynes). De ce fait, le rapport C/Y appelé
propension moyenne à consommer tend à diminuer. Cette
loi de Keynes suppose que la consommation de la période est
déterminée par le revenu de la période. Partant de cette
théorie, les tableaux 36 et 37 et le test de comparaison de moyennes y
relatif, nous pouvons confirmer cette Loi de Keynes et le Ho selon laquelle,
plus le revenu augmente du MPME/Ménage, plus les dépenses de
consommation ou d'investissement se créent.
? Nous sommes passés à la recherche de
savoir quelles sont les variables qui expliquent qu'une MPME/Ménage
risque de ne pas payer son loyer et dettes hypothécaires à temps
? Avec le Tableau croisé PREDICTION: ETAT D'IMPOSSIBILITE DE PAYEMENT
DES DETTES AU MOINS UNE FOIS A TEMPS * DEPENSES MENSUELLES DEPASSANT LA
CAPACITE DE L'ENQUETE, ce tableau de classification (Reprise du Tableau 20 nous
a montré qu'en se basant sur la réponse la plus fréquente
(OUI), la prédiction nous permet de classifier 88,7% des participants
sont en difficulté de payer leurs dettes «
à temps » alors que 11,3% n'ont pas connu de
difficultés. En croisant les variables « PREDICTION: ETAT
D'IMPOSSIBILITE DE PAYEMENT DES DETTES AU MOINS UNE FOIS A TEMPS * DEPENSES
MENSUELLES DEPASSANT LA CAPACITE DE
L'ENQUET » voire tableau 39, nous
constatons également que sur le 88,7% de nos enquêtés ayant
répondu par OUI, tous sont à la fois en dépassement de
leur capacité de financement mensuel pour exécuter leur
dépenses mensuelles et sont dans l'impossibilité de payer leurs
dettes à au moins une fois. Son test Khi-deux au tableau n°40 nous
l'explique davantage.
? A la recherche des stratégies de mitigation
à envisager par les IFDs et autres créanciers pour réduire
tant soit peu la survenance du surendettement et/ou la cavalerie
financière, l'étude à abouti à la mise en place
d'un système de partage d'information sur les
94
débiteurs tel que repris dans les
tableaux 22 et 23. De ces tableaux, nous avons su que parmi nos
enquêtés, 88,7% « n'ont pas été d'avis
» alors que 11,3% « ont été d'avis
». Le refus de partage de ces informations tel que repris dans le tableau
23 de notre travail, a été avancé par nos
enquêtés pour les causes ci-après : au moins 32,4% ont
avancé les causes de « risque d'être découvert
par les préteurs », 29,6% ont avancé les causes de
« Risque de ne plus être prêté »
alors que 26,8% ont avancé les causes de « raison
de confidentialité ». Partant donc de ce résultat,
étant donné que 88,7% de répondants n'ont pas donné
leur avis favorable sur le partage d'information sur leurs dettes, un besoin de
mise en place d'un bureau d'information sur le crédit ou un observatoire
de crédit et de surendettement ou encore une centrale des risques
demeure capital pour lutter contre les mauvais débiteurs et
protéger ainsi les créances civiles et commerciales.
Ces résultats nous ont conduits proposer un PRRP qui
est un projet de réponse rapide au problème soulevé, en se
servant de la devise de l'UNIC qui est celle de « la formation
des Créateurs d'emploi et non des Quémandeurs ».
A partir de celle-ci, nous avons réussi à
l'appliquer et mettre en place une structure qui, à notre vision, devra
être parmi les solutions proposées vis-à-vis de notre
problématique. Cette structure c'est le Cabinet «
Groupe Invest Consulting Corporation », une
société de droit congolais à responsabilité
limitée qui vise la « MISE EN LIGNE D'UN BUREAU
D'INFORMATION SUR LES CREDITS EN VUE DE LA PREVENTION DU RISQUE DE
SURENDETTEMENT ET DE LA CAVALERIE FINANCIERE DANS LE SECTEUR BANCAIRE, CIVIL ET
COMMERCIAL EN R.D.CONGO » avec comme objectifs
d'Offrir des avantages aussi bien aux IMF, COOPEC et Banques et autres
préteurs civils et commerciaux ainsi qu'à leurs clients dans un
environnement d'informations en ligne afin :
· De détecter au plus vite les risques
d'insolvabilité des emprunteurs ;
· D'éviter les risques d'endettements
croisés, mais surtout de cavalerie (utilisation d'un crédit pour
en rembourser un autre) et de surendettement ;
· D'inciter les micros entrepreneurs à rembourser
leur prêt et donc à mettre en oeuvre des projets viables afin de
ne pas voir leur nom communiqué à la centrale des risques ;
· D'échanger les informations sur la situation
d'endettement des emprunteurs.
Ceci a été ponctué par un
modèle économique mathématique Z à
l'équilibre : Zmax = x1 + 6x2 + x3 + 3x4 + 4x5 + x6 + x., =
5 100 000 USD.
Commentaire : Il ressort de ce
modèle que pour que le projet soit effectif, un cout global maximal de 5
100 000 USD devra être trouvé auprès des différents
bailleurs.