0. INTRODUCTION
1. Problématique
L'exploitation minière contribue au
développement économique et à la réduction de la
pauvreté. Dans de nombreux pays de tradition minière (Afrique du
Sud, Argentine, Australie,Botswana, Canada, Chili et Tanzanie par exemple) le
secteur minier contribue énormément à l'économie
nationale et régionale (Banque Mondiale, 2008 : 10).
L'expérience d'autres pays montre que le secteur minier
peut générer des bénéfices substantiels, et
contribuer ainsi à stimuler la croissance économique et
l'amélioration du bien-être des populations (Banque Mondiale,
2008 : 6).
Cetteexpérience est observable sous d'autres cieux,
mais le cas de la RépubliqueDémocratique du Congo sur cette
question reste encore déplorable étant donné que, les
conditions de vie de sa population ne s'améliorentpas.
La République Démocratique du Congo regorge
d'énormes potentialités minières dont l'exploitation est
porteuse de grands espoirs de développement économique, comme
cela a été le cas pour tous les pays de tradition minière.
Par exemple, le secteur minier congolais pourrait, en dix années,
contribuer à la hauteur de 20 à 25 % au PIB et d'un tiers au
montant total des recettes fiscales (Banque Mondiale, 2008 : 4).
La position de la République Démocratique du
Congo, la place parmi les pays favoris pour un développement
économique de haute envergure, mais ce qui n'est pas le cas
observé.
L'émergence du secteur artisanal remonte aux
années 1970, pour s'amplifier vers les années 1980,
période au cours de laquelle l'ordonnance - loi n°82/039 du 5
novembre 1982 a autorisé l'exploitation artisanale des matières
précieuses. Cette exploitation devrait se faire en dehors des
concessions couvertes par des titres miniers exclusifs. La
compréhension, par les creuseurs artisanaux, desmots « en dehors
des concessions couvertes par des titres miniers » a posé pas mal
de problèmes et a souvent donné lieu à des confrontations
entre les concessionnaires et les creuseurs. Cette situation de confrontation
demeure une réalité dans les Provinces minières de la RDC
(Kaunda, 2012 :8).
Depuis deux décennies, une situation de crise
prévaut en RDC. Et pourtant, ce pays est choyé par la nature. Le
climat y est clément ; l'eau est abondante ; la faune et la
flore sont florissantes. On peut ou ne pas le mentionner: son sous-sol regorge
d'importantes ressources minières. Tout indique que l'exploitation ainsi
que la commercialisation de ces ressources tardent à donner une
impulsion à une synergie de développement. En d'autres mots,
elles n'ont pas encore amélioré les conditions de vie des
Congolais. Au contraire, on succombe à la tentation de croire que
l'exploitation de ressources minières contribue sensiblement à la
détérioration des conditions de vie des Congolais
(Missakabo : 2008).
L'exploitation des ressources minières de la
République Démocratique du Congo ne fait que contribuer
activement à l'appauvrissement de la population qui est
déjà marginalisée dès le départ. Ceci
étant,l'exploitation industrielle s'est présentée comme
une solution pour relever les conditions de vie de la population congolaise.
Mais ce dernier ne semble pas avoir l'effet positif sur l'amélioration
de la vie de la population congolaise.
Le secteur minier artisanal et à petite échelle,
est le segment le plus important de l'industrie minière, non seulement
parce qu'il produit le volume le plus important de substances minérales,
mais aussi en raison du nombre de personnes qui en dépendent. Il s'agit
d'environ 10 millions de personnes, soit 16 % de la population de la RDC, qui
exploite directement les mines, ou vivent de l'exploitation minière
artisanale (Banque Mondiale, 2008 :4).
Au moment où le secteur industriel de la RDC
connaît une dépression, l'exploitation minière artisanale
se développe. Bien que les estimations soient variées, elles
indiquent que jusqu'à dix millions des Congolais tirent directement ou
indirectement leurs revenus de l'exploitation minière artisanale.
Pourtant, dans le contexte actuel de la RDC, plusieurs
éléments peuvent contrebalancer le choix de privilégier le
secteur industriel au détriment du secteur artisanal.
Premièrement, le secteur minier artisanal occupe directement et appuie
indirectement un très grand nombre de personnes. Cette capacité
d'absorption de la main d'oeuvre donne du fil à retordre au Gouvernement
dans son arbitrage entre les secteurs industriel et artisanal.
Deuxièmement, les revenus que les creuseurs en retirent leur permettent
de subvenir d'une manière ou d'une autre aux besoins de leur
ménage et ainsi de participer au fonctionnement de l'économie
locale des zones minières. Comme le mentionne le rapport de la Banque
Mondiale : « la rémunération moyenne des exploitants miniers
artisanaux dans les grandes zones minières est largement
supérieure au PIB par habitant ou au revenu qu'un minier pourrait tirer
de l'agriculture ou d'une autre activité »(Kaunda, 2012 : 9).
L'exploitation artisanale comparéeà
l'exploitation industrielle des ressources minièresenRépublique
Démocratique du Congo, semble être plus bénéfique
à la population locale vu la proportion des personnes affectées,
sa contribution à l'économie locale et sur la vie des
ménages.
Selon les estimations de la Banque Mondiale, il y aurait de 50
000 à 2 000 000 de creuseurs, activement et directement impliqués
dans l'exploitation minière artisanale enconsidérant une moyenne
de quatre à cinq personnes à charge pour chaque creuseur, le
nombre total de personnes dépendant de cette activité de
survivance atteint 8 à 10 millions. Soit 14 à 16 % de la
population totale de la République Démocratique du Congo(Banque
Mondiale 2008 : 9).
Pour Puijenbroek et Schouten (2013 : 229), comme l'or est
si important pour la survie, il règne beaucoup d'inquiétude parmi
les orpailleurs et les communautés à propos de ce qui va se
passer dans l'avenir avec la pénétration progressive du secteur
minier industriel.
En effet, le secteur minier de Durba se trouvant dans le
Territoire de Watsan'est pas épargné de cette
réalité,étant donné que, Durba regorge
d'énormespotentialités dans son sous-sol et que la population de
cette contrée ne vit qu'à grande échelle de l'exploitation
artisanale de l'or. L'exploitation artisanale de l'or est
considérée comme une préoccupationmajeure de la population
de Durba.
Sur le plan scientifique, plusieurs travaux ont
été déjà menés sur l'exploitation
minière et la condition de vie de la population locale. Mais notre
travail trouve son originalité dans l'angle ou il s'intéresse des
conditions de vie de la population de Durba faceà industrialisation de
l'exploitation minière aurifère.
Face aux contraintes socio-économiques que subit la
population locale de Durba, ces dernières années, après
l'installation de la société de l'extraction minière de
l'or « Kibali Gold Mining », plusieurs questions se posent
sur la vie socioéconomique de ces exploitants artisanaux et celle de la
population locale. Parmi ces questions, celle qui se trouve abordé se
résume en ces sens :
- Quellessont les conditions de viede la population locale de
Durba face à l'industrialisation du secteur minier aurifère.
De cette question principale, les questions secondaires
ci-dessous peuvent être formulées :
- Quels sont les changements socioéconomiques
observés à Durba suite à l'industrialisation du secteur
minier aurifère ?
- Quel est l'impact de ces changements sur
l'améliorationde vie de la population locale ?
- Quelle est la visionde la population sur son avenir suite
à cette industrialisation?
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