Conclusion
Le paludisme grave constitue une urgence thérapeutique,
étant donné sa grande évolutivité et son pronostic
redoutable chez l'enfant. La quinine reste jusqu'à ce jour le traitement
de référence. Les dérivés de l'artémisinine
sont de plus en plus utilisés en raison de leur facilité
d'emploi, au risque de voir émerger des résistances en l'absence
d'association. Malgré cela, les ruptures de stock fréquent
rendent ces dérivés de l'artémisinine rare sur le
marché.
La prise en charge du paludisme chez les enfants de 0-59 mois
à l'HGR Mwela-Lembwa a révélé que 53,7%
étaient de sexe masculin contre 46, 3% de sexe féminin. La
majorité des parents (73,4 %), amenait leurs enfants à
l'hôpital 2 à 6 jours après le déclenchement de la
maladie.
Les plaintes les plus récurrentes relevées par
les parents des enfants malades sont : la fièvre avec 204 enfants
représentant 93,6 % des cas, suivi de la pâleur de l'enfant dont
146 cas, soit 67,0 %,
En ce qui concerne le mode de diagnostic, pour 88,1%, le
diagnostic était clinique et biologique ; et pour une
minorité soit 11,9% il n'était que clinique.
Les schémas thérapeutiques administrés
font remarquer que 52,3 % des malades avaient récu la quinine
injectable associée à l'ACT ou quinine comprimé ;
soit 42,7 % avaient récu l'artésunate injectable associée
à l'ACT ou quinine comprimé alors que seulement 11 enfants soit
5,0 % avaient recu l'artémether injectable
L'évolution des patients a été
caractérisée par la guérison pour 92,2 %; 4,1 %
étaient perdus de vue ; 2,3 % étaient
décédés et 3 enfants (soit 1,4 %) étaient
transférés.
S'aggissant de la disponibilité des intrants, 88,1 %
des patients hospitalisés pour paludisme grave ont eu accès aux
examens para-cliniques parcontre 11,9 % des patients n'ont
réalisés ces examens suite à la rupture des intrants
et ; 81 % de ces patients étaient servis en médicaments
antipaludéen par contre19 %n'ont pas pu en bénéficier
suite à des ruptures de stock et étaient forcés de
chercher des médicaments dans des pharmacies.
Les analyses réalisés ont établi une
dépendance très significative entre le mode d'arrivée,
types de complications, la durée du traitement, le taux
d'hémoglobine, le traitement reçu et l'évolution finale de
l'enfant à l'hôpital.
La dépendance a également été
significative entre les signes présentés à
l'arrivée et l'évolution finale de l'enfant à
l'hôpital.
Aucune dépendance significative n'a été
observée entre les pathologies associées, le mode de diagnostic,
la parasitémie, l'âge et le sexe et l'évolution finale de
l'enfant à l'hôpital.
Au regard de ces résultats, nous rejetons notre
première hypothèse car le protocole national est respecté
sur les critères de diagnostic et de prise en charge du paludisme
grave ; nous confirmons partiellement notre deuxième
hypothèse au regard de la minorité des patients qui n'ont pas
reçu les traitements suite aux ruptures et enfin nous rejetons notre
troisième hypothèse car l'évolution des patients est bonne
avec 92,2% du taux de guérison.
Suggestions et recommandations
v Aux responsables de l'hôpital
- D'assurer une bonne gestion des stocks des intrants
nécessaires pour le paludisme afin d'être rassuré de la
qualité des soins
v Aux parents de l'enfant
- D'amener toujours les enfants à temps pour une bonne
prise en charge, ce qui va leur épargner des complications
- D'éviter de donner des traitements indigènes
qui n'ont pas toujours prouvés leur efficacité sur le
paludisme
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