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Conditions de vie de la population locale face à  l'exploitation minière aurifère industrielle. (enjeux et defis) Cas du secteur Durba


par Daniel Tagamile
Universite Shalom de Bunia - Licence (Bac+5) 2016
  

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0. INTRODUCTION

1. Problématique

L'exploitation minière contribue au développement économique et à la réduction de la pauvreté. Dans de nombreux pays de tradition minière (Afrique du Sud, Argentine, Australie,Botswana, Canada, Chili et Tanzanie par exemple) le secteur minier contribue énormément à l'économie nationale et régionale (Banque Mondiale, 2008 : 10).

L'expérience d'autres pays montre que le secteur minier peut générer des bénéfices substantiels, et contribuer ainsi à stimuler la croissance économique et l'amélioration du bien-être des populations (Banque Mondiale, 2008 : 6).

Cetteexpérience est observable sous d'autres cieux, mais le cas de la RépubliqueDémocratique du Congo sur cette question reste encore déplorable étant donné que, les conditions de vie de sa population ne s'améliorentpas.

La République Démocratique du Congo regorge d'énormes potentialités minières dont l'exploitation est porteuse de grands espoirs de développement économique, comme cela a été le cas pour tous les pays de tradition minière. Par exemple, le secteur minier congolais pourrait, en dix années, contribuer à la hauteur de 20 à 25 % au PIB et d'un tiers au montant total des recettes fiscales (Banque Mondiale, 2008 : 4).

La position de la République Démocratique du Congo, la place parmi les pays favoris pour un développement économique de haute envergure, mais ce qui n'est pas le cas observé.

L'émergence du secteur artisanal remonte aux années 1970, pour s'amplifier vers les années 1980, période au cours de laquelle l'ordonnance - loi n°82/039 du 5 novembre 1982 a autorisé l'exploitation artisanale des matières précieuses. Cette exploitation devrait se faire en dehors des concessions couvertes par des titres miniers exclusifs. La compréhension, par les creuseurs artisanaux, desmots « en dehors des concessions couvertes par des titres miniers » a posé pas mal de problèmes et a souvent donné lieu à des confrontations entre les concessionnaires et les creuseurs. Cette situation de confrontation demeure une réalité dans les Provinces minières de la RDC (Kaunda, 2012 :8).

Depuis deux décennies, une situation de crise prévaut en RDC. Et pourtant, ce pays est choyé par la nature. Le climat y est clément ; l'eau est abondante ; la faune et la flore sont florissantes. On peut ou ne pas le mentionner: son sous-sol regorge d'importantes ressources minières. Tout indique que l'exploitation ainsi que la commercialisation de ces ressources tardent à donner une impulsion à une synergie de développement. En d'autres mots, elles n'ont pas encore amélioré les conditions de vie des Congolais. Au contraire, on succombe à la tentation de croire que l'exploitation de ressources minières contribue sensiblement à la détérioration des conditions de vie des Congolais (Missakabo : 2008).

L'exploitation des ressources minières de la République Démocratique du Congo ne fait que contribuer activement à l'appauvrissement de la population qui est déjà marginalisée dès le départ. Ceci étant,l'exploitation industrielle s'est présentée comme une solution pour relever les conditions de vie de la population congolaise. Mais ce dernier ne semble pas avoir l'effet positif sur l'amélioration de la vie de la population congolaise.

Le secteur minier artisanal et à petite échelle, est le segment le plus important de l'industrie minière, non seulement parce qu'il produit le volume le plus important de substances minérales, mais aussi en raison du nombre de personnes qui en dépendent. Il s'agit d'environ 10 millions de personnes, soit 16 % de la population de la RDC, qui exploite directement les mines, ou vivent de l'exploitation minière artisanale (Banque Mondiale, 2008 :4).

Au moment où le secteur industriel de la RDC connaît une dépression, l'exploitation minière artisanale se développe. Bien que les estimations soient variées, elles indiquent que jusqu'à dix millions des Congolais tirent directement ou indirectement leurs revenus de l'exploitation minière artisanale.

Pourtant, dans le contexte actuel de la RDC, plusieurs éléments peuvent contrebalancer le choix de privilégier le secteur industriel au détriment du secteur artisanal. Premièrement, le secteur minier artisanal occupe directement et appuie indirectement un très grand nombre de personnes. Cette capacité d'absorption de la main d'oeuvre donne du fil à retordre au Gouvernement dans son arbitrage entre les secteurs industriel et artisanal. Deuxièmement, les revenus que les creuseurs en retirent leur permettent de subvenir d'une manière ou d'une autre aux besoins de leur ménage et ainsi de participer au fonctionnement de l'économie locale des zones minières. Comme le mentionne le rapport de la Banque Mondiale : « la rémunération moyenne des exploitants miniers artisanaux dans les grandes zones minières est largement supérieure au PIB par habitant ou au revenu qu'un minier pourrait tirer de l'agriculture ou d'une autre activité »(Kaunda, 2012 : 9).

L'exploitation artisanale comparéeà l'exploitation industrielle des ressources minièresenRépublique Démocratique du Congo, semble être plus bénéfique à la population locale vu la proportion des personnes affectées, sa contribution à l'économie locale et sur la vie des ménages.

Selon les estimations de la Banque Mondiale, il y aurait de 50 000 à 2 000 000 de creuseurs, activement et directement impliqués dans l'exploitation minière artisanale enconsidérant une moyenne de quatre à cinq personnes à charge pour chaque creuseur, le nombre total de personnes dépendant de cette activité de survivance atteint 8 à 10 millions. Soit 14 à 16 % de la population totale de la République Démocratique du Congo(Banque Mondiale 2008 : 9).

Pour Puijenbroek et Schouten (2013 : 229), comme l'or est si important pour la survie, il règne beaucoup d'inquiétude parmi les orpailleurs et les communautés à propos de ce qui va se passer dans l'avenir avec la pénétration progressive du secteur minier industriel.

En effet, le secteur minier de Durba se trouvant dans le Territoire de Watsan'est pas épargné de cette réalité,étant donné que, Durba regorge d'énormespotentialités dans son sous-sol et que la population de cette contrée ne vit qu'à grande échelle de l'exploitation artisanale de l'or. L'exploitation artisanale de l'or est considérée comme une préoccupationmajeure de la population de Durba.

Sur le plan scientifique, plusieurs travaux ont été déjà menés sur l'exploitation minière et la condition de vie de la population locale. Mais notre travail trouve son originalité dans l'angle ou il s'intéresse des conditions de vie de la population de Durba faceà industrialisation de l'exploitation minière aurifère.

Face aux contraintes socio-économiques que subit la population locale de Durba, ces dernières années, après l'installation de la société de l'extraction minière de l'or « Kibali Gold Mining », plusieurs questions se posent sur la vie socioéconomique de ces exploitants artisanaux et celle de la population locale. Parmi ces questions, celle qui se trouve abordé se résume en ces sens :

- Quellessont les conditions de viede la population locale de Durba face à l'industrialisation du secteur minier aurifère.

De cette question principale, les questions secondaires ci-dessous peuvent être formulées :

- Quels sont les changements socioéconomiques observés à Durba suite à l'industrialisation du secteur minier aurifère ?

- Quel est l'impact de ces changements sur l'améliorationde vie de la population locale ?

- Quelle est la visionde la population sur son avenir suite à cette industrialisation?

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard