Conclusion partielle
Après avoir utilisé SPSS pour analyser les
données de l'enquête menée auprès de 71 tenanciers
de MPME/Ménages, nous avons pu répondre à des questions
que nous nous sommes posées. Les caractéristiques d'un micro,
petit et moyen entrepreneur par rapport au solde de leur compte bancaire.
Un parent qui vit seul avec les enfants a aussi plus de
chances (en termes de probabilité) d'avoir un solde négatif en
banque qu'un couple vivant avec des enfants.
Le sexe de l'individu (homme ou femme) n'a aucune influence
sur le solde de son compte bancaire. Dans le futur une étude plus
approfondie pourra répondre à certaines questions non
élucidées en combinant les données comme le revenu de ce
groupe, le niveau d'étude et le nombre de contrats de crédits
contractés, l'âge du contractant. Un MPME/Ménager ayant une
scolarité basique aura plus de chances à aller en négatif
sur son compte bancaire tout comme celui qui est sans profession qui aura
également plus de chances à aller en négatif sur son
compte bancaire. Tous ces éléments seraient donc à la base
de plongement de ces MPME/Ménage dans le surendettement et vouloir
recourir ailleurs pour régler leurs problèmes de
trésorerie à la consommation tout comme au renforcement de leur
fond déroulement. Le grand risque ici étant celui de tenter de
régler une dette par le recours à une autre, ce qui conduit
plusieurs MPME/Ménages dans une cavalerie financière sans
précédent.
76
III.2. DISCUSSION DES RESULTATS
Dans cette partie du travail, il s'agit de la confrontation de
nos différents résultats par rapport aux objectifs du travail,
mais aussi aux différentes réalités se déroulant
sous autres cieux telles que présentées dans la partie 0.1 Etat
de la question de notre travail.
Consolatrice BORA FURAHA, Microcrédit : outil
de lutte contre la pauvreté par l'accroissement du revenu des
ménages à Uvira, T.F.C, ISDR/Bukavu, 2005. Elle a
montré que les micros-crédits n'ont pas jusque-là atteint
les objectifs nobles qui sont ceux de lutte contre la pauvreté. Elle
estime que la mauvaise connaissance de différents rouages et
l'insuffisance des crédits octroyés soient à l'origine.
Elle pense que les micros-crédits constitueraient une solution
appropriée s'ils s'approchent de la base et s'attèlent à
répondre aux besoins réels du financement des pauvres. Il
poursuit en montrant que le microcrédit à Uvira est une
réalité figée et n'offre pas les « bons
crédits » aux clients ; chose qui compromet encore une fois sa
rentabilité. Il pense qu'en libérant les micros-crédit de
son statut de « crédit minimaliste pour l'auto-emploi des pauvres
» et en le transformant en « Services financiers et assistance
technique pour les entreprises agro-alimentaires et agricoles en vue de
générer une grande quantité d'emplois salariés pour
les pauvres» qu'il pourra tenir toutes ses promesses. Néanmoins,
elle n'a pas analysé les multiples changements apportés par les
micros-crédits sur le plan alimentaire, scolaire, sanitaire et autre
dans les ménages bénéficiaires de crédits à
Uvira afin de mesurer l'impact socio-économique de ses
micros-crédits dans la lutte contre la pauvreté à Uvira.
Elle n'a pas abordé dans son travail, les différents
facteurs qui influencent le surendettement et cavalerie financière ces
MPME à Uvira avant et après accès aux crédits et
leurs états après l'utilisation du crédit et c'est
à ce niveau que ce travail lui complétera.
KERHERO et BALEMBA (2008) cité par
Béatrice BAHATI CIREZI (2012) ont mené une étude sur
l'impact de micro crédit sur la réduction de la
pauvreté à Bukavu. Cette étude avait pour
objectif de connaitre si la situation économique des femmes
bénéficiaires est différente de celles qui ne
bénéficient pas du crédit. Ils ont mené leurs
études sur un échantillon composées de 200 femmes dont 100
sont bénéficiaires du crédit auprès d'APEF et 100
autres femmes non bénéficiaires du crédit. Grâce aux
variables d'indication socioéconomique (dépenses relatives
à l'alimentation, à la scolarité, aux soins
médicaux et à la contribution de la femme au budget
général du ménage) et celles d'estimation socio
démographique (l'âge, le niveau d'étude et taille du
ménage) les chercheurs sont arrivés à conclure que la
situation socioéconomiques des femmes bénéficiaires de
crédit est meilleure comparativement à celles
77
des autres qui n'y accèdent pas. Le micro crédit
a donc un impact positif sur la réduction de la pauvreté des
bénéficiaires lorsqu'il vise avant tout le bien être de ses
bénéficiaires. Le crédit permet d'accéder aux soins
de première nécessité, d'envoyer davantage les enfants
à l'école et de mieux manger. Le crédit intervient de
façon très particulière dans l'autonomisation des femmes.
Cependant, Elle n'a pas démontré dans son travail que
ces micros crédits octroyés à ces femmes étant
à la consommation, leurs mensualités sont souvent de faible
montant, ce qui inciterait ces femmes à y recourir fréquemment,
même pour des dépenses courantes telles que soulignées ci
haut. Or, plus les mensualités sont faibles, plus la durée de
remboursement est longue et le coût du crédit cher. L'attention du
consommateur devrait être attirée sur ce point ainsi que sur les
risques de « cavalerie » consistant à puiser dans une
réserve pour en rembourser une autre ». C'est à ce point que
ce travail aura compléter son travail à notre tableau de
résultat n°19.
KATARAKA (2000) cité par Béatrice BAHATI
CIREZI (2012), avait analysé la contribution et les limites de la micro
finance dans la lutte contre la pauvreté dans la ville de
Bukavu. Lors de ses études elle avait abouti à
l'affirmation selon laquelle la micro finance oriente ses crédits en vue
de relever le niveau des secteurs délaissés, des couches sociales
les plus faibles qui constituent sa population cible. S'appuyant sur un
échantillon aléatoire de 80 ménages et grâce
à la démarche statistique qu'elle utilise, elle parvient à
relever que, théoriquement, les bénéficiaires de micro
crédits sont des pauvres. Elle aboutit aux résultats selon
lesquels 51% des enquêtés trouvent que le montant accordé
était suffisant pour satisfaire leurs besoins et 49% d'entre eux, par
contre, trouve que les crédits leur accordés n'étaient pas
suffisants. Elle en déduit que la population à faible niveau de
revenu, a besoin des services financiers qui vont au-delà de simples
financement de leurs activités productives, car le microcrédit
doit rester un outil, un moyen, sans jamais devenir une fin en soi.
C'est ici exactement que dans son travail, Mr KATARAKA, n'a pas
démontrer que de ces 49% d'enquêtés, il y aurait un certain
nombre des débiteurs qui feraient recours à des dettes
supplémentaires pour couvrir leurs besoins. Et c'est de cela donc que ce
travail aura apporté comme contribution à sa recherche voire
notre tableau n°18.
Dans son Editorial de Mai 201656, ADA - Appui au
Développement Autonome, a réalisé une étude sur les
MPME et s'est appuyée sur cinq IMF en Ethiopie, au Kenya et à
Madagascar pour identifier un total de 83 propriétaires de petites
entreprises en expansion ; des entretiens
56
www.ada-microfinance.org
78
individuels ont ensuite été menés avec
ces entrepreneurs afin de mieux comprendre leur parcours. Parmi les conclusions
de cette étude ADA - Appui au Développement Autonome signale
qu'en Afrique subsaharienne comme ailleurs, les Micro, Petites et Moyennes
Entreprises (MPME) jouent un rôle crucial pour le développement
économique et la création d'emplois. Néanmoins, le secteur
peine à atteindre pleinement son potentiel en raison de toute une
série de difficultés parmi lesquels l'accès limité
aux services financiers, mais également parce qu'il existe un manque
plus général de connaissance et de compréhension de ce
segment de l'économie. Afin de mieux répondre aux besoins des
MPME, une première étape devrait donc consister à
identifier les profils, les schémas de croissance, les facteurs de
succès et les difficultés rencontrées par les
entrepreneurs qui sont parvenus à transformer leur micro entreprise en
petite ou moyenne structure.
ADA - Appui au Développement Autonome va plus loin dans
ses conclusions et informe qu'aujourd'hui, la plupart des entrepreneurs
affirment que l'accès au financement demeure crucial pour continuer
à croître, mais une grande partie d'entre eux rencontrent toujours
des difficultés pour obtenir les montants dont ils ont besoin,
principalement à cause des exigences de garantie. Les temps de
traitement sont également considérés comme trop longs. Une
solution trouvée par des entrepreneurs kenyans consiste à
contracter plusieurs prêts à la fois auprès de
différentes institutions, mais aussi parfois auprès de la
même, ce qui semble inefficient et les expose à plusieurs risques
dans leur exploitation. Un manque de produits financiers adaptés aux
MPME apparaît clairement, étant donné que ni les IMF ni les
banques ne sont en mesure de répondre à leurs besoins. La
recherche d'ADA, n'a pas épinglé les risques que ces IMF, Banques
et COOPEC courraient pendant qu'elles cherchent à répondre aux
besoins financiers adaptés pour le MPME/Ménages.
C'est à ce niveau que ce travail complétera cette
recherche d'ADA - Appui au Développement Autonome sur
l'intégration dans ces recherches des « facteurs de
vulnérabilité qui influenceraient le surendettement et la
cavalerie financière de Micros, Petits et Moyens Entrepreneurs au KENYA,
ETHIOPIE et MADAGSACAR ».
79
|