1.2.2 Conditions de vie de la
population locale suite à l'exploitation minière aurifère
industrielle
D'après une estimation de la South AfricanChamber of
Mines, en Afrique australe une personne sur huit est économiquement
dépendante des mines. En Afrique du Sud, le plus grand producteur d'or
du monde, l'industrie aurifère a renvoyé environ 400 000
travailleurs entre 1985 et 2000 - soit presque la moitié de sa
main-d'oeuvre - privant ainsi de revenus ces travailleurs et les personnes
à leur charge (WRM,2014 : 42).
Au Sud-Kivu, le phénomène dusous-emploiest
répandu et touche80,2 % dela population active (PNUD 2009 : 8). Le
secteurartisanaldoitencore existerau regard, notamment, desescapacités
d'absorption de main d'oeuvre et d'opportunité d'emploi. Il
doitêtreencadré techniquement pourespérer relever le
niveaudela production etdes revenusdes exploitantsartisanaux. La
viabilitéde cesecteur dépendra de lamiseenpratique
desdifférentesdispositionsdelalégislationminièrequi
encouragent les creuseurs artisanauxànepas rester stationnaires,
maisplutôtà s'organiser en coopératives afin
dépasserà une autreéchelle d'exploitation,
celledelapetitemineou semi-industrielle (Kaunda 2012 : 19).
La décision de légaliser l'exploitation
artisanale de certains minerais, notamment l'or était justifiée
par l'évidence de l'importance de cette activité dans la survie
des familles eu égard aux difficultés d'accès à
l'emploi.
Cette décision de légaliser l'exploitation
artisanale était aussi motivée par des raisons de justice sociale
et du droit légitime de jouissance des ayants-droits coutumiers des
terres de leurs ancêtres. La récente mesure de l'exécutif
provincial d'interdire l'orpaillage par les populations de l'Ituri et du
Haut-Uélé pose dans cette logique constante un problème
à la fois de privation de revenus, de justice sociale et du droit de
jouissance des populations des leurs terres coutumières et des produits
du sol et du sous-sol de leur État (Fondation Paix sur Terre 2015).
Le droit foncier congolais est dualiste. Il institue le sol et
le sous-sol propriété de l'État mais il reconnait
également le droit de jouissance des ayants droits coutumiers. Un
équilibre est en permanence, de bonne gouvernance, à
établir entre les deux titulaires des droits (Fondation Paix sur Terre
2015).
FIJI (2014), déplore la situation de la destruction de
l'environnement ; La perte des terres arables pour l'agriculture et la
destruction des champs ; Le coût de vie élevé ;
Le viol, violences sexuelles, analphabétisme des femmes et jeunes
filles ; Absence et /ou manque de cahier de charge signé entre
l'entreprise et la population locale ou encore absence de concertation avant
l'implémentation du projet pour définir les clauses du cahier de
charge.
L'actualité internationale de l'exploitation des mines
et autres gisements fait apparaître des mécontentements des
populations locales, pratiquement dans toutes les parties du monde (Fondation
Paix sur Terre 2015).
Selon le rapport de FEJE (2014), Kibali avait promis à
la population locale que, les ménages qui avaient des petits champs
devaient recevoir uneparcelle de remplacement et ceux des grands champs ou plus
d'un champ devaient recevoir plus d'une parcelle de remplacement. Les semences
et les conseils sur l'agriculture seraient fournis aux ménages ayant
reçu les champs de remplacement. Les fermiers devaient d'abord faire
leurs récoltes avant d'être réinstallé. En cas de
dédommageet perte des récoltes, les fermiers devaient être
consulté et recevoir le dédommagement en espèce pour les
récoltes perdues pour une la valeur marchande de 50 % selon les lois
de la RDC. Des jeunes arbres produisant les fruits, la Société
s'était engagé à fournir les mêmes arbres et devait
étudier la possibilité de faire une pépinière ou de
nouveaux arbres vont croitre.Un projet demultiplication des boutures de manioc
seralancé afin que tous les ménages touchés aient
suffisamment de nourriture pendant la période de
réinstallation.Mais malheureusement, tous ces problèmes ont
réalisé à10% selon les personnes affectées par la
délocalisation.
Le cas du Haut-Uélé particulièrement le
Secteur minier Durba ne devrait pas être négligé, car il
entre dans ce même contexte de confrontations entre des
intérêts divergents. Les conséquences directes et les
dommages collatéraux de la mondialisation et du
néo-libéralisme sont notoirement connus et ce sont les plus
petits qui paient le prix le plus fort.
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