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Analyse comparée des grilles des programmes de la radio télévision nationale congolaise, station de Kisangani et de voice of America


par Alphonse Yalingo
Université de Kisangani - Licence en Journalisme et politique extérieure 2021
  

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1.1.1.3. Fonctions des médias

Les médias jouent plusieurs fonctions dans la société à savoir informative, éducative et distractive ou de divertissement.

La première fonction des médias est de véhiculer les informations que le public ou encore le consommateur reçoit avec certitude, les nouvelles de quelle nature que ce soit, selon laquelle les médias jouent un rôle social très impérieux, et cela, selon les entendements de chaque individu. Si pour les uns l'information renseigne les différentes situations ; pour les autres elle sécurise, elle avise à prendre des dispositions de sorte que pour résoudre un rôle déterminant.25(*)

Cette fonction fait allusion à l'opinion ou au jugement que peut émettre le consommateur du message reçu de média. De ce fait, nous pouvons aussi dire que les organes de presse n'interviennent pas sur la place des uns et des autres pour émettre des opinions.

En ce qui concerne la fonction éducative, les médias sont des sources d'informations de masses dans leur valeur intrinsèque, atouts importants à offrir aux consommateurs dans leur formation éducative. La consommation des médias peut aussi avoir des effets sur l'éducation d'un individu. Ces effets peuvent paraître positifs ou encore négatifs. Ils sont positifs parce que certaines de ses émissions, séries télévisées abordent des sujets intéressants, susceptibles d'accroitre et d'orienter les connaissances. Ils sont négatifs quand d'autres émissions et séries télévisées proposent au public des visions étrangères du monde, c'est-à-dire des visions qui ne correspondent pas à son modèle, et ces médias donnent l'impression d'organiser le monde à la place de son public.26(*)

Enfin, la société moderne exhale, de plus en plus, l'ère d'une nouvelle culture basée sur les médias. Autant les médias prolifèrent, autant la communauté trouve une source indéniable, non seulement d'information et de formation, mais aussi de distraction. La société étant ambiante, la presse de son côté se rallie à elle, tout en oubliant ses missions les plus précieuses, à savoir l'information et la formation.

1.1.2. Grille des programmes

1.1.2.1. Notions

Selon Francis Balle27(*), la grille des programmes est la répartition, selon des heures et des durées de diffusion fixes, des différentes émissions d'une station de radio ou d'une chaîne de télévision. Ce qui équivaut à l'établissement d'un véritable agenda, avec des rendez-vous fixes, sources d'habitude et de fidélisation de la part de l'audience potentielle.

Ado Falconi et François-Xavier Bundim'bani Yambu28(*) élargissent l'explication. Pour pouvoir diffuser un programme de radiotélévision, on doit d'abord le construire sur papier. La grille est donc la répartition de ces programmes selon un horaire régulier. Son organisation est verticale à la journée, horizontale à la semaine, au mois et à l'année (...)

Elle permet de fixer certains rendez-vous, les journaux d'information, variétés, débats, ... elle intègre un certain nombre d'obligations de programmation prévues dans le cahier des charges. La construction de la grille est le reflet de la politique de la chaîne.

Elite Ipondo29(*) complète cette définition en renseignant que la « grille » est une prévision, plus ou moins détaillée, pour chaque jour de la semaine et pour les différents moments de la journée, des programmes identifiés seulement par grands genres et, ce, pendant une période de temps délimitée.

Pour nous, une grille des programmes est un document détaillant toutes les activités qu'un organe de presse audiovisuelle est appelé à diffuser au cours d'une période donnée.

1.1.2.2. Rôle d'une grille des programmes

La grille des programmes joue un rôle indéniable à la radio comme à la télévision. Ce rôle est, sans doute, celui d'aider la maison de produire ce qui est programmé en vue d'atteindre les objectifs fixés par la chaine.

Ainsi, l'équilibre général de la grille demeure à la station une image et une identité propres indispensables à son succès. Grâce à la grille des programmes, à n'importe quel moment de la journée, le téléspectateur ou l'auditeur, reconnaitra immédiatement sa radio ou sa télévision parmi toutes les autres.

1.1.2.3. La politique de programmation

La grille des programmes est le résultat de la répartition des diverses sortes d'émissions dans le déroulement de chaque journée. Elle tient compte, en général, des catégories de publics qui sont plus fréquemment disponibles à telle ou telle heure.

Par exemple, la période qui suit le dîner est considérée comme celle de la plus grande audience. Durant les jours de congés scolaires hebdomadaires et pendant les soirées qui les précèdent, les programmes font une grande place aux émissions pour les enfants. Par contre, on réserve souvent pour la fin de la soirée celles qui sont destinées aux adultes ou à des publics spécialisés et celles qui sont réputées peu accessibles au grand public. Il importe, de toute façon, de connaître aussi bien que possible les préférences des diverses catégories de téléspectateurs ou auditeurs. 30(*)

A cet effet, la plupart des organismes de diffusion effectuent des sondages pour mesurer l'audience en même temps que pour contrôler le succès des diverses émissions. Les méthodes employées sont diverses : appels téléphoniques, questionnaires distribués, visites à domicile. Dans tous les cas, les enquêtes sont faites sur des échantillons représentatifs de la population à étudier. Souvent, cet échantillon est un panel, c'est-à-dire, un certain nombre de personnes qui consignent le choix de leurs émissions et leurs appréciations, ou dont les pratiques d'écoute sont enregistrées automatiquement par un appareil adapté au récepteur. 31(*)

Les produits fabriqués vont prendre place dans la grille des programmes. Chaque chaîne met du soin dans la confection de sa grille. Elle tient compte des heures de l'ouverture de l'antenne, des habitudes de vie des téléspectateurs, des rendez-vous quotidiens avec les informations. Une grille des programmes doit à la fois fidéliser des publics et permettre d'élargir l'audience de la chaîne. La concurrence entre les différents programmes de télévision ou de radio oblige à des ajustements, à des modifications, qui doivent, toutefois, prendre en compte le caractère dominant de la chaîne.

Quand on parle de programme, on sous-entend à la fois de contenu et de contenant, autrement dit la grille abstraite et la grille réelle. Toute décision de programmer suppose, d'une part, de déterminer les genres d'émissions et, d'autre part, de déterminer l'oeuvre à produire. La première dimension de l'acte intéresse la grille des programmes. En fait, il s'agit de la grille abstraite qui consiste en une case horaire associant deux éléments : un genre (dramatique) et un horaire daté (samedi, à 21 heures). La deuxième dimension concerne le contenu de la case. On pense, ici, aux éléments d'identification (titre, auteur, concepteur, animateur, artistes, interprètes, etc.). Telle est la grille réelle.

Programmer constitue un acte complexe et relève d'une fonction où l'analyse distingue trois éléments32(*):

- Un mécanisme de décision (la suite des actes qui déterminent case par case la grille générale) ;

- Les auteurs de ces actes, les décideurs (quels que soient leurs titres officiels, ce sont de programmateurs) ;

- La grille des programmes, à savoir le résultat.

Même si dans les faits, une seule personne arrête en même temps le contenant et le contenu de la grille, les deux dimensions de son acte diffèrent intellectuellement. Car, on ne part pas de mêmes critères, selon qu'on apprécie la grille abstraite des programmes ou les émissions particulières qui la rempliront. Un seul responsable peut jouer le rôle de programmateur et de producteur. Malgré cette identification dans la même personne, il s'agit de deux actes distincts.

Le programmateur doit être jugé sur base de la conception de l'équilibre global de la grille, la répartition par genre et tranche horaire, du choix des publics que cette grille voudrait satisfaire. La qualité de la grille reste indépendante de la qualité des émissions qui la composent. Le producteur, quant à lui, se juge sur base de la richesse et de la valeur de l'émission elle-même.

Mais qui élabore réellement la grille des programmes, voire la politique de programmation ? Contrairement à l'apparence, la réponse n'est pas facile. Les programmes passent par plusieurs filtres que l'on pourrait désigner sous le nom d'autorités gouvernementales, de conseil d'administration d'entreprises, de direction d'entreprise, de direction des programmes...Il ne faut pas oublier dans cette liste deux acteurs importants que sont le public qui inspire des programmes en fonction de ses goûts et les groupes financiers qui apportent de l'argent pour matérialiser les rêves de créateurs.33(*)

1.1.2.4. Les techniques de la programmation

On distingue deux périodes dans le cycle d'une programmation. Il y a, d'une part, l'essentiel de la grille des programmes (day time) et une période relativement courte pendant laquelle on observe une affluence du public devant le poste récepteur (prime time). Cette dernière période constitue la période de grande audience. La durée de cette période varie entre trois et cinq heures. Elle varie également selon les pays. Il y a des pays où le prime time arrive plutôt et il y en a d'autres où il arrive plus tard. Généralement c'est autour de 18 heures que le prime time commence pour prendre fin autour de 22 heures.34(*)

Cette tranche est décisive dans la détermination de l'audience d'une chaîne de télévision ou d'une station de radio. Trois éléments structurent le prime time. Il s'agit du mode de vie, de la diffusion du journal et des programmes offerts. De manière générale, le sommet du prime time est atteint avec le journal télévisé. C'est le moment le plus important dans la grille d'une chaîne.

Dans certains pays, du fait de son caractère stratégique, le prime time fait l'objet de réglementation. La publicité sur certains biens, par exemple, est prohibée. L'époque où la programmation était une simple opération technique est révolue. Les émissions obéissaient à l'impératif de l'offre. Les programmes étaient conçus, du point de vue de la production et des créateurs, rarement en prenant en compte l'appréciation globale de la diffusion à l'antenne. Les choses ont beaucoup changé, notamment à la faveur de l'émergence des organes de radiodiffusion et de télévision privés. Le modèle concurrentiel issu du système télévisuel américain a lancé la programmation dans une quête vers le marché publicitaire. Pour être éligible comme support devant véhiculer les messages publicitaires, une radio ou une télévision devait justifier d'une audience importante. Autrement dit, l'audience est le critère ou la condition du gain du marché publicitaire.

Par conséquent, l'audience constitue le référent central de la conception d'une grille des programmes. C'est ce qui fait dire à Michel Souchon: «La programmation est un art de la rencontre: elle consiste à favoriser la rencontre du public et des émissions».35(*) Cette rencontre repose sur un certain nombre de principes :

- Programmer, c'est connaître son public : La disponibilité du public reste le maître mot. Tout au long de la journée, les emplois du temps du public varient et déterminent le potentiel d'auditeurs disponibles à une heure donnée. Pour le programmateur, la sociologie des habitudes de vie est une donnée fondamentale : horaires de travail, temps de transport, habitudes alimentaires, loisirs, etc. Ces informations permettent de connaître le nombre de personnes qui seraient devant le petit écran ou à côté d'un poste récepteur radio à un moment donné et de déterminer les caractéristiques sociodémographiques de ces personnes.

- Le découpage de la journée : Le programmateur divise la journée en plusieurs tranches. L'objectif est de concevoir des programmes en fonction du public disponible. Dans les villes modernes, le matin et l'après-midi, les femmes ménagères, les retraités, les malades, les chômeurs sont à la maison, et donc disponibles et disposés à regarder la télévision ; entre 12 et 17 heures les enfants ont regagné la maison du retour de l'école ; alors que le soir entre 19 et 22 heures, l'ensemble de la famille a retrouvé le foyer, c'est l'heure de grande écoute, etc. Toutes ces données intéressent le programmateur. Le programmateur doit rester attentif à l'entrée et à la sortie de différentes couches du public. Il ne suffit pas seulement de découper la journée pour construire la grille des programmes, mais il faut régulièrement rester à l'écoute du public pour déceler le changement d'habitude et l'émergence des problèmes nouveaux qui puissent susciter des programmes appropriés. Il convient également d'ausculter les habitudes des personnes suivant les saisons. Ainsi l'arrivée des vacances scolaires constitue un moment important d'adaptation des programmes. Il en est de même lors d'événements importants, comme la Coupe du Monde.

- La durée des programmes : Il y a certes des tranches horaires destinées à des publics différents. Chaque public a ses habitudes, son goût et ses aspirations. Ainsi, les durées des émissions sont-elles calibrées sur les habitudes de chaque couche. Selon des tranches horaires, on retrouve des durées différentes : la longue durée (90 minutes) pour le prime time avec des films de cinéma, du sport ou des variétés, des émissions plus courtes (30 à 60 minutes) dans la journée et la deuxième partie de la soirée. Les programmes les plus chers sont prévus pour le prime time. Le programmateur est tenu d'adapter la définition et la conception des programmes au style de la grille ainsi qu'aux exigences de celle-ci.

- L'offre télévisuelle : Il semble que toute chaîne de télévision propose à son public les mêmes types de programmes. En tout état de cause, tout programmateur est toujours hanté par le souci de concilier le plus possible la télévision offerte et la télévision consommée. Il n'existerait pas beaucoup de différences entre les habitudes de consommation des différentes couches du public. La seule différence pertinente concerne la distinction entre ceux qui regardent beaucoup la télévision et ceux qui regardent peu la télévision. Les gros consommateurs attendent tout de la télévision : information, distraction, formation, etc.

PourMichel Souchon: «Le public des émissions spécifiques n'est pas le public spécifique visé par ces émissions, mais les gros consommateurs de télévision...»36(*)La télévision joue, ainsi, son rôle des médias de masse, même si l'audience peut, de temps en temps, varier suivant des données sociodémographiques, mais dont le programmateur doit tenir compte.

- L'observation de la concurrence : La programmation doit prendre en considération la présence des programmes des chaînes concurrentes. Selon que la chaîne détient le statut de leader ou occupe la position de challenger, les stratégies de programmation diffèrent. D'une part, les chaînes leaders doivent à chaque moment proposer le programme le plus attractif pour la grande masse du public et repousser le minimum de personnes, surtout en prime time. Les chaînes challengers doivent, au contraire, faire des contre-programmes pour conquérir les publics délaissés ou repoussés par les programmes trop attrape tout.

- La grille des programmes, reflet de l'image de la chaîne : La programmation doit instaurer de la cohérence qui permet de reconstruire l'image de la chaîne. Cela signifie, qu'à travers la grille des programmes, le public doit être capable de reconnaître l'identité de la chaîne. L'image de la chaîne doit être bien identifiée, et non pas dispersée. On ne doit pas, par exemple, retrouver des programmes antagonistes. De même, il faut se prémunir contre le risque de succomber à la monotonie en voulant rester trop conformiste. Les éléments relevant de l'habillage et de l'autopromotion sont le plus souvent mobilisés pour construire l'identité de la chaîne. Ces éléments ne doivent pas être utilisés de manière isolée ou mécanique. Ils doivent participer à la philosophie générale de la programmation. Les animateurs d'un autre programme sont invités dans le programme en cours et l'animateur de tel programme annonce le contenu ou les thèmes relatifs aux programmes suivants. Cela permet non seulement d'assurer la fluidité de la grille des programmes, mais aussi de donner une image unique et cohérente du discours proposé par la chaîne. La télévision moderne, du fait de la concurrence ambiante, sollicitent largement la diffusion des bandes d'autopromotion qui reviennent à intervalles réguliers, l'objectif étant de se distinguer des autres, étant entendu que des chaînes peuvent diffuser le même type de programme à la même heure.

- Les trois principes de la construction de la grille des programmes : C'est Jean Stock qui a énoncé les principes d'horizontalité, de verticalité et de participation du public. Selon le principe d'horizontalité, la chaîne doit permettre au public de connaître les différents rendez-vous pour le fidéliser au menu qu'elle propose. Le principe de verticalité consiste pour la chaîne de gérer la compatibilité des publics des programmes qui se suivent afin que ces programmes puissent être vus le plus longtemps possibles. Suivant le dernier principe, la participation du public, la chaîne doit organiser le mode d'animation qui doit inciter, en permanence ou régulièrement, le public à se manifester par courrier, au téléphone ou dans le cadre d'émission en direct.

- Quelques techniques de confection de la grille des programmes37(*) :

Ce sont des techniques qui ont été largement expérimentées aux Etats-Unis d'Amérique et rependues à travers à le monde. Le programmateur est appelé à les appliquer pour parvenir à une programmation qui puisse non seulement répondre aux aspirations du public, mais aussi instaurer de la cohérence dans la grille des programmes, en fonction des règles et des contraintes que suppose la diffusion des programmes.

Il s'agit de :

- Stripping : c'est la programmation d'une série à la même heure, cinq jours par semaine. Cela facilite la promotion du programme et favorise la fidélisation de l'audience.

- Checkerboarding : c'est la programmation de cinq séries différentes par semaine à la même heure. Cette technique a l'avantage de pallier le nombre insuffisant d'épisodes disponibles pour le stripping.

- Leadin : c'est la diffusion des programmes les plus populaires au début d'une tranche pour assurer l'audience des programmes suivants. Ainsi, on change le programme à succès de son horaire habituel, ce qui peut lui causer du tort. Cependant, cette technique permet de conserver une bonne partie de l'audience entre deux programmes sans changer des chaînes.

- Hammocking : c'est l'insertion entre deux programmes à succès d'un nouveau programme compatible pour faciliter son lancement. Cette technique est dangereuse dans le cas d'un programme repoussé.

- Tentpoling : c'est l'insertion d'une série à succès entre deux programmes nouveaux afin de les faire bénéficier de son audience. C'est une stratégie employée lors qu'une chaîne manque de programmes pour appliquer le hammocking.

- Stunting : c'est la modification surprise de la grille régulière des programmes incluant la programmation de mini-séries ou de programmes-événements, le changement brutal de la durée d'un programme régulier, la diffusion continue de specials sur plusieurs jours (stacting) au moment des sondages d'écoute trimestriels (sweeps). Cette stratégie coûte cher à la chaîne, elle mobilise les meilleures ressources en programmes.

- Spinoffs : c'est la création d'une série à partir des personnages secondaires d'une série à succès. La technique permet d'assurer au nouveau programme une audience immédiate.

- Crossover : c'est le passage d'une vedette, d'une série à succès à une série adjacente pour améliorer son écoute.

- Agingthedemos : c'est une technique qui consiste à gérer des courants d'audience de manière à capter successivement l'audience enfantine puis adulte...

L'ensemble de ces principes et techniques sont résumés par les auteurs de Médias. Ainsi, écrivent-ils, « l'heure à laquelle passe une émission et la nature des émissions diffusées à la même heure par les deux rivaux peuvent décider de leur survie. Comme des généraux manoeuvrant leurs troupes, les responsables de la programmation des trois réseaux font bouger leurs émissions figurant sur leurs grilles, de tranches en tranches horaires.

S'il opte pour l'offensive, un directeur de la programmation placera peut-être une nouvelle émission prometteuse à une heure où les programmes offerts par ses rivaux sont relativement faibles. Ce qui devait lui assurer un maximum de spectateurs. S'il est plus porté vers la défensive, il pourra déplacer une émission bien établie sur une case horaire correspondant à une des émissions très suivies des autres réseaux, dans l'espoir de « souffler » des téléspectateurs à la concurrence38(*).

L'une des pratiques les plus courantes consiste à programmer une nouvelle émission tout de suite après un des « tubes » du réseau, afin de profiter de l'audience déjà en place qui a regardé l'émission précédente et qui décide de jeter un coup d'oeil à la nouvelle, plutôt que de se lever pour changer de chaîne.

Un autre truc est d'offrir un hamac à la nouvelle émission, en la plaçant entre deux émissions qui marchent très fort. Il est aussi très courant de concentrer plusieurs des grands succès du réseau, sur des émissions comiques, le même soir de la semaine ; la direction espère que l'impact combiné de tous les bons indices d'écoute permettra à son réseau de revendiquer que cette soirée-là lui « revient » de droit, dans la guerre incessante qui l'oppose aux organisations rivales.

Il y a des myriades de ruses à faire jouer dans le domaine de la programmation. Si l'une d'entre elles fait monter l'indice d'écoute d'une émission en difficulté ou fait baisser celui d'un des tubes de la concurrence, la manoeuvre fait figure de succès, même si certains téléspectateurs sont ulcérés d'être ainsi tirés de leur confortable routine»39(*)

Comme l'indique l'ensemble de ces techniques, la programmation constitue une activité scientifiquement calculée et mesurée. Rien ne se fait plus au hasard. L'impératif du service public et du gain de l'audience amène les propriétaires des médias audiovisuels à mener des études, en amont et en aval, pour offrir au public exactement les réponses qu'il recherche dans la consommation des médias.

On a pu établir que, dans l'ensemble, une certaine catégorie de téléspectateurs (classe inférieure, vieillards et jeunes enfants) est intéressée par la majorité des programmes, cependant qu'une autre catégorie (classe moyenne supérieure, intellectuels) se caractérise par des jugements très critiques.

Une troisième catégorie (cadre moyen, habitants de grandes villes) accepte bien la plupart des émissions, mais les choisit avec discernement. Enfin, certains types d'émissions (sports, musique, magazines) ont la faveur d'une catégorie déterminée du public.

Dans presque tous les pays, ce sont les programmes de fiction (dramatiques, films, séries) qui recueillent le plus d'approbations.40(*)

1.2. Cadre théorique

Toute recherche scientifique en Sciences de l'Information et de la Communication, pour être opérationnelle, évoque une ou des théories appropriées à l'objet d'étude et à l'hypothèse construite, afin de permettre l'explication du phénomène étudié.

C'est ainsi que dans le cadre de notre étude, nous avons évoqué la théorie de la programmation.

Elaborée par Guy Lochard et Jean-Claude Soulage, la théorie de programmation vise à coïncider les contenus à proposer avec la disponibilité du public. C'est ce que nous appelons correspondre « le temps social » au « temps télévisuel ». Elle poursuit les buts et des objectifs contenus dans le cahier des charges et dans la ligne éditoriale de chaque entreprise de radio ou télédiffusion.

En tant que processus, les deux auteurs trouvent dans la programmation et établissent des types de programmes qui trouvent leur fondement dans des buts actionnels et des visées énonciatives. Ils conçoivent ces buts comme « des contrats » que la chaine tient avec son public.

Lochard et Soulages ont ajouté les notions de contrat commercial à une théorie d'après laquelle des buts et des objectifs doivent être repris dans le cahier des charges et être visés suivant la ligne éditoriale ou politique rédactionnelle de chaque média. En développant cette théorie, ils trouvent dans chaque programmation quatre buts actionnels :

- Faire-savoir : correspond au contrat de journal, de bulletin d'information, flash, d'information, etc. ;

- Faire-plaire : correspond au contrat de divertissement (fiction, sport, jeux, musique, théâtre, etc.) ;

- Faire-comprendre : correspond au contrat explicatif et pédagogique (magazines, documentaire) ;

- Faire-faire : caractérise le contrat d'assistance (téléthon).

De là, on peut retenir les déterminants d'une programmation, la masse financière, les dispositions réglementaires, les durées de programmes, les temps que les téléspectateurs accordent à la concurrence et l'inscription de la grille des programmes.

Cette dernière est capitale pour une chaîne de télévision car, elle constitue un repère, un guide pour les téléspectateurs dans la masse d'émissions diffusées. Elle implique donc une idée de régularité, de rendez-vous et crée des habitudes de se retrouver devant l'écran de télévision.41(*)

Il est évident que l'analyse des programmes d'une station de télévision peut être évaluée suivant deux principaux modes de comptage. Il s'agit, d'une part de, la fréquence avec laquelle une unité pertinente apparaît, en l'occurrence l'émission et d'autre part le volume horaire qu'occupe chaque type d'émission.

Conclusion partielle

Ce chapitre a été consacré à l'explication des concepts clés de notre sujet de recherche et aussi à l'évocation d'une théorie pour élucider notre problématique. Ainsi le chapitre suivant porte sur le contexte général de l'étude.

DEUXIEMECHAPITRE : CONTEXTE GENERAL DE L'ETUDE

Ce chapitre procède à la présentation de la RTNC Kisangani et la VOA, dont leurs grilles des programmes font l'objet de notre étude.

2.1. Présentation de la RTNC Kisangani

2.1.1. Historique de la RTNC

La Radiotélévision Nationale Congolaise appelée à l'époque coloniale, la Radio Congo-Belge, était créée par les colonisateurs et inaugurée par le Roi des Belges, Baudouin 1er, en 1955. Son centre de production était toujours, sur l'avenue de la Radio dans la Commune Makiso, tandis que son centre d'émission se trouvait dans la Commune Tshopo (actuelle), au quartier Kapalata, au nord de la Rivière Tshopo.42(*)

La Radio Congo-Belge était d'un émetteur onde courte de 1000 watts logé dans son centre d'émission. Cette puissance permettait une large couverture ; autrement dit, la Radio Congo-Belge était captée au-delà des frontières de la Province Orientale (actuellement Province de la Tshopo). Elle émettait sur 49m bande.43(*)

La mission de la Radio Congo-Belge était d'asseoir l'autorité de la colonisation parmi les autochtones et en même temps informer les blancs et les affranchis Congolais des nouvelles de la métropole.44(*)

De l'année 1955 jusqu'à 1960, la Radiodiffusion ainsi que la Direction des informations (c'est-à-dire la presse écrite) dépendaient de la Direction Provinciale des Affaires Intérieures et Main-d'oeuvre (AIMO). Après 1960, la Radio ainsi que les informations ont été détachées de la Direction des Affaires Intérieures pour devenir des Directions indépendantes. Ensuite, vers 1972, les deux Directions ont cessé d'être indépendantes et sont mises sous l'autorité de la Division de l'information et de la presse.45(*)

Enfin, en 1975, la chaîne de la Télévision a été inaugurée par le Président de la République du Zaïre (actuellement République Démocratique du Congo), le Maréchal Mobutu, le 24 novembre 1975.46(*)

2.1.2. Situation géographique47(*)

Pour des raisons d'espace, les deux Centres de production n'étaient pas ensemble au départ. Depuis le 14 janvier 1955, le Centre de production de la Radio se trouvait sur l'Avenue de la Radio, non loin de l'Hôtel de Poste et en diagonale de l'ex-Banque du peuple (actuellement ONG-Bamanisa, où fonctionne actuellement la Banque TMB). Mais à dater du 10 mars 2012, les installations de la Radio ont été délocalisées au 1er niveau du Bâtiment abritant la Télévision sur l'Avenue Matabo, en face de la Division Provinciale du Plan dans la Commune Makiso.

Avec l'acquisition de ses propres émetteurs Radio et TV de 1.000 watts chacun, installés toujours sur l'Avenue Matabo, grâce au Gouvernement Provincial sous le règne du Gouverneur Médard Autsai Asenga, la RTNC a cessé de dépendre depuis le 03 Novembre 2010, de Centre d'émission de Konga Konga, situé dans la Commune Kisangani et qui s'occupait de la diffusion de ses programmes.

2.1.3. Du statut de la RTNC48(*)

Par ordonnance-loi n°81-050 du 2 avril 1981 portant sur la création et le statut de la RTNC, celle-ci était devenu l'Office Zaïrois de la Radio et de la Télévision (OZRT). Ainsi, son fonctionnement est, dès lors, soumis à l'ordonnance n°78-002 du 6 janvier 1978 portant dispositions générales applicables aux entreprises de l'Etat avec son statut propre. En ce qui la concerne, c'est donc un établissement public à caractère éducatif, industriel et commercial.

En effet, l'OZRT a reçu une mission d'exploitation de la radio et de la télévision pour informer, former (éduquer) et divertir sainement le public ; créer et promouvoir les productions cinématographiques et autres activités y rapportant.

Enfin, suite au changement du régime en 1997, par la prise du pouvoir par le Président Laurent-Désiré Kabila, l'OZRT est redevenu RTNC. Elle est placée toujours sous la tutelle du Ministère de l'Information et de la Presse.

2.1.4. Structure et fonctionnement de la RTNC/Kisangani

Depuis 1998 jusqu'à ces jours, la structure officielle de la RTNC est celle issue de la décision n°009/PCR/RTNC/98 portant révision des grades et fonctions de cadres et agents de la Radiotélévision Nationale Congolaise de la Province Orientale. Cette décision reconnaît la structure organique suivante :

- 1 Directeur Provincial ;

- 3 Sous-directeurs ;

- 6 Chefs de Service ;

- 16 Chefs de Section ;

- 26 Attachés de Bureau de 1ère classe ;

- 7 Attachés de Bureau de 2ème classe ;

- 9 Agents de Bureau de 1ère classe ;

- 8 Agents de Bureau de 2ème classe ;

- 2 Agents auxiliaires de 1èreclasse ;

- Agents auxiliaires de 2ème classe, et il n'y a pas d'huissier.

* 25www.playmentdroit.com, les fonctions solides de la presse, consulté à Kisangani, le 21 septembre 2021, à 17 heures 30 min.

* 26www.playmentdroit.com, les fonctions solides de la presse, consulté à Kisangani, le 21 septembre 2021, à 17 heures 30 min.

* 27 BALLE Francis, Dictionnaire des médias, Paris, Larousse, 1998 p. 112.

* 28FALCONI Ado et BUNDIM'BANI François-Xavier, Lexique des Médias, internet et multimédia, Kinshasa, Mediaspaul, 2009, p.80.

* 29ELITE Guillaume-Godefroid., Méthodologie de l'information I, Cours inédit en L1 SIC/Journalisme et politique extérieure, UNIKIS, 2020.

* 30 ELITE Guillaume-Godefroid, op. cit.

* 31 ELITE Guillaume-Godefroid, op. cit.

* 32Ibid.

* 33 ELITE Guillaume-Godefroid, op. cit.

* 34Ibid.

* 35 SFEZ Lucain, Dictionnaire critique de la communication, Paris, PUF, 1993 p.1032.

* 36 SOUCHON Michel, cité par Lucien SFEZ, op. cit, p.1033.

* 37 ELITE Guillaume-Godefroid, op. cit.

* 38 WARREN K. AGEE, Philip, AULT. H et Edwin EMERY, Médias, Bruxelles, 1989, p.282-283.

* 39 WARREN K. AGEE, Philip, AULT. H et Edwin EMERY, op. cit.

* 40CAZENEUVE Jean, cité parELITE Guillaume-Godefroid, Méthodologie de l'Information I, Cours inédit en L1 SIC/Journalisme, UNIKIS, 2020.

* 41 LOCHARD Guy et SOULAGES Jean-Claude, La communication télévisuelle, Paris, Armand colin, 1998.

* 42 EBOKO Marlène, Etude comparée de consommation des médias locaux en mode bouquet numérique. Cas de la RTNC/Kisangani et Canal Orient, TFC inédit en SIC, UNIKIS, 2019.

* 43Ibid.

* 44 Ibid.

* 45Ibid.

* 46 EBOKO Marlène, op. cit., 2019..

* 47Ibid.

* 48Ibid.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius