1.4 Impact des changements
socioéconomiques du a l'industrialisation sur la vie de la
population locale
Selon la Commission économique des Nations Unies pour
l'Afrique (sud), L'industrialisation contribue puissamment à diversifier
la structure de production des économies africaines et à
créer de nouvelles possibilités d'emploi pour une main-d'oeuvre
toujours plus nombreuse.
D'après Kaunda (2012 : 80), il est important de
souligner qu'aujourd'hui, avec de nombreuses sociétés
minières industrielles opérationnelles en RDC, l'apport du
secteur minier industriel est significatif. En effet, les exportations
réalisées (de cuivre et cobalt) font entrer beaucoup de devises
au pays en permettant ainsi une appréciation du taux de change et le
contrôle de l'inflation. Mais les retombées pour le quotidien de
la population congolaise ne se font pas encore sentir. Ce qui suscite le
débat : à qui profite la rente minière en RDC
(Marysse&Tshimanga 2012) ? Si l'État congolais n'arrive pas à
faire profiter valablement le secteur industriel à la population
congolaise, malgré le contrôle qu'il y exerce, que dire du secteur
artisanal qui lui échappe en majorité ?
Selon le rapport de la fondation paix sur terre (2015),
l'enquête sur terrain auprès des travailleurs et des demandeurs
d'emploi note des plaintes relatives à diverses difficultés quant
à l'accès aux emplois disponibles. Le non-respect de la
réglementation concernant la protection de la main-d'oeuvre nationale
figure au nombre des griefs cités.
Les Congolais du Haut-Uélé ont l'impression que des
nombreux étrangers occupent des fonctions qui doivent revenir de droit
aux nationaux.
Les normes en matière du travail des expatriés,
notamment la priorité d'embauche desnationaux, ne seraient pas
véritablement respectées, car des emplois dont des demandeurs
nationaux qualifiés existent sur le marché national sont
octroyés aux étrangers. (Fondation paix sur terre, 2015)
Selon la même source, les ressortissants de la
République Sud-Africaine, du Ghana et de la Tanzanie se retrouveraient
nombreux dans ce cas de figure.
Aussi, les demandeurs d'emploi ressortissants de l'Ituri et du
Haut-Uélé éprouveraient plus de difficultés
à l'embauche que les originaires de certaines autres Provinces. Les
concernés se sentent traités avec moins de considérations
par rapport à d'autres nationaux pour des raisons obscures de leur point
de vue.
Il serait apparemment plus difficile pour un originaire de
l'Ituri et du Haut-Uélé d'être engagé comparé
à la situation de leurs compatriotes. Cet état de la situation
en rajoute à la frustration des populations locales interdites
d'orpaillage artisanal auquel ils sont habitués, ce qui aggrave le
sentiment d'injustice (Fondation paix sur terre 2015).
Par ailleurs, la situation de la femme serait davantage
préoccupante pour faits de harcèlement sexuel et de demandes
systématiques de sexe contre l'obtention du travail. De
nombreusesfemmes témoignent de cette pratique qui les place au coeur
d'un commerce sexuel acceptable et constitutif de violations des droits des
femmes à l'égalité et, le caséchéant, de
violences sexuelles. Sont exclusivement pointés du doigt par cette
attitude malsaine et illégale les responsables de nationalité
congolaise (Fondation paix sur terre 2015).
D'après la même source, Ce
phénomène se rencontre malheureusement à travers
l'ensemble du pays et dans plusieurs secteurs au point qu'il diminue les
chances de la promotion de la femme par ses seuls savoir et compétences.
La qualification professionnelle de la femme ne suffirait apparemment pas pour
lui garantir un accès aisé et sain au monde du travail en
République démocratique du Congo.Des conditions pénibles
detravail, tel le non observance de la durée légale de huit
heures de travail, inquiètent les travailleurs. Le règlement
d'entreprises en cette matière oblige les employés du jour
à débuterà 6 heures 30 du matin pour terminer à 18
heures, largement au-delà de la durée légale.
Le cas le plus récent qui illustre cet aspect, est la
révocation d'unevingtaine de travailleurs, pour la plupart des
Opérateurs de gros engins qui tentaient derevendiquer les heures
supplémentaires qu'ils prétendent prester, mais dont ils n'ont
jamaisperçu le moindre dividende. Par conséquent, ils avaient
décidé de ne pas prester au-delà des heures
prévues, ce qui leur a couté leurs emplois! Il convient en effet
d'éviter une pratique de travail qui s'apparente à de l'esclavage
moderne (Fondation paix sur terre 2015).
Dans ce contexte, la question de la défense et de la
protection des droits des travailleurs se pose avec acuité eu
égard au faible poids des syndicats impliqués face à la
puissance financière du consortium des employeurs. Il est en effet
difficile pour les représentants des travailleurs de faire entendre
leurs voix pour des raisons de déséquilibre évident des
rapports de force en présence. De manière globale, l'emploi et
l'accès au travail paraît problématique au sein de Kibali
Gold Mining et ses prestataires.
Il convient de rappeler que, la concession de l'exploitation
industrielle des ressources naturelles doit s'accompagner d'un contrat
programme entre les pouvoirs publics et les concessionnaires aux termes duquel,
ces derniers s'engagent à participer au développement du pays et
de la région d'exploitation, notamment par la création d'emplois
directs et/ou indirects au profit des populations nationales et locales
(FEJE : 2014).
Dans le cas du secteur minier de Durba, cette exigence de
création d'emplois est capitale dans la mesure où la concession
de l'exploitation industrielle de l'or aux investisseurs a imposé aux
populations locales l'interdiction de l'orpaillage artisanal qui contribue de
manière significative à la subsistance des familles. Il convient
d'offrir aux populations de nouvelles opportunités.
|